Après la virée chez Madame MacMerry, la jeune fille avait voulu chercher refuge ailleurs laissant Kévin, seul. Il pouvait rester dans ses pensées et surtout ne pas l’embêter, avant de partir, elle avait vu de l’anxiété dans les yeux du petit homme mais elle ne dit rien. Elle salua la vieille dame qui regardait une émission comique de la télévision moldue. Une bouffée d’air fraîche envahit ses poumons lorsqu’elle se retrouva dans la ruelle déserte, elle regarda les maisons avoisinantes : faites de pierres grises ou noires, les volets cassés pour la plupart et le jardin quasi inexistant, Elise en eut des frissons dans le dos – elle n’avait rien à faire là pourquoi cet idiot de Kévin était tombé et donc, provoqué cette rencontre fâcheuse. Elle appréciait cette petite dame mais pas plus que ses chats et ses potagers étaient infects, son estomac criait la pénurie de nutriments.
Arborant le gros pull tricoté main pour le petit-fils à Alfreda MacMerry, elle avait trouvé deux grands trous qui servaient de manches, logiquement. Le pull lui arrivait aux mi-cuisses et ses pieds nus commençaient à prendre une couleur violette. Son regard traîna encore sur les habitations et elle tourna à gauche pour prendre la rue principale : l’impasse du Tisseur. Elise se demandait bien ce qu’elle pouvait y trouver dans cette rue, à l’heure où elle y allait, tous les commerces étaient fermés et donc, elle ne pouvait admirer la beauté des vitrines animées. Il faisait presque jour et les coulissements des volets résonnaient dans la rue, les commerçants étaient là près à vendre des produits frais. Elise guida son odorat jusqu’à une petite maisonnette où ils vendaient des friandises, son ventre hurla et la sonnette du magasin se mit en route, quelqu’un était entré et c’était la petite. Si on ne la connaissait pas, on aurait vu son pull mal tricoté qui lui donnait un air presque misérable mais sa petite mine presque joyeuse réchauffait les cœurs après tous ces événements. Elise regardait, la salive dans la bouche, les pains aux raisins et tout ce qui se mangeait en fait. Elle murmura un léger « Bonjour » et un vieil homme fit son apparition.
Les marques de son visage montraient qu'il n'avait pas vu que l'invasion à Poudlard des mangemorts mais des choses bien pires, toutes les rides le montraient, elles couvraient son visage de sage. Son regard bienveillant mit en assurance la petite et elle répondit à son regard en lui souriant.
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J’aimerais un pain aux raisins et … deux Chocogrenouilles mais je n’ai pas de sous.-
Oh tu sais, ma petite ! Bien de monde a fait comme toi, tu sais, personne n’a pensé à prendre son argent avant de partir à l’Impasse. On a pas été prévenus qu’une vingtaine de personnes allait grouiller. En ces temps forts douteux, on se méfie de tout. Où habites-tu ma petite ?-
Je loge chez madame MacMerry, monsieur.-
Brave dame, gâteuse mais gentille… -dit-il en la regardant elle et son pull, puis il ajouta accompagné d’un rire-
… Je comprends malgré tout que tu viennes te nourrir ici ! Elise acquiesça et lui souhaita une bonne journée avant d’attraper avec force, celle de la faim, le papier où logeait son futur compagnon d’estomac : le pain aux raisins et les deux chocogrenouilles.
Sa chevelure blonde se baladait de gauche à droite au fur et à mesure qu’elle allait, il fallait un endroit plus calme pour pouvoir manger tranquille et regarder un soupçon du coucher de soleil. La petite tourna encore une fois à gauche et suivit la place du village avant de prendre la direction du Valhalla, on en disait de très bonnes choses enfin d’après Alfreda. Kévin n’avait pas voulu la suivre et bien tant pis, il avait raté une occasion de manger quelque chose de potable voir même d’exquis.
Arrivée dans la Vallée, Elise fut émerveillé. Elle dût fermer les yeux et puis les rouvrir pour bien constater qu’elle était dans un endroit réel, ses pieds s’y plaisaient s’enfonçant à leur guise dans l’herbe abondante. Un endroit pour respirer, enfin ! Cet endroit magique faisait chaud au cœur à la petite, elle sourit oubliant presque son garde-manger. Une silhouette était adossée à un arbre, silencieuse. Elise s’approcha à petits pas et s’assit à quelques mètres, dans un endroit où l’herbe était plus longue. Elle croisa les jambes et prit avec agilité son pain, elle le croqua et son estomac la remercia comme il se devait. Ayant fini en un quart de seconde, Elise ouvrit la première chocogrenouille, cette dernière comme prévu, sauta dans l’herbe et Elise fit la chasse à la grenouille chocolatée.
« Grenouille ! Hey ! T’es où ?! » demanda t-elle à l’herbe qui ne lui répondit rien.
Puis elle vit son dessert se faufiler entre l’herbe et aller vers la silhouette qui était en fait un blond, plus vieux qu’elle avait déjà croisé quelques fois à Poudlard. Elle se rappelait de son prénom mais elle ne pouvait en dire plus. La grenouille croassa près du jeune homme et elle sauta sur ses genoux, Elise profita de ce moment pour piétiner jusqu’aux genoux du jeune homme et attraper violemment son manger. C’est ce qu’elle fit mais la mise en bouche fut plus compliquée, elle avait de un, dérangé Anton et puis deuxièmement, la grenouille s’y attendait alors elle se débattait avec ses pattes, impossible de la mettre dans sa bouche alors Elise l’écrasa avec un de ses pieds et picora les plus gros bouts.
« Tu en veux ? Je viens de les acheter, si tu veux j’en ai une autre là-bas…. » proposa Elise en lui tendant la moitié de la grenouille.
Elle finit sa grenouille, le chocolat autour de ses petites lèvres et le silence s’installa encore une fois. Que pouvait-elle dire de plus, en tout cas son estomac réclamait encore la dernière chocogrenouille…