- " Où on est ?"
- " On va voir un ami."
- " Ahhh... C'est ton copain !"
- " Tu vois, c'est comme Trisha et toi. Vous êtes amis."
- " Vous jouez au docteur, vous aussi ?"
- " TU JOUES A QUOI ?"
- "Hey Karly Salut. Je ne t’attendais pas si tôt. Mais va y entre."
Relevant rapidement la tête, Karly était accroupie aux pieds de Sawyer. La nouvelle que son neveu jouait déjà au jeu du docteur et de l'infirmière lui avait mélangé les neurones, si bien qu'elle prit quelques instants avant de réaliser qu'elle était devant son meilleur ami avec surement une tête des plus alhuris. Se reprenant tout en se relevant et glissant un "
on en reparlera plus tard." au petit garçon, elle se permit un large sourire tout en apercevant Sawyer, bien que cela faisait déjà plusieurs minutes. Prenant Sawyer dans ses bras tout en le serrant fort, Karly se retourna en fusillant légèrement du regard le petit Jamie qui se raclait la gorge bruyamment tout en chantonnant une cantine écossaise. Décidément, c'était bien le fils de Matthew...
-"
Désolée, j'espère qu'on ne te dérange pas. Voici le petit Jamie. Je devais le garder aujourd'hui, j'avais complètement oublié. Cela ne te dérange pas ?... Dis bonjour Jamie !"
Poussant le petit blond d'une main dans le dos, Karly l'invita à saluer son meilleur ami. Cependant, en digne McGregor masculin, le petit était plutôt douteux et suspicieux. Les mains dans le dos, Jamie semblait juger Sawyer du regard dans une moue typique McGregorienne. Soupirant légèrement, Karly le pinça doucement ce à quoi le petit s'exécuta.
Etant invité à entrer à l'intérieur, Karly suivit le petit Jamie qui sifflotait légèrement. Incroyablement curieux, celui-ci accourut près de la première fenêtre pour regarder la vue qu'on pouvait avoir de l'étage sur la grande ville.
" Jamie ! On ne court pas chez les invités. Je suis désolée... C'est la première fois qu'il vient dans une grande ville." Retirant sa veste, la jeune femme admira d'un simple coup d'oeil les alentours. Une vieille habitude de curieuse et d'auror. Toujours repérée les ouvertures et les sorties de secours. Se retournant vers Sawyer, la jeune femme semblait être retournée à temps de la faculté lorsqu'elle le voyait tous les jours. C'était à la fois plaisant de voir un ami régulièrement et désagréable lorsque son frère débarque à tout bout de champ.
- "
Je suis vraiment contente de te revoir. Avoue, tu es allé prendre du bon temps. Tu as bronzé comme pas possible." Décidant de passer le léger malaise de la découverte de Jamie mais aussi du simple fait que ce dernier était intenable -attendez qu'il rentre celui-là- Karly s'approcha de Sawyer pour lui tirer les joues comme le font les vieilles mamies. Elle éclata alors de rire. Ce rire qu'elle n'avait pu émettre depuis si longtemps. Un rire franc.
" Toujours égal à toi-même. Tu ne souris pas plus."
C'est alors que le petit Jamie se rapprocha de Sawyer avec un air compatissant. D'une légère tape sur le bras - étant trop petit pour tapoter l'épaule - ce dernier semblait avoir changé d'avis sur l'ami de sa tante. Que voulez-vous : aussi protecteur que son père. Ahhh ses gênes mcgregoriens.
" T'as dû faire une grosse, grosse, ... grosse bêtise, toi. Tata ne fait pas çà souvent. Finalement, je t'aime bien toi." Karly aurait aimé mourir de honte sur place. Mais étrangement, l'attitude du petit Jamie la fit sourire tout en rendant son cœur plus joyeux. Revoir Sawyer lui faisait légèrement mal pour une seule raison : il était la réplique parfaite de William. Il l'avait toujours été... mais aujourd'hui, les souvenirs du placard du ministère n'étaient que trop cuisants. Trop lourds de sentiments de frustration et de colère. Cependant, il ne s’agissait pas de William mais bel et bien de Sawyer. Ne se rendant pas compte qu’elle partait dans ses rêveries, Karly ne revient à la réalité quand sentant la petite main fraiche de Jamie dans la sienne. Son regard inquiet posait sur elle la fit sourire. C’était reparti pour la comédie. Ne jamais inquiéter personne. Surtout pas deux êtres auxquels on tient et qui pourraient ameuter toute une troupe de blouses blanches carnivores de sang au travers de leurs petites seringues.
« Désolée ! J’étais ailleurs. Ca me fait penser que j’ai quelque chose pour toi ! Tiens, prend-le et raconte-moi tout en détail. Ca fait trois ans que je n'ai que de vagues parchemins. Jamie a raison : tu es fautif !» Une main dans son sac, Karly en ressortit une petite boite en acajou où à l’intérieur reposait un fin bracelet entre lin et coton où apparaissaient d’étranges symboles. Un grigri porte-bonheur australien. N’étant pas superstitieuse pour deux sous, Karly aimait bien se rassurer que cela pouvait apporter un peu plus de bonheur chez ceux qu’elle aimait. Car après tout, on ne peut toujours être là pour protéger les autres.