Famille
« La famille est le noyau de la civilisation. », Will Durant◢ famille : Aelys est la fille la fille du très estimé barde Taliesin dont le nom est aussi bien connu chez les sorciers qu'entre les clans. Sa mère, Aleen Mc Namara était une fille de ferme robuste mais gracieuse. On dit que lors que Taliesin la vit pour la première fois, il l'aima et fût aimé à son tour bien que la place d'un barde soit sur la route et jamais très longtemps auprès d'une famille.
Le barde passa son chemin sans rien dire mais revint chaque année quand s'allumait dans la campagne les feux de Beltaine. Mais un jour, il revint pour Imbolc mettre au monde leur enfant et rendre à la terre sa belle.
Il n'est pas de coutume en "Brocéliande" de porter un "nom de famille". On porte son prénom et l'on se présente en énonçant son lignage, ainsi Taliesin est Taliesin ap Bryn de Llanhenwg comme il y en eu de nombreux avant eux et Aleys est Aelys ap Taliesin ap Bryn de Llanhenwg. Par respect pour la mémoire de sa mère, quand le "monde civilisé" lui demanda de prendre un nom, elle prit celui de sa mère
Mc Namara bien que cela ne signifiait rien pour elle.
Au delà du père et de la mère, c'est l'ensemble de son clan de
Caer Heddwch qui constitue sa famille. D'Hafghan, le druide du bout des âges qui lui enseigna de toute petite le langage de Terre-Mère et du Dieu Cornu, les arcanes de son art et de sa science, à Rhian le dernier fils du pêcheur.
Taliesin
Aelys n'a pas revu son père depuis plusieurs années. Il lui apparaît parfois quand elle est sous l'emprise de herbes de la nouvelle lune et c'est heureux car sans cela elle aurait peut-être commencer à oublier son visage. Si le temps a laissé sa marque sur le père, on retrouve tout de lui dans sa fille. Les mêmes longs cheveux blonds fins, les mêmes yeux bleu malicieux, le même petit bout de nez arrondi. C'est probablement quand elle rit qu'Aelys lui ressemble le plus ou quand elle joue de la lyre.
Hafghan
Hafghan avait prédit la naissance d'Aelys, il ne l'a pas quittée (du moins à sa façon depuis). Quand Taliesin est reparti sur les routes, c'est lui qui a pris sa fille chez lui. Ce n'est pas l'homme le plus sympathique de prime abord mais Aelys l'aime comme un autre père. Au yeux d'Hafghan, Aelys est une disciple prometteuse qu'il aime à surnommer
Aífé, toujours avec une petite lueur triste dans le regard.
Owen
Owen ap Braedan est l'époux d'Aelys sous la loi de Caer Lial, sa tribu d'origine. Guerrier craint et respecter, c'est un homme bon dans le fond mais brute en surface. Il a la patience d'attendre qu'Aelys veuille bien lui accorder "l'amitié de sa hanche" et ainsi sceller leur union par la naissance d'un fils. Malheureusement il sent bien au fond de lui qu'elle n'y consentira pas, ce qui le rend taciturne et particulièrement agressif avec quiconque aurait l'audace de le braver et de faire la cour à la fille du barde.
Oona
Oona est la soeur d'Owen. Elle vit dans la même maison que son frère et "son épouse". Aelys et elle sont très amies. Il lui arrive parfois de sous entendre à Aelys qu'Owen et elle devraient s'engager mais c'est seulement parce qu'elle serait ravie que la maison se remplisse des rires d'un enfant qui aurait les cheveux blonds d'Aelys (ce qui est plutôt rare dans cette partie du pays et dans leurs tribus celtes).
Pensine
citation de votre choix❝ Sidh
Hafghan se tenait près d'elle dans le cercle de pierres. Ceux qui étaient venus avant l'avait dressé là avant que l'homme ne se fasse une mémoire et c'est là qu'il se dressait encore aujourd'hui.
Les embruns remontaient le surplomb de la falaise en nuées vaporeuses puis se collaient à sa peau en plaques de sel qui lui donnait l'air d'une idole. Ses cheveux collés par la moiteur marine parachevaient cette vision d'une figure de femme aux yeux clos, sculpté dans le calcaire. A peine devinait-on leur blondeur sous le soleil mourant. Trois nuits. Trois lunes. Aelys portait sur elle désormais la bénédiction des pierres, de la mer et de la terre. Elle était prête. En son sein, la faim brûlait comme les feux de Beltaine et les vapeurs d'herbes brûlées la portaient dans de douces rêveries.
Quand elle entendit la fin du long grondement sourd qu'émettait Hafghan et ses pairs elle ouvrit les yeux. Il était temps. Lentement, son corps se déplia et elle quitta le cercle de pierre. Des mains indifférentes s'emparèrent d'elle et il lui sembla qu'on la tirait d'un côté, de l'autre, comme l'océan fait tanguer un navire. On la défit de sa tunique de laine bleue pour enduire son corps de la glaise rituelle, un mélange d'argile, de charbon et de craie. Les anciens y tracerait ensuite de leurs ongles les symboles sacrés. Quand ce fut fini, la quatrième nuit était tombée.
...
« Fais tes preuves Aelys ap Taliesin ap Bryn o Llanhenwg ». La jeune disciple ouvrit les yeux. Dans sa méditation, elle ne s'était pas vu s'enfoncer dans le coeur de la forêt, là où la nuit est la plus sombre. Autour d'elle des formes vacillantes, toutes en ombres et lueurs indistinctes. L'air était lourd des appels de l'autre monde.
Sidh. Le mot glissa sur ses lèvres dans un souffle glacé avant de se perdre dans le silence absolu puis plus rien.
Aelys se redressa lentement pour regarder autour d'elle. Ses cheveux, alourdis par l'onguent des druides sentaient fort le musc et la sève de cassier ancienne. Ils retombaient en longues baguettes noires dans son dos et sur ses épaules nues.
Seuls ses yeux semblaient percer dans cette noirceur, deux perles bleues redoutables.
De nouveau elle crut entendre le grondement des druides mais c'était bien plus profond, si profond que ça résonnait jusqu'en elle. Elle fit volte face et il était là. Le Dieu Cornu. Terrible. D'un bond souple elle évita un coup de patte qui voulait lui déchirer le flanc. La terre chauffait la plante de ses pieds à chaque pas, à chaque réception. Le Grand Animal était là et tout deux dansaient une transe macabre où l'un réclamait un tribut de sang et l'autre démontrait sa valeur... finalement chacun y trouva son compte.
❝ Rhyfelwr
Caer Lial était venu pour écraser le clan de Caer Heddwch. Owen ap Braedan que l'on connaissait pour sa bravoure et ses victoires écrasantes été venu écraser Alun ap Alwin, leur chef. Tous s'étaient rangés à ses côtés en désordre de bataille, les visages sérieux, les boucliers devant eux. Aelys avait combattu elle aussi. Elle avait reçu la bénédiction de Cernunnos et pourtant les augures étaient mauvaises. Hafghan l'avait vu.
Les cheveux imbibés du sang de Caer Lial, elle avait ramassé l'épée d'Alun quand sa tête avait valsé. Owen ne perdit pas une seconde. Ses coups étaient d'une violence inouïe. Aelys ne mit pas une seconde à comprendre qu'elle ne devait pas se risquer à prendre un coup, petit gabarit qu'elle était. Comme la nuit du rite, elle bondissait, souple comme un félin en espérant le fatiguer mais rien ne semblait venir à bout d'Owen.
La guerre s'était changée en duel et c'était tant mieux pour le clan. La mort ne leur faisait pas peur mais il n'aurait servi de rien de se décimer les uns les autres.
Dans les yeux d'Owen, elle commençait à voir les prémices de l'épuisement physique et pourtant la petite étincelle de plaisir était là, espiègle. Les autres, apaisés, s'étaient rassemblés autour d'eux priant que le guerrier ne fasse pas sauter la tête de la si jolie fille de Taliesin.
Dans les yeux d'Owen, il y avait cette si jolie fille de Taliesin, fougueuse, superbe. Elle ne portait pas d'armure, lui avait jeté sa cuirasse pour ne pas se donner plus encore l'avantage. A chaque mouvement, son corps s'illustrait avec souplesse. Les muscles tendus, fermes et puissants comme ceux d'une bête fauve. Soudain, il planta. Aelys eut un petit grincement étouffé par la fierté. Son regard se planta dans les yeux bleus du guerrier, plein de rage. Elle n'eut pas un seul regard pour le sang qui coulait à flot et imbibait sa tunique. Il n'y avait que lui. Et il n'y avait qu'elle.
Le silence retomba. Il arracha la lame à l'épaule d'Aelys et la planta juste à côté de sa tête pour l'intimider. Elle ne cilla même pas. Si elle devait mourir, elle ne le ferait pas en tremblant de peur.
« Qu'est-ce que tu veux Owen ap Braedan ? »« La fille du barde contre la paix pour Caer Heddwch et nous enterrerons ensemble nos morts. »« Non. Nous les brûlerons. »... ici, le conte dit qu'Owen devint l'homme de la fille de Taliesin et qu'Aelys devint la femme du guerrier de Caer Lial sous la loi de Caer Lial. La lame ne laissa pas de marque sur l'épaule d'Aelys tout comme Owen ne laissa pas de marque dans le lit d'Aelys, ni sur son corps, ni dans son coeur. Peut-être eût-il dû visé cet organe-là.