La lettre la plus importante de ma vie...

Assise dans son canapé Mina lisait avec un plaisir non dissimulé son dernier article sur la paire de lunette créée par Eweline Grantesprit. Elle devait l'admettre, elle avait été particulièrement atroce et assassine sur ce coup là. Mais d'un autre côté, la pauvre couturière c'était surpassée. En effet, les lunettes de soleil aux bords constellées de paillettes qu'une magie des plus basiques agitait mollement, ne protégeaient ni du soleil ni du ridicule. Tout déplaisait à Mina: la forme, ces paillettes jaunes affreuses, la couleur même des verres qui n'allaient ni avec les bords ni avec la mode de l'époque... enfin bref, une véritable pollution visuelle!

Son Fléreur sur les genoux ronronnait paresseusement tandis que les doigts effilés, de la jeune fille se promenaient ses poils longs d'une couleur fauve absolument ravissante. Soudain, alors de le cadrant carré de l'horloge mural indiqua 10h30, les oreilles de chauve-souris de l'animal se dressèrent si vite sur le crâne de l'animal que la journaliste en sursauta. La seconde d'après un le "tic-tic" d'un bec de hiboux sur ses volets se fit entendre. Sans qu'on lui ait rien demander, le Fléreur se leva et s'assit tranquillement sur l'accoudoir en cuir et y fit négligemment ses griffes. Mina, quant à elle se leva. Elle ne portait qu'un long T-shirt sans manches, s'arrêtant à mi-cuisses (c'était en effet la mode des pyjamas originaux chez les sorciers)
S'avançant doucement, prenant garde et ne pas s'exploser le tibia contre le fer de sa table table, Mina enjamba les divers objets et ouvrit les volets. La lumière vive du soleil d'été inonda la pièce et, éblouie par cette soudaine clarté, la journaliste grogna et se plaqua la main sur les yeux. Sans plus de cérémonies, la chouette chevêche se posa en douceur sur la coupe de fruits.
Tandis que sa maîtresse refermait tant bien que mal les volets de bois, le Fléreur fit dégager le rapace de son perchoir pour le moins l'inapproprié.

Avec humeur, Mina arracha la lettre du bec du pauvre volatile qui lâcha un hululement scandalisé et se posa sur l'étagère. Peu de temps après, la chouette dormait à point fermé, appréciant certainement l'atmosphère confiné et le manque d'éclairage du lieu.

Mina prit place dans le fauteuil elle ouvrit la lettre en prenant son temps, ne se souciant guère de l'expéditeur. A coup sur c'était l'une de ses soeurs qui voulait la prévenir de quelques changements dans son école de médecine ou bien était-ce son patron qui VOULAIT un nouvel article... peut-être était-ce un lecteur fan de ses articles. Oui c'était certainement ça!

S'étirant rêveusement, contemplant une fois de plus cette petite pièce carré, ce canapé orange qui prenait tout la largeur de la pièce face à la fenêtre fermée dont les rideaux ocres balayaient mollement le tapis. Cette petite table où était posée une quantité considérable de magasines de mode, son porte-manteau qui croulait sous les vêtements, sa commode, elle aussi débordait de la collection printemps/été... Ces coussins aux couleurs chaudes, ses chaussures à tallons dans un coin... Ah! tout ça était à elle! Y compris cette étagère ridiculement petite mais tellement classe où était perché le volatile. Elle était dans son petit monde, son petit cocon, là où elle était bien, là où sa claustromanie n'était pas mise à l'épreuve. Non, tout était parfait!

Décachetant finalement sa lettre, détachant son regard de sa pièce chérie, Mina tira le papier noir de l'enveloppe. Un papier noir ? Tiens, la mode n'avait pas été aux gothiques! Ce ne pouvait pas être un lecteur ni sa chef. Qui était-ce ?

Elle reconnue immédiatement les lettres argentées, tracées avec raffinements et magnificences. Ca c'était son père! Mais que lui voulait-il ?

Chère Mina,
En ce jour où je t'écris, nous sommes le 15 Juillet 1998
Mais il est fort probable que tu reçoives cette lettre le 25.
En effet, je ne suis pas très habitué aux hiboux et le mien risque de passer au ministère de la magie si j'en crois la procédure habituelle...
Tu auras remarqué la couleur inhabituel de cette missive.
Je sais à quel point tu aimes la mode et j'aurais vraiment adorer t'en envoyer une orange comme je crois que cette couleur est à l'honneur.
Malheureusement, les événements ne le permettent pas.
Et effet, si je t'écris sans passer par tes soeurs c'est que quelques choses de grave est arrivé.
Ta mère est décédée en ce jour ma jolie Mina.
Elle se serait apparemment suicidée mais je n'en sais guère plus au moment ou je t'écris.
Comme je sais que les services du courriers sorciers sont longs,
La date de l'enterrement est repoussé au 30 Juillet à 10heures du matin.
Comme je suppose que tu ne sais pas où se trouve ton frère,
Tu seras la plus âgée de nos enfants à être présente
Et j'aimerais t'entendre dire quelques mots.
Cela aurait fait grand plaisir à ta mère, je le crois.
Pardonne moi je ne pouvoir t'en dire plus.
L'enterrement aura lieu dans notre village, au cimetière comme tu t'en doute.
Je sais que tu adores arriver en retard pour te faire désirer.
Cependant, je t'en prie, soit à l'heure.
Je t'aime ma petite sorcière.



La lettre glissa des mains de Mina.
La jeune fille eut soudain l'impression de se retrouver loin de son petit nid douillet qu'était son appartement et d'avoir transplaner dans un lieu hostile. Comme si elle était dans un endroit ouvert et sans reperds, l'angoisse monta soudain et Mina porta ses mains à sa poitrine comme si on venait de la poignarder. Elle poussa un crie d'horreur.
Suffoquant, elle tomba à genoux sur le sol et commença à pleurer.
Le souffle cour, sa main droite à présent plaquer sur sa joue, sa main gauche agrippées à la nappe de la petite table comme si elle avait peur que tout cède sous ses pieds. Tout son univers s'écroulait. Sa mère était morte... MORTE!!!!

Elle n'arrivait pas encore à réaliser et pourtant une horreur violente envahit son esprit et elle se précipita aux toilettes pour vomir. Quelques minutes plus tard, Mina se plaqua contre le mur, assise sur le sol, ses longs cheveux blonds collés à son visage par la sueur et ses pleurs, la jeune fille sanglotait toujours. Son animal se glissa silencieusement à ses côtés mais Mina ne sembla pas le remarquer car ses yeux étaient clos. Le petit félin magique s'assit cependant patiemment sur son derrière et contempla tristement sa jeune maîtresse qui gémissait de douleur. Il ne l'avait jamais vue ainsi et sentait toute la souffre qu'elle éprouvait tel un aura dévastateur.

"Maman... maman... maman"

Sanglota Mina. Elle oubliait sa fierté de jeune femme, son caractère véritable, la mode, tout ça passa à la trappe tandis qu'elle pleurait, assise contre la porte des toilettes. Tout sembla finalement s'effondrer pour de bon, et Mina s'écroula elle aussi, inconsciente.

Un article qui ne m'interesse pas.


Mina était assise à la terrasse de Florian Fortarôme et dégustait une glace à la fraise (parfum à la mode, bien sur). Elle portait un chapeau en paille aux bords larges et des lunettes de soleil mouche. Sa robe marron, simple et élégante, flottait doucement dans la brise de l'été.

Mina était en train de lire une lettre, une missive de sa chef qui lui ORDONNAIT de faire un article sur la paire de chaussures d'un couturier inconnu et barbant que Mina n'avait aucune envie d'interroger. Elle se voyait déjà devant ce sorcier, à le regarder dans le fond des yeux, appuyer contre sa main, luttant contre une envie féroce de s'endormir. Malheureusement, quand sa chef lui ORDONNAIT quelques choses, elle devait le faire sur le champs.

Contrariée, Mina paya sa glace et rentra chez elle. Elle devait préparer l'interview et elle ne pouvait pas le faire sur la terrasse d'un glacier car justement, elle était en terrasse et que les terrasses ne sont pas souvent des endroits fermés!^^

Installée à présent sur sa petite table en verre, en face du canapé en cuir brun, Mina commença, une plume chocolat à la main. Aloooors...

"Bonjour, je suis Mina Perkins, Journaliste de mode.
Je viens vous parler du dernier modèle de chaussures.

Comment avez vous voulu devenir couturier ?
Comment vous ait venue cette idée de chaussures ?
Pourquoi plaisent-elle à votre avis ?
Une inspiration ?
Merci beaucoup."

Mina devait l'admettre, pour être du bâcler c'était du bâcler. Mais elle n'avait pas envie d'y travailler! Elle préférait être libre, aller dans une forêt et se métamorphoser en Osselot pour grimper dans les arbres ou bien tout simplement faire les boutiques seule ou avec ses amis. Enfin bref, elle voulait agir comme elle le voulait et non être obliger d'écrire ce qu'elle n'avait pas envie d'écrire. Elle méritait mieux de ça!

Pour calmer ses nerfs, Mina s'imposa une petite sieste avant de sortir en ville avec des amis à elle. Pourquoi n'iraient-elle pas dans le quartier moldu ? Leur accessoires étaient particulièrement mode cette année...

Quant à l'autre sorcier couturier... il allait devoir attendre un peu...[/i]