Famille
You are a black and heavy weight
◢ famille : Maman ? Il ne la connait que sous ce nom là, en effet, ses parents sont morts lorsqu'il était assez jeune. Tout ce qui lui reste d'eux, c'est de l'argent et quelques souvenirs qui ne casseraient pas trois pattes à un canard. Ils étaient adorable avec lui, même si parfois l'enfant posait des questions gênantes sur le monde qui l'entourait. Il n'a jamais su la cause de leur mort ; un jour, comme ça, des hommes sont venus le chercher, et l'ont emmené, lui expliquant avec un tact peu appuyé la situation.

Pensine
There is thunder in our hearts .
« Je sais pas comment on va faire pour l’ramener celui là. Il à vraiment un souci ce gamin.» Prononça un homme, en réajustant sa casquette –béret sur sa tête, et en grattant la légère barbe qui recouvrait son menton. Il parlait à son collègue, juste à coté de lui, tout deux situés dans l’encadrement d’une porte. Ils avaient le regard fixé sur une ombre tapis dans le coin de la pièce ; un jeune garçon, d’une douzaine d’années, se bouchant les oreilles de ses mains, les yeux dans le vide. On venait de lui apprendre que ses parents étaient décédés, et qu’il devait partir avec ces deux inconnus sans plus tarder. Il avait compris l’information, mais la digérer était autre chose. N’observant pas de réaction, ils avaient tenté de l’attraper, pour « gagner du temps ». Cassian s’était alors défendu, corps et âme, et n’avait pas eut trop de difficultés à se défaire de l’étreinte de ces hommes. Ils devraient déjà s’estime heureux de ne pas avoir été mordu par le môme. Parce qu’il n’avait pas la réputation d’être un doux petit ange. Enfin si, parfois, et surement avant ce qui lui a valu le titre de Lycan, mais depuis, c’était comme si toute réflexion avait disparu, toute connexion logique entre ce qu’il pouvait dire et ce qu’il faisait.
Alors que les hommes continuaient à un moyen de récupérer l’enfant qu’on les avait envoyé chercher, parlant de l’appâter avec je ne sais trop quelle substance, une femme à l’air pincée pénétra dans la maison, lunettes aux bout du nez, et, d’un mouvement à peine visible de la main, régla la situation.
Cassian, sans trop savoir comment, se réveilla dans une petite chambre, propre, avec une toute petite fenêtre qui laissait un fil de lumière pénétrer dans la salle. Ce simple halo, à travers lequel on voyait de fins grains voler, absorba toute sa concentration. Il passait sa main, tentait d’attraper les grains, sans même cligner des yeux. Il n’avait même pas vu que la femme était revenue dans son dos, même alors qu’elle lui parlait. C’est lorsqu’elle tenta de le toucher qu’il vociféra un joli « Eloignes toi, Putain ! » D’une telle force que la femme recula d’un pas, avant de froncer des sourcils. C’est là que commença le cauchemar, celui de l’hôpital, l’endroit qui empira tout.
Voila ce que j’écrirais, si on me demandait les souvenirs que j’ai de mon enfance. Même si je doute que ca intéresse quiconque. L’hôpital ? J’ai pas envie d’en parler. Qui en aurait envie ? Tout ça est bien trop formel, trop lisse comme écriture, pas assez ressemblante au chaos intérieur qui m’habite. Si j’écris, ce n’est pas pour le plaisir, c’est pour me persuader que, quelque part, là dedans, dans ce qui m’reste de cerveau, reste un p’tit bout de lucidité. Un p’tit bout de personne normal.

27 Juin 1880 ; Quelqu’un pourrait m’expliquer pourquoi j’ai mit les pieds dans c’bar ce soir ? Et pourquoi il a fallut qu’un idiot me cherche de trop près ? Et puis d’abord, sérieusement, j’y foutais quoi, sachant que l’alcool ne me fait rien ? Ah oui, j’avais oublié. Encore un truc qui s’est échappé de l’espèce de gruyère qui me sert de mémoire. Enfin, tout ça pour dire, que ca a encore dérapé. Je ne sais pas combien j’en ai lancé contre les murs. C’est comme des souvenirs vagues. J’dirais même, comme si c’était pas moi qui l’avais fait. Que j’avais été là, mais que le type qui envoie les autres dans les airs, c’était un autre. Des flashs. Des pauvres flashs. Je sais même plus vraiment la raison de tout ça ; Ma vision s’est brouillée, et tout a dérapé.

12 Aout 1880 ; J’avais oublié l’effet qu’avait Griffin sur moi. Son autorité naturelle sur nous, sa prestance, avait tendance à diminuer les sautes d’humeur de ma personnalité. Même si souvent, il doit me recadrer. Je ne le prends pas personnellement, après tout, s’il le fait, c’est pour mon bien, et parce que j’en ai besoin. Et puis, n’étant PS moi-même dans ce genre de moment, et ne me rappelant généralement de pas grand-chose, je ne vois pas en quoi ca me gênerait. J’ai entendu certains Lycans, au court de ma longue vie, parler de renverser son autorité. Moi, ca ne m’intéresse pas. J’aurais l’air d’un putain de clown en Alpha, et j’serais capable de faire n’importe quoi avec ceux qui font partis de la meute. Non sérieusement, j’ai l’impression de lui devoir des choses, à Griffin, et pour ça, je ne ferais jamais rien qui puisse aller à l’encontre de ses décisions.

15 Aout 1880 ; Putain. Putain. Putain. Qu’elle le veuille ou non, c’est une putain. Que son mari l’accepte ou pas, ca reste la même. T’façon, elle crèvera, la vilaine, ah, ca, j’vous l’jure. J’la crèverais p’t’tre bien moi-même ! On les autorise vivre, ces sales femmes souillées de tout l’foutre du pays ? J’te casserais les membres un à un, et j’les ferais manger à tes gosses.

17 Aout 1880 ; Gros trou. Black out. Vide. Blanc. Je ne saurais vous dire à quoi est lié le passage précédent. A vrai dire, les deux derniers jours sont pour moi inexistants. Pas un seul souvenir. Pas une bribe de phrase. Je crois qu’une femme m’a bousculée dans la rue, mais ca s’arrête là. Serais-je capable d’insulter une femme comme ca ? Moi qui apprécie pourtant leurs courbes, leurs sourires, et leurs manières. Je les aie toujours respectées. Enfin je crois. Peut être. J’en ai peut être bien croquée une ou deux aussi, ou bien quatre. Mais ca encore, ca ne venait pas du vrai moi.

25 Septembre 1887 ; Sept ans. Sept années que je n’ai pas écrit ici. Je suis fatiguée. De cette vie là, longue, et parsemée de trou de mémoire, par ci par là. Tout le monde rêverait de vivre comme nous le faisons, longuement, sans maladies, sans souci de santé. J’ai l’air d’aller bien ? J’ai l’air de cracher du bonheur par tous les orifices ? Je m’énerve moi-même. Aujourd’hui je suis resté pendant près de trois heures face à un mur en ville, j’sais même pas pourquoi. Je me suis arrêté, et j’l’ai fixé. Je ne sais pas ce qui pouvait bien se passer autour de moi pendant ce temps là. On aurait pu essayer de me tuer à dix reprises, que je ne l’aurais pas vu. Le mois dernier, je suis resté 15 jours dans une bâtiment, usé, en ville. J’avais besoin d’être seul. Si on peut considérer que je peux être seul avec tout ce qui traine dans ma tête. Ca m’a pas reposé. Du tout même. J’ai frapper dans les murs, j’y ai fait des trous, à m’en peter les jointures des doigts, les phalanges, enfin, jusqu’à ce qu’elles se reforment d’elles-mêmes. Tout ce qui a été agréable, c’était de ne pas avoir ces gens qui ne comprennent pas autour de moi. Quoi que, les autres, j’en ai jamais eut rien à faire. A part la meute, j’ai pas besoin de grand monde pour vivre. Ou survivre. Me survivre.

Début Septembre 1888 ; Les temps changent. On a crée un petit objet qui permet de rendre nos souvenirs sur papiers, la photographie. Peut être que je devrais m’en servir pour me souvenir de tout. Quoi que, ceux que je vois s’en servir font toujours des sourires niais. Les années passent, mais j’ai l’impression que la population est plus heureuse qu’avant, si ce n’est pas qu’une image. Le chemin de fer, les bateaux à vapeur, tout ca tend à montrer que la technologie avance. Tout le monde s’extasie sur le train de l’école Poudlard qui fait ses débuts. Moi je trouve ça pas si interressant que ca. Peut être parce que j’y suis jamais allé, et que dans le domaine de la magie, je suis sur qu’un moldu est capable de faire mieux que moi. Sérieusement, vous me voyez agiter ma baguette comme une gentil bonhomme maniéré ? Oh, ca serait tellement amusant, de me lever un matin et de voir que j’ai tué tout ceux qui m’entouraient d’un coup de bout de bois ! Bref. Les temps changent. Mais pas moi. Je n’ai pas prit une ride, pas une fossette, pas un poil de gras. Et surtout, toujours ces moments de flous dans ma vie. Si je pouvais au moins être dans la vie comme j’écris, cohérent, logique, ordonné. Oui, si seulement. Je suis plus doué de la plume que doué pour vivre.