Jusqu'à l'âge de trois ou quatre ans, les garçons portent toujours des redingotes, des blouses ou des chemises avec des jupes plissées. De 1850 à 1870, galvanisée par un portrait du Prince de Galles dans un kilt écossais, les garçonnets portent des costumes qui ressemblent aux traditionnels vêtements écossais : un gilet et une veste de velours sur un kilt de popeline en tissu écossais, accompagnés de l'écharpe, de la broche, de la casquette et de l'escarcelle.

Entre trois et sept ans, les garçons portent des pantalons fermés sous les genoux avec une veste sans col et un gilet (dans des matières lavables sur une chemise à volants blanche. La mode est aussi au costume marin (inspiré de celui des uniformes militaires) : une veste au col carré porté sur un pantalon mi-genoux, avec un chapeau au bord droit et étroit entouré d'un ruban noir.

Moins épargnées par la mode, les fillettes ont tendance à être vêtues à l'identique de leur mère, portant même des corsets très tôt. Pour la plupart, la tenue classique d'une petite fille se constitue d'un gilet, d'une chemise en calicot boutonné dans le dos avec des boutons supplémentaires au niveau de la taille pour accrocher les bretelles destinées à tenir les bas, un jupon de flanelle, une jupe de coton épais et un corsage.

Les classes inférieures, elles, vêtissent leurs filles plus simplement avec une robe simple protégé d'un tablier ici. Les tabliers sont en mousseline blanche tandis que la robe est en vichy, en soie noire ou en satinette.

Les cheveux brossés et laissés libres et bouclés sur les épaules, simplement retenus par un bandeau, était la norme. Mais on voyait aussi des fillettes aux cheveux lisses si les boucles ne pouvaient pas être réalisées ou même parfois aux cheveux nattés.

De 1850 à 1866, la robe corsetée est très ajustée, mettant en valeur la taille et les épaules, bien que certaines robes des années 1850 donnent un effet de veste en s'ouvrant sur une chemisette de mousseline. Durant les années 1850, la robe-princesse, coupée sans marquage à la taille, apparaît, avec une taille un peu plus haute dans les années 1860. Tous les styles soulignaient néanmoins les tailles fines. L'encolure était haute, exceptée pour les soirées pour lesquelles l'encolure diminuait d'environ six pouces, selon l'étiquette.

La visite de Garibaldi en Angleterre en 1863 a lancé la mode de la blouse, nommée d'après lui. La blouse Garibaldi, ou la chemise, portée durant les années 1860 à la place du corsage, était en mérinos écarlate tressé de noir avec des épaulettes et des manches longues, surplombait la jupe, les deux étant délimitées par une ceinture.

Les blouses étaient souvent portées sous une veste zouave, basée sur le costume des troupes zouaves algériennes durant les guerres italiennes de 1859. Faites de soie, de velours ou de tissus, elle s'arrêtaient généralement juste au-dessus de la taille avec le col arrondi. La mode était beaucoup au boléro dans les années 1880. Dans les tenues de soirée, les manches étaient courtes et bouffantes ou le corsage pouvait être sans manche avec un col bertha couvrant le bras de l'épaule jusqu'au coude.

Durant l'époque victorienne, la variété de style de chapellerie était énorme et il est seulement possible d'indiquer les formes générales, lesquelles furent dictées par les coiffures.
⇥ le chapeau romantique (1850) : chapeau de paille au large bord et une couronne bordée d'un voile de tulle, de rubans ou de lacets, voire généralement les trois ensemble.
⇥ le chapeau en cuillère (1860) : se porte plus en arrière sur la tête, avec un bord étroit près des oreilles, montant verticalement au-dessus du front dans une courbe en forme de cuillère et descendant en pente à l'arrière avec une très petite couronne, bordée d'une capeline au dos. Les rubans étaient larges et souvent dénoués mais maintenus avec une épingle ou une broche sous le menton, voire, de temps en temps, avec une minuscule bande de fleurs artificielles.
⇥ le laid (1848 - 1864) : curieuse addition aux chapeaux de l'époque, le laid était un bord supplémentaire ressemblant à la capote d'une calèche, en soie, et porté autour du front comme protection contre le soleil.
⇥ le chapeau haut : avec la mode des cheveux arrangés massivement à l'arrière de la tête lors des années 1870, les chapeaux ont du être portés plus à l'avant et l'arrière coupé pour laisser les cheveux flotter librement. Parmi les nouveautés de l'époque, on trouve la casquette et le chapeau Lamballe (de forme ovale et légèrement courbée sur les côtés et attaché derrière le chignon par des ficelles)
⇥ le chapeau à bord étroit : si les bords étaient plus larges en été, ils étaient décorés de fourrure en hiver, cette forme de chapeau a contribué à apporter de la hauteur dans la modisterie de l'époque. Les ornements, prévus pour apporter des lignes verticales, bien qu'élaborés peuvent paraître parfois bizarres : petits oiseaux, plumes, aigrettes, scarabées, fleurs, fruits, légumes, le tout mélangé avec des boucles de ruban fantaisistes en velours.

Les talons ont été ajouté aux bottines entre 1840 et 1850 puis aux sandales entre 1860 et 1865. Sur les deux, ils étaient bas (entre 1 et 11 pouces de haut), droits sur les côtés et courbés sur l'arrière. Le devant de la chaussure, quant à elle, pouvait être à bout carré, arrondi ou pointu. Les hauts des bottines pouvaient être décorés de rubans ou de glands s'entrapercevant partiellement sous les jupes. Pour l'hiver, elles se recouvrent de fourrure et de velours ainsi que de zibeline russe.

Les manches sont portées courtes mais sont doublées de sous-manches en mousseline. Les peignoirs sont adoptés pour les lieux liés à l'eau (thermes, bains publics, etc...)

Durant cette période les sous-vêtements féminins sont devenus de plus en plus réduits et affriolants, culminant dans les années 1890 avec des jupons en frou-frou. La chemise, quant à elle, a continué à exister mais elle s'est raccourcie au-dessus du genou.
⇥ le jupon : au 19ème siècle le terme jupon se réfère uniquement à un sous-vêtement, tandis que dans le siècle précédent il pouvait désigner un jupon visible ou bien même la jupe réelle d'une robe. Avec l'avènement de la crinoline en 1856, les jupons en broderie anglaise laissent place à des jupons plus légers qui, malgré leur apparence solide, peuvent, lors d'un balancement, laisser entrapercevoir un bout de cheville tentateur.
⇥ le corset : dans les années 1860, le corset était assez léger, court et peu baleiné mais souvent rendus rigide par le capitonnage. La couleur blanche est considérée comme la plus distinguée mais ils existent également en rouge, gris, taupe ou noir, mais toujours associées avec du blanc. En 1870, le corset devient plus long et plus rigide, modelant les hanches. Cette décennie a également vu l'apparition de bretelles élastiques attachées à l'extrémité du corset et servant à tenir les bas, lesquels étaient auparavant maintenus par des jarretières. Bien qu'ils ne fussent pas destinés à être vus, les corsets des années 1880 sont élégants et admirablement faits ; le satin noir est machiné avec du rose, du vert, du bleu ou du jaune et les corsets de noce sont brodés de motifs de fleurs d'oranger.
⇥ la camisole : dans les années 1890, la camisole est un sous-corsage sans manches ou à manches courtes porté sur le corset pour protéger la robe bien ajustée.

⇥ les gants : ils étaient considérés comme essentiels, pour les hommes ou pour les femmes. Ils étaient généralement faits de peau de chevreau et dans des tons gris, bruns ou noirs. Lors des soirées mondaines, les gants blancs étaient obligatoires pour accompagner la tenue de soirée. On prend même la peine d'en apporter une paire supplémentaire pour s'assurer qu'ils restent immaculés durant toute la durée du bal. Jusqu'aux années 1880, les gants des femmes étaient courts puis, après, ils devinrent plus longs, montant jusqu'aux coudes voire au-delà. Les couleurs claires étaient les plus habituelles mais le noir devient très à la mode à partir de 1880. Les mitaines quant à elles, sont rarement portées après les années 1870.
⇥ les parapluies : même s'ils étaient plus utilitaires qu'accessoires de mode, les gens étaient très fier de montrer qu'ils possédaient un parapluie tendu de soie, au coût onéreux.
⇥ les ombrelles : dans les années 1860, les ombrelles étaient minuscules, mesurant à peine 12 pouces, souvent avec une poignée pliable. Elles ont varié en taille entre 1870 et 1890 où elles se sont agrandies, avec une grande poignée, et dans des couleurs claires ou alors parfois beaucoup plus fringantes comme de la soie rose brillante parsemée de rubans noirs.
⇥ les manchons : petits et arrondis, ils étaient faits de laine, de velours ou de peau de loutre de mer ou d'agneau persan. Ils s'agrandissent légèrement dans les années 1890, utilisant d'autres matériaux, notamment la fourrure de zibeline ou de chinchilla.
⇥ la réticule (boursette) : de forme et de taille diverse, parfois perlées, elles ont été portées surtout en soirée jusque dans les années 1890.
⇥ les broches : grandes et lourdes, elles étaient très variées dans leur design. L'or et le simili-or ainsi que les grenats, les turquoises et les perles étaient populaires dans les années 1865.
⇥ les ensembles de bijoux : broches, boucles d'oreilles (de plus en plus populaires à mesure que les coiffures se déportent vers l'arrière de la tête), bracelets et médaillons étaient de rigueur pour afficher sa richesse. On voit aussi apparaître les montres-bracelets et les épingles à cheveux en perles ainsi que des peignes à chignon ornementaux. Les chaines d'or auxquelles sont suspendues des camées ont été progressivement remplacés par les larges colliers de chien en diamants ou en pierres brillantes, une mode lancée par la Princesse de Galles.

⇥ la redingote : manteau de base utilisé dans la vie de tous les jours. Elle est généralement faite de soie avec un col en velours.
⇥ la jaquette : en concurrence avec la redingote, elle a la taille plus basse et est coupée plus droite.
⇥ la veste : premièrement portée par les manoeuvres, les apprentis et les postillons, elle finit par intégrer le costume des gentlemen comme remplacement de la redingote pour les occasions informelles.
⇥ le caban : le caban était coupé au niveau du périnée et carré sur le devant avec trois ou quatre paires de boutons. Le col était petit et plat et les revers étaient courts, généralement dans les tons bleu foncé.
⇥ la veste Norfolk : portée dans les années 1880, elle arrivait à mi-cuisse, coupée droite et boutonnée en haut, généralement en tweed ou dans un tissu semblable.
⇥ le blazer : porté pour le sport, il est simple et coupée de front pour permettre une ouverture exposant le gilet. Le cricket et la navigation maritime étaient propices au port du blazer, généralement d'un rouge écarlate, avant de se décliner, plus tard, dans des tons plus colorés.
⇥ le manteau à queue de pie : coupé à la taille dans un tissu noir d'excellente qualité avec un col en soie et des revers en velours, il était porté le soir lors des soirées très formelles.

Si avant les années 1870, ils étaient à peine visibles sous les manteaux, les gilets deviennent un véritable accessoire de mode. Les motifs étaient à la broderie, aux rayures, aux carreaux et souvent avec de larges revers. Pour les gilets formels, la couleur consacrée était le noir.

Durant les années 1850, le pantalon s'élargit quelque peu au niveau des chevilles mais il garde, dans l'ensemble, une forme tubulaire. Durant les années 1870, le pantalon retrouve une largeur égale des genoux aux chevilles, pour devenir plus serré aux genoux en 1881 et très moulant à tous les niveaux dès 1884.

Déjà bien avant 1850, les docteurs préconisaient de porter des sous-vêtements en flanelle et, après la seconde moitié du siècle, des gilets ou des maillots de corps. Le gilet de laine et le caleçon pouvaient d'ailleurs être joints pour former des combinaisons, même si elles n'étaient pas très communément portées. En 1880, la chemise de nuit est remplacée par le costume de nuit, une sorte de grenouillère. Quant aux pyjamas, ils apparaissent aux alentours de 1890 et sont en laine ou en soie, souvent rayés.

Les bottines à mi-mollet ou à mi-genou ont laissé la place à des bottes courtes qui se portent avec des guêtres blanches, gris clair ou beiges boutonnées sur le côté et attachées par une courroie sous la semelle. Les chaussures sont généralement noires.
En été l'on pouvait porter des chaussures lacées avec des chaussettes fantaisistes, même si la plupart du temps, même avec des chaussures légères, l'étiquette voulait qu'on portât des chaussettes noires. Pour le sport, on porte des chaussures de caoutchouc et de toile tandis que pour les soirées on préfère les chaussures basses en cuir verni.

Si le chapeau haut-de-forme est la norme à cette époque, que l'occasion soit formelle ou pas, on trouve aussi un autre couvre-chef, le gibus, porté par les hommes lorsqu'ils assistaient à l'opéra, afin de ne pas gêner les spectateurs derrière eux.