Quelle plus longue agonie que celle qui vous est infligée par l'être aimé? Lola se demandait ce qu'il pouvait y avoir de pire. Sentir en elle tout ce qu'il restait de ce pari complètement fou qu'elle avait fait avec Tyler la rendait nostalgique. Une nostalgie bien ridicule à son sens, quand elle voyait qu'elle portait encore toutes ces traces de lui en elle, et elle savait maintenant que ce n'était pas près de changer, elle le garderait toujours.

Elle se contentait de flâner en ville ce jour-là, peut-être à la recherche d'un éventuelle sujet d'article. La jeune femme n'avait en apparence pas changé. Elle portait toujours sur son visage cette légèreté mûrie et sérieuse qui faisait que beaucoup de gens appréciaient sa compagnie. Elle portait une robe bleue toujours cintrée sous un long manteau de feutre noir et des bottines montantes plus adaptés à la saison que ces chaussures ouvertes et autres nu-pieds design de chez Veela dont elle raffolait tant. Les gens ne pouvaient donc que remarquer cette jeune femme pleine de style, se demandant d'où ils connaissaient ce visage sans jamais pouvoir se rappeler qu'ils l'avaient peut-être vue dans un des nombreux numéros du magasine Veela.

Mais Lola ne voyait pas tout ça. Elle traçait son chemin, pensive. Elle retrouvait le climat doucereux de Londres après le Mexique, elle même transformée par une découverte qu'elle avait faite il y avait environ une semaine. Elle n'en avait parlé qu'à la Mama, et encore parce que cette dernière l'avait prise sur le fait. Lola lui parlait beaucoup en règle générale bien qu'elle s'était plutôt faite discrète ses derniers mois, surtout pour ce qui concernait Tyler. Ce fut seulement dans les dernières semaines qu'elle avait du justifier une ou deux petites choses à sa grand mère. Aussi, c'était une Lola plutôt détendue qui retrouvait Londres après une petite averse, un après midi frileux, qui avait plutôt l'air d'un frais matin de printemps.

Le coeur de la jeune femme se serra tout de même lorsqu'elle passa à proximité du Grand Parc. En quelque sorte son premier lieu de rendez-vous avec Tyler. C'était peut-être complètement absurde en y repensant mais dans les circonstances présentes, c'était exactement le genre d'absurdité auxquelles Lola accordait de l'importance.
Elle quitta la rue qui la menait vers sa chambre d'hotel pour entrer dans le parc. Arrivée aux pieds d'un grand et bel arbre elle soupira, sourit et s'adossa à l'écorce de l'arbre jouant avec la chaînette d'argent qui retenait le petit pendentif en forme de coeur que son père, Miguel, lui avait offert il y avait déjà longtemps...

Tyler : « Bonne année et… bonne santé. »

Il était amusant de voir que là où d'autres n'auraient pas su quoi dire, sans doute freinés par quelque sens moral ou souvenir peu reluisant, certains avaient toujours le bon mot. C'était le cas de Tyler Carlson. Aussi quand le Lola se retourna, elle ne put s'empêcher intérieurement d'avoir un petit sourire en coin, qui n'en disait pas trop long sur elle, ni sur ce qu'elle pensait de l'entrée en matière de Monsieur le Premier Ministre.

Il y avait quelque chose d'étrange à cette rencontre, mais n'aurait-elle pas du s'en douter? Certes Tyler devait être particulièrement occupé par sa promotion au ministère mais il devait y avoir une trame, une attraction, quelque chose de supérieur à la réalité abrupte du quotidien qui faisait que quoiqu'il arrive, Tyler retrouverait toujours Lola sous cet arbre. De bon ou de mauvais gré. Pour Lola s'était de bon gré cette fois ci bien qu'elle n'y laissât rien paraître.

Son regard se porta sur les prunelles sombres de cet homme pour qui elle n'avait toujours eu que sentiments forts et partagés à l'extrême. C'était toujours le cas, même aujourd'hui. Un petit éclat d'or attira son attention un instant, comme se rappelant à son souvenir. Curieusement elle c'était toujours rappelé Tyler avec ce détail sauf une fois... un simple détail dit-on? Peut-être bien.

Lola-Tu en auras plus besoin que moi maintenant'répondit-elle avec politesse mais sans froideur.

Bien qu'elle trouva les voeux de Tyler totalement sordides vu la politique d'éradication à peine déguisée qu'il menait avec Orlov sur la majeure partie de la population sorcier, mais elle ne les prit que pour elle, satisfaite de retrouver enfin un visage familier. Ce simple constat suffit à venir à bout d'une blessure sur laquelle la Mama avait peiné en vain.
Il y avait une espèce de trame ou de fatalité qui voulait que Lola retrouve toujours Tyler sous cet arbre même quand elle croyait l'avoir perdu à jamais.

La situation était d'autant plus étrange qu'il y avait un mois à peine, elle lui échappait de peu, faisant face pour la première fois à un Tyler totalement étranger, poussant la violence et sa propre déchéance au paroxysme de l'obscène. Mais ce jour là, il n'y avait que Tyler, celui qu'elle avait aimé et qu'elle aimait malgré tout même maintenant.

Pour autant elle n'entendait pas le lui céder avant de savoir si ça lui importait à lui. Un mois avait laissé s'insinuer beaucoup de doute, surtout vis à vis d'elle même. Il lui était même arrivé de demander à la Mama si elle, Lola, était seine d'esprit ce à quoi elle c'était vue répondre que oui mais que c'était l'amour qui était irrationnel. Et puis d'autres facteurs que ça entraient aussi en jeu, justifiant un besoin de revoir Tyler.

Tyler : « J’ai comme l’impression que ton cœur n’est plus mien. »

Elle sourit à contre coeur. C'était un demi sourire triste qui ne dévoilait toujours rien des sentiments de Lola. Elle défit son pendentif et le lui mit dans la main, refermant les doigts de Tyler dessus dans un acte symbolique.

Lola-Il y a des choses qui ne peuvent pas changer même si on les voudraient différentes. Ce n'est pas le coeur qui n'est plus tiens...', répondit-elle d'un ton plutôt déterminé.

Sous entendant qu'elle ne pouvait pas se fier si facilement à ce qu'elle ressentait, elle devrait maintenant plus que jamais toujours laisser le dessus à sa raison pour ce qui était de Tyler mais son coeur, lui, appartenait à Tyler depuis trop longtemps déjà.
Elle ne s'en était pourtant jamais séparée, parce que c'était à l'origine un gage d'amour de son père. Maintenant c'était celui de Tyler et les choses se compliquaient, toujours poussées par la trame invisible du temps.

Tyler : «Trève de bavardage, qu'est-ce que tu fais ici ? »
Lola- La même chose que toi sans doute. Est-ce que je dois m'attendre à me voir interdit l'accès de ce parc ou bien ma vue t'est encore supportable? Pour ma part je m'accomederais de ta présence pour peu qu'elle soit authentique.

Sa dernière phrase notait une certaine amertume mais en même temps elle lui affirmait qu'elle n'en démordrait pas: le Tyler qu'elle avait sous les yeux était un autre Tyler que celui qui avait tenté de la tuer...elle devait encore confirmer sa théorie...

HJ : je te laisse le rattraper

Elle lui mit son coeur dans la main et immédiatement le regard de Tyler changea, il était porteur de quelque chose qu'elle n'osait pas nommer de peur d'être dans l'erreur. Avec Tyler, Lola ne présumait jamais de rien car c'était plus prudent. Elle baissa le regard, légèrement mal à l'aise. Elle ne lui cachait pas qu'elle l'aimait encore mais pour elle même, c'était une chose qu'elle n'arrivait pas à accepter. Une faiblesse en quelque sorte mais pas de celle sur lesquelles ont peut tirer un trait.


Tyler : « Et je n’ai aucun présent pour toi »

Pourquoi diable en aurait-il eu un? Lola sourit, légèrement amusée en dépit de la situation, elle ne s'en cacha pas d'ailleurs. C'était une jeune femme d'une fierté toute différente à celle de Tyler. Elle, ne se cachait jamais ou rarement de ce qu'elle ressentait. Au contraire elle le portait fièrement sur son visage ou dans ses yeux, sans honte, mais avec une fierté que peu de gens auraient osé braver.

Elle le regarda mettre son pendentif dans la poche intérieur de sa veste, sans rien dire donc. Mais à l'observer, l'aînée Almadovar n'eut pas de mal à discerner une pointe de méfiance dans ses yeux sombres qu'elle connaissait parfaitement bien.
Il redoutait peut-être qu'elle intrigue contre lui, ou qu'elle ne cherche à se venger. Elle pouvait tout à fait le comprendre d'autant qu'elle ne devait pas être la seule à avoir motif à en vouloir à la vie de Tyler mais curieusement elle ne faisait pas partie de ces gens là, d'une parce qu'elle n'était pas en état de le faire maintenant ni avant longtemps, et de deux parce qu'elle doutait de l'intégrité de Tyler le soir où il avait voulu la tuer.

Tyler : « Allons Lola, regarde moi. Regarde autour de toi, dit-il dans un sourire arrogant. Il me suffirait de claquer des doigts pour qu’on te mette hors de ma vue, si ta présence m’étais insupportable, je l’aurai fait depuis longtemps… »
Lola- Contente de voir que tout es devenu si simple pour toi

Il y avait un peu d'amertume dans ses propos, non pas parce que la promotion de Tyler signifiait la domination des mangemorts mais parce que comme toujours il prenait ce ton hautain derrière lequel il se cachait toujours, allez savoir de quoi. Certes ce qu'il disait là était tout à fait vrai. Il n'avait qu'à claquer des doigts et on lui amenait le cadavre de la belle mexicaine sur un plateau d'argent, encore tout rempli de la vie qui foisonnait en elle sans encore pouvoir s'exprimer...

Tyler : « J’aimerai savoir de quoi tu parles, dit-il dans un sourire froidement amusé. Tu penses avoir à faire à mon fantôme Lola ? Je ne te pensais pas superstitieuse, mais soit si tu préfères que je parte, je resterai galant. »

Elle leva les yeux au ciel murmurant pour elle même un "dios mio" tandis que Tyler lui faisait déjà dos. Il s'éloignait fièrement sans rien demander comme toujours. Lola transplana juste derrière lui, sans un bruit, posant sa main délicate sur le bras de Tyler, sans le retenir de force, juste pour capter son attention.

Lola-Ne prends pas tout mal Tyler. Reste.

Elle avait dans ses yeux une petite lueur qui ne voulait pas se taire et qui trahissait se fort caractère qu'elle avait parfois peine à contenir. Mais sa voix ne trahissait que de la douceur.

Lola- J'aimerai que tu arrêtes de te méfier de moi tout le temps. Si j'avais voulu te détester ou même essayer de te tuer, c'est pas aujourd'hui que je l'aurais fait, c'est il y a un mois.

Elle se détourna, mal à l'aise, serrant ses bras autour d'elle comme si elle avait froid mais c'était plus pour se réconforter. Elle abaissa légèrement les yeux, un sourire paisible naquit sur ses lèvres tandis qu'elle laissait glisser ses mains sur son ventre plat. Ce geste la tranquillisait et elle se sentait soudain moins seule.

Lola-Ne parlons plus de ça

Elle avait résolu de ne pas chercher les informations qu'elle voulait chez Tyler, elle finirait bien par tout comprendre sans lui. Pour le moment elle se contentait de le savoir encore là.

Tyler : « Traite moi d’irritable »
Lola- C'est quand même pas tout à fait faux...

Quelque chose disait à Lola que malgré tous ses efforts, Tyler allait parvenir à l'énerver quoiqu'il arrive mais pour le moment elle prenait sur elle ne voulant pas céder à cette pulsion. Elle se contentait de répondre avec son humour habituel mais on sentait qu'il y avait une pointe d'arrogance qui ne lui était pas familière et qui précédait la colère. Le dos tourné elle ne lui montrait pas son relatif changement d'humeur, pourtant dans ses yeux on retrouvait déjà cette flamme qu'elle tenait de son paternel et qui c'était tue depuis un mois ou presque.

Elle lui exposait sa façon de penser et sous jacent, son agacement de le voir se méfier sans cesse d'elle alors que c'était lui qui était en tords et lui de répondre qu'elle aurait du tenter de le tuer, ce qui, malgré le ton détaché sur lequel c'était dit, ne pouvait qu'irriter la jolie mexicaine. Tyler ne comprenait donc rien à rien? Elle n'était pas comme lui et elle n'avait jamais ni ne prendrait jamais aucun plaisir à tuer et encore moins à le tuer lui.

Lola- La seule chose que j'ai envie de tenter quand tu dis des âneries pareilles c'est de te mettre une giffle pour voir si ça te remet les pieds sur terre...

C'était tellement simple à comprendre qu'elle n'avait pas envie de lui expliqué. Si il n'était pas aussi borné, et imbu de lui même il aurait d'ailleurs conclu à la même chose que Lola mais c'était apparemment trop demander à un Premier Ministre surdoué.

Tyler : « Bien. Parlons plutôt de ce que tu veux vraiment ? »

Elle se retourna lui faisant front, toute sa fougue était reparue d'un seul coup, envolé ce calme admirable et cette distance que la Mama c'était employée à lui inculquer.

Lola- Tyler, ça suffit maintenant avec ça! Je t'ai dit que je n'avais rien à te demander. Je n'ai pas envie de me disputer si je suis venu ici c'est uniquement parce qu'il fallait que je te dise que je suis enceinte!


Une volée de moineaux s'affola tout d'un coup, surpris par le brusque changement de ton. Lola s'arrêta à la seconde où le mot enceinte avait passé ses lèvres. Comme si elle c'était surprise toute seule, on aurait presque cru qu'il y avait un grand silence à ce moment. Ce n'était pas du tout comme ça qu'elle c'était imaginé le lui dire.

Lola resta sans voix un instant. Ce n'était pas du tout une façon d'annoncer à un homme qu'il allait être père. Surtout quand vraisemblablement tout était fini. Mais ça avait été plus fort qu'elle, cette façon qu'il avait de parler en même temps qu'elle n'écoutant rien de ce qu'elle pouvait dire, son arrogance, ses sarcasme: tout. Tout avait marché parfaitement, une petite mécanique bien huilée qui ne pouvait qu'emmener Lola à piquer une colère.

La jeune femme se passa une main dans les cheveux pour relâcher la pression mais c'était fini, elle était en colère et elle savait que Tyler n'aurait de toute façon pas bien accueilli cette nouvelle. A part la Mama personne n'allait se réjouir de la venue de cet enfant apparemment, si ce n'était sa mère qui ne pourrait faire autrement que de l'aimer. Tyler tourna le dos, clairement contrarié par le scoop de la journée.

Tyler : « Depuis quand ? Il ne lui laissa pas répondre à la question que déjà Tyler surenchérit alors : Ca n’a pas d’importance puisque de toute évidence tu ne garderas pas cet enfant. Tu avortes, et le problème est terminé, point. »

Il avait toujours eu cette manie de se croire tout puissant, de vouloir imposer aux autres sa façon de voir. Elle le savait, elle n'allait pas le changer pour autant elle l'aimait tel qu'il était. Lui, son arrogance puante et ses principes à la con. C'était bête à dire mais c'était comme ça. Elle se contenta de répondre d'un ton vif parce qu'il fallait bien qu'elle lui fasse comprendre qu'elle avait aussi son mot à dire et que pour une fois elle n'entendait pas lui laissait le dernier mot:

Lola-Il est hors de question que je fasse un truc pareil. Je vais le garder. Si je te l'ai dit c'est uniquement parce que je voulais que tu le sois au courant.

Elle n'avait pas l'intention de lui objecter le couplet larmoyant de ce qu'elle allait endurer pour cette simple décision, mais c'était clair elle le garderait quoiqu'il advienne. Elle savait déjà que son oncle Alicante ne lui réserverait pas une partie de plaisir. Pour lui avoir un enfant hors mariage, sans parler de quel enfant!, ça serait sans doute le bannissement direct avec risque d'excommunication mais Lola était croyante et de plus elle ne pouvait pas se débarrasser de cet enfant. Rien n'y changerait rien. Il pouvait lui tomber le ciel sur la tête qu'elle l'aurait garder quand même.

Lola- Je n'ai pas l'intention de changer d'avis.

Elle aurait apprécié que Tyler le prenne avec moins de distance et de froideur. Mais après tout, elle s'était blindée se préparant à toute éventualité...

Tyler : « Oh donc je n’ai pas mon mot à dire c’est ça ? Tu comptes l’élever seule ? »
Lola- Seulement si tu ne me laisses pas d'autres choix. Je ne veux pas qu'il grandisse sans connaître son père mais je ne peux t'obliger à rien, tu as ton mot à dire.

Le ton de voix de Lola c'était fait plus doux, presque compréhensif sans pour autant perdre de sa fermeté. Elle ne voulait pas qu'il croit qu'elle le mettait dans une impasse, ni qu'il s'imagine qu'il n'avait plus de place dans sa vie. Elle l'aimait profondément seulement il lui fallait juste recommencer les choses en douceur, comprendre ce qui c'était passé un mois plus tôt pour pouvoir cicatriser complètement. Elle savait que les discussions s'annonçaient d'ores et déjà longues mais elle camperait sur ses positions.

Tyler : « Je ne peux pas laisser de descendance derrière moi Lola ! Pourquoi tu ne veux pas comprendre ? Ce sera un…sang-mêlé. Ecoute. Je tiens à toi mais j’estime avoir mon mot à dire sur l’enfant, dit-il d’une voix plus calme mais dans un regard dur. Si tu t’évertues à ne pas vouloir avorter, alors je m’en chargerai. Dans le meilleur des cas, je ne le reconnaîtrai pas. Cet enfant ne sera pas le mien. »

Elle l'avait écouter patiemment sans l'interrompre, s'étant attendu à ce genre de réaction. Mais son regard en disait long. Non qu'elle jugeait Tyler, ils s'étaient toujours baladé sur une frontière étroite, une zone de neutralité aussi stable qu'un fil de lin tendu au dessus d'un précipice. Elle ne reviendrait pas là dessus, elle n'entendait pas discuter les opinions de Tyler à ce sujet. Mais... elle s'approcha et le regarda droit dans les yeux avec toujours ce cran et cette assurance naturelle:

Lola- Tyler,je sais tout ça. Je savais que tu réagirais comme ça et si ce n'est que ça je dirais que mon sang est bien assez pur pour racheter le tiens, tu sais que c'est vrai en plus', elle marqua une pause parce que la remarque lui semblait aberrante quoique relativement vraie, ' Je ne laisserai personne faire du mal ni à l'homme que j'aime ni à l'enfant de cet homme!

En gros elle ne tolérerait ni avortement ni interruption volontaire ou forcée d'aucune sorte de sa grossesse. Et il pouvait la croire, si quand il ne s'agissait que d'elle elle se contentait d'être défensive, elle saurait se montrer plus persuasive pour protéger leur enfant, eusse-été de Wolfgang Orlov lui même.
Elle était toujours aussi déterminée. Le ton inflexible de sa voix, son expression, sa droiture, tout laissait à penser qu'elle ne bougerait pas de ses opinions. Têtue comme son père pouvait l'être, elle n'avait pas cillé une seule fois même en avouant à Tyler qu'elle l'aimait toujours. Son cœur frappait pourtant si fort dans sa poitrine...

De surcroît pour revenir sur ses arguments, il était de notoriété publique que le sang des Almadovar était pur sur des centaines de générations jusqu'aux Aztèques. On pouvait difficilement faire plus pur.
Elle n'avait pas bronché, toujours droite devant Tyler, si près qu'elle pouvait presque sentir son souffle et son odeur si familière. Curieusement sa présence lui faisait du bien quoique la conversation fut une fois de plus houleuse. Mais elle en avait l'habitude. Elle serra ses doigts, résistant à la tentation de les glisser dans la main de Tyler.