Misha Vanna Syl & Caïn de Rivera

-






- J'AI DIS NON ! NON, C'EST NON ! BORDEL DE MERDE !

Alicante venait de perdre son sang froid. C'était la première fois depuis son onzième anniversaire. Tous les regards étaient tournés vers sa personne, et il fallait dire que ce petit con de gitan avait un charisme qui en avait cloué toute l'assemblée. Même Güiza, Luo et Alejandro avaient tourné leur visage vers le gardien les yeux écarquillés. Au milieu de la pièce, il y avait Aleksandr qui restait froid, mais droit. Il avait une certaine fierté dans son regard, et Miguel, qui était là, se leva doucement de sa chaise, pour dire :

- Désolé, Aleksandr. Mais, je suis appelé au Ministère Mexicain.
- Donc, toi aussi, tu me lâches, hein ?
- Arrêtes... Tu sais très bien que non... Puis dans mon état, je ne peux rien faire sur le terrain pour le moment... Stephen garde la direction des Aurors, et...
- Tu es devenu particulièrement...

Mais il fut coupé par Alicante qui venait de transplaner devant Aleksandr, le saisissant par la chemise pour le plaquer contre le pilier de la pièce. Aussitôt, les baguettes sortirent de part en part de la pièce.

- Vas y... Va plus loin, et je te jure que tu vas rejoindre ton fils.
- Alicante !
- ALIK ! POSE CA !

Alicante venait d'être propulsé en arrière par Aleksandr qui venait de saisir sa baguette. Aussitôt des boules lumineuses se dessinèrent doucement tout autours de la personne de l'ancien directeur de Poudlard. Alicante esquissa un sourire sadique, sortant sa baguette à son tour. Les vitres de la pièce explosèrent d'un seul coup et au moment où les boules lumineuses prenaient feu, elles s'éteignèrent presque aussitôt par la violente bourrasque qui venait d'entrer dans la pièce. Miguel apparut entre les deux, et, posant chacune de ses mains sur la potrine d'Alik' et d'Ali, il baissa le regard et il leur dit :

- Pas de ça... Pas entre deux hommes que j'aime plus que tout.

Alicante posa son regard sur Miguel et poussa un cri de rage avant d'envoyer un coup de pieds dans une des tables de la pièce qui s'envola carrément contre un pan de mur pour se briser dessus. Il cracha dans le feu qui ronronnait doucement au milieu de la pièce, et il lâcha de façon abrupte.

- Puisqu'il est écrit que le père de tous doit gouverner, qu'il le fasse ! Mais ça sera sans le gardien ! 'Rico, bouge ton cul, tu viens avec moi.

Enrique se leva doucement, posant son regard sur son père qui faisait un travail sur lui même pour ne pas céder à la panique. Aleksandr contourna Miguel pour s'approcher d'Alicante, mais le gitan leva la main, les membres d'Alik' étant tous paralysé, comme pris par du curar. Alicante tourna doucement sa tête vers Aleksandr et il lui dit, avec un regard mauvais.

- Tu veux user de ta façon ? Use de ta façon, Aleksandr Souvorov. Tu as perdu un fils, tu as perdu une école, et tu veux encore te battre de cette manière. Le crépuscule régnera, j'en suis le gardien. Vous ne voulez pas, tous autant que vous êtes, bande de vieux cons à laisser la nouvelle génération prendre des décisions. Enrique est le chef, Enrique est l'homme de la situation, Enrique est un Shaman, Enrique est le roi de cette peuplade, et ENRIQUE EST L'ELU !
- Mon fils n'a que dix sept ans...
- Et tu as laissé mon cousin s'enfonçait dans la magie noire pour que l'on se range tous derrière Enrique, Tonton.
- Diego, laisse tomber. Enrique bouge ton cul, où je viens te chercher par la peau du cul.


Ali' baissa la main, et Alik' reprit la possibilité de bouger. Ce dernier décréta :

- Tu pars. Aucun problème. Mais ne revient pas demander de l'aide.

Ali' sourit.

- Parce que tu me crois pute ? Tadaa... Chui pas un mangemort, moi... Je ne l'ai jamais été... C'est pas moins qui baissera mon froque, hein, petit pédé. Fais ce que tu veux de ta vie. Tu te dresses devant moi, tu m'auras plus jamais dans tes rangs.
- C'est de la tyrannie Alicante.
- Je ne fais qu'installer le pouvoir d'Enrique pour qu'il soit tranquille lorsqu'il devra le prendre.
- Parce que tu penses que je reviendrais vers toi, Gitan ?
- Je ne suis pas voyant, mais je sais que ça va arriver. Miguel, veille bien sur Thomas et sur les autres. Allez, 'Rico, on a à faire...

Enrique fut le seul, ici, à percevoir le ton fatigué de son oncle. Ce dernier s'approcha d'Alicante, lui prenant son bras, et il mumura :

- Oui, tonton. Allons y. Nous n'avons plus rien à branler, ici.

Alicante sourit. Il transplana avec Enrique, dans un volute de fumée blanche et noire.



- Tonton...
- Oui, mon fils ?
- Je suis désolé...

Alicante le regarda droit dans les yeux. 'Rico baissa le regard, alors qu'Alicante lui saisit le menton doucement pour lui relever le regard. Enrique eut un frisson, alors qu'Alicante lui souriait.

- Tout se passe comme prévu... T'es adorable.

Enrique ne put s'empêcher de rougir. Son oncle venait de lui faire un compliment, et c'était bien la première fois. Alicante saisit Enrique et l'attira doucement contre lui pour le prendre dans ses bras avec une certaine protection apparente. Puis, Enrique retira doucement le visage posant son regard grisonnant dans celui d'Ali'.

- On fait quoi là, Tonton... ?

Alicante se recula doucement, remettant tranquillement sa chemise avant de répondre doucement :

- On doit voir une de tes vieilles connaissances... Atta...

Il leva la main, tendant l'oreille. Un sourire apparut sur ses lèvres, ainsi qu'une petite étincelle dans son regard. Enrique posa son regard de façon insistante sur son oncle, qui lui répondit :

- Deux de tes vieilles connaissances, pequeño...
- Qui ?
- Elle nous a repéré, la vilaine... Viens, il faut se montrer sinon, va y avoir du sang. Et celui là, faut pas qu'il coule. Surtout pas pour Fidel...

Enrique n'y comprenait plus rien. Cependant, il défit son collier de cuir pour libérer ses clés. Ces dernières se mirent à voleter autours de lui, et du bout de ses doigts, il y avait comme un fin lien magique. De l'aura pur. Il ne savait pas encore la caché, mais ça ne saurait tardé. Alicante ne sortit même pas sa baguette. Il s'avança doucement, 'Rico sur ses talons. Puis, au bouts de quelques minutes, l'on entendit Enrique dire d'une voix joyeuse :

- Mishaaa ! Caïn ! Qu'est ce que vous fichez, ici ?

Enrique se mit devant eux, la lumière de la lune se reflétant dans ses iris grises. Il avait un air étrangement heureux... C'était la première fois qu'il les revoyait depuis longtemps.... Trop longtemps... Alicante sortit doucement des arbres, s'affichant à son tour.

- Bonsoir... Caïn... Il eut un geste de très polie vers son neveu, avant de lui sourire doucement. Puis, il se retourna vers Misha et fit de même. Misha...

Enrique affichait un sourire con. Au moins, Misha n'était pas morte... C'était le principal. Et Caïn semblait aller un peu mieux que la dernière fois...

Misha Vanna Syl & Caïn de Rivera

-




- T'as quand même pas crû qu'ils m'avaient eu? Je pensais tout de même à un peu plus de considération de ta part... Pas un seul ne m'arrive à la cheville, tu devrais bien le savoir...
- Je pensais la même chose de mon cousin, Cruz... Je pensais la même chose de Zero et Heinrish...

Enrique baissa le regard, l'air abattu. Comme si le fait de ressasser des vieux souvenirs particulièrement douloureux lui faisait mal. Beaucoup trop mal. Ce soir là, il avait cru que son père était mort... Ce soir là, son cousin était mort. C'était ça qu'il ne parvenait pas à comprendre. Et Fenrir... Il avait attaqué lui aussi. Qui était réellement le chef au sein de cette bande de cabot mal lavé, hein ? Enrique releva doucement le regard, lorsque l'on entendit le hurlement d'un loup. Dans ses yeux, il y avait une haine nouvelle, une haine beaucoup plus violente que ce que l'on espérait de sa personne étant donné qu'il s'était toujours fiché de tout, n'agissant que pour lui même, ses amis, et son frère et sa soeur. Maintenant, cela allait chié. Alicante avait perçut un changement énorme chez la personne de son neveu, lorsqu'il était revenu de son voyage du futur et de son séjour d'une semaine chez la Mama. Déjà... Un pouvoir bien plus grand parcourait ses veines. Et l'usage de ses clés le montrait bien.

- Au fait... Son regard se fit plus opaque, plus foncé. Miguel est mort ?

Dans les yeux d'Enrique, l'on ne vit rien. Ni dans ceux d'Alicante. Et ils ne relevèrent pas la question. Pour le moment, moins de gens savait les possibilités de son retour, mieux c'était. Puis, Enrique le faisait sans même qu'on le lui demandait. Peut être par pur envie de protéger à son tour sa famille, vu que son frère aîné était dieu seul savait où... Donc, 'Rico le savait, et que Javier ne pouvait le faire, à cause de la mission dont il était investi... Le Mal... Depuis quelques jours, il avait compris le sens de la prophétie. Alicante regardait Misha avec son arrogance gitane. Elle n'était pas offensante, mais pouvait être gênante.

- Enfin, j'ai entendu quelques rumeurs, et comme je ne peux pas trop sortir au jour, je ne peux jamais rien vérifier. On dit tant de chose... Que Miguel est mort, que l'Ordre cherche à attaquer le Ministère, que la Guilde se retire un peu du terrain, que Dakota est mangemort...
- Mon frère n'est pas mauvais. Il est juste le mal. Oui, il est mangemort. Non, il fera du mal de son plein grès sauf si il en a l'ordre d'Orlov, Misha.
- Quant à l'ordre, nous n'en savons rien. Nous ne faisons plus partie de l'Ordre depuis exactement... Il tendit son bras devant lui, posant son regard sur son bracelet de force où un cadran de montre était accroché. 25 minutes.

Son bras retomba doucement, tandis qu'Enrique avait un sourire arrogant sur ses lèvres avant de plonger son regard dans la noirceur des arbres comme pour tenter de retrouver le sentier vers le château de Poudlard.

- Je doute que vous soyez ici par pur coïncidence... Vous saviez que nous serions ici. Vous n'êtes pas là en balade, n'est-ce pas?
- On m'a traduit les étoiles...
- Misha... On devrait commencer le repérage. Faut pas qu'on traîne. Les détraqueurs passent aux abords toutes les vingt cinq minutes. Ca fait huit minutes qu'on est là.

Enrique posa son regard sur son cousin, et il ne put s'empêcher de soupirer doucement, comme étrangement las. Il savait que Caïn souffrait plus autant que quiconque. La communication était rompue entre Fidel et Caïn depuis bien des saisons, et Cruz était le seul lien existant entre les deux hommes. Et maintenant qu'il était partit au paradis... Enrique ressentit une douleur au coeur. Il leva doucement son visage vers les cieux, demandant presque à Cruz la raison de son départ... Misha le fit revenir sur terre assez rapidement, il faut le dire.

- Ne t'inquiètes pas Caïn. On a "Monsieur Oleivera" avec nous...
- Ca veut dire quoi ça ?
- Calme, 'Rico.
- Monsieur Oleivera, comme tu dis, n'est pas celui que tu crois. Personne le connaît, mais tout le monde le juge. Tsss...

L'hispanique regarda son neveu, le coeur léger. Comme si le fait qu'il est prononcé ses paroles venait de lui retirer toute la douleur qu'on lui affligeait à chaque fois qu'on le jugeait. Et à ce moment là, Alicante comprit à quel point il pouvait être transparent avec son neveu. Ca lui fit mal. Trop mal. Il avait tellement peur de le perdre comme il avait perdu ses deux femmes... Il s'y était beaucoup trop attaché, et elles étaient mortes. L'une par sa main... Son regard n'évoquait rien, mais son coeur pleurait doucement. Ca lui faisait du bien, et jamais il ne remercierait jamais Enrique pour lui avoir montrer qu'il y avait une personne en ce bas monde, qui avait réellement confiance en lui, et qui le connaissait bien pour le comprendre réellement.

- Misha, si tu as quelque chose à dire, tu le dis maintenant. L'effet boule de neige, non merci. Crache tout ce que tu as à cracher qu'on en finisse.

Son ton avait claqué comme le fouet sur le dos d'un esclave. Enrique s'était retourné vers son oncle de manière assez rapide.

- Bon... Je reviens. Je vais voir l'entrée.
- Caïn... Caïn, attends moi ! Je viens avec toi !

Enrique suivit Caïn dans son avancé en mimant les gestes de son cousin pour ne faire aucun bruit. Alicante, quant à lui, n'avait d'yeux que pour la petite Misha.

- Vous savez ce que je fais ici.
- Tu dois, donc, savoir pourquoi nous sommes ici, Misha. L'ange est tout aussi important pour Enrique, que pour toi. Un court moment de silence s'installa, tandis qu'Alicante conservait son regard dans celui de Misha, opposant le bleu au noir. L'hispanique reprit : Vous avez commencé depuis longtemps ?

Misha Vanna Syl & Caïn de Rivera

-





- On juge un arbre à ses fruits, et non l'inverse, 'Rico. Et, aux dernières nouvelles, Monsieur Oleivera n'a rien fait de si extraooordinaire que ça pour que je le juge assez bien. Le dernier fruit qu'on a vu, c'était quoi déjà... Ah oui, la prise de Poudlard !
- Trop drôle... C'est vrai que c'est trop le moment de faire de l'humour...
- Misha, si tu as quelque chose à dire, tu le dis maintenant. L'effet boule de neige, non merci. Crache tout ce que tu as à cracher qu'on en finisse.
- Ca ne m'intéresse pas de vous parler de ça.
- Alors, ferme ta gueule.

Et il avait dit ça sur le ton le plus naturel du monde, sans esquisser le moindre geste, sans ciller, ni même bouger ne serais ce qu'un cil. Il lui avait dit cash les choses, car cela ne servait à rien de parler pour ne rien dire. Chose dont elle semblait particulièrement douée dans le genre... Du moins, c'est ce qu'Alicante en avait compris. Certes l'on ne pouvait se baser sur une première impression, mais il commençait à voir certaines facettes de la dénommée Misha... Une fille qui souffre et qui se montre arrogante pour faire la forte. Alicante connaissait cela, et généralement, on s'en sortait que rarement dans la vie, à moins de s'être fait prendre une grosse claque dans la gueule, par madame la vie. Il valait mieux pour elle, où sinon, un jour, elle tomberait sur un os. Et Alicante lui souhaitait bien du courage. Parce que vu l'arrogance dont elle faisait preuve, ce n'était plus une claque, mais une patate.



- Tu dois, donc, savoir pourquoi nous sommes ici, Misha. L'ange est tout aussi important pour Enrique, que pour toi. Un court moment de silence s'installa, tandis qu'Alicante conservait son regard dans celui de Misha, opposant le bleu au noir. L'hispanique reprit : Vous avez commencé depuis longtemps ?
- Depuis trois jours. On a déjà réussi à s'infiltrer à l'intérieur grâce à un passage situé plus bas. On a repéré les heures de passage des détraqueurs et des géants. On a fait mal de chose depuis trois jours.

Fit elle, après un court moment de silence. Moment où elle chercha ses pensées. Alicante la jaugeait du regard. Un étrange sourire vint se poser délicatement sur les lèvres du latino avant que ce dernier ne pose son regard sur Enrique, un léger sourire sur ses lèvres. Enrique le regarda avec un drôle d'air, avant de regarder de nouveau l'endroit où il pensait trouver le château.

- Enrique, prêt de moi. On vous suit.

C'est tout ce qu'il dit.

Misha Vanna Syl & Caïn de Rivera