Tyler : « Cours, crie, pleure, ou reste muette. Mais je te laisse de l’avance. Je compte jusque cinq. »
Lola- Fuir ou ramper n'a jamais fait partie de mon vocabulaire', objecta-t-elle fermement

Comment en était-on arrivé là? Ca avait était une journée comme les autres. Peut-être bien oui c'est vrai que son patron avait été plus avenant et souriant qu'à l'accoutumée. Et d'ailleurs elle s'était attendu à ce qu'il vienne lui poser une lettre lui signifiant qu'elle était renvoyée, ce grand sourire plus qu'hypocrite aux lèvres. Mais rien de cela. Naturellement méfiante parce qu'elle savait qu'il n'était pas de son bord, elle s'était tenue alerte mais le voir injurier le pauvre commis aux archives avait rassuré la jeune Almadovar. Son patron était toujours le même sale con.

Elle avait donc bouclé tous ses articles comme d'habitudes et avait fini sa journée. Elle avait rendez-vous avec Zaltana à l'Elfike mais à la dernière minute, Lola décida de décommander. Elle avait plutôt envie de passer la soirée tranquille chez elle. Zaltana avait un peu insisté mais finalement elle l'avait laisser tranquille supposant qu'en fait elle devait sûrement voir son petit ami du moment. Curieusement la Cherokee se demandait pourquoi Lola était si discrète avec lui. Elle n'avait même rien dit de son nom.
Quoiqu'il en fut, Lola n'avait pas l'intention de sortir avec quelqu'un d'autre, elle voulait vraiment passer un peu de temps chez elle. Elle prit une longue douche pour se délasser et sur les coups de 18h, elle se retrouvait derrière la baie vitrée de sa chambre pour observer les derniers rayons du soleil caressait les immeubles qui noircissaient à vu d'œil. La nuit promettait d'être particulièrement sombre.

Étrangement tout était calme. Un calme apaisant. Presque trop calme mais elle n'allait pas s'en plaindre. Ça lui laisser le temps de penser à une chose ou une autre, de profiter du silence. Elle passa une main dans ses longs cheveux, portant un mug de café serré à ses lèvres délicates. Elle se retrouvait bientôt dans le noir presque complet, puis les éclairages de la ville ramenèrent une once de lumière dans l'appartement aux grandes baies. On frappa à la porte. Lola fronça les sourcils. Elle n'attendait personne. Posant son mug sur la table basse du salon, elle enfila un peignoir par dessus sa nuisette noire et alla ouvrir.

La porte s'ouvrit sur le visage de Tyler, si sombre, si fermé que sur le moment elle faillit ne pas le reconnaître. Il planta son regard dans le sien un moment. Elle restait devant lui interdite. Il n'y avait pas besoin de mot. Ce Tyler là, ce n'était pas son Tyler, celui qui avait cette petite pointe arrogante et joueuse dans le regard malgré son sérieux, ou plutôt si. C'était effectivement son Tyler, mais il était là pour la tuer, comme ils l'avaient toujours redouté l'un l'autre. Ce moment là aurait du arriver depuis déjà longtemps. Ce n'était pas une affaire personnelle pour lui quoique pour elle ça le fut. Elle n'avait que deux options, le faire dévier de son projet ou mourir de ses mains.

Tyler : « Cours, crie, pleure, ou reste muette. Mais je te laisse de l’avance. Je compte jusque cinq. »
Lola- Fuir ou ramper n'a jamais fait partie de mon vocabulaire', objecta-t-elle fermement

Elle lui tenait tête dans son regard. Il entra sans plus attendre, le regard prenant du prédateur qu'il était ce soir. Elle, tendait sa main vers sa baguette qui s'envolait comme d'instinct jusqu'à elle. Lola referma ses doigts sur l'objet juste à temps.

Un sortilège fusa, entourant Lola d'un globe translucide aux couleurs ambrées, juste à temps pour parer le premier coup de Tyler. Accusant un coup d'une rare violence, le bouclier s'ébranla mais il tenait encore le choc quand la jeune femme lui donna le contre sort, se retrouvant à nouveau libre de ses mouvements.
Elle se tenait toujours droite et fière. Pas de peur dans son regard. Seulement de la détermination. On la sentait prête à faire face.



ps: n'hésite pas à être généreuse en sortilège comme ça on rigole un peu

Tyler : « Je ne te demande ni l’un ni l’autre. »

Il faisait bien de ne pas le lui demander parce qu'avec le caractère qu'elle avait, il y avait fort à parier que quoiqu'il aie pu demander à ce moment là, elle aurait fait le contraire. Pas temps par prétention mais dans l'unique but de casser cette spirale infernale et de le sortir cinq minutes de ses considérations pour qu'il se rende compte de ce qu'il s'apprêtait à faire.

Tyler posait sur elle un regard étrange, presque dérangeant. L'art de la prédation régulièrement exercée s'y lisait clairement mais il y avait aussi une espèce d'appétence lubrique qui s'y lisait et qui surprenait Lola. Elle connaissait Tyler, il n'était pas ce genre d'homme, il ne l'avait jamais été. Il s'était toujours montré le plus galant des hommes, c'était ce qui la séduisait aussi. Mais pour l'heure elle n'avait vraiment pas la tête à ça.

Tyler : « Tu es… »

Ce temps de silence puait le cynisme. Lola s'attendait à quelque chose de dégradant, elle sentait le regard intrus du mangemort sur elle. Ils se connaissaient intimement bien mais ce regard là, elle ne l'avait jamais vu. C'était un mauvais regard, empli de mauvaises intentions comme elle avait pu en voir chez d'autres mangemorts lors de différents combats quoique son père, Miguel, l'aie grandement préservée de ça.

Tyler : « … si sexy. C’est vraiment dommage, que cela se finisse ainsi. Mais je te promets que je veillerai à ce que ton corps repose dignement en paix… »

Lola resta interdite devant le mot "sexy" bien qu'elle n'y laissa rien paraître. Ce n'était pas du tout Tyler ça. Tyler n'était pas cru, il était cynique, il pouvait se montrer très méchant mais il n'était pas de son genre de sortir des remarque de mauvais goût même si pourtant il avait l'air de réellement penser ce qu'il venait de dire.

Lola-Trop aimable mais je t'en prie, garde tes belles formules pour d'autres. On est pas obligé d'en arriver là, c'est simplement toi qui te l'impose. Tout pourrait-être différent.

Bien sûr que tout aurait pu être différent. Après tout ne s'étaient-ils pas entendu jusque là? Elle se fichait de savoir qui avait bien pu poser un contrat sur sa tête. Almadovar c'était un nom qui attirait son lot d'ennemi, il fallait avoir le cran de le porter et Lola en était fière. Soit on voulait sa mort. Mais Tyler avait toujours son libre arbitre, c'était un homme intelligent. Elle ne pouvait pas croire qu'il aie pris ce contrat simplement parce qu'on le lui avait intimé. Non il devait avoir une autre raison de vouloir la tuer et elle devait trouver quoi. C'était sa seule chance de le faire changer d'avis.

Tyler : « Verberae ! »

Le sortilège marquait la fin de leur prélude dangereux. Il y eu comme un grand crissement de métal froissé quand le bouclier de Lola accusa le coup mais elle ne fut pas touchée. La puissance de tir de Tyler la força tout de même à reculer de quelques pas, ne pouvant camper sur ses pieds sans ciller. Son Champio était un sortilège résistant mais il suffisait d'un contre sort ou d'un avada pour qu'il cède, elle le savait. Elle se devait de garder un coup d'avance. Elle mit donc délibérément fin à son propre sortilège de protection sentant Tyler prêt à faire feu de nouveau.

Tyler : « Avada Kedavra ! »
Lola: Wingardium Leviosa!

L'énergie relâchée par Tyler était assez impressionnante. Lola avait la chance d'être particulièrement vive. Un simple sortilège de première année lui permit de sacrifier au sortilège vert émeraude un énorme vaisselier que sa mère lui avait offert, tandis qu'elle se jeter de l'autre côté du mur du salon pour se protéger des débris de verre , de bois et de vaisselle. Un protego informulé lui assura d'être hors d'atteinte. Cependant, il lui faudrait quelque minute pour récupérer d'avoir fait léviter un objet aussi imposant. Pas sûr que Tyler les lui accorde.

Adossée à son mur, le souffle haletant, la peau humide de sueur froide provoquée par l'adrénaline, Lola tendait l'oreille attentive au moindre mouvement de son prédateur, attendant le meilleur moment pour tenter quelque chose...
Elle entendit la table basse en verre se briser, celle où elle avait posé son café. Mais elle ne se faisait pas d'illusion, tous ses projectiles n'avaient certainement pas déstabilisé Tyler. Elle profitait de chaque seconde de répit, sans cherchait à se cacher. C'était lâche, et déshonnorant. Elle ferait front peu importe la tournure que prendrais les choses.

Il avait cette façon de la regarder si dérangeante. Lola se sentait mal à l'aise pour la première fois de sa vie avec lui. Il y en avait eu des fois où ils s'étaient disputer où ils avaient été à deux doigts de s'entretuer mais ça n'avaient jamais été des questions de mangemorts. Là, s'en était une et c'était très différent.

Le sortilège de protection de Tyler avait l'air de s'affaiblir mais le jeune homme ne fléchissait pas, toujours aussi sûr de lui et imposant. Elle, ne faisais pas moins. Il la voulait morte? Soit qu'il vienne la prendre alors parce qu'elle n'était pas du genre à se laisser faire. Une autre personne aurait peut-être penser à une dernière chose qu'elle aurait aimé faire avant de mourir mais pas Lola. Elle n'avait pas du tout l'intention de se laisser tuer et pour elle ça suffisait à la maintenir en vie.

Le salon ressemblait dores et déjà à un champ de bataille avec tous ces éclats de verre et de bois répandus de toute parts. Lola ne perdait pas de vue le mangemort qui déjà pointait sa baguette en direction de la cuisine. Il ne lui fallut qu'une seconde pour se faire un schéma de la scène qui allait suivre.

Tyler : « Arrête ces enfantillages Lola, c’est inutile. Je finirai par te tuer de toute évidence alors reste sage. »

Un mauvais regard de la part de Lola et surtout cette détermination à toute épreuve que l'on pouvait lire dans son regard.

Lola- Si tu voulais que je sois sage tu n'avais qu'à choisir une femme plus docile Carlson

Et il le savait très bien. Son cynisme ne faisait qu'attisait la fierté de Lola, lui donnant presque le sentiment qu'elle pouvait encore tout maîtriser mais elle se méfiait généralement de ce genre de sentiment. Il n'aurait rien d'elle qu'il ne lui eu arraché de force, dût-il s'agir de sa propre vie.
Elle avait un ton aussi cassant que lui, mais loin d'être arrogant. Seulement on sentait clairement qu'elle n'entendait pas lui céder le dessus.

Tyler : « Ne bouge pas, et je te promets que ce sera sans douleur. »

Une volée de couteau vint se ficher dans le canapé que Lola avait déplacé juste à temps. Le canapé retomba dans un bruit monstre pour dévoiler à la jeune femme une autre salve meurtrière qui fondait sur elle l'obligeant à reculer, se servant de tout les tableaux de la maison comme boucliers qu'elle renvoyait immédiatement vers l'expéditeur des couteau à dessin de le déstabiliser et non de le blesser réellement. Le pire c'est qu'elle ne cachait en rien qu'elle épargnait Carlson. Même dans cette situation elle ne voulait pas entrer dans son jeu. Ca aurait été lui faire trop plaisir alors que tout ce dont il avait besoin c'était d'une bonne claque pour revenir les pieds sur terre. Cela dit, elle savait que ce n'était certainement pas elle qui allait la lui mettre, du moins pas ce soir là. Il était beaucoup trop déterminé.

Chaque fois, la belle Almadovar voyait le tranchant des couteaux pointer à travers les tableaux, presque entre ses deux yeux. Elle se retrouva à l'étage, enchantant les meubles à coup de sortilèges rapides que Tyler recevait en cascade du bas des escaliers. Mais elle savait que ce n'était pas ça qui allait le tuer. Elle chercher simplement à le fatiguer à gagner du temps pour tenter encore de le raisonner. Elle voulait qu'il abandonne cette idée de lui même. Elle savait qu'il n'était pas si indifférent qu'il voulait bien le montrer. Parfois ça lui avait échappé et elle avait pu voir qu'il tenait à elle, alors elle savait que son Tyler, celui avec qui elle discuter si souvent, celui avec qui elle partageait un semblant de quelque chose qui n'avait pas vraiment de nom...celui là ne pourrait pas se résoudre à lui faire vraiment du mal. Le tout était de savoir le faire ressurgir... pourquoi était-il si absent?

Elle entendait les meubles qui la séparaient de Tyler exploser les un après les autres. La jolie hispanique regardait tout autour d'elle cherchant de quoi se défendre au cas où elle serait désarmée, quoiqu'elle ne comptait pas rendre les armes si facilement.

Tyler : « Joue avec moi Lola, ne m’épargne pas. Je sais que tu es une adversaire digne de ce nom, attaque moi c’est un ordre ! »

La première pensée qui lui vint fut " de quel droit tu me donnes des ordres", mais elle préféra garder le silence pour compliquer la tâche à Tyler et s'assurer qu'en lançant un sortilège à l'aveuglette, il ne touche pas à son but.

Dans le noir, elle entendait chaque son, chaque mouvement de son prédateur. Un coup d'oeil furtif au chandelier posé sur la table de chevet de sa chambre, à à peine quelques mètres de la où elle se trouvait. La porte était d'ailleurs grande ouverte. Elle n'entendait plus rien. Inquiéte elle se mit à reculer doucement vers le mur, désireuse d'assurer ses arrière mais Tyler avait sans doute anticipé cette réaction puisque que ses bras se refermèrent sur Lola comme deux étaux avant que le dos de la jeune femme n'aie pu atteindre la sécurité du mur.

Un bras lové autour de sa taille comme un serpent près de l'étouffer et de la broyer, l'autre réservant encore trop de mauvaise surprise, Tyler posait ses lèvres irrespectueuses sur la peau délicate de Lola qui cherchait à fuir à tout prix ces baisers qui n'avaient rien de tendres.
Elle tentait en vain de se libérer des bras du mangemort qui la serrait, soudainement frappée de plein fouet par une vérité: ce Tyler là n'était pas son Tyler... un tel changement pouvait-il être faisable. Du jour au lendemain?

Tyler : « Je vais finir par vraiment te faire mal, si tu continues à vouloir te battre pour survivre, mon amour. »
Lola- Lâche moi! Arrête ça tout de suite Tyler, arrête, non j'veux pas, arrêtes tu me fais mal...

Elle cherchait des points de prise sur lui pour l'obliger à la lâcher. Mais elle avait trop à faire entre les mains baladeuse du mangemort qu'elle avait pris pour l'homme qu'elle aimait, sa bouche profanatrice et ses bras qui serraient à faire mal. Finalement, sans bien savoir comme elle réussit à lui faire au moins lâcher sa baguette qu'elle envoya rouler sous un meuble qui était encore en place.

Tyler : « Tu as toujours aimé être dans mes bras, pourquoi tu te montres aussi farouche ?
Lola-Dans tes bras oui, pas dans ceux d'un porc!', parvint-elle a jeter sans cesser de se débattre.

La proximité indécente du corps de Tyler contre le sien ne lui inspirait que dégoût. Si Lola avait pu se montrer toujours chaleureuse, douce et aimante avec Tyler, ce temps là semblait loin et il n'émaner que rejet et colère de l'aînée Almadovar.

Tyler-Juste toi et moi, une dernière fois. »
Lola-Tu me donnes envie de vomir, jamais je ne me donnerai à toi comme ça...

Elle recula violement, ce qui leur fit heurter le mur derrière eux. Profitant d'une seconde d'étonnement peut-être de la part de Tyler, elle se glissa hors de son étreinte mortelle, reculant de plusieurs mètres en direction de sa chambre où elle n'avait pas oublié le chandelier. La baguette brandie vers Tyler pendant un moment, comme menaçant de lui lancer n'importe quel impardonnable qui lui passerait par la tête, elle avait l'air visiblement perturbée mais elle n'avait pas l'air prête de s'ébranler pour autant. Elle était toujours aussi forte. Elle ne pouvait cependant pas se permettre de lui tourner le dos comme cela.

Un geste souple de la baguette et le restant de la décoration et de l'aménagement du corridor fondit sur Tyler. Cette fois ci il était bien visé...sans un regard pour lui Lola profita du bref instant qui lui était donné pour courrir. Elle entrait tout juste dans sa propre chambre...

Tyler : « Oh, vraiment ? Tu te refuses à moi ? »


Si elle avait été face à lui, elle lui aurait sans aucun doute craché au visage, de dégoût et de colère. Elle connaissait bien cette arrogance naturelle et ce cynisme qui faisait tout Tyler et que d'ailleurs, même dans leurs colères elle arrivait à aimer. Mais pas cette fois ci. Ce n'était plus sa façon à lui de faire et de dire les choses. Ce n'était tellement pas lui derrière tout ça. Certes oui, bien sûr que Tyler n'aurait jamais hésiter à tuer quelqu'un mais elle, elle ne pouvait pas croire qu'il le face de cette manière avec elle, tentant de l'étouffer de son étreinte, la rendant si faible entre ses bras.

Mais Lola n'était pas faible, elle avait ce quelque chose, ce typiquement mexicain ou typiquement Almadovar qui la lier à la vie plus intimement que Tyler ne pourrait approcher la jolie journaliste. Certes l'étreinte du mangemort la suffoquait lentement et elle s'épuisait à lutter contre lui, et quand elle se libéra de lui, il lui semblait que la pression de ses bras sur son corps était encore là, lui laissant des ecchymoses qui se formaient déjà tout doucement. Mais son instinct de survie était le plus fort, aussi animal que l'instinct de prédation de Tyler.

Dans sa fuite vers sa chambre elle eut simplement le temps d'entendre un miroir se briser mais ce ne fut que lorsque Tyler reparut devant elle, défigurer par sa haine, qu'elle put voir une longue entaille qui saigner assez abondamment sur la joue de l'homme. Elle sentit son cœur se serrer un instant. Faire du mal à l'homme qu'elle aimait était au delà de ses principes mais là plus elle le regarder dans les yeux plus elle n'y voyait qu'un étranger. Un homme qui ne la connaissait pas, et qu'elle ne connaissait pas non plus.

Tyler : « Comme c’est attendrissant, tu choisis de mourir dans ta chambre, là où tous deux avons eu tant d’intimité. »

Transplanant devant elle, il la stoppa net, lui plaçant la lame affûtée d'un couteau sous la gorge. Lola avait le regard mauvais et le souffle court. Comment osait-il cracher comme ça sur ce qu'ils avaient partagé? Elle connaissait Tyler, il était borné et fier, jamais il n'avouait qu'il avait tord mais il n'était pas comme cet homme qui ce tenait là devant elle.
Redressant fièrement la tête sous la caresse de la lame, Lola ne le quittait pas des yeux et elle sentait une douleur poindre dans son cœur. Elle eut un regard de biais pensant à ce chandelier qu'elle ne pourrait jamais atteindre sans sa baguette.
Elle n'avait pas le choix, elle devait faire ce qu'il voulait ou le tuer et ça elle ne pouvait s'y résoudre...du moins pas encore quoiqu'elle s'en susse tout à fait capable. Le regard fiché dans celui de Tyler, cherchant quelque part cet homme qu'elle aimait sincèrement, Lola jeta sa baguette avec provocation.

Un instant elle garda ce regard si Almadovar que Tyler avait dit, il y a plusieurs mois déjà, qu'il l'aimait. Il y avait toute sa fougue dans ce regard, cet espèce de diable, de démon qu'elle tenait de son père et qui faisait toute sa force et son feu. Ce regard qui était si intraitable, implacable.
Soudain toute ceci s'effaça, comme si la jeune Almadovar rendait les armes devant son ennemi. Elle avait mal mais ce n'était pas du à la lame qui appuyait sur sa carotide, versant un tout petit filet de sang. Parfaitement anodin.

Elle n'avait pas cillé, pas quitter Tyler du regard, son souffle se calmait peu à peu mais il restait très irrégulier et difficile, comme étouffé par quelques sentiments prisonniers d'un si ravissant sarcophage. Doucement elle referma ses doigts fins sur l'avant bras du mangemort, celui qui tenait ce couteau s'apprêtant à lui ôter toute vie. Ce geste là était totalement dépourvu de violence, il y avait même au contraire l'amour qu'elle taisait dans cet élan vers Tyler. Elle suffoquait à cause de cette douleur en elle avant de lui confesser:

Lola-Je n'te reconnais plus... Tyler, j'ai jamais été aussi malheureuse...

Sa voix trahissait une faiblesse si soudaine que s'en était blessant. Le contraste était si fort qu'il en était presque palpable dans l'air, c'était comme si un colosse venait de s'effondrer, ébranlant le sol, le fissurant et le parsemant de débris jadis blanc virginal. Elle transplana.




.............................




Lola s'attabla à son bureau. Voilà bientôt une semaine qu'elle n'avait plus d'emploi fixe. Elle se posa sur une chaise devant l'une des grandes baies vitrées de la chambre qu'elle avait louée à l'hôtel Mayfair ce soir là. Murée dans un silence de plomb, la jolie journaliste mettait la dernière main à un article qu'elle vendrait certainement en free-lance. Rien ne pourrait abattre la fille de Miguel Almadovar, encore moins restreindre sa liberté d'expression et d'insurrection mais elle était lasse. Son entrain naturelle semblait s'être éteint.

Elle porta un mug de chocolate especial à ses lèvres avant de le poser sur un exemplaire de la Gazette. Dehors, un rideau de pluie grisaillait la ville, lui volant un instant de crépuscule. Elle soupira longuement appuyant son front sur la paume de sa main tandis qu'elle passait son autre main sur son visage comme pour chasser un poids, ou l'anxiété de quelque chose... Ses beaux yeux d'ébènes si chaleureux scintillaient de larmes qui ne couleraient pas ce soir encore. Lola était quelqu'un d'extrêmement fort...extrêmement fier.