- Tsss t'es trop bête.

Le regard de Cruz se ferma d'un coup. Devenant d'un noir menaçant. Il la regarda s'en aller sans même tenter de lui adresser la parole, sans même tenter de la retenir. Qu'elle dégage... Cruz ferma ses yeux, soufflant doucement, tentant de calmer son coeur en calquant sa concentration sur sa respiration. C'était mauvais pour lui de s'énerver. Le Dr Snow lui avait bien dit : Surtout pas d'énervement, ni
de stress. Si cela devait arriver, isolez vous. Cruz appliqua donc, son conseil. Rester calme... Rester calme... Au bout de quelques minutes, il y parvint, mais il y pensait toujours. De toute façon, il ne pouvait en être autrement. Il réouvrit ses yeux, prenant son sac par la hanse, puis, la passant autours du coup, il s'en alla de la bibliothèque. Il ne savait pas par où était partit Aelys, et à vrai dire, sur le moment, il s'en fichait pas mal. Ce qu'il voulait, c'était s'enfermer dans sa salle commune. Cela devait faire bien quelques minutes qu'Aelys l'avait quitté et lorsqu'il s'apprêta à passer un couloir pour entrer dans un autre, il entendit comme une gifle. Aussitôt, il se recula, écoutant ce qui se disait :

- Où est ce que tu vas ?
- J'ai deux ou trois trucs à dire à ton Cruz ! Sur les lèvres de Cruz, on vit se dessiner un mauvais sourire.
- Quoi!!! Reviens!

Des bruits de pas en sa direction... Cruz esquissa un sourire, avant de se mettre à rire comme quelqu'un qui préparait un mauvais coup. Il se précipita dans le couloir au même moment où Damien entrait dans le sien. Cruz leva automatiquement ses bras pour le repousser violemment. C'était étrange de voir à quel point, il avait cette même façon d'être que son père. Il avait un regard curieux et noir. Sa façon d'être très obscure, et surtout son calme apparent. Il retira son sac de son dos pour le poser contre le mur. Puis, doucement, un ton de voix des plus américains, il parla :

- De Rivera est là, Chérie. J'ai cru comprendre que tu voulais me dire deux ou trois trucs, non ? Puis, il leva le regard vers Aelys et il lui dit : N'est ce pas ce qu'il t'a dit ?

La prestance de Cruz avait comme jeté un froid dans le couloir.

- Qu'est ce que tu veux avec elle!! C'est moi qui te parle De Rivera.
- T'inquiètes, j'avais bien remarqué qu'il y avait une tête de con qui m'adressait la parole.
- Cruz... S'il te plait...

Il tourna le visage vers elle. C'était comme si toute colère venait de s'en aller. Elle lui avait parlé avec douceur, et surtout son ton de voix avait été adorable. Cependant, l'hispanique redevint vite celui qu'il était l'espace de quelques instants lorsque l'autre connard parla :

- Alors lui il a droit à "s'il te plait"! Pousse toi, on va régler ça entre hommes.
- Tu as dit entre homme, hein ? Euh... Il est où ?

Cruz voulait le faire sortir de ses gongs. Vas y, viens me frapper que je puisse le faire sans aucun remords. C'était un jeu dangereux quand on savait ce qu'il avait aux intestins. Mais là, il s'en fichait un peu, pour ne pas dire totalement. Ce qu'il parvint à faire. Il ne chercha même pas à l'esquiver. Au moins, il avait une bonne raison pour le frapper et ainsi respecter ce qu'Aelys voulait : Ne pas le frapper. Là, il ne faisait que lui rendre. Sous le coup, il recula de quelques pas, avant de porter sa main au niveau de sa pomette qui saigner un peu. Il regarda sa main, contemplant son sang.

- Pétrificus Totalus!

Il releva la tête vers Damien, et il s'aperçut qu'il avait visé Aelys. BOOM ! C'était ce qui c'était passé dans sa tête.

- Voilà comme ça on est tranquille Cruz! A moins que tu en ai déjà eu assez?

Cruz eut un mauvais sourire. Damien venait de signer son arrêt de mort. Frapper une fille... Qu'est ce que c'était bas... Même si il ne l'avait pas frapper à proprement parlé, il avait levé son arme sur Aelys. Cruz avait une vision de la baguette magique comme une arme avant de voir l'outil, le vecteur pour réussir un sort. Il sauta tout bonnement sur Damien, le plaquant contre le mur avec force pour lui abattre son genoux avec puissance et une haine sans borne dans les entrailles du gryffondor.

- C'est pour Aelys.

Et ZBLAM ! Il lui abattit son front dans la gueule. Il le lâcha, le laissant glisser contre le mur.

- On ne frappe pas une femme. Cabròn.

Il lui donna un coup de pieds, pour la forme.

C'est vrai qu'en t'regardant j'aurais plutôt du dire "femelette" (en français dans le texte) mais c'est trop compliqué pour un magnon dans ton genre Cruz. Tu peux pas comprendre.
- Especie de cabròn... Suciedad de francés... Todos arrogantes... No tienen verdaderamente de los que, sin embargo...

[...]

- Finalement t'es peut-être pas si sauvage que ça. Je savais pas qu'on apprenait les bonnes manières chez les mariachis...

Cruz lui cracha dessus, alors que ce dernier se levait doucement. Cruz sentit tout à coup une violente douleur au niveau du flanc droit, tombant doucement au sol sous les coups répétés de Damien qu'il l'avait pris en traître. Si il y avait bien quelque chose qu'il détestait et qui lui montait les nerfs, c'était bien cela. D'un coup, comme il l'avait fait lorsque Caïn était avec lui. Il se propulsa avec l'aide de
ses mains, l'adrénaline battant dans ses veines, pour le plaquer violemment contre le mur, tandis qu'ils glissèrent le long de ce dernier. Il saisit sa tête avec ses deux mains, puis, tout en parlant haut et fort en espagnol, il lui tapa la tête dans l'angle du mur avec force.

- ¡ Oh, soy un traidor ! ¡ Idiota ! ¡ Come, come COMIDO ! ¡ JILLIPOLLO !

Il frappait, il frappait. La douleur qu'il avait au ventre, qui s'était réveillé sous le coup dans son flanc droit, se transformait en une haine sans borgne. Il n'était pas un traître, il n'était pas une femelette, drôle de mot d'ailleurs, il n'était pas un sauvage (quoique... ) mais surtout on ne levait pas les armes devant une femme
et surtout sur une femme. Cruz était noir.

- Arrête tu vas le tuer... Et tu te fais du mal Cruz.

Cruz la sentit contre lui. Il cessa de le frapper, mais il avait toujours ses mains sur l'autre connard de Gryffondor. Si il y avait bien quelque chose que Cruz n'aimait pas, c'était ce genre de connard. C'était physique, moral, tout ce que vous voulez. C'était peut être pour cela qu'il n'avait pas eu trop de remord à lui casser son visage. Bon, il y avait beaucoup dans le fait qu'il était, oui, était dans tous les sens du termes, le petit copain d'Aelys. Et rien que cela, ça le gonflait. Il fallait savoir que si un jour il connaissait le nom de ses ex, ils subiraient sûrement le même sort que Damien. Cruz n'aimait pas tellement qu'on prenne pour une conne une femme de l'envergure d'Aelys. Certes, c'était peut être qui les auraient largué, comme elle venait de le faire là, mais c'était pareil. Puis, d'un autre côté au moins, il était avec elle. Donc, dans un certain sens, c'était vache. Enfin, il ne fallait pas chercher à comprendre Cruz. Quand il avait une idée dans la tête, il lui était difficile de la lui retirer. C'était comme ça et pas autrement. Il lâcha Damien, puis, il leva son regard pour le croiser avec celui de la druide.

- Tu n'as pas besoin de faire ça à cause de moi. Je sais qu'il t'énerve mais je sais aussi me défendre... Je ne veux pas que tu t'énerves à cause moi, elle sourit, tu ne trouves pas qu'on se dispute assez comme ça tous les deux?

Il sourit, mais il ne dit rien. Sa respiration tentait à se calmer d'elle même. Il se releva doucement, la levant en même temps que lui, pour ensuite reposer un regard sur Damien. Il ne put s'empêcher de lui cracher dessus, encore une fois. C'était pour la forme, il fallait le comprendre. L'autre connard se releva.

- Finalement vous êtes deux sauvages tous les deux, toi avec ta forêt et lui avec son cerveau de cro-magnon, vous allez bien ensemble! il rit tout en ramassant son sac. La baguette de Cruz jaillit dans sa main comme par enchantement. Mais Aelys posa doucement sa main sur son épaule, ce qui le calma, du moins, lui empêcha de lancer les meilleurs sortilèges de magie noire de son incroyable répertoire. Il avait fait ses études à Salem, ne l'oublions pas.
- Je préfére être une sauvage et aimer un sauvage qu'être un stupide petit connard prétentieux comme toi! Mais je suppose que c'est le genre de chose qui peut pas passer par les fentes de ton cerveau étriqué.

Il fusilla Damien du regard, tandis que ce dernier s'en allait. Cruz ne lui adressait pas la parole autrement que par les poings, sinon, cela ne servirait à rien. Puis, il lui glissa doucement dans le creux de l'oreille.

- Alors comme ça, tu m'aimes, hein ?

Comment un détail pareil pouvait il passer inaperçu ?

- J'ai dit ça moi?
- Oh, oui, tu as dis ça...

Fit il avec un léger sourire arrogant, en posant ses mains sur la taille d'Aelys, s'en approchant doucement. Elle leva la main doucement pour passer son doigt sur l'arcade de Cruz. Celle qui saignait.

- On devrait aller à l'infirmerie pour soigner ça, et puis au moins là bas il n'y aura rien pour t'énerver.
- Une bien belle infirmière... 'Fin, si tu accompagnes... Sinon, y aura la... Aïe... Putain...

Il baissa doucement son regard, l'air timide, avant de prendre un air souffrant. Une violente douleur au niveau du ventre. Il repoussa Aelys, peut être un peu violemment, avant de se plier doucement. L'espace de quelques instants, il en avait cessé de respirer. Cruz recula sans vraiment faire attention à ce qu'il faisait pour s'accouder au mur, les mains sur son ventre. Puis, reprenant doucement une légère respiration lente, mais douloureuse. Il se releva tout doucement.

- Je crois que... Non... Non, non, ils m'ont soigné...

Il disait plus cela pour se rassurer qu'autre chose.

- Cruz, est ce que ça va ?
- Oui, oui, ça va... J'pense aller jouer un match de Quidditch, là... Ssss... Putain...

Il avait mal. Et il ne supportait pas qu'on lui pose cette question. Lorsque ça n'allait pas, il le disait. Alors pourquoi la lui poser ? C'était il plaint ? A l'évidence, non. Alors pourquoi lui posait elle, bon sang ? L'hispanique se releva doucement au même moment où cette dernière lui prit la main. Cruz retira la sienne pour la mettre sous son tee-shirt, au niveau de ses intestins où il souffrait le martyr. Il se mordit la langue.

- Tu peux me suivre jusqu'à l'infirmerie? Sinon je vais chercher quelqu'un...
- Ca va, je te dis.

Putain, le Damien, en lui mettant son coup dans le flanc, lui avait peut être réouvert les cicatrices qu'on lui avait fait, il y a de cela quelques mois. Deux. Il retira sa main. Cette dernière était couverte de sang. Il devint pâle comme un linge, avant de regarder Aelys.

- J'crois que l'autre enculée m'a réouvert mes cicatrices... Il tomba, genoux à terre. Non. Finalement, non, ça va pas du tout, non...

Des gouttes de sueurs avaient perlé sur son front. La douleur était réellement trop intense. Il souffrait pis que le martyr, en vrai. Il avait cette impression qu'on lui arrachait ses intestins. Ou qu'on les lui mangeait à vif. Il se mordait la langue pour ne pas geindre comme un petit connard, selon lui. Il avait la respiration saccadée, et plus le temps passait, plus on avait l'impression qu'il s'affaissait doucement au sol. La douleur le collait au sol.

- Tant mieux j'allais te proposer de m'attendre pour le match !
- Heureusement que t'allais juste proposer. Parce que je ne joue pas avec des filles.

Il eut un grimace de douleur. Il avait profondément mal. L'autre connard lui avait réouvert ses cicatrices. Cruz se mit à jurer en espagnol, un espagnol rapide et barbare. Il avait une caractéristique très dur, Cruz lorsqu'il parlait. L'anglais, c'était très américain. L'espagnol, on avait presque l'impression qu'il parlait en arabe tellement la consonance de ses mots étaient frappantes, dur à l'oreille. Même si l'on ne comprenait pas ce qu'il disait, il pouvait en faire blêmir certains rien que par l'intonation et sa façon de prononcer. L'hispanique s'approcha du mur. Pour un peu, il se taperait la tête contre ce dernier pour se changer l'endroit de la douleur. Même si cela n'aurait probablement aucun effet. Finalement, il ne put tenir plus longtemps à faire le garçon fort. Il capitula lorsque son genou tomba au sol. A ce moment là, elle attira doucement son visage contre elle. Une larme de douleur coula le long de sa joue. Une larme qui se perdit sur le tissus d'Aelys.

- Cruz... L'infirmière va venir. Je lui ai dit de faire vite.
- Hein ?

Avait il murmuré. Elle l'avait prévenu quand ? Comment ? Elle n'avait pourtant pas quitté cette endroit. Ou alors, il l'aurait vu. Quoique... Il avait cette impression que la douleur le rendait insensible à tout ce qui pouvait se passer autours de lui. Ses yeux étaient comme aveuglé par la douleur. Bizarrement, ses oreilles semblaient amplifiés les sons. Il avait mal, trop mal. Trop, trop mal. Puis, ce fut comme si cette dernière semblait se stabiliser. Cruz se mordait la langue avec douleur, pour, au fur et à mesure, ne plus la ressentir, comme si cette dernière commençait peu à peu à disparaître. Il put se relever doucement, serrant Aelys contre lui, les bras autours de sa taille. Il pouvait tenir debout, mais la douleur disparaissait peu à peu. Cependant, il sentit Aelys se contractait doucement comme si elle souffrait. L'espace d'un instant, il ne comprit pas pourquoi. Puis, d'un coup, il la repoussa lorsqu'il n'avait plus mal. Lorsqu'il rompit le contact avec elle, il tomba irrémédiablement sur les genoux, portant sa main à sa cicatrice qui saignait. La douleur le reprit d'une manière foudroyante. L'espace d'un instant, il eut l'air de dodeliner de la tête, avant de tomber au sol, évanouie par la puissance de la douleur.

Egale à lui même, il n'avait, pour lui, rien à se reprocher. Si il souffrait, c'était seul, et surtout, on ne devait pas la lui prendre. Il souffrait suffisamment pour ne pas souhaiter la douleur à quiconque. Même à son pire ennemie, et encore, des fois, il s'en posait la question. Cependant, lorsqu'il tomba dans l'inconscient, on ne pouvait pas dire qu'il ne ressentait plus rien, mais il était déjà beaucoup mieux. Ne ressentant plus rien, ne voyant plus rien, seul au fin fond de lui même, regardant le noir qui l'entourait, s'amusant à passer sa main dedans pour s'en remplir la main comme si c'était un liquide accessible, un liquide qui... Il eut un sourire. Son essence était noire. Pourtant, il n'était vraiment pas du genre à faire du mal pour faire du mal. Il eut une pensée bien plus philosophique qu'il ne l'aurait eut dans pareil endroit. Cela signifiait sûrement qu'on était tous noir. Mais tout dépendait de la façon dont on s'en servait. D'un bref regard, il aperçut sa couleur de peau ressortir de l'un de ses lambeaux de fumée noirâtre. Il sourit. Le noir ne le prenait pas, parce qu'il savait ce qu'il était. Il se savait aimé, il aimait. Le noir ne pouvait l'approcher peu importe les actes qu'il faisait. Il eut un petit sourire, avant de voir cette fumée disparaître d'un coup. On le réanimait à l'aide de sortilège et de potions. Il leva la tête vers le haut où l'on voyait la lumière. Il ferma les yeux, crispant ses lèvres. La douleur lui revenait, mais de façon beaucoup moins intense. Il était comme vidé.

Cruz entrouvrit les yeux sur les coups des 2h du matins. Un goût pateux dans la bouche, le corps endoloris, mais non douloureux, il ne ressentait plus aucune douleur, sinon, celle de s'être réveillé. Tentant de lever sa main droite, il se rendit compte que cela était impossible car on y exerçait déjà une pression. Alors, levant la gauche, il se passa une main sur le visage, un soupir difficile sortant de ses lèvres. Il regarda à gauche, tout était noir. A droite, il y avait une petite lumière ainsi que la tête d'Aelys qui lui tenait la main, endormie. Elle l'avait posé sur ses draps, un léger sourire apaisé sur son visage. Enfin, celui de Cruz. C'était Cruz qu'il l'avait à la regardé, à la sentir près de lui. Doucement, il porta sa main gauche, celle au tatouage, pour en dégager doucement sa main droite pour éviter de la réveiller. Il tenta de s'asseoir dans son lit, mais impossible. Il lui avait recousu. Il n'avait pas mal, mais ça le tirait un peu. Il se laissa dans la torpeur des draps, dans cette douce chaleur réconfortant s'opposant au froid de la nuit. Il posa doucement sa main dans ses cheveux, avant de la laisser glisser dans cette cascade de blé. A plusieurs reprises, il le fit volontairement avant que cela ne devienne comme un automatisme. Respirant doucement, il posa son regard, rêver, sur la toile de peinture en face de son lit.

[RP TERMINE]?