Le jardin de Kew. L’un des plus beaux parcs d’Angleterre. Voire même du monde. Malheureusement un jardin botanique. Il est étrange alors de repérer la chevelure brune de Karly McGregor parmi les personnes présentes dans ce parc. Et pourtant, il semblerait que tout puisse arriver ses derniers temps. Ce n’était pas par sa propre volonté que la jeune femme se trouvait en ses lieux. La botanique. Les plantes. Les fleurs. Tout ceci faisait parti de la nature en elle-même. Si belle et apaisante. Les moldus venaient en cet endroit sans savoir qu’ils étaient en contact avec les éléments magiques les plus naturelles et puissants au monde. Ne venant pas de sa propre volonté, Karly finit par apercevoir ce qu’elle recherchait. Ou plutôt ce qui l’avait mener ici.

Eclat de rire contre sourire amusée mais regard réprobateur. Décidément non, la jeune McGregor n’avait pas tant changé que cela. On ne peut se faire apprécier de tous, notamment lorsqu’on refuse de se faire marcher sur les pieds. Et puis, des amis, elle en avait. A quoi bon tenter de se mettre tout le monde dans la poche : c’était inutile. Il y aura toujours des personnes avec qui on ne pourra s’entendre. C’est génétique. C’est physique.

Recevant un paquet agglutiné contre sa jambe, Karly fut coupée avant même d’émettre une protestation. Bien entendu, voir la petite famille Hanston lui faisait toujours plaisir mais là… On pouvait dire qu’elle commençait à déchanter. Se baissant afin de prendre le petit garçon de cinq ans dans ses bras – mieux qu’accroché autour d’une jambe, il va s’en dire – elle ne pût s’empêcher de sourire.

Trop tard, Déborah et son mari venaient de disparaître au loin pour finir par transplaner en étant certains qu’aucun moldu ne les verrait. Elle était bien maintenant dans le jardin de Kew avec un gosse de cinq ans sur les bras qu’elle trouve adorable, certes… mais elle n’a aucune formation de nounou. Le bambin de June, ca passait. Henriette avait un an et quelques. Ca dort tout le temps à cet âge-là… mais à cinq ans : c’est de vrais petits monstres.

Qu’est-ce qu’elle disait ? Plus ca possède une gueule d’ange, plus les gènes de démon sont ancrés en eux.

Elle était morte. Cuite. Rôtie à la broche. Finie. Anéantie. Vous voulez savoir ce qui se passe ? Et bien, Karly a perdu Jeffrey. Non, non, rigolez pas. C’est vrai ! Quand elle vous disait qu’elle ne voulait pas garder ce bambin… C’est parce qu’il est pire qu’elle. Et encore, lui, il n’a que cinq ans. Rendue aux serres de l’université par volonté du petit qui possédait une curiosité sans borne pour les plantes (foutu gosse, elle qui voulait les oublier les plantes), elle était en train d’arpenter les gigantesques serres pour retrouver un hobbie de quinze centimètre en salopette bleue.

Pourquoi est-ce qu’elle savait que cela ne fonctionnerait pas ? Pire, on la regardait étrangement. Quoi ? Une adulte de vingt ans avait le droit de jouer à cache-loup dans l’université, non ? Non, pas vraiment. Journée à passer inaperçue = fiasco. Continuant à marcher dans l’allée principale, il fallait dire que la végétation n’aidait en rien ses recherches. Pourquoi s’était-il rendu dans les plus grandes serres d’Angleterre ? Et les plus dangereuses aussi. S’il lui arrivait quelque chose, Karly était morte et enterrée. Quoique plutôt enterrée puis morte. Plus gore au goût de Déb’. Râh, elle lui avait bien dis plus tôt qu’elle ne pouvait pas garder Jeffrey. Ce n’était pas parce qu’elle n’aimait pas çà. Elle n’était pas douée pour çà. Nuance. Elle n’avait jamais voulu prendre le rôle de sa mère. Sursaut suivi d’un cri. Non, elle cauchemardait là ? Dites que oui, dites que oui. Devant elle se tenait une espèce de plante teintée de rouge et de jaune avec dans ce qu’on aurait pu appeler une gueule : la chaussure bleue de Jeffrey. Elle l’avait avalé la garce. Son petit Jeffrey. Dévoré par une plante ? Elle virait au rouge là. En fait non, les couleurs s’étaient tout simplement retirées de son visage l’espace d’un instant. Elle manqua de chanceler. Assez rapidement, un éclair rouge se dirigea avec vitesse et précision sur l’imposante fougère carnivore. Non mais franchement, elle n’avait pas de culot d’avaler les enfants, elle ! Le petit bout de chou qu’elle a vu grandir durant deux ans. Celui qui lui mettait sa propre sucette dans la bouche par surprise ><. Mouais, mauvais souvenir çà. La prochaine fois, elle sort la laisse pour le tenir à portée de vue et de main. Mais s’il est mort avalé par la plante, se sera quand la prochaine fois ? Ben y’en aura pas TT’. Heureusement qu’un élève plus âgé arriva à cet instant car la Brunette était sur le point d’éventrer comme elle le pouvait la plante-créature.

Charmante cette plante ! Vraiment. Une plante qui se nourrit avec les fibres de vos tissus, vous connaissiez ? Et de ses cas-là, il y en a par milliers dans la serre de Kew. Avec au milieu de celles-ci, un petit garçon inoffensif qui ne verra jamais le danger dans une plante. Que Merlin lui vienne en aide… surtout dans cette jungle ambulante. Mais pourquoi avoir fait la serre si grande ?