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Sujet: Le feu ça brûle et... et les dragons aussi. Jeu 13 Juin - 18:20
| | Nombre de messages : 135 Origine : Gypsy Familier : Un chapeau parlant - un fléreur - un petit hibou Dante Clarence Chester
Vous avez déjà vu un marché ? C'est bruyant, agité, coloré. Des gens de tout poil et de tous ordres se mêlent, achètent, vendent, volent, arrachent. Il y a des cris, des colporteurs qui vous harcèlent, des gens qui font de la publicité pour leurs marchandises, et vous finissez par acheter tout sauf ce que vous avez besoin. Pour peu qu'un ou deux gitans ou pickpockets audacieux se glissent dans la foule, et pof, vous obtenez en plus une ou deux bonnes bagarres et des insultes. Un joyeux bordel en somme. Eh ben le marché aux trolls, c'est pas ça. Ou alors, c'est pareil, en pire ( pour l'dire vite. ). Disons que personne n'y est honnête, que c'est plus couleur crasse que coloré et qu'entre escrocs sorciers (ou pire) ça... peut vite ( euphémisme ) dégénérer. Ca pue, ça grouille, et tout s'achète, y compris votre vie/âme/sang/personne/magie. La présence de dragons n'arrange rien, ces bestioles ayant tendance à …tuer, brûler, saccager, foutre des coups de queue à droite à gauche et à prendre de la place.
Les dragons étaient l'une des raisons pour lesquelles Dante se trouvait là, cet après-midi. Eux et le fait qu'il fallait bien gagner sa croûte : les clients pour des chapeaux ensorcelés n'y manquaient habituellement pas, et il venait régulièrement payer un emplacement pour écouler ses stocks. Achetez mes chapeaux, des chapeaux ensorcelés pour vous mon bon monsieur... Dante n'avait rien d'un bon vendeur ( au contraire, il faisait plutôt fuir ses clients ) mais les chapeaux et leur magie parlaient d'eux-mêmes, alors il s'en sortait plutôt bien. Et puis il y avait toujours quelque chose à voir ou à découvrir sur le marché aux trolls : c'était rempli de gens louches, mais justement, Clarence était souvent attiré par ce genre de personnes.
Et puis, il y avait des dragons à proximité, Dante entendait leurs rugissements, leurs battements d'ailes qui claquaient à ses oreilles et projetaient leur ombre fantasmagories sur le sol de Londres. Rien qu'y penser, son coeur battait plus vite. C'était son côté enfant qui rejaillissait dès qu'il apercevait le bout de leur queue. Dante était paranoïaque, mais imprudent. Ou bien, paranoïaque, car imprudent ? Il a toujours eu le chic pour faire exactement ce qu'il ne fallait pas et se mettre dans le danger jusqu'au cou: se barder de sorts de défense n'est qu'une manière de repousser le danger au loin. Alors oui, les dragons ça brûle, ça mord, ça pique, ça tue. Mais ce n'est pas ça qui empêchera Dante de se brûler les doigts. Fascinés par ses montres, il délaisse son étal ( après avoir magiquement permis aux chapeaux de blesser gravement leur voleur ) pour s'approcher, hypnotisé, d'un dragon.
Le dragon. Magnifique, sauvage, écailleux, impétueux...tout ce que vous voulez . Dante devait s'en approcher. Et il y réussit. Ne me demandez pas pourquoi, mais tout à son projet, il réussit à ne pas se faire voir des dressseurs et charmeurs de dragons, à se faufiler et soudain un dragon se dresse de toute sa taille devant lui. Tout près. Il n'a jamais été aussi près d'un dragon ( ou alors si c'est le cas il s'était pris un tel coup sur la tête qu'il a tout oublié de l'entrevue) : Dante tendit la main pour effleurer les écailles du doigt de sa main gantée de mitaine et... et pas besoin de vous faire un dessin, ce n'était pas une bonne année : un rugissement sonore lui blesse les oreilles, mais il a a peine le temps de comprendre ce qui se passe qu'un coup de queue le projette à quelques mètres et le temps qu'il se ressaisisse, il est par terre, son côté lui fait un mal de chien et il a un dragon grognon en vis à vis.
Ah oui. Les dragons, c'est pas commode. C'est vrai. |
| | | Sujet: Re: Le feu ça brûle et... et les dragons aussi. Sam 15 Juin - 17:11
| | Nombre de messages : 119 Siobhán Mc Gill Fhaolain
Voilà quelques semaines, Siobhán était tombée, tout à fait par hasard, nez à nez avec une merveille saurienne. Elle revenait de Dùn Phàrlain où elle avait mis en terre feu Hamish Swinton, son fiancé, et toute sa famille à l'exception d'un cousin éloigné qui s'était exilé dans un recoin cossu de l'Angleterre et qui n'avait reparu que pour s'intéresser à ses droits de succession. Siobhán, l'écossaise pur cru, n'avait même pas cherché à négocier quoique ce soit. La seule présence de Harold Swinton était une épreuve en elle-même, notre charmeuse de dragons en avait eu assez au bout d'une malheureuse minute. Elle avait donc quitté les lowlands après avoir rempli son funeste devoir et, c'est en survolant les collines de Lomond qu'elle avait fait la surprenante rencontre d'un Irlandais feuille-morte. Un des dragons les plus fascinant de Grande Bretagne. Bien sûr notre charmeuse ne manqua pas de poser pied à terre et de se présenter à cet illustre individu qui se révéla bien vite joueur et au demeurant bien sympathique. Évidemment, appliqué à un caractère de dragon, cela voulait dire tout et son contraire. Il fallait être charmeur (ou dans notre cas charmeuse) pour voir dans ce monstre de moyenne envergure un personnage jovial et attachant.
Malheureusement, les charmeurs de dragon étaient chose si rare qu'on ne voyait dans l'évocation de ce titre qu'escroqueries et boniments. Siobhán ne s'en rendait pas forcément compte mais ses rencontres désagréables avec les chasseurs du ministère ou les braconniers sans scrupule du marché aux trolls ne lui laissaient guère de temps de se poser la question. Hélas, il fallut que cette fois-là encore, on s'en mêla pour le pire plutôt que pour le meilleur.
Siobhán avait pris pour habitude de revenir dans le comté de Fife pour revoir son Irlandais feuille-morte. Cela lui permettait également de ne pas ruminer dans sa chambre à sursauter chaque fois qu'une ombre passait devant sa fenêtre de peur que ce ne soit ce maudit vampire... Un soir qu'elle revenait donc dans le comté de Fife, elle ne trouva pas son merveilleux ami aux feuilles mortes. Des empreintes de bottes grossières signaient ostensiblement le crime : des braconniers étaient passé par là! Du moins ce fût la première idée qui passa par la tête de Siobhán. Idée qui ne manqua pas de se confirmer auprès des gens du coin. Les braconniers ne passaient jamais vraiment inaperçu, sauf peut-être aux yeux de ceux que le ministère payait pour leur donner la chasse. Sans commentaire...
C'est ainsi qu'après quelques jours d'enquête, notre explosive Mc Gill Fhaolain se retrouvait une fois de plus sur le marché aux trolls sur les talons d'un certain Ashur. Ashur n'était visiblement pas le plus discret des braconniers mais il était malin et n'avait pas son pareil pour effacer ses traces. Il n'avait pas été facile de remonter la piste du braconnier à l'Irlandais feuille-morte.
Ashur n'était pas le seul braconnier à fournir des dragons pour de trébuchantes pièces d'or. Pas question de l'escroquer en lui refourguant la fausse monnaie du frappe-gallions du coin. Le syrien était justement en affaire avec un notable drapé dans des étoffes on ne pouvait plus précieuse.
« Il me faut quelque chose d'extraordinaire. Je veux que mes invités soient subjugués, cela va sans dire. Et n'essayez pas de m'entourlouper Ashur. La ménade que vous m'avez vendu l'année dernière a disparu moins d'un moins après que nous ayons conclu l'affaire. » « Ashur ne saurait être tenu pour responsable de ce qui se passe une fois la vente conclue mon bon monsieur, mais approchez... », fit le braconnier d'un ton mielleux.
D'un signe de la main, il fit amener un couple de tigons bleus magnifiques mais le riche client les congédia presque immédiatement sous l'argument que ce n'était pas assez ... Dissimulée derrière une amphore qui émettait de drôle de grognement, Siobhán perdait patience :
« Et comme ça c'est assez ? », jeta-t-elle en se glissant dans le dos du braconnier. Une lame courbe qu'elle avait trouvée dans le barda du syrien se coula sous son menton. « Dieu du ciel! Qu'est-ce que c'est ? Votre prix Ashur !! Votre prix ?! » Le braconnier déglutit, soucieux cependant de garder bonne figure. « Il y a méprise, je crains fort que madame ne fasse pas partie des mes... marchandises. Une ancienne conquête peut-être? Je vous avais promis que nous nous reverrions et... vous savez j'ai un métier très prenant... », souffla-t-il par dessus son épaule à l'attention de Siobhán.
La demoiselle ne sembla pas apprécier à en juger par la lame qui mordit légèrement plus fort. Siobhán s'apprêtait à dire à ce Ashur ce qu'elle pensait de son emploi du temps quand un énorme fracas les interrompit...
... Pour un Irlandais à feuille-morte, se retrouver au fer dans un réduit poussiéreux à l'air sec qui n'avait rien d'autre à offrir qu'un insupportable brouhaha en bruit de fond, était la pire des insultes. Mais la bête avait un tempérament doux (pour un dragon) alors elle se contenta de jeter des regards vert acide sur Ashur en languissant le moment où il pourrait le croquer et mettre son commerce sens dessus dessous. Malheureusement Ashur était bien trop futé pour s'approcher quand le monstre était en pleine possession de ses moyens. Ce qui n'était pas le cas de tous. Un jour, ou peut-être était-ce plutôt un soir - difficile à dire lorsque vous vous trouvez dans un marché souterrain - un drôle de petit bonhomme se présenta devant lui, visiblement très content de sa réussite.
L'Irlandais se dressa de toute sa hauteur. Il faisait facilement de fois la taille de l'homme mais ses grands yeux changeant laissaient facilement croire qu'on avait à faire à une brave bête. L'Irlandais observait d'un oeil oblique la main qui s'avançait faire sa cuirasse, observant l'immobilité d'une statue de marbre. Quand il estima que notre chapelier - bien fol de se montrer si téméraire - était suffisamment près, le dragon balaya la pièce d'un formidable coup de queue et notre bonhomme au passage. Quel dommage de n'avoir pas pu en croquer un bout au passage.
Rameuté par tout ce raffut le braconnier Ashur et la charmeuse des Highlands déboulèrent comme un seul homme.
« Qui c'est celui-là?! », rugit Ashur en croyant prendre un voleur la main dans le sac. Merlin savait qu'un dragon comme celui-ci pouvait se négocier pour une petite fortune.
Siobhán ne voyait pas la dimension économique de la chose. Ses yeux se posèrent immédiatement sur les chaines qu'Ashur avait probablement enchantées et immédiatement une expression de pur courroux, si semblable à celle de l'Irlandais en fait, se peignit sur son visage. Elle fusilla l'intrus du regard et à cet instant entre le dragon et elle, il eût mieux valu prendre le dragon.
Le monstre rugit de plus belle, son attention tout entière reportée sur l'objet de sa haine : Ashur le braconnier recula au fond de la pièce, mais le dragon anticipant sa fuite donna un grand coup de queue dans un mur qui s'écroula sur la porte. La pièce était condamnée et le nuage de poussière qui s'était soulevé était si opaque que pendant dix bonnes minutes, on n'allait plus rien y voir.
« Vous êtes qui à la fin ? », souffla Siobhán qui s'était glissée entre l'homme et le dragon dans la confusion.
Avant de prendre une décision - le sauver ou le laisser se faire manger - il fallait bien qu'elle se fasse une opinion. Quelque part à l'autre bout de la pièce, on entendait Ashur tousser et le dragon se démener comme un beau diable pour rompre ses liens et croquer l'insupportable syrien...
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| | | Sujet: Re: Le feu ça brûle et... et les dragons aussi. Sam 22 Juin - 1:47
| | Nombre de messages : 135 Origine : Gypsy Familier : Un chapeau parlant - un fléreur - un petit hibou Dante Clarence Chester
Misère de misère.. C'était vraiment un talent particulier qu'avait Dante que de mettre les deux pieds dans les embrouilles. Rentrer dans la prison d'un dragon, et essayer de le toucher : fallait-il être idiot ou imprudent ( habituellement, Clarence était ni l'un ni l'autre, mais les dragons lui faisaient perdre la tête. ) Or, c'était intelligent un dragon : c'était l'une de leurs caractéristiques qui avaient fait tombé Clarence sous leur charme: intelligence, danger, étrangeté, feu... tout cela donne dans le cerveau détraqué du chapelier : fascination. Malsaine, morbide et risquant d'entraîner sa mort plutôt que prévu, pauvre imbécile, mais fascination toujours. Et ce dragon là, il avait calculé son coup, c'était pas possible autrement. Jouer à l'immobilisme pour l'abattre en traître ( ou en dragon face à un abruti de première classe ) c'était beau, tiens !
En récompense pour sa témérité et pour son oubli d'à quel point les dragons étaient littéralement des créatures fantastiques, Dante s'étaient donc pris une queue. Il roula au sol, uniquement arrêté par le mur le plus proche, qui lui heurta douloureusement le dos. Son chapeau roula de même, mais pas dans la même direction. « Qui c'est celui-là?! » … Je ne vous permets pas et vous retourne la question. Dante avait beaucoup être au sol et avoir manqué de se faire croquer, il contemplait cependant l'individu avec un mépris souverain. Il venait tout d'ailleurs, hein, il sortait de nulle part ?! ...Tout comme la demoiselle qui l'accompagnait.
… Damoiselle qui semblait tenir du dragon. Quel était leur lien de parenté ? Cousin au second degré ? Par alliance ? Non, vraiment, la ressemblance crevait les yeux alors qu'elle désirait crever les yeux de l'autre homme; Dante commençait à penser qu'il y avait trop de choses dangereuses dans un même espace pour ses nerfs fragiles. Mais l'attention du dragon était attirée par autre chose, enfin quelqu'un d'autre, que Dante : cela suffisait bien au chapelier à court terme. Il envisagea de se carapater discrètement ( sans cesser de reluquer le dragon de ses yeux captivés, puisqu'il n'avait pas une telle chance de voir de si ( trop ) près tous les jours ) lorsque le dragon lui coupa la priorité.
Poussière, brouillard, obscurité, confusion. Le rugissement du saurien avait pour écho la toux de l'homme malpoli qui les avaient rejoints. Machinalement, Dante tira le foulard qu'il portait au cou, cachant l'ancienne brûlure ( tiens, encore la faute d'un dragon, le chapelier était tenace ) et l'appliqua contre son nez et sa bouche, le temps que la poussière retombe. Malgré la visibilité réduite il était apparent que quelqu'un allait se faire croquer et que la sortie était bloquée.
« Vous êtes qui à la fin ? » Sursaut, frayeur, menace : Clarence porta la main à son crâne pour se saisir de son couvre-chef dont les sortilèges étaient souvent le meilleur moyen de défense du chapelier...Sauf qu'il était à quelques mètres de là. Il allait quand même pas mettre un coup de canne à la jeune fille, non ? Pas que ça le dérangeât en théorie, mais elle faisait écran entre lui et le dragon, ce qui était très bien comme ça.
« -Ne me faites pas peur comme ça ! » gronda-t-il nerveusement. Il ne répondit cependant pas à la question posée, préférant faire un petit pas en crabe pour récupérer son chapeau qu'il épousseta contre sa cuisse d'une main, l'autre tenant son foulard devant sa bouche. « -Pourquoi est-ce qu'il a des chaînes? »
Il fronçait les sourcils, et coula un regard interrogatif au dragon, dont il découvrait seulement les chaînes ( bien que celles-ci lui aient sans doute sauver la vie ). Cela le perturbait. Il admirait les dragons car ils étaient indomptables, car ils étaient des merveilleuses créatures, pas car il s'agissait de vulgaires marchandises – il avait déjà du mal à vendre ses chapeaux doués de parole, alors des dragons, pensez-vous !- . Hypnotisé qu'il l'était, Clarence fixait les fers de la créature avec des yeux écarquillés. Cela ne cadrait absolument pas avec son rêve d'enfant. Et ce qui cadrait encore moins c'étaient les beuglements de l'intrus ( non pas Clarence, l'autre celui qui voulait savoir qui il était et qui disait à présent des choses du ton « laissez mon dragon, voleurs, bandits, vous avez tout cassé, sauvages, qui va me payer etc, etc » ...En beaucoup, beaucoup plus vulgaire, je ne peux transcrire ça.
« - Oh vous, la ferme ! »
Derrière l'extérieur de dandy crasseux subsistait le gypsie malpoli et rustre, et le gitan n'était pas patient : Dante dégaina sa baguette et lança un sort de mutisme sur le vendeur dragons; c'était l'un des sorts hors chapellerie qu'il maîtrisait le mieux....parce que son vieux compagnon de chapeau mal poli était souvent insupportable et subissait ce sort à intervalles réguliers. Qu'il meure déchiqueté s'il en avait envie, mais qu'il le fasse en silence ! |
| | | Sujet: Re: Le feu ça brûle et... et les dragons aussi. Lun 1 Juil - 22:07
| | Nombre de messages : 119 Siobhán Mc Gill Fhaolain
L'étrange bonhomme qu'elle avait trouvé là, au milieu de la cohue, sursauta quand Siobhán réapparut devant lui, sortant d'un épais nuage de poussière pour lui retourner la question d'Ashur le braconnier.
« -Ne me faites pas peur comme ça ! »
L'espace d'une fraction de seconde, son naturel sympathique reprit le dessus et elle se dit que, parfois, elle avait une façon d'aborder les gens pas franchement engageante (ce maudit vampire mis à part car lui avait bien mérité toutes ses foudres). Mais ça ne dura pas. Elle se trouvait sur le marché aux trolls, dans la tanière puante d'un braconnier. Rien ne lui disait que ce type n'était pas lui aussi là par intérêt.
Elle le suivit du regard, réservant encore son jugement, tandis qu'il se cramponner à son chapeau. En son fort intérieur, elle nota cet étrange comportement mais se qui la fit tiquer ce fût surtout la réponse qu'il lui fit, ou plutôt qu'il ne lui fit pas puisqu'il répondit tout à côté :
« -Pourquoi est-ce qu'il a des chaînes? »
N'importe qui aurait pu lui répondre que c'était une question idiote et qu'enchaîner un dragon quand on voulait le garder à l'intérieur relevait de l'allant de soi. Pourtant pour Siobhán c'était la question et non la réponse qui relevait de l'allant de soi. Les gens avaient généralement du mal à comprendre ce qu'elle pouvait voir en ces fantastiques monstres que l'on appelait dragons. Même si plus proches auraient eu du mal à comprendre qu'elle aurait peut-être eu moins d'empathie pour une être humain que pour un dragon. C'était principalement parce que ce que l'on voyait généralement chez elle c'était naturellement une jeune femme et non un vieux dragon.
« Parce que des gens comme Ashur s'imaginent avoir le droit de disposer de la vie des autres pour une poignée de gallions. », répondit-elle en dardant du regard ledit Ashur qui ne tarissait plus d'insultes à leur encontre.
« - Oh vous, la ferme ! », finit par cingler l'étrange homme au chapeau.
Les deux intrus tirèrent leur baguette comme un seul homme, sans s'être concerté. L'instant d'après Ashur le braconnier était frappé de mutisme et tombait face contre terre.
Siobhán adressa un regard surpris puis un large sourire à son compagnon d'infortune. Le problème maintenant c'était de se décider sur ce qu'il allait se passer ensuite... Soit elle laissait notre ami à la cuirasse verdoyante faire un sort au malfrat qui l'avait mis au fer. Soit elle essayait de le convaincre de simplement fiche le camp avec elle sans demander son reste.
Doucement, elle approcha du fauve qui n'avait toujours d'yeux que pour Ashur et posa sa main sur la cuirasse du dragon. Le monstre et la jeune femme se retournèrent alors d'un même mouvement vers le chapelier. Tout deux inclinèrent la tête comme pour mieux le considérer, une réplique miniature de l'inconnue emprisonnée dans la pupille fendue du dragon :
« Si vous n'êtes pas un homme d'Ashur, que faisiez vous ici ? », demanda Siobhán retrouvant sa bonne éducation maintenant qu'elle n'était plus dans le feu de l'action. Par dessus son épaule, le dragon eut un grondement sourd, comme s'il doublait la question de la jeune femme.
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| | | Sujet: Re: Le feu ça brûle et... et les dragons aussi. Mar 24 Sep - 21:55
| | Nombre de messages : 135 Origine : Gypsy Familier : Un chapeau parlant - un fléreur - un petit hibou Dante Clarence Chester
[HJ: mon temps de réponse est juste ignoble, désolé >.< ] « Parce que des gens comme Ashur s'imaginent avoir le droit de disposer de la vie des autres pour une poignée de gallions. » Siobhan dardait peut-être un regard meurtrier vers le dénommé Ashur – bonjour, enchanté, que tous vos descendants soient maudits jusqu'à la centième génération et qu'un dragon vous rôtisse tout nu – mais ce regard furieux trouvait un écho chez Dante qui se mit à fixer l'homme. Déjà qu'il lui criait dessus comme le plus mal éduqué et bagarreur des gitans – alors que Dante, malgré son éducation et ses manières parfois brusques et sauvages, essayait de parler de son mieux - mais si en plus il maltraitait cette magnifique créature qu'était un dragon... Ils n'allaient pas sympathiser autour d'un whisky pur feu. L'information apportée par la jeune femme – qui, malgré des débuts difficiles, semblait de bien meilleure compagnie - lui fit d'autant moins regretter son cri exaspéré et son sort de mutisme. Dante lui rendit son large sourire, bien qu'avec un soupçon de méfiance ; les larges sourires soudains le troublaient toujours et le rendaient soupçonneux ; qu'essayait-on de lui vendre ou comment essayait-on de l'assassiner en douce ? Les sourires étaient considérés comme des manifestations d'amitié ou de sympathie...il les comparait avec les babines retroussées et les crocs sortis des animaux sauvages.
La méfiance de Dante disparut aussitôt pour laisser place à la fascination quand la jeune femme s'approcha du dragon pour le toucher ; mais elle ne fut pas brutalement envoyée dans le décor, bien au contraire, le dragon tourna majestueusement la tête vers elle... pour fixer Dante. Pris sous ce double faisceaux de regards intimidants, Dante ouvrit grand la bouche. Bouche bée, bouche béante même voilà ce qu'il était. Avec en prime des étoiles dans les yeux, pétillantes et brillantes comme celles d'une nuit particulièrement étoilée...ou d'un enfant émerveillé. Ce qu'il était, en fin de compte ; c'était la réalisation d'un rêve d'enfant qu'il avait sous les yeux. Quelques minutes auparavant, il avait fait preuve d'une témérité inconsciente, mais à voir le dragon face à face, littéralement yeux dans les yeux, il était soudain intimidé.
« Si vous n'êtes pas un homme d'Ashur, que faisiez vous ici ? » Il en oublia de répondre ; elle pouvait toucher un dragon, s'approcher, communiquer avec un être si formidable ( sans se faire incendier ou fracasser le crâne, elle) pourquoi donc communiquait-elle avec lui ? Lui poser une question à lui n'avait aucun sens, à moins qu'elle ait un très étrange sens des priorités. Le grognement poussé par le dragon le tira de son admiration silencieuse ; Clarence fit un bond en avant, s'immobilisa, se dandina d'un pied sur l'autre, sans cesser de fixer le dragon.
Son boniment habituel franchit ses lèvres ; discours bien étudié, bien rabâché, copié sur les boniments que certains gitans avaient le don pour mettre au point ; vous noyez sur un flot de paroles pour ensuite vous embobiner en douceur...Naturellement, ce n'était du tout le genre de Dante, mais il avait appris sur ces aînés, par nécessité. On ne nourrissait pas sa petite sœur en faisant des chapeaux dans son coin.
«-Je suis chapelier ! Je fais des chapeaux de toute sorte, magiques, pas magiques. Dante, n'hésitez pas. »
Cela expliquait sa présence sur le marché aux trolls...Quant à sa présence ici même... La raison n'était elle pas flagrante ? Aussi gigantesque que le dragon en face de lui ? Dante leva un bras en direction du dragon, le désignant silencieusement, jusqu'à ce que les paroles d'Ashur lui reviennent en mémoire ; l'ignoble marchand ( de dragon ? ) avait eu peur qu'il le vole...Il avait l'habitude de se faire insulter de voleur, même si une telle méfiance avait disparu en même temps que sa garde-robe avait évolué. Il n'était plus un gitan, un gamin des rues à voler tout ce qu'il lui passait à portée de main … et ne volait pas de dragon !
« -Je ne voulais pas le voler, ou lui faire du mal. Jamais je n'aurais osé ! Je voulais juste... faire comme vous. Comment faîtes-vous ? »
Un sourire enfantin montait progressivement aux lèvres de Dante alors qu'il parlait ; l'inconnue venait de devenir son héroïne. Il était intrigué, captivé, et que faisait-elle là, d'ailleurs ? |
| | | Sujet: Re: Le feu ça brûle et... et les dragons aussi. Dim 6 Oct - 17:40
| | Nombre de messages : 119 Siobhán Mc Gill Fhaolain
«-Je suis chapelier ! Je fais des chapeaux de toute sorte, magiques, pas magiques. Dante, n'hésitez pas. »
Le dragon et la jeune femme se regardèrent d'un air perplexe. L'irlandais Feuille-Morte n'était pas convaincu de l'intérêt de vendre un chapeau à un dragon et pour ce qui concernait Siobhán elle doutait qu'Ashur le braconnier ait jamais été un homme à chapeau. L'idée de le vendre à un dragon avait malgré tout quelque chose d'hilarant.
Les deux continuaient donc de fixer le chapelier, incrédule, en l'attente d'une réponse qui ait pu justifier sa présence ici. Il n'aurait pas été le premier à vouloir voler un dragon sur le marché aux trolls même si Siobhán se retrouvait bien souvent à observer de pathétiques scènes de voleurs du dimanche prenant la fuite avec un dragon (ou devant le plus souvent) en essayant d'être discrets ... Avec un mastodonte qui dévastait tout sur son passage ça n'était pas évident. Quelque fois, un voleur plus malin que les autres avait la bonne idée de jeter des sorts de réduction au dragon et de le fourrer ensuite dans leur poche. Si dans la théorie l'idée pouvait paraître plutôt bonne, dans la pratique, la majorité de ces petits malins n'avaient pas de vêtements ignifugés et la plupart du temps cela se finissait en auto-combustion spontanée (du moins c'était ce que les gens pensaient).
« -Je ne voulais pas le voler, ou lui faire du mal. Jamais je n'aurais osé ! Je voulais juste... faire comme vous. Comment faîtes-vous ? »
Décidément, ce petit homme était cocasse. Siobhán et le dragon échangèrent à nouveau un long regard perplexe. Puis, la jeune femme éclata de rire, doublée par un espèce de hoquet rauque plus effrayant qu'autre chose. Les dragons ne riaient pas souvent il fallait dire. La crise de rire, Siobhán essuyant ses larmes sur la carapace de son ami saurien s'enquit de plus de précisions :
« Faire comme moi ? Vous vouliez vraiment ... », mais voilà que la crise de rire la reprenait. Après quelques secondes, elle réussit à reprendre une contenance, « Oh la la, excusez-moi. C'est qu'on rencontre rarement des spécimens dans votre genre ici. Vous auriez pu mourir en venant ici pour caresser un dragon. », elle essuyait ses larmes du bout des doigts puis expliqua plus sérieuse, « Les dragons sont très à cheval sur la politesse, il ne faut pas leur faire ce genre de choses. Mais si vous voulez, je pourrais demander à notre ami si vous pouvez, juste pour cette fois... »
Elle ne répondait pas à la question "comment". Du moins pas encore. Après tout, elle n'en savait pas encore assez sur cet excentrique chapelier qui venait caresser des dragons dans le débarras d'un braconnier.
Siobhán attendait une réponse de notre homme pour demander gentiment à son ami l'irlandais s'il voulait bien se prêter au jeu :
« Sous la gorge, il aime bien. Vous allez voir, sa carapace est toute molle à cet endroit. », et effectivement, quand le chapelier oserait avancer la main, il verrait le monstre tendre la gorge comme un chat et grogner sourdement en fermant les yeux.
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| | | Sujet: Re: Le feu ça brûle et... et les dragons aussi. Jeu 31 Oct - 2:42
| | Nombre de messages : 135 Origine : Gypsy Familier : Un chapeau parlant - un fléreur - un petit hibou Dante Clarence Chester
Siobhan et le dragon n'arrêtaient pas d'échanger de longs regards expressifs ( en tous cas pour eux ) aux grandes frustration et curiosité de Dante : il sautillait presque, comment qu'on faiiiit ? Les deux individus qui lui faisaient face, ses deux juges en quelque sorte, partageaient un secret bien gardé qu'il brûlait de connaître. Le rire de Siobhan ne fit qu'accroître son désir, qu'y avait-il de drôle ? Bien souvent la paranoïa du chapelier faisait qu'il tentait d'étriper chaque personne lui riant au nez – dans le doute, hein... - mais cette fois ci ses vélleités de meurtre étaient étouffées par la présence du dragon. Pas qu'il en ait peur – il était trop inconscient pour ça - mais que son attention et intérêt étaient captivés par lui plutôt que par sa propre survie.
« Faire comme moi ? Vous vouliez vraiment ... » Dante fronça les sourcils, se hissa sur la pointe des pieds...Que se passait-il ? Il lança un regard interrogateur au dragon, qui ne lui répondit bien évidemment pas. « Oh la la, excusez-moi. C'est qu'on rencontre rarement des spécimens dans votre genre ici. Vous auriez pu mourir en venant ici pour caresser un dragon. » On rencontre surtout peu de dragons ! Qu'y avait-il de plus étonnant sur un marché, hm ? Un saurien ou un chapelier ? Mais la logorrhée habituelle de l'homme s'était (enfin) tarie. Un dragon, quoi. Mourir? Oui, bon, d'accord, probable. Il s'était fait sévèrement brûlé la dernière fois qu'il avait essayé. Dante haussa les épaules ; la mort lui semblait un moindre mal par rapport à la perspective de toucher son rêve...littéralement.
« Les dragons sont très à cheval sur la politesse, il ne faut pas leur faire ce genre de choses. Mais si vous voulez, je pourrais demander à notre ami si vous pouvez, juste pour cette fois..." Dante ôta son chapeau – forme de politesse ultime pour lui – baissa les yeux et prit le même air contrit qu'un petit enfant pris en faute :
« - Je ne doute pas de leur attachement à la politesse, et vous présente mes plus sincères excuses....S'il vous plaît ? »
Ses yeux brillaient d'espoir à la proposition de la jeune femme ; serait-il possible que ? « Sous la gorge, il aime bien. Vous allez voir, sa carapace est toute molle à cet endroit. » Machinalement, Dante hochait la tête en rythme avec ses propos, tout ouïe et prenant moultes notes mentales. Il tremblait – pas de peur, mais d'anticipation. Dante n'en croyait ni ses yeux, ni ses oreilles, mais pourtant ses jambes bougeaient et s'avançaient seules en direction du dragon.
« -Là ? »
Demande-t-il doucement de sa voix rauque, éraillée par sa précédente rencontre avec un saurien de cette envergure. Il a peur de mal faire alors que sa main se pose à l'endroit désigné, et qu'il grattouille doucement le dragon, qui ronronne en réponse. Il grattouille un dragon, qui ronronne de plaisir. C'est un rêve devenu réalité, l'apothéose de sa vie, il pourrait mourir que ça lui serait égal, il pourrait s'évanouir de bonheur ...Ah oui, tiens, il s'est évanoui, en fait. |
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