C'était la première fois qu'Asphodèle venait travailler aux serres la nuit. Il fallait bien varier sinon où était le plaisir. Elle poussa la porte de verre et sentit la douce chaleur qui s'était attardé sous la verrière. La lune éclairait les plantes, les déclinant tout en ombre et en teintes soutenus quoiqu'estompées par l'obscurité ambiante.
Il y avait une odeur agréable ici et puis ça la changeait un peu des bords du lac et autres endroit dans le parc où elle avait l'habitude de venir s'entraîner.

Elle procédait presque toujours de la même façon. D'abord elle passait par les cachots pour que la directrice de sa maison la voit entrer dans les dortoirs puis, dès que possible elle se faufiler dehors par tous les chemins de traverse qu'elle pouvait trouver. Si ça continuait elle aurait dresser une carte de l'école d'ici à la fin de l'année.

Elle ne pouvait pas pratiquer toutes les formes de magie la journée mais elle devait le faire si elle voulait survivre à sa prochaine rencontre avec Nospheratov. Non pas qu'il chercherait à la tuer directement mais il voudrait la tester, il lui imposerait à nouveau ses duels. Et en duel, il frappait fort, il avait encore moins de pitié et surtout il ne faisait jamais semblant...

Avant de s'y mettre tout de même elle observa ce qui l'entourait. Il y avait une fleur qu'elle n'identifiait pas, sûrement parce que les boutons n'étaient pas encore éclos.

Lily-Herbivicus...une gueule de loup...

La plante s'épanoui avec grace, montrant des fleurs aux pétals blancs éclaboussés d'un pourpre violacé soutenu. Une très jolie plante.

Elle avait sentit un changement dans l'air. Quelque chose d'intangiblement différent avant même qu'il passe la porte des serres. Ca avait toujours fait partie d'elle, cette perception accrue des choses, depuis toujours semblait-il, du moins aussi loin qu'elle puisse s'en souvenir. C'est pour ça que personne ne l'avait remarqué, même pas elle. C'était sa norme, intégrée à elle même.

Bien sûr elle connaissait les lignes que Nospheratov avait tracées pour elle sur le parchemin. Elle savait qu'il la plongerait dans les ténèbres. C'était ce qui l'attendait, ce pour quoi il l'enseignait. Il voulait qu'elle soit un autre lui, une main de fer pour les vampires. Mais il n'était pas temps encore.
Elle savait qu'il y avait en elle une infime quantité de ce don obcur, latente, inoffensive. Elle ignorait qu'à l'intérieur cela se dégraderait lentement, très lentement. Cela avait déjà commencé, à son insu. On n'octoyait pas le don obscur dans ue potion elle le savait très bien, mais elle ne savait pas tout ce que Nospheratov savait. Et lui, il savait.

Elle détourna son regard de la fleur, ses prunelles paraissaient complétement améthystes à la lumière de la lune. Elle ne parut pas s'alarmait de la présence de Vitaly. Pour le moment elle l'observait, elle l'apprécier par ses sens, le jaugeait, exactement comme lui le faisait. Comme si il y avait ce temps d'arrêt qui précéde un combat entre deux être à l'état de nature dans ce qu'elle a de plus sauvage. Mais ce n'était pas ça. Elle le sentait.

Wolf - Asphodèle Nospheratov, n'est-ce pas ?

Elle sourit et acquiessa. On la voyait rarement sourire à des inconnus voire jamais mais ce qui rendait la chose plus étrange encore c'était:

Wolf - Paradoxale quand on sait que je suis Vitaly Orlov.
Lily-En effet. Mais ce ne sont que des noms n'est ce pas? Nous pouvons encore être tout autre chose. Nous ne sommes que les héritiers.

Ca façon à elle de lui souhaiter la bienvenue. Ils avaient encore le choix d'être où ne pas être ce qu'on aurait attendu d'eux. La situation était en effet paradoxale. Un vampire et un lycan face à face mais pas de confrontation pour l'instant. Certes pour une fois Vlad Nospheratov et Wolfgang Orlov se seraient rangés au même avis: celui du sang versé.
Mais Asphodèle avait parfois tendance à s'écarter de la voie que Nospheratov lui avait imposé. C'était l'une de ses fois précisément.

Lily-C'est déjà bien assez lourd comme ça.', elle un petit "hum" à demi amusé à demi ironique.

Elle savait qu'il comprendrait de quoi elle parlait. Elle avait entendu et vu les railleries, la méfiance et le reste dans le regard des autres quand ils croisaient Vitaly Orlov. Mieux elle avait écouté, prêté attention à la chose et elle devinait. Les autres. Ceux qui ne savaient pas ce que c'était que de porter un nom comme le leur. Les autres ne pouvaient pas comprendre.
Mais elle avait plus de chance que le lycan. Le nom de Nospheratov n'évoquait pas les vampires à tous le monde, seulement à ceux qui s'étaient instruit de la chose. Elle poursuivit changeant de sujet pour le moment.

Lily-C'est douloureux?

Elle regardait Vitaly dans les yeux puis désigna ses poches du regard. Bien sûr que ça l'était, elle le supposait et elle l'avait vu fatigué. Elle ne savait ce que c'était d'être lycan, pas plus qu'un autre en tout cas. Mais elle n'était pas préjudiciée. Pour elle vampire ou lycan c'était la même chose, la même urgence mais ça elle n'en parlerait jamais à Nospheratov.

Lily-Laisse moi t'aider...

Elle se doutait que l'infirmière n'avait pas du faire des miracles sur des blessures magiques, on ne pouvait pas. Mais elle pouvait l'apaiser un peu elle, parce que dans ses études elle était sortie des sentiers battus, elle avait pris les chemins de traverse, ce qui font peur et dont on ne veut pas entendre parler. Précisément ceux que Nospheratov arpentait sans cesse.

Il sortit les mains de ses poches. Elle observa avec un intérêt purement scientifique. Inutile qu'il le lui explique, il se mordait lui même. Ses bras étaient plein d'hématomes et d'ecchymoses. Il y avait des marques clairs de mâchoires. Elle ignorait quel enfer il vivait, et surtout pourquoi, parce qu'elle n'avait jamais entendu dire que le tue-loup ait des effets de ce genre, mais elle en avait un aperçu.

Wolf - Lors de mes Lunes, je prends du Tue Loup, ou de l'Aconit napel. Ce qu'ils ne savent pas, c'est que je suis un Loup Pur, et donc que le Tue Loup ne fait rien. Ca me crame les veines. En autre d'terme, en plus de n'avoir personne à mordre, je me consumme de l'intérieur. Et ils continuent à m'en donner, alors qu'ils savent que je me mord deux fois plus avec...

Elle fronça doucement les sourcils. Ca lui parassait complétement ridicule comme façon de traiter un problème mais elle avait souvent pu remarquer que les gens choisissait la solution la plus simple pour eux, sans franchement regarder si il y avait des répercutions.

Lily-Que ce passerait-il si on pouvait t'enfermer sans te donner de l'aconit?

Elle prit un de ses bras pour mieux regarder quoiqu'il ne semblait pas convaincu qu'elle puisse grand chose pour lui.

Lily-Remarque à rester enfermé tu deviendrais fou... on te demanderait de choisir entre la peste et le choléras que ça ne serait pas mieux...', fit-elle en continuant de l'examiner.

Si Nospheratov l'avait vu toucher voir même faire la conversatioà un lycan, (à celui là qui plus est), c'est elle qui aurait eu à se plaindre de blessures qu'on ne pouvait pas soigner. Si encore elle avait survécu au châtiment... mais il n'était pas là, elle était libre de penser et d'agir comme bon lui semblait. Et lui semblait bon d'aider quelqu'un quand elle jugeait qu'il en valait la peine (ce qui n'était pas tous les jours).
Elle fit apparaître un morceau de tissus qu'elle humidifia à l'eau tiéde. Et nettoya les plaies une à une sur son bras gauche.

Puis elle cueillit quelques unes des fleurs de la gueule de loup, elle lui demanda de cracher dessus:

Lily-Fais moi confiance.

Elle ouvrit un petit bocal d'essence de mandragore et mêlangea à ce qu'elle avait déjà. La salive de tous les canidés contenaient de puissants antiseptiques donc celle de Vitaly, selon ce qu'elle pensait, devait avoir les mêmes propriétés mais plus poussées compte tenus de leurs propriétés magiques.
La plupart des médicomages rejetaient ce genre de produits par simple dégoût ce qu'Asphodèle trouvait complétement stupide. Elle regarda Vitaly dans les yeux:

Lily-Ca va pas te soigner seulement apaiser la douleur, par contre ça va pas être agréable.

Elle repassa sur toutes les plaies qu'elle avait nettoyées, particulièrement celles qui étaient profondes. Elle faisait le plus doucement possible mais à un moment il fallait bien que les chairs entre en contact avec le baume qu'elle venait de faire. Elle restait concentrée sur ce qu'elle faisait peu importe ce que faisait Vitaly. Lorsqu'elle passa sur la première plaie son espèce de baume, les chairs semblèrent se mettre à bouilloner comme si on les avaient baignées à l'eau oxygénée. Inutile de dire que ce ne pouvait qu'être désagréable. Mais un instant après c'était fini, la plaie était propre, la chair avait repris une couleur saine bien que les contours des blessures restaient violacés. Et surtout la douleur c'était envolée complétement.

Lily- Elle va revenir doucement mais elle ne sera pas insupportable. Je pourrais refermer tes blessures mais tu risquerais de le prendre comme une insulte alors je peux pas faire mieux.

En effet qu'il se soit montré si poli jusque là elle en était surprise mais elle savait que jamais aucun lycan n'accepterait qu'on le soigne avec du sang de vampire même sans qu'il y ai contamination. Question de principe. Elle comprenait. Elle même n'aurait pas aimé, en boire une toute petite quantité dans une potion étant enfant elle ne l'aurait déjà pas fait si ça n'avait pas été Nospheratov.
Elle regarda son travail. Asphodèle c'était quelqu'un de très fier, certes elle pouvait aider quelqu'un mais surtout elle ne voulait pas qu'on le lui fasse remarquer. Elle était trop habituée à ce qu'on la craigne ou qu'on la déteste. Elle regarda sa plante qui lui avait servi:

Lily-C'est une jolie plante, et dire qu'elle n'est là que pour décorer.

Peu de gens même chez les sorciers savaient que la gueule de loup si elle était bien utilisée et avec certaines autres plantes pouvait avoir des propriétés médicinales. Encore un truc que lui avait appris Nospheratov...si il savait ce qu'elle en avait fait.

Wolf - Je ne serais pas fou de douleur, alors je m'amuserais à ronger tout ce qui passe à ma porter hormis moi même.
Lily-Si tu veux...

Puis elle ne finit pas sa phrase finalement. Elle ne savait pas encore s'ils en resteraient à l'entente cordiale. Elle avait besoin qu'il ait confiance le temps qu'elle le soigne:

Wolf - Plus facile à dire qu'à faire...

Elle eut un petit sourire. Evidemment, qu'on accordait pas sa confiance comme cela. C'était un de ses principes donc elle ne s'étonnait pas qu'il puisse avoir le même. Que cette guerre était stupide dans le fond. Elle le soigna et trouva qu'il avait un comportement exemplaire. Elle se rappellait la première fois où elle c'était elle même soignée comme ça elle s'était cru prête à déchirer le ciel sous la douleur. Lui, ne broncha pas.
Elle aurait pu le soigner vraiment si les choses avaietn été différentes...

Wolf - En effet. On ne mélange pas si facilement nos sangs.

Elle eut une expression de surprise. En effet peu de gens connaissaient les propriétés du sang de vampire (à part donner un semblant d'immortalité à celui qui en boit) et le fait que lui, lycan, soit au courrant. Après tout Nospheratov lui avait tant de fois répété qu'on avait rien de plus intime que son ennemi. Mais elle n'aimait pas formuler ça comme ça. Vitaly n'était pas son ennemi tant qu'il n'avait rien fait pour, et c'était valable pour n'importe qui d'ailleurs.
Elle sourit. C'était un vrai sourire sans pointe d'ironie ou de quoique ce soit.
Elle laissa passer un petit instant.

Wolf - Tu as toute ma gratitude.
Lily-Tu sauras le refaire?

Elle détourna le regard Elle ne savait pas vraiment comment réagir à la gentillesse des autres. Ce n'était pas un truc qu'elle avait appri. D'ordinaire elle s'en méfiait comme la peste, là ce n'était pas le cas, ça l'embarrassait presque mais l'humeur changea quand il afficha ce petit sourire moqueur et qu'il enchaîna:

Wolf - Toi comme moi on risque la mort à se parler, tu le sais, ça.
Lily-J'aimerais mieux ne pas le savoir mais c'est un risque que je prends. Tu imagine si ça c'était passé quand on était à Durmstrang?

Elle rit doucement. C'était rare qu'elle entende quelqu'un oser tournait Nospheratov en dérision et même elle, ne l'appelait jamais par son prénom. Les rapports entre Vlad A. Nospheratov et Asphodèle étaient des plus particulier. Il ne la considérait pas comme sa fille mais exigeait des autres qu'ils la voient comme telle. Elle le vouvoyait quand il lui parlait comme à la des banshies. Elle était son héritier qu'il avait créé de toute piéce ou presque et que pourtant du jour au lendemain il pouvait détruire sans le moindre remords. Il recommencerait.

Lily-Si seulement', toujours en riant, ' j'ai plutôt l'impression que plus il se fait vieux plus il se fait ingénieux pour trouver des trucs sadiques et désagréables pour moi. Ca fait du bien de voir quelqu'un en parler comme ça. Vraiment.
Wolf-Se pourrait il que le Grand Vlad Nospheratov se fasse vieux et aigri, au point de ne plus être une menace pour toi ?

On dé-sacralisait un peu le monstre et il avait tout de suite l'air moins terrible. A poudlard pas de salle de torture, de duel jusqu'à l'épuisement, il y avait même une infirière pour vous soigner à la moindre égratignure. Un petit ni de coton pour Asphodèle qui était plutôt habituée à la rigueur de Vlad, aux coups qu'il lui portait dans leur duel, parce qu'il était assez hypocrite pour ne pas frapper directement, il attendait toujours le prétexte du duel, chaque soir, et il retenait d'autant moins ses coups qu'il était en colère. Bientôt la métisse pourait écrire un bouquin sur les sortilèges qui mériterait d'être impardonnable mais qui ne l'étaient pas, sur les effets de l'endoloris et autres sectumsempras... Mais elle cicatrisait toujours, on la croirait intacte à la regarder comme ça.

Lily-Je crois pas que tu sois mieux loti que moi. Ca leur réussi pas en général de prendre de l'âge, ce n'est pas comme le vin.

Elle jeta un coup d'oeil à la lune qui lui donnait ses prunelles si étrangement améthyste et retrouva un instant son sérieux. Il y avait quelque chose qu'elle n'avait pas fini de dire tout à l'heure...

Lily-Tu sais tu n'es pas obligé de le prendre ce tue-loup...il suffirait que tu connaisses quelqu'un d'assez doué en potion pour que le professeur Grey veuille bien lui confier la préparation... pour son enrichissement personnel bien sûr...

Enfin elle disait ça, elle disait rien... Ce n'est pas comme si elle lui proposait implicitement de l'aider si? Peut-être bien que si. Comme si un autre élève qu'elle était capable de préparer une telle potion à Poudlard. Elle en doutait et même si Grey ne l'appréciait pas elle savait qu'elle ne pourrait pas lui refuser un tel privilége... Après c'était à Vitaly de voir. Et d'un autre côté ça leur profiterait autant à tous les deux.

Wolf - Ca n'existe pas. Pas pour moi, en tout cas. La Lycanthropie, c'est moi. L'humain, ça n'est qu'une option. Quand je suis né, j'étais déjà loup. Je suis Loup avant même d'être Homme. Il se tourna vers elle, un regard vague. C'est comme si on donnait une potion à Vlad pour qu'il ne soit plus Vampire. C'est hors norme. C'est se battre contre soit même. C'est éradiquer la base même de sa propre personnalité. C'est... Horrible.

Elle sourit quand il fit allusion à Nosperatov. Peu de gens savaient qui il étaient vraiment. Il n'était pas vampire quoiqu'il fut leur chef mais c'était un secret bien gardé.
Elle avait parfois une façon assez détournée de dire les choses ce qui expliquait qu'il n'ait pas saisi l'allusion.

Lily-Je ne te proposais pas de te renier, bien au contraire...', elle sourit de façon assez malicieuse, elle avait une idée derrière la tête, ' j'ai dit que je savais faire le tue-loup, ce qui ne signifie pas que tu serais obligé de le boire. Si ce n'était pas Lilith Grey ou je ne sais qui qui te l'apportait tu ne serais pas obligé de le boire. Je te propose d'être toi à nouveau tout en restant le loup sous controle aux yeux des autres...rien de plus.

C'était assez simple dans la forme. Elle faisait le tue-loup, elle le lui apportait et il faisait semblant de le boire ensuite ils n'auraient qu'à s'en débarrasser quelque part ce qu'il ne pouvait pas faire quand Grey le tenait à l'oeil.

Lily-Un vampire qui cherche à réprimer ta nature de lycan: quoi de plus crédible?

Pourtant ça serait tout le contraire. Il serait au moins libre de ne plus se ronger lui même. Mais il faudrait trouver un moyen que ce ne soit pas tropsuspect.

Wolf - Mais c'est machiavélique...

Elle sourit machiavéliquement justement.

Lily-Pourquoi tu crois que je porte une carvate verte?', fit-elle sur un petit ton comique mais elle était clairement sérieuse.

Elle ne savait pas pourquoi elle l'aidait mais maintenant qu'elle l'avait suggéré pourquoi pas. C'était sans façon, peut-être une manière de voir si elle pouvait lui faire confiance, peut-être une manière de voir à quel point elle pouvait être différente de Nospheratov. Peut-être...

Wolf - Si mon père apprend ça, il me tue. Si Vlad apprend ça, il te tue. Et si le Directeur l'apprend, il nous tue.
Lily-Il y a fort à parier que oui.', répondit -elle sur le ton de la constatation.

Elle ne pensait pas qu'elle ait réellement à craindre d'Aleksandr Souvorov. Ce n'était pas un homme cruel et la cruauté était la seule chose capable de l'ébranler jusqu'à un certain point. Celui qu'elle craignait le plus c'était peut être Wolfgang Orlov parce qu'elle ne le connaissait pas (une chance pour elle). Nospheratov ça avait au moins ça de rassurant que c'était du connu mais ça n'empêchait pas qu'il la tuerait.

Wolf - Sans Tue Loup, ma haine ne sera pas tourner contre moi, mais contre le monde entier. Je serais plus aggressif, et plus fort. Si je m'enfuis, personne ne pourra m'arrêter. Et ça n'est pas la viande qui manque ici.

Il soulevait un point tout à fait juste. Serrait-elle capable de le contenir à elle seule. Elle s'en sentait capable mais elle ne prendrait pas le risque, tout comme lui ne semblait pas prendre ce risque pour les autres. Au oins il était censé.

Lily-Que faut-il pour retenir un vrai loup? Un cachot aux murs de forteresse renforcés de sortilèges? Une mélodie capable d'enchanter n'importe quelle créature vivante et de l'apaiser?

Elle était en pleine réflection. Puis un sourire éclaira son visage.

Lily-Tu n'es pas obligé de me le dire si tu n'as pas confiance. C'est quelque chose que je comprendrai tout à fait.

Elle n'était pas comme eux. Comme les vampires, les lycan et le reste. Elle se trouvait juste là au milieu comme par erreur et elle devait faire avec. Nospheratov choisissait ce qui était ou pas le bien quand il était là mais elle savait qu'une fois assez puissante, assez savante, elle pourrait librement s'écarter de lui et du reste.
C'est pour ça qu'elle voulait aider Vitaly, parce que c'était dans l'ordre naturel des choses qu'il soit son ennemi et qu'elle était simplement contre cet ordre.

Elle ne s'attendait pas à ce qu'il lui dise quoique ce soit en fait. Ca l'aurait même surprise qu'il le fasse.

Wolf - Je sais pas pourquoi, mais c'est une mauvaise idée.

Elle sourit. Après tout ce n'était pas son problème à elle. Mais elle comprenait qu'il ait des réserves vu les risques qu'ils encouraient. Elle n'avait jamais dit qu'il n'y aurait aucune difficulté mais rienn'était impossible. Cela dit elle ne voulait pas prendre de risque non plus et il savait mieux qu'elle de quoi il était capable.

Wolf- Il y a extactement deux sorts, plus ou moins radicaux, qui pourraient me stopper.

Elle reporta soudain son attention vers les deux prunelles bleu métallique de Vitaly, surprise. Elle ne le cacha pas d'ailleurs.

Wolf-Le videntraille marche très bien, mais il entraîne une mort affreuse. Et je ne veux pas mourir, sous aucun prétexte. Pas avant d'avoir fini ce que je dois faire. Ensuite, il y a l'Homomorphus... Et... Mh. Comment dire. Ca rend au Loup Garou sa forme humaine. Mais ça n'est pas un sort que tout le monde peut faire. C'est un sort de très haut niveau, et quand je dis très haut, je pèse mes mots.

Lily-Lumus Solem mais le Lacanum Inflamare est nettement plus efficace enfin pas autant que le pieu mais il faut pouvoir...', échange de bon procedé en quelque sorte, il lui disait ça, à son tour de prendre un risque. Elle reprit, ' il n'est pas question que j'utilise un sortilége qui pourrait te tuer. Le but c'est de te faciliter la vie pas de la mener prématurément à son terme.

Elle eut un petit rire. Plus pour détendre l'atmosphère que parce qu'elle trouvait que la situation était drôle. Mais faire de la dérision rendait les choses toujours moins dures à avaler, comme tout à l'heure quand ils parlaient de leurs parents.

Une ombre passa sur le visage d'Asphodèle.

Lily-Rends moi ce service. Si un jour Nospheratov me prend en traître, sers toi de ce que je viens de te dire. Je ne veux pas finir ma vie comme une damnée.

Elle avait un petit sourire en coin très déterminé. Si elle avait su que c'était déjà trop tard...

Wolf - Si ça n'est pas toi, ça sera d'autre personne. Mais je dois avoué que je préfererais plus tard, et si possible, pas de ta main.

Elle eut un mauvais sourire. Le même qu'elle réservait à Nospheratov quand ils s'affrontaient et qu'il la traitait de faible, le même mauvais sourire parfaitement amer. Elle n'était pas un assassin. Tuer était ce pour quoi on l'avait élevé pas ce qu'elle avait décidé de faire. Aussi elle ne répondit rien à cela.
En revanche, elle avait tant de mépris pour cet état de damnation qu'était le vampirisme que pour elle, pousser jusqu'au meurtre de sa propre personne, peu importe par qui, deviendrait vite une nécessité.

Wolf - Si tu le désires. Mais ne compte pas sur moi pour te demander l'inverse.
Lily-Si je te le demande c'est parce que je crainds qu'avant ton père et le mien tu sois la seule personne qui en soit encore digne et capable si l'occasion se présentait. Et comme je te l'ai déjà dit je n'ai pas l'intention de te tuer peu importe la situation, que tu me le demandes ou non.

Ses doigts jouaient avec la tige d'une fleur qui se cassa net sur la fin de sa phrase. Elle était plus que sérieuse.
En effet, pour quelqu'un dont elle aurait réellement été proche elle l'aurait fait et ces personnes là étaient trop rares pour qu'on ait besoin d'une main pour les compter. Il n'y en avait qu'une seule au monde. Et elle n'aurait pas non plus tuer Vitaly pour se défendre parce que c'était une réaction de faiblesse. Elle avait trop de fierté pour cela et généralement elle se tenait à ce qu'elle disait.

Elle rangea la fleur dans une poche. Une fleur du mal un peu comme eux. Peut-être pourrait-elle en tirer quelque chose de bon. Elle salua Vitaly d'un sourire avant de se diriger vers la sortie.