Sujet: « Ici mieux qu'en face » Lun 5 Mai - 20:13
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(premier message réservé)
Le besoin de s'envoler est parfois vital, surtout chez les adolescents. Découvrir la vie d'une manière différente, s'enfuir ne serait-ce qu'une seconde d'un corps qui ne serait plus sien. Rire et chanter sans se précipiter, sans même faire attention aux conséquences. Se contenter seulement de ce qu'on a, sans jamais en réclamer davantage, pour une soirée. Une nuit où l'on pourrait être mieux qu'en face, où l'on sentirait ses jambes trembler sans pour autant s'en soucier. Où d'une traite, on pourrait tout déballer sans aucune honte. Les apparences sont trompeuses, mais lorsqu'on apprend à connaître cette part de soit qui s'éteint, on devient comme cet oiseau qui s'envole vers un monde meilleur. D'après Audrey, dans ce monde, il y a deux types de personnes ; ceux qui boivent, et ceux qui boivent pas. Mais au fond, ils foutent quoi les autres ? Un jour, lorsque leurs papilles gustatives auront prit le temps de déguster ce cadeau du ciel, ils comprendront qu'une seule gorgée suffisait à les conquérir. Sans même le dire, ils songeront à toute ces années perdues dans une bibliothèque sombre, à étudier, à se rechercher. On ne pouvait se retrouver qu'ailleurs. Il fallait être une autre personne pour savoir ce que nous représentions. Il fallait de l'imagination, de la créativité, de la réflexion, mais surtout : de l'alcool. Un détail à ne surtout pas omettre. Un sourire pouvait se lire sur le visage d'une adolescente, elle n'était pas éprise de cette substance si joliment décrie mais ça ne saurait tarder. A ses heures perdues, un adolescent se devait d'accepter sa fatalité. L'alcool. La drogue. Le tabac. On passait tous un jour par l'un de ses trois chemin (si ce n'est tous), et aujourd'hui, la verte et argentée s'était arrêter devant une porte. Une porte qui n'avait aucune raison valable de rester fermer. Elle devait l'ouvrir, la franchir, encore sourire, et enfin s'enfuir. Ailleurs, dans un autre univers qui lui serait propre. Un monde où elle pourrait exercer chacune de ses envies, où l'amour et la mort ne parviendrait pas à l'atteindre. Elle ne souhaitait plus qu'une chose à ce jour : s'évader. Allez loin. Et pour ça, elle devait l'ouvrir, cette porte.
« Alors, tu te décides ? » balança une voix familière, sans plus attendre, Laureline se tourna et pu apercevoir ce teint clair qui n'appartenait qu'à une seule personne. « Alicia ! Mais qu'est ce que tu fais là ? » « T'inquiètes pas, j'suis pas une alcoolique, moi. Je vais juste chez des amis, c'est à côté. » lança-t-elle tout en s'éloignant, puis avant de se retourner, elle lâcha : « Bye, et n'oublie pas, si tu veux pas pourrir dehors, il faut ouvrir. »
Laureline acquiesça un sourire puis se retourna devant la porte. Il y avait quelque chose qui l'intriguait dans ce bar, déjà, son apparence semblait trompeuse, elle n'y aurait pas fait attention si jamais son instinct ne l'y avait pas guidé. Elle ne saurait dire pourquoi, mais ce lieu semblait sacré, hanté, on ne pourrait réellement le définir. Surprise aussi par son nom, Wilde pouvait le lire clairement : « Ici mieux qu'en face ». A première vue, on pourrait croire que c'est simplement pour faire de la concurrence à un autre bar, histoire de pétiller davantage la compétitivité. Cependant, il n'y avait (strictement) aucun rapport. L'adolescente se tourna immédiatement pour faire face à un cimetière. Finalement, elle comprenait mieux. Qui préfèrerait se retrouver six pieds sous terre que dans un bar ? Ou mieux, à l'enterrement d'un proche. Néanmoins, dans cette phrase, la verte et argentée pouvait en lire davantage. Beaucoup devaient rire de ce nom, de cette situation tout en se rendant dans ce lieu à la recherche de leurs images illusoires. Mais ce n'était qu'une fatalité. Un prélude qu'on leur annonçait, comme un tragique inexplicable. Peut-être cherchait-elle trop loin, peut-être s'imaginait-elle trop de choses, mais cet endroit semblait hanté. Pour elle, ce nom voulait comme dire que le bar était mieux que le cimetière, mais qu'indirectement, il y menait. Peut-être s'étourdissait-elle avec ses analyses bon marché, et après quelques secondes, elle lâcha un : « quelle conne » tout en tournant la poignée.
« Une cliente, une cliente ! » lancèrent deux jumelles.
Ces deux dernières, sans aucun doutes, semblaient être les serveuses. Etrange, mais intéressant. Elles ne tardèrent pas à attraper la main de Laureline tout en la trainant vers une table libre, un sourire enclenché jusqu'aux oreilles. Ce bar semblait riche en émotion et l'ambiance pas des plus tristes. Moins craintive, la verte et argentée retira son manteau laissant découvrir son tee-shirt pas si décolleté que ça ainsi qu'une longue jupe. Il fallait avouer qu'on approchait de la fin de l'été et que les soirées n'étaient plus aussi chaude. A l'aide de bottines à talon étrange (dieu seul sait comment Lowie les surkiff xD) elle suivit à nouveau les deux jumelles (qui avaient l'apparence d'adolescentes de treize ans) et se rendit devant le bar.
« Que pouvons nous servir à la cliente ? » commença l'une. « Mais elle doit choisir ! » renchéri la seconde. « Ah, donc, que veut la cliente ? » rajouta la première en s'adressant cette fois-ci à Laureline. « Une vodka-coca s'il vous plait. » « Bouh la petite joueuse ! » lança la seconde avant de se faire reprendre par la première : « Ouais mais au moins, elle elle est pas par terre après trente minutes de consommations, tu penses jamais aux bénéfices hein. »
Et bien, ces serveuses semblaient animées !
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