Le bouclier. Cruz se retourna vers le directeur lorsqu'ils marchaient en direction du bureau de ce dernier. Il se sentait mal, et il voulait être auprès de Vitaly. Il avait besoin de lui, mais en même temps, Dak' et Rico... Puis, Bianca... Cruz eut un léger soupir. Il secoua la tête avant de porter comme par habitude sa main au niveau de son foie, au même endroit où Dak' avait enfoncé la couteau dans le corps maigrichon de son meilleur ami. Il avait toutes les raisons de lui en vouloir, et il lui en voulait. Mais il marchait à ses côtés. Plus parce qu'il ne savait pas quoi faire qu'autre chose... Pourtant, Cruz aimait l'aîné des Almadovar... Un même amour qu'il avait pour Vitaly. Il grinça des dents en se remettant en marche. Finalement, il sentit une main se posait sur son épaule. Aleksandr. Il tourna la tête vers le directeur qui lui dit de faire ce que son coeur désirait. Cruz eut un léger sourire. Il regarda Dak', Rico et Bianca devant la statue qui clignèrent des yeux, comme si ils comprenaient ce qu'il voulait faire. Cependant, Dakota le fusilla du regard. Cruz grinça des dents, mais il se tourna doucement, pour continuer son ascension vers le 4ème Etage. Un étage qu'il commençait réellement à connaître par coeur à cause de ses problèmes de santé qui avait débuté vers la fin de l'année.

Traînant peut être les pieds, l'hispanique semblait comme abasourdis parce qu'il venait de se passer. Croisant les élèves sur son chemin qui allaient au toilette et autres, il ne répondit même pas à leur question qu'il ne cessait de lui poser du faites qu'il est pratiquement vu la scène sous ses yeux. Cruz avait le regard triste et perdu, comme si il avait fait le mauvais choix... Tout à l'heure. Reposant sa main sur son foie, il poussa doucement les portes de l'infirmerie pour chercher son meilleur ami. Il était quelque part, il le savait. Mais il n'osait pas prononcer son prénom, ni même le murmurer. Il ne savait même pas si il parviendrait à le regarder en face, à s'en approcher. Cette peur de l'avoir trahi... Le Poufsouffle marcha, regardant chaque lit avec suspicion. Doucement, tout doucement, il s'approcha de celle là. Celle où l'on voyait une ombre si reconnaissable. Vitaly Orlov. Il tapota doucement à l'entrée du box. Une odeur de cigarette.

- 'Taly...

C'était tout ce qu'il pouvait formuler. Il avait mal. Il remonta doucement sa main du foie pour la poser sur son coeur. Cruz avait cette impression de venir demander le châtiment que Dieu lui réservait lorsqu'il aurait terminé sa vie sur terre.

- J'ai cru que j'allais le tuer Cruz. J'aurais pu. Je l'avais sous la main. J'aurais serré un peu... Putain. Cruz. J'ai failli le tuer, et... Et...

Il avait retiré son drap de son visage pour lui dire ça. Pour se redresser et le regarder droit dans les yeux, comme il l'avait toujours fait et comme il le ferait toujours, et ça, peu importait la personne à qui il le disait. Lorsque Vitaly parlait, c'était droit dans les yeux, sans aucune once de peur ou de quoique ce soit... Mais là... Elle y était. Il l'aurait parié. Il s'approcha doucement de Vitaly, le regard lourd de tristesse. Il ne lui disait rien, le laissant parler. Dans ces cas là, il n'y avait que ça à faire. Vitaly avait besoin de sortir ce qu'il le rongeait depuis tout à l'heure. Cruz le regarda, sa main effleurant la couverture du lit, avant de s'asseoir doucement. Vitaly semblait craqué sous une pression monstre. Cruz baissa le regard vers la cigarette de ce dernier pour la lui retirer et l'écraser au sol. Tanpis. Les elfes étaient là, de toutes manières pour nettoyer.

- J'ai cru que j'allais le tuer Cruz. J'aurais pu. Je l'avais sous la main. J'aurais serré un peu... Putain. Cruz. J'ai failli le tuer, et... Et...

Cruz ne put s'en empêcher. Il le gifla. C'était plus un soufflet qu'autre chose. Mais l'hispanique ne supportait pas lorsqu'on le comparait à son père. Pourquoi ? C'était tout à fait compréhensible. Jamais, Cruz n'avait laissé Dak', ou qui que ce soit insulter Vitaly de la sorte. Car oui, dire qu'il était comme son père, c'était comme l'insulter. Du moins, selon Cruz. L'hispanique lui leva le visage en lui levant le menton pour le regarder droit dans les yeux. Dans ces yeux noirs, on y voyait une sorte d'absolution. Comme si ce qu'il disait, il aurait pu se jeter du haut de la tour d'astronomie pour prouver qu'il avait raison. Cruz était particulier. Soit on aimait, soit on aimait pas. Dans tous les cas, il en avait rien à foutre.

- Tu redis encore une fois ça, et je te jure que je trouverais la force de t'ouvrir un peu plus. Fais moi confiance.

Cruz laissa sa main tomber avant de la poser sur l'épaule de Vitaly avec douceur. Un frère à un frère. Puis, il le secoua doucement, comme pour lui redonner courage avant de lui dire doucement :

- Tu es loin d'être comme ton père, vieux. Le jour où tu le sauras, je ne pense pas que je resterais à tes côtés. Tu es quelqu'un de bien, Vitaly. Je suis persuadé que tu fais cela par pur crainte de ton père. Je ne te blâme pas. J'ai peur du mieux, également. Allez, c'est qu'une mauvaise passe... Prouves aux gens ce que tu es réellement... oui, tu es un Lycan... Mais là dedans... Avec son poing, il frappa le sein gauche de Vitaly. La dedans, il y a un coeur. Un coeur humain, avant tout. Montre tes vertus au lieu de te complaire dans ce que ton père veut faire de toi, boulet !

Il eut un petit sourire avant de lever la main vers la joue du loup pour lui tapoter doucement, avant d'attirer sa tête contre la sienne.

- Désolé, pour tout à l'heure... Mais c'est Aleksandr qui m'a donné la permission de suivre mon coeur. Je suis venu. Et c'est grâce à Aleksandr.

Cruz savait qu'il y avait un message derrière le geste d'Aleksandr. Il y réfléchirait.

- N'empêche qu'il a de la chance le Taureau. Si je lui aurais chopé l'oreille, il aurait pas fait long feu.
- Les gens qui sortent de la normalité, ont toujours tendance à pensé qu'un homme simple peut être tué facilement... Tu es un lycan, certes. Mais lui, il est à demi-vélane. Je ne sais pas si tu vois ce que ça veut dire lorsque ce genre de créature sont énervés... Il a eut de la chance, c'est vrai. Mais toi, aussi, Vitaly.

Prendre la défense de Dak' ? Non, il n'y avait pas que ça. Il voulait surtout lui faire comprendre que derrière la lycanthropie, le don obscrure, et autres, il y avait une possibilité de tout combattre, de tout gagner, avec un peu de volonté. Un simple elfe de maison pouvait décimer une famille entière si il le voulait... Un humain également. Peut être même plus... Pourquoi les Lycans, Vampires, Vélanes, et autres créatures en tout genre étaient brimés par les différents ministères de la magie ? Ce n'était pas fait pour faire jolie... C'était parce qu'un homme, un simple homme, comme le dit si bien un lycan, comme Vitaly, pouvait être puissant. Beaucoup plus puissant. Ne jamais sous estimé un adversaire... C'était peut être l'erreur la plus récurante que pouvait faire un lycan, comme un homme ou un vampire. Cruz l'avait compris. Pas les autres.

- Je ne veux pas prendre sa défense, plus que la tienne. Mais réfléchis deux secondes. Tu l'aurais tué, Miguel serait revenu, et il t'aurait tué. Devant tout le monde, et sans l'ombre de peur d'une représaille de tes lycans. Mefies toi des gitans, tsiganes, ou autres, Vitaly... Ils sont nomades. Ils connaissent beaucoup, beaucoup de choses... Surtout lorsqu'ils ont du sang des lumières dans leur veine. Mais je sais aussi, que les hommes de la pleine lune (c'était sa façon de les appelé. Cruz pourrait faire un très bon avocat, ou philosophe, même si l'on ne le soupçonnerait même pas à première vue ) sont aussi redoutables. Une ethnie peut combattre une autre. La victoire est toujours à double tranchant, Vitaly.

Cruz lui caressa le bras comme pour lui redonner courage. Cependant, lorsque Vitaly ouvrit de nouveau la bouche, une nouvelle envie de lui en tirer une se fit sentir. Il ne le fit pas, mais Vitaly pouvait le lire dans ses yeux noirs de braises. Cruz était ainsi. Il n'aimait pas quand ses amis agissaient de la sorte. Il avait peut être une vision tout beau tout rose... J'en sais rien. Cruz était ainsi, et pour rien au monde, il ne faudrait le changer au risque de ne plus pouvoir l'appeler Cruz. Cruz... Cross... Croix. Ce n'était pas pour rien.

- J'vais essayé de demander mon unique renvoie. Avec un peu de chance, il croira que c'est moi le fouteur de trouble, et les Almadovar n'auront rien... J'espère qu'Aleksandr et les deux autres savent tenir leur langue. Si mon père apprend qu'on m'a planté, ça risque de chauffer sévère au Ministère.
- Tu ne feras pas ça, Vitaly. Non, tu ne le feras pas. Souvorov ne le souhaiterait pas... Ou ne l'envisage même pas, sinon, il ne t'aurait même pas accepté lorsque tu t'es pointé à Poudlard la gueule enfarinée parce que Durmstrang t'avait jarclé. Quand aux Almadovar, je sais qu'ils tiendront leur langue. Leur affaire, ils ne les règlent qu'entre eux. C'est bien pour ça que je te dis de te méfier, Vitaly. Comme je leur ai dis de se méfier de toi. Il eut un rire. Un rire joyeux. Dans le fond, vous êtes pareils, les Orlov et les Almadovar... Vous êtes à pendre. Mais c'est dans le bon... Faudrait peut être que vous essayez de passer outre l'avis de vos pères respectifs... Mais c'est une chose dur à faire. Bon, tu m'excuses, mais j'ai besoin de m'avâchir. Mes cicatrices me tirent.

Il eut un sourire en se relevant de son lit pour attraper une chaise à large dossier inclinée légèrement vers l'arrière où il s'assit doucement, avant de poser sa tête sur le dossier.

- Miguel m'aurait tué, et après, Cruz ? Wolfgang serait arrivé et il aurait tué Miguel. Vitaly avait toujours vu son père comme l'Homme le plus fort au monde, et il avait beaucoup d'argument en cette voie. Les Almadovar contre les Orlov ? C'est comme si l'Allemagne déclarait la guerre à la Colombie. Les fumeurs d'hashis n'en sortiront pas vivants! Il eut un sourire idiot.
- Ca veut dire quoi, ça ? Hein ? Que parce que nos pays sont assimilés à ce stéréotype que vous avez engendré en venant VOUS la chercher dans NOS pays, nous ne sommes bon à rien ? Je serais prêt à parier le contraire, Vitaly Von Orlov.

Il s'en était levé de sa chaise pour le menacer de son index. Il porta sa main gauche au niveau de ses cicatrices qui lui tiraient, avant de retourner s'asseoir. Ca le dégoutait ce genre de réflexion. Est ce qu'il avait eut de tels paroles à l'égards des ruskovs ? Hein ? Non. Et il aurait put en avoir car il ne s'était pas réellement bien illustré dans leur démarche de prendre la partie européenne. Cruz souffla doucement, fermant les yeux, comme pour tenter de chasser sa colère. Toucher à ses origines, ça lui donnait des envies de meurtre. Il était fier d'être latin. Il était fier d'avoir sa couleur de peau basané, il était fier d'avoir un regard noir, méprisant et rempli d'arrogance. Tout comme il était fier d'être à Poufsouffle et de porter le nom de Rivera qui en faisait trembler plus d'un dans ses sois disants pays de Hachis. Même aux Etats Unis, ils étaient craint les hispaniques pour la simple et bonne raison, qu'ils avaient des procédés similaires aux Africains, en matière de racisme et tout ce qui s'en suivait. Si il fallait être racistes, Cruz le ferait. Vendeur de hachis... Tsss...

- La claque derrière la tête ? Peut être bien. Mais le Loup était aux aguets, pour l'esquiver. Tu sais, je pense réellement que les Almadovar ont plus à perdre dans cette guerre que les Orlov.
- Pourquoi ? Parce qu'ils vendent du Hachis ? Tsé... Les latinos, c'est comme les arabes. On est tous cousins, frères et autres. Fais y attention. Vous avez peut être le froid qui vous a rendu endurant, nous, on a la chaleur qui nous rend intenable. Ne l'oublie, jamais Taly... Sous estimer son adversaire, c'est comme admettre qu'on est perdu.

Cruz avait reprit un ton de voix calme, et amicale. Il avait même esquisser un sourire pour montrer à Vitaly que bon. Il savait passer au dessus des préjugés de son meilleur ami. Non, il ne s'était pas vendu aux Almadovar. Mais tout comme eux, il se vendait à son pays, à ses origines, à ses traditions. Il n'avait pas peur de dire qu'il venait du Mexique, et qu'il avait une mère qui pouvait être autant d'Uruguay que du Paraguay, que du Brésil, et du Pérou. Caïn aurait été là, il aurait tué Vitaly. L'hispanique eut un sourire en pensant à son petit frère. Puis, ils continuèrent de parler sur la proposition stupide du loup qui était de se renvoyer. Là, Cruz lui expliqua sa façon de voir les choses.

- Heureusement que c'est moi qui ait en face de toi, vieu. Mes cousins t'auraient déjà refait le portrait à les comparer aux Almadovar.
- Peut être... Mais j'en ai rien à foutre. Au moins, j'ai raison. Son arrogance, et son amusement. On pourrait le comparer à Fight club ce con.
- Je crois que l'Avenir est foutu, Cruz. Ils ont raison de m'en vouloir. Je suis le fils du Diable. Mon père devient sénile ses derniers temps. Il parle tout seul. Il croit que ma mère et mon frère sont encore en vie... Tu verrais. Ca fait pitié. Il semble si misérable. Dans son monde. Mais au Ministère, il change complètement. Il est fou... Ou scyzophrène. Il est... Ffff.
- Arrête de te miner le moral. Admettre l'échec, c'est en effet, perdre. Il y a une lumière. Il y en a plusieurs. Regarde Lucellina et Rico... Ils sont porteurs de messages. Des messages de l'avenir. Bien qu'ils puissent voir du mal être, ils peuvent également voir l'espoir. Crois en Luce, comme je crois en Rico. Crois en l'hispanique, comme je crois en le russe. Tu n'es pas comme ton père. Tu penses l'être, donc, tu agis comme lui. Mais tu ne l'es pas. Tu es peut être le fils du Diable, mais c'est à toi de lui prouver que tu vaux tout aussi bien qu'être né de Dieu lui même. Quand à ton frère et à ta mère... Ils vivent. Mais en toi, Vitaly. Ils vivent en toi. C'est ce qui te rend différent de lui. Soleil, non ? C'était pas ça le nom de ta mère ? Rayonne comme elle. Et profite de Yuri, Vitaly. Profite, car eux, ils ne sont pas comme ton père. Et eux, ils sont en toi. Vitaly, je t'aime. Je veux pas que tu te dénigres en pensant ce genre de chose.

Lui dire je t'aime, c'était la plus belle preuve d'amitié que l'hispanique pouvait lui faire. Il eut un sourire à l'encontre de son frère de coeur, avant de lui dire :

- Petit con, va...

- C'est moi que tu traites de con ?
- Ouaiiiis...

Il le regardait comme si il avait de la fièvre, avec un petit regard malicieux, littéralement amusé de la scène. Vitaly semblait avoir repris sur lui, reprenant l'adage du "Hello Again".

- Quel culot pour un fumeur de hashis!
- Saleté !

Cruz ne put s'empêcher de se pencher pour lui mettre une claque derrière la tête tandis que ce dernier riait L'hispanique esquissa un petit sourire, avant de se rasseoir doucement dans son siège, tirant une légère grimace. Ses cicatrices le tiraient légèrement, ce soir. Enfin, bref. L'infirmière arriva sur ces entrefaits. Cruz eut un petit sourire en la voyant l'enguirlander. D'un côté, qu'il est les boules, que ça le fasse chier, ça l'aurait amusé un peu. Histoire de lui faire passer d'Hashis. Mais, bon. L'infirmière était l'une de ses vieilles mégères qui n'était pas des plus humaines dans ses façons de faire. Observant la scène d'un oeil rêveur, il venait de s'évader à des miliers de kilomètres en se remémorant l'arrivée d'Aelys qui était un peu passé inaperçue avec tout ce remue-ménage. Ce n'est que lorsque Vitaly se pencha légèrement pour poser la fiole qu'il l'entendit ce dernier lui adressait la parole.

- C'est vraiment Aleksandr qui t'as envoyé ici ? ...
- Oui. Il se passa une main sur le visage, avant d'ajouter : Il a sut que je voulais venir. Mais vu la situation dans laquelle on était, je ne voulais pas m'éclipser. Et puis, là, il'm'dit de venir te voir. Que ça nous f'rait du bien à tous les deux.

L'hispanique dodelina de la tête sur le dossier de son fauteuil, avant de retirer sa main de sous son tee shirt. Il la posa sur l'accoudoir, avant de rajouter :

- J'ai toujours dis que c'était un grand homme, ce type...