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 Ji Ha

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MessageSujet: Ji Ha   
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Shanaya Bachchan
Shanaya Bachchan
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Ji Ha


Les quatre derniers jours de sa réclusion au temple, la future épouse du sultan les avait passé en prière, plus assidue que la plupart de celles qui avaient pu la précéder dans cet exercice. Il lui était plus facile de se consacrer à son devoir religieux quand aucune autre femme ne faisait le rite de la purification, aucun mariage n'étant célébré en même temps que celui du sultan.

Au matin du mariage, les prêtres vinrent la chercher dans sa chambre. Shanaya sentait déjà son coeur s'emporter à l'idée qu'aujourd'hui elle épouserait M'hamed et que sa mère, ses soeurs, sa natr et sa dame de compagnie attendaient devant le temple que le rite de la purification soit accompli pour entrer et la préparer pour ce jour magnifique. On lui fit faire neuf fois le tour du temple dans le plus grand silence. Les moines soufflaient des mantras sur son passage que les volutes blanches de l'encens porterait aux cieux. Quand cette première purification accomplie, Shanaya fût emmenée vers le grand Haram où un brasier sans fumée brûlait en permanence. On lui fit alors signe d'entrer dans les flammes avec calme. La jeune djinn interrogea le prêtre du regard mais ses lèvres restèrent scellées. Elle entra dans les flammes et s'agenouilla pour faire la première prière du matin tandis que le feu grandissait et approchait un blanc éclatant, signe d'une foi inébranlable. La jeune fille du vigneron montrait là des qualités qu'on aurait pas soupçonnées et qui resteraient encore pour un temps, le secret du temple.

***

Ce matin-là, le coeur de Byzance battait d'impatience. La ville formait comme une couronne d'effervescence aux pieds du palais du sultan et chacun participait à la préparation des réjouissances. Le vigneron ne faisait pas exception. Évidemment, c'était sa fille qui allait épouser le bien aimé M'hamed Al'Farsi, il aurait été surprenant de le trouver oisif et indifférent dans ce moment de liesse. Une chose venait cependant froisser le bonheur de l'honnête Ashur Bacchan : entendre dire çà et là que sa fille ne pouvait qu'être la réincarnation de la lumière perdue du sultan, Asin, la mère du bien aimé prince Sa'hil. Il était étonnant que le sultan ait pu trouver une deuxième lumière, pourtant c'était ce que les Bachchan croyaient, et fermement.

« C'est un cadeau de Dieu que d'avoir rendu au sultan son Asin... », soupirait la fille aînée du poissonnier, très inspirée par cette étrange histoire d'amour entre un sultan et une natr.

« C'est mon - », Anandamayi ? Ashur Bachchan posa la caisse de raisins qu'il s'apprêtait à charger et expédier pour le palais, abasourdi. Il se reprit bien vite cependant, « ... ma Shanaya qu'Allah va donner à notre bon sultan aujourd'hui, pas Asin, Allah garde son âme entre mille trésors. Quand vous la verrez tout à l'heure, vous saurez qu'il faut l'aimer pour elle, elle n'a pas à remplacer qui que ce soit. »

Les autres commerçants regardèrent Ashur Bachchan, bien loin d'effleurer ce que le vigneron venait lui-même de comprendre...

***

« Aide-moi donc Abîr, mes mains tremblent... »
« Oh tu ne vas pas pleurer maman ? Ma belle maman... il faut que tu puisses voir le fruit de ton oeuvre. C'est magnifique maman... »

Shanaya chassa d'une caresse une larme sur la joue de sa mère tandis que ses deux soeurs posaient sur ses cheveux noir de jais le somptueux voile aux majestueux ourlets d'or que leur mère avait filé de ses mains. Si la robe que Shanaya avait porté pour son mariage avorté avait été magnifique, pour celle-ci, personne ne douterait que Piki Bachchan avait les mains d'un ange.

Le rouge qu'elle avait choisi était sans surprise celui du sultan, un cramoisi riche et noble que les pièces d'or et de diamant qu'elle avait brodées sur l'ourlet sublimait. Le voile à lui seule pesait d'ailleurs très lourd sur la tête de la future mariée mais son âme était si légère ce jour-là, qu'elle n'y prêtait pas attention. Piki rabâtit le voile sur le tilak de rubis qui ornait le front de Shanaya. Elle était fin prête et dans ses atours, elle avait déjà tout d'une reine.
 
MessageSujet: Re: Ji Ha   
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Sadrazam Misra
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Rohan était debout, dans le salon de ses appartements, le torse nue, des tailleurs l'aidant à se vêtir de ses plus beaux apparâts sous le regard d'Anita. Elle le regardait se faire beau pour le mariage, attendant son tour. Le Sadrazam était silencieux, posant de temps son regard sur les aiguilles des tailleurs qu'ils ne cessaient d'entrer et sortir de façon habile dans le tissus qui lui servait de pantalon, avant de lui vêtir doucement un des plus beaux sherwani pourpre et or que l'on ait jamais vu sur Terre. La couleur renforçait ses traits de guerrier lui donnant un petit air de général qui n'aurait pas déplu à son beau-frère s'il fut là, parmi eux. Il sourit, s'admirant dans le miroir que l'un des tailleurs avait fait venir avec l'aide de deux gardes.

Ils se reculèrent du Sadrazam une fois qu'ils eurent terminés leur travail, et à cet instant, Rohan se tourna vers Anita, les mains tendues sur les côtés comme s'il se présentait à elle afin qu'elle ne le juge de la tête au pieds. Elle se mordit la lèvre, et le regard du Sadrazam devint tout à coup coquin. Les tailleurs eurent un sourire, avant de demander à Anita de rejoindre la salle de bain pour qu'ils puissent la préparer à leur tour. Rohan chaussa de magnifiques chaussures de velours pourpres surmontés d'un anneau d'or blanc. C'est à ce moment-là que choisit l'un des maquilleurs du palais pour faire irruption dans la pièce afin de lui maquiller les yeux. On lui mit un minime trait de Khôl afin de ré-hausser son regard, mettant alors à nue son âme, puis, Rohan sortit de ses appartements pour la suite des événements.

Cette journée, même pour lui, s'annonçait inoubliable. Le mariage d'un Sultan, surtout féerique, était une première, tout du moins pour lui, comme pour, très certainement, la quasi-totalité de la Cité, et des autres royaumes féeriques. Rohan sortait à peine des résidences, qu'on venait lui indiquer où il devait se rendre maintenant.


(...)

Dans les rues de la Cité de Byzance, on entendit retentir des cors d'une rare intensité. Les portes de la ville s'ouvrirent alors, et aussitôt, des cris hystériques et de ravissements se firent entendre. Il n'y avait pas moins d'une dizaine d'éléphants de tailles biens plus que respectable qui marchaient sur la cité, avec, à leur tête, l'un des plus belles éléphants du monde. Il était très grand par rapport aux autres, environ cinq mètres. Sur sa tête, assis en tailleur, il y avait le Sadrazam Misra (accompagné d'une dizaine de gardes (dont Arun)), et derrière, il y avait toute la délégation des Cinq rivières. Il avait quatre défenses, que l'on avait recouvert d'or pour l'occasion. Sur sa magnifique robe grise similaire à un nuage tempétueux, on avait dessiné, en naskh, des prières, des voeux et des souhaits de bonnes fortunes. Sur chaque flan, il y avait un prénom. Sur le gauche, il y avait le nom de Shanaya, sur le droit, celui du Sultan.

Fier et droit, Rohan menait les éléphants, les bras croisés, vers le temple de la cité. Une fois arrivée à bon port, des musiques s'élevèrent de part et d'autres de la cité, annonçant alors le début du festivité. L'éléphant sur lequel se trouvait Rohan s'immobilisa, puis se mit à genou, avant de se coucher sur le ventre. Rohan glissa le long de sa trompe. Atterrissant sur ses pieds, il se redressa avec un sourire, se dirigeant alors vers ;'entrée du temple, où déjà un imam les attendait. Les gardes descendirent à leur tour, puis, formèrent un chemin à partir des portes du temple, sur les escaliers, jusqu'à l'éléphant. Autour, les habitants s'étaient amassés et se dressaient déjà sur leurs pieds pour espérer voir la future reine sortir de la grande bâtisse dédiée à Dieu et ses enfants.
 
MessageSujet: Re: Ji Ha   
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Shanaya Bachchan
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Les cors sonnaient au dehors. On entendait leur joyeuse clameur depuis le temple, d'ordinaire si calme. Les femmes Bachchan se redressèrent comme une seule, entourant leur Shanaya. Plus à l'arrière, Nagaï et Arohi suivaient, le sourire aux lèvres. Elles avaient rapidement créé un lien très fort avec leur future reine et la voir, ce jour, si majestueuse, leur réchauffait le coeur. Derrière son lourd voile, son profil paraissait en traits estompés, éveillant la curiosité. Les pans de son manteau léger couvraient en partie ses mains, laissant à peine percevoir les arabesques époustouflantes du mendhi. Ainsi couverte, la future mariée ne laissait rien voir d'elle, sinon, qu'aucun matériau n'avait été trop beau pour envelopper sa beauté et la préserver des regards jusqu'à l'instant où la main de son sultan la découvrirait.

Shanaya sourit en voyant le cortège d'éléphants arriver devant le temple. Elle suivit d'un oeil rieur l'arrivée du Sadrazam qu'elle n'avait jamais vu le coeur si léger, si espiègle, lui qui incarnait la rigueur et la sévérité. Elle avait déjà pu entrapercevoir qu'il était bien plus que la représentation vivante d'un protocole. Il le montrait à nouveau, devant les yeux étonnés et curieux des badauds.

La garde du sultan se mit en ordre, formant une allée du temple aux éléphants. L'Imam s'effaça, laissant Shanaya s'incliner poliment devant son Sadrazam. Les femmes Bachchan, Nagaï et Arohi restèrent en arrière, en attendant qu'on les aide à prendre place sur l'un des éléphants, parmi les grands du royaume.

Shanaya, elle, prit la main de Rohan, émerveillée par tout ce qu'elle voyait. Elle ne manqua cependant pas de laissait comprendre au Sadrazam qu'elle n'était jamais montée sur un éléphant, histoire qu'il garde un oeil sur elle tandis qu'ils avanceraient vers la grande place où le sultan devait être en train de faire son arrivée.
 
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Sadrazam Misra
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L'apparition de Shanaya au porte du Temple émerveilla tout le monde, laissant alors la musique comme au second plan, face à tant de beauté. Le Sadrazam Misra eut un petit sourire tendre, en imaginant la tête de son Sultan lorsqu'il la verrait, et même si Rohan ne voyait pas son visage, car seul M'hamed devait être le premier à le voir en ce jour, il savait qu'elle était souriante, qu'elle était pleine de joie. Rohan ne dit rien, en la voyant, il ne fit que s'incliner avec grâce, et ce fut très certainement la première fois qu'on le vit s'incliner en public devant quiconque, hormis le Sultan, bien entendu.

Il lui tendit alors la main qu'elle saisit avec délicatesse. Elle dégageait une énergie, une excitation, mais aussi une pointe de stress. Rohan se retourna alors vers l'éléphant, en lui montrant de sa main libre, tout en lui caressant légerement le dos de la main comme pour la réconforter de toute ses inquiétudes quant à son voyage sur le dos d'un tel animal.

Chandrakant, le Roi des Cinq rivières, s'était dressé sur sa selle, et lorsque Shanaya s'était approchée de l'éléphant, toute sa délégation s'inclina.

Rohan lui montra où mettre le premier pieds, une fois que lui-même ait grimpé sur la bête. Il fit descendre un marche-pieds, et l'éléphant se coucha plus encore, comme s'il avait reconnu le rang de cette jolie jeune femelle. Un lien particulier entre les fées et les animaux, sûrement. Alors, Rohan l'aida à monter avec élégance, la rassurant tout bas, lui indiquant où poser le pieds avec sa propre lumière, avant de la faire asseoir sur le grand siège qui lui était prévu à cet effet.

Le Sadrazam siffla. Les gardes amenèrent alors les femmes de la future reine, pour les aider, à leur tour, à monter, et à s'installer derrière Shanaya. C'est à ce moment-là qu'Arun posa pour la première fois son regard sur Arohi, et ce fut très certainement à ce moment-là, qu'il se sentit frappé par la foudre. Il baissa le regard, comme pour ne pas l'importuner, avant de reprendre sa place, près du Sadrazam.

Rohan se pencha doucement vers l'avant, tapotant alors le sommet du crâne de l'éléphant qui se dressa doucement sur ses pattes. Personne ne sembla bouger, et lorsque Rohan émit à nouveau un sifflement, lançant une boule de lumière vers l'avant pour que la bête suive sa trace, tout le cortège se remit en marche. La population accompagnant alors le cortège à leur tour, sous la musique et les chants que l'on retrouvait généralement dans ce genre de fêtes, louant la beauté de la reine, et la bonté du Sultan.


(...)
 
MessageSujet: Re: Ji Ha   
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Sultan M'hamed
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M'hamed avait connu des combats, il avait affronté la mort, il avait regardé sa famille mourir les uns après les autres, mais il avait connu le bonheur d'être toujours très bien entouré. Il avait toujours su comment réagir, ou presque. Il avait toujours su quoi faire, au moment le plus opportun, et n'avait jamais pensé fuir, ou quoique ce soit d'autres. Aujourd'hui, pourtant, lorsque ses yeux s'ouvrirent à l'aube, alors que les premiers rayons du Soleil d'orient le sublimaient de sa lumière, M'hamed sentit une peur intense l'envahir. L'envie d'aller chercher Shanaya, et de fuir le plus loin possible. Cette journée était la sienne. Mais c'était également celle qu'un nombre incalculable de personnes attendaient. C'était la journée du mariage du Sultan de Byzance, c'était aussi le premier mariage féerique d'une royale personne dans cette partie de l'orient.

Il y allait avoir tous leurs alliés, toute la famille de Shanaya, mais aussi, tous les citoyens de la cité-état de Byzance. M'hamed sentit son ventre se tendre. Il avait préparé cette journée depuis presque un mois, tout allait donc bien se passer.

M'hamed se leva avant même que les serviteurs ne frappent à la porte. Il se dirigea dans la salle d'eau où il se lava les pieds, les mains et le visage, puis, il s'agenouilla sur le tapis, posant ses mains sur son visage, priant alors Dieu de lui venir en aide pour ce jour. Il pria aussi pour chacun d'entre eux, pour que cette journée leur apporte la fortune, comme la venue de la fée bleue l'avait fait dans sa vie.

Il finit par se relever, et c'est à cet instant, que les serviteurs frappèrent. Il les invita à entrer, et ils lui demandèrent de le suivre. Ce qu'il fit.


Les pieds nues, le torse nue, on le traînait dans le palais, lui faisant descendre l'étage, pour le mener dans un jardin qu'il n'avait encore jamais vu. M'hamed esquissa un sourire, en pensant à ce que Rohan avait pu faire. Il savait ce qui allait s'y passer, mais jamais encore il n'avait assisté à ce genre de chose, quand bien même on laissait souvent sous-entendre qu'il l'avait déjà fait pour Asin.

Les serviteurs se retirèrent, et seul un seul resta à ses côtés. Deux hommes de Dieu s'avancèrent alors, contournant un rond de pierres blanches. On lui fit retirer son pantalon en lin, que le serviteur récupéra, puis on le mit nu. Un imam lui tendit alors la main pour le mener devant les pierres blanches. M'hamed sentit son ventre se contractait.

L'imam eut un léger sourire, lui tapotant alors l'épaule, comme pour le réconforter. Son serviteur se retira à son tour, tandis que trois autres imams vinrent prendre place. M'hamed ferma doucement les yeux, et on lui expliqua enfin ce qu'il allait faire.

« Ici, tu seras purifié. Allah mettra très certainement ta foi à l'épreuve, et tu devras lui montrer que jamais, tu ne t'es détourné de son dessein. Tu es, tout comme nous, son fils bien-aimé. Soit fier de ce que tu es, Amīr-e ǧinn, car nous, nous sommes fier de t'avoir pour Sultan. »

A ces mots, les quatre imams mirent genou à terre. M'hamed s'avança alors, marchant sur les pierres blanches pour se retrouver au milieu du cercle. Les Imams se mirent alors à prier, et aussitôt, les pierres se mirent à crépiter. Un feu éclata alors, entourant le Sultan qui inspira alors profondément tout en posant ses mains sur son visage. Les flammes vinrent lui lécher le corps. Il se détendit alors, laissant ses mains retomber le long de ses jambes. Tout à coup, les flammes orangés s'intensifièrent jusqu'à créer un pilier de flammes.

Il était là, au milieu des flammes, le regard vif, observant alors tout autour de lui. M'hamed entendait les imams priaient. Les flammes se rapprochèrent de lui, puis, tout doucement, elles grimpèrent sur ses bras, ses jambes, son torse, et enfin son visage. Il ferma alors les yeux, et aussitôt, elles se transformèrent en lumière. Une vive lumière lui intima d'ouvrir les yeux, puis, elle disparut, laissant alors quelques éclairs de lumière apparaître de temps à autres, sur sa peau bronzé.

Les imams se levèrent, et un serviteur lui tendit la main, comme pour lui indiquer la marche à suivre.

(...)
 
MessageSujet: Re: Ji Ha   
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Sultan M'hamed
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On le lava, on le rasa, on le parfuma, on le massa, on l'habilla. Le Sultan Al'Farsi sortit des bains du Palais comme neuf. Le Soleil sur son visage peinait à y éclairer quelque chose tant il était resplendissant dans son grande tenue couleur champagne, et son pantalon pourpre. Il y avait, sur sa tenue, des broderies d'or, que l'on retrouvait également sur ses chaussures blanches. Il avait les cheveux encore plus noirs que d'habitude, et ses yeux, tout comme ceux de tous les mâles de la cité, étaient rehaussés d'un trait de Khôl. Mais sur lui, c'était tout ce qu'il y a de plus singulier. Ses yeux étaient si clairs, si purs, qu'il semblait réellement surnaturel, comme béni par des Dieux d'une autre époque. C'était quelque chose, et très peu de Djinns osèrent croiser son regard.

On le mena dans une pièce dont il ne soupçonnait pas l'existence, et il ne put s'empêcher de sourire lorsqu'il vit tout l'or, l'argent, les pierres précieuses et les objets d'arts qu'il y avait. Rohan était très certainement passé par là, car d'un coup d'oeil, il retrouva certains objets dont le Sadrazam avait porté son attention au cours de ses siècles derniers, avant même que le Palais, et le plan féerique de la cité-état de Byzance ne soit sortit.

Deux serviteurs s'occupèrent de lui. L'un l'installa au centre de la pièce, tandis que le deuxième allait chercher un coffre, un peu plus loin dans la pièce. Lorsqu'il revint, il indiqua alors que c'était un choix du Sadrazam, et lorsqu'il ouvrit, M'hamed ne put s'empêcher de laisser couler une larme sur l'une de ses joues. Il y avait, sur un petit coussin, un anneau d'or, d'une beauté à couper le souffle. Le travail de cette dernière était si fin, si précis, qu'il semblait avoir été façonné par les Dieux. La pierre précieuse était un diamant étincelant, et qui, au contact du doigt du Sultan, s'illumina. M'hamed sursauta, et demanda alors : « Mais... C'est impossible ! C'était l'anneau de ma mère, il ne s'illuminait qu'au contact de la main de mon père ! » Les serviteurs sourirent, mais ne dirent rien. La magie était incompréhensible. Quand on regardait l'anneau, on le savait sans même s'en rendre compte : Il avait été façonné dans l'amour, et avec amour, pour un amour quasi-éternel.

M'hamed ne pouvait qu'être le digne successeur d'un tel bijou. Il irait à ravir au doigt de Shanaya.

Comme Rohan pouvait-il savoir ce genre de chose ? Et comment avait-il trouvé cela ? Lorsque sa mère était morte, lorsqu'il avait trouvé sa famille assassinée, où il avait récupéré Sa'hil, il n'avait retrouvé aucun bijoux.

Le Sultan ne dit rien, et se laissa faire lorsqu'on le couvrit d'or. On lui indiqua la suite des événements, et l'un des deux serviteurs le suivit en tenant le petit coffre devant lui, avec un sourire fier.


(...)

Le Sultan se tenait là, dans cette cour blanche, aux piliers couverts de fleurs rouges. Il y avait une foule assise sur de magnifiques chaises blanches et il reconnut rapidement les gens de sa cour. Au premier rang, il y avait Sa'hil, assis à côté de Jinan et Muadhnait. Derrière, il y avait Atesh, Imran et les autres. M'hamed reconnut pas mal de têtes, affichant un sourire fier mais stressé sur son visage. On lui avait mis une magnifique coiffe blanche surmontée d'un prisme similaire à ses yeux. Derrière lui, surélevé de quelques marches, il y avait deux braseros de feu sans fumé, avec un Imam tout de vert vêtu. Derrière ce dernier, il y avait une petite table avec tout un tas de bols de bois contenant diverses choses. Au dessus d'eux, un drap blanc, en lin, les couvraient, le tout décoré de fleurs rouges, avec deux lanternes de feu.

Il avait la tête tournée vers l'entrée de la cour, à une cinquantaine de mètres de l'autel. Ce n'est que lorsqu'il entendit les éléphants, qu'il sentit ses genoux se changeaient en coton.
 
MessageSujet: Re: Ji Ha   
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Anita Amshula
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Anita n'en pouvait plus de toute cette attente. Elle attendait de voir enfin les robes de Shanaya. Elle attendait le mariage du sultan. Elle attendait que son Rohan, qu'elle avait copieuse reluqué tandis qu'il se faisait habillé, ne soit plus qu'à elle. Elle attendait de voir les éléphants. Et elle attendait aussi qu'Imran arrive avec Jinan et Moony. Ça faisait beaucoup pour quelqu'un d'aussi impatient qu'Anita Amshula. Fort heureusement, très bientôt, une ribambelle de serviteurs vinrent lui annoncer que sa présence était indispensable car la fée bleue de Byzance venait d'arriver et qu'elle était la seule à pouvoir l'accueillir, le sultan étant - naturellement - occupé, et le Sadrazam de même. Anita - qui adorait se sentir indispensable - arriva sur le parvis du palais Sud du palais, toute émoustillée.

En deux temps trois mouvements, chacun des trois hôtes avait été dûment embrassé, interrogé puis remis aux mains habiles des habilleurs du palais. Sauf Moony bien sûr car Anita avait déjà tout prévu pour la fée bleue et qu'elle tenait à s'en charger personnellement. En tant que maîtresse de maison.

« Allez hop, aux bains. Vous êtes arrivés beaucoup plus tard que je ne le pensais. »
« C'est parce qu'on a pris le temps de se préparer avant de venir. »
« Je ne veux rien savoir. En plus la natr de la reine ne pourra pas s'occuper de toi, tu vas devoir suivre mes instructions. »

Ce n'est peut-être pas plus mal pensa Moony qui ne s'était toujours pas faite à l'idée d'être lavée et parfumée par quelqu'un. C'était son petit côté "sauvageonne" comme disait Anita. Après presque une heure de soins divins, Moony put enfin se glisser dans la merveille de robe que la maîtresse des lieux avait préparé pour elle. Anita avait choisi un tissu que Moony ne sut reconnaître piqué de minuscules perles d'or, de bleu et de cuivre qui donnait l'impression d'une matière précieuse, presque liquide, indéfinissable et épousait parfaitement le corps "étonnamment svelte" de Moony.

« Pourquoi "étonnamment" ? Tu trouves que j'ai maigri depuis la dernière fois. »
« Tiens approche. », répondit Anita éludant complètement la question.

Elle venait tout juste de finir de lui nouer les cheveux en natte à une vitesse impressionnante et voilà qu'elle s'apprêtait à orner son front d'un majestueux tika en forme de croissant de lune, serti d'une pierre d'un bleu étonnant.

Quand Moony eut été couverte de quasiment son propre poids en or - Anita dirait que l'écossaise exagérait - elles furent fin prêtes pour rejoindre les garçons dans l'immense cour blanche. Moony adressa un petit sourire timide à son Jinan, qu'elle trouvait toujours aussi beau dans ces tenues qui ne pouvaient pas quitter Byzance.
 
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Shanaya Bachchan
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Dans la suite du Sadrazam de Byzance, les plus illustres noms étaient venus lui faire escorte. On reconnaissait sans mal le Roi Chandrakant des Cinq Rivières couvert de richesses et de pierreries délicatement ciselées. Shanaya se sentit rougir, intimidée, sous son voile. Elle salua très bas l'étonnante délégation, sans encore se sentir l'égale d'aucun de ces grands hommes. La foule s'embrasa devant la grâce de la reine, la magnificence de sa robe, la noblesse de cette âme que l'on découvrait aussi humble mais sur laquelle peu encore mettait un visage.

Shanaya prit la main de Rohan qui la guida pour l'asseoir sur ce trône vivant qui allait les guider d'un pas lent et sûr jusqu'à la grande cour blanche. Sur leur passage, les pétales de fleur n'en finissaient plus de pleuvoir, répandant une fragrance douce et riche dans l'air. Les rires et les chants les accompagnaient et ce n'est qu'en arrivant devant le palais qu'ils trouvèrent un peu plus de calme mais cela ne dura guère, la liesse gagnant la foule en un rien de temps.

Le regard de la future épouse se posa sur la silhouette encore lointaine de son sultan qui l'attendait, magnifique dans sa tenue de noce. La natr du sultan sentit que son coeur de mettait à battre incroyablement fort, elle prit le bras de Rohan, constatant que sa soeur aînée attendait, comme prévu, auprès du sultan. Elle aurait voulu regarder tous les visages qui les entouraient mais au moment de remonter cette allée qui lui parut immense, elle ne pouvait avoir d'yeux que pour lui. Jusqu'à ce qu'elle fut suffisamment proche et qu'alors, elle ne baisse le regard et s'incline jusqu'à terre avant de poser son front sur les pieds de son sultan et promis.

La foule assemblée s'émut de ce geste, regardant la future reine prendre place à côté du sultan entre les deux braseros qui prirent instantanément feu.
 
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Sultan M'hamed
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Ce n'est qu'après que Rohan l'ait faites descendre de l'éléphant, que les autres suivirent la jeune mariée, accompagné par l'élégant Sadrazam qui ne semblait pas lui-même, tant il était souriant, et vivant. M'hamed était surexcité, il ne pouvait plus attendre, et de là, même s'il remarqua la présence de Chadrakant, Maharaja des Cinq rivières, de sa cour, ainsi que les suivantes de Shanaya, il ne parvenait à distinguer réellement la silhouette de sa future femme. Rohan était sur son nuage, et visiblement, elle devait être toute coquette. La lumière du Soleil l'inondait de telle manière, qu'il n'y voyait que très mal, comme si Dieu lui-même, surveillait cette union, afin de ne la lui dévoiler qu'au dernier moment. Sa'hil lui fit un sourire plein de joie lorsqu'il posa un regard vers son fils. Un sourire échangé avec son héritier, il reporta son regard vers l'arrivé de Shanaya.

Sous ce soleil d'une luminosité impeccable, tout vêtu de blanc et de rouge, le Sultan accueillit Rohan qui se présenta à lui, en premier, cachant alors de sa forte stature, la belle Shanaya. Ils s'échangèrent un regard plein d'amour, plein d'émotions, avant de se sauter dans les bras, se serrant l'un et l'autre avec la force d'un ours. Cela faisait mille huit cents ans que les deux djinns se connaissaient, mais jamais ils n'avaient vécu un moment aussi intense en émotion. Rohan se recula alors, une main sur l'avant-bras du Sultan, une autre sur son épaule, échangeant un regard qui dit long avec son meilleur ami, et frère. Il cligna des yeux, hochant légèrement de la tête, avant de se reculer en se mettant sur le côté pour enfin lui dévoiler Shanaya.

M'hamed inspira alors profondément, la respiration coupée, avant de sourire, tout simplement. Un de ses sourires que l'on échange qu'à la personne que l'on aime, quand on se rend compte alors quel chance l'on a de l'avoir enfin trouvé, et que désormais, même si la vie prévoit toujours quelques coups bas, vous aurez toujours quelqu'un sur qui compter, quelqu'un avec qui tout partageait, quelqu'un qui, à jamais, vous épaulera, vous soutiendra, comme vous le ferez aussi, sans jamais se poser de questions. A travers son voile, il voyait son regard, et son coeur s'éleva dans les plus hautes sphères stellaires. Il relâcha alors son inspiration, avant de voir Rohan se retirait doucement sur le côté, mais pas trop.

Debout, derrière, il les couvait de son regard tendre. Un serviteur s'approcha alors pour lui donner les anneaux qu'il présenta sur un magnifique coussin pourpre, pour aller le poser près de l'autel de l'imam.

Le Sultan, lui, n'avait d'yeux que pour Shanaya. Il lui prit délicatement les mains avec les siennes, la regardant à travers son voile comme jamais il ne l'avait regardé, avant de se retourner vers l'Imam, qui, déjà, s'approché doucement d'eux, avec un fin sourire sur ses lèvres.

Un mariage féerique.

Il joignit ses mains à celles des futurs mariés, les assemblant les unes sur les autres pour poser les siennes sur les leurs, puis, il se mit tout doucement à annoncer ce qui allait se passer aujourd'hui. Qu'ils étaient là pour célébrer le mariage du Sultan Al'Farsi avec la jeune fille du Clan Bachchan, et qu'ils allaient tous, ici, présent, en être témoin devant Dieu, devant leur créateur à tous.

Lorsqu'il retira ses mains de celles des futurs mariés, il se recula alors pour se diriger vers la petite table, montant les quelques marches, avant de se retourner pour les inciter à le rejoindre. M'hamed lâcha alors une des mains de Shanaya, échangeant un dernier regard avec elle, un sourire sur son visage qui semblait éternel, pour gravir les quelques marches avec lenteur, attendant le pas de Shanaya, afin qu'elle ne se prenne pas les pieds dans sa jolie tenue qu'il ne cessait d'admirer avec des étoiles dans les yeux.

L'Imam esquissa alors un sourire, puis, il se mit en face d'eux, et leva ses deux bras en l'air. Aussitôt, les deux brasero se mirent à ronfler, gonflant ainsi en intensité, puis, il claqua ses mains dans les siennes. Les flammes des deux brasero crachèrent alors une petite boule de feu vers l'Imam qu'il réceptionna avec ses mains pour les unir l'une à l'autre en une belle et puissante flamme. Il s'approcha alors des deux, leur prit les deux mains de sa main libre pour les leur retourner, paume vers les cieux. Il posa la boule de flammes dans la paume de la main de Shanaya, et cette dernière ne tarda pas à s'élever, dont l'extrémité se mettait à danser avec élégance.

L'imam indiqua alors à M'hamed de poser son autre main sur la flamme jusqu'à ce qu'elle disparaisse sous sa main, lors du contact avec la main de Shanaya, ce qu'il fit. Une douce lumière jaillit alors à leur contact, et lorsqu'il la retira, une petite boule de lumière apparut, se mettant alors à danser dans la main de Shanaya qui s'immobilisa quelques instants. Aussitôt, quatre djinns habillés de blanc et de rouge débarquèrent en apparaissant dans un volute de fumé blanche. Ils se mirent à danser avec lenteur au début, faisant des gestes à la fois précis, gracieux, et un tantinet félin. Puis, l'Imam se mit à prier, mettant les mains sur son visage, implorant alors leur Dieu pour les unir dans l'amour et la lumière.

Autour d'eux, sans que l'on ne sache d'où cela vienne, des bruits de percussions se firent entendre. Les danseurs se mirent automatiquement en rythme, puis vint des sons de Oud, et le rythme devint un peu plus rapide. Les prières de l'Imam, au départ silencieuse, devinrent de plus en plus bruyante, tandis que la musique montait en crescendo, sous les pas de danses et les gestes de plus en plus rapide, intenses. Les danseurs leur tournaient autour, les brasero s'intensifièrent de plus en plus, enfin, lorsque l'Imam cita de nouveau la prière en criant presque, la boule lumineuse dans le creux de la paume de la main de Shanaya dont M'hamed tenait le dos se mit à bouger très rapidement sur elle-même, comme si on la secouait dans une boîte.

Lorsque l'Imran termina sa prière, les danseurs s'arrétèrent immédiatement, les musiciens firent sonner la dernière note, et la boule lumineuse éclata en un halo de lumière si intense, et si puissante, que toute la cité en fut illuminée l'espace de quelques instants. Comme un vent de bonheur, d'amour et de chaleur, l'halo traversa la foule comme une caresse sur l'âme de chacun.

M'hamed se tourna alors vers Shanaya, il lui retira doucement le voile, posant sa main sur son menton avec délicatesse, admirant son visage comme si c'était la plus belle chose qui lui soit donnée de voir. Il lui murmura alors ô combien il la trouvait belle, puis comme il l'aimait, et enfin, il l'embrassa.

Aussitôt, tout le monde se mit à applaudir.

Rohan s'essuya une larme au coin de l'oeil, d'un geste habile de la main, avant de saisir le petit coussin sur lequel on avait disposé les alliances. Il s'approcha alors du couple royal, posant genou à terre, pour leur tendre les alliances. M'hamed battit plusieurs fois des cils, comme pour empêcher ses yeux embués de larmes de joies, de lâcher des perles de cristal le long de ses joues. Le Sultan saisit alors l'anneau qui devait faire office d'alliance à la belle Shanaya, et délicatement, il enfila l'anneau à son index, avant de reposer ses lèvres sur celle de Shanaya.
 
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Shanaya Bachchan
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Lorsqu'on joignit leurs mains, la foule salua d'un soupir admiratif la lumière qu'on avait plus vu depuis longtemps à Byzance. Bien sûr, depuis peu, quelques couples avaient commencé à se trouver et, même si le phénomène se reproduisait de plus en plus souvent, c'était encore une nouveauté dont on s'émerveillait, d'autant plus lorsqu'il s'agissait du sultan. Le fait que sa jeune épouse soit la plus parfaite inconnue, une enfant du peuple, n'enlevait bien sûr rien. Tout au contraire, il semblait qu'à l'image de M'hamed, les gens assemblés ici retenaient leur souffle attendant que le magnifique voile se soulève exposant au grand jour le trésor de leur sultan bien aimé.

A l'instant où l'on joignit leurs mains, Shanaya se sentit ne faire plus qu'un avec M'hamed. Elle releva enfin le regard sur lui, à travers son voile, languissant à son tour qu'il la découvre pour un baiser que même le protocole du Sadrazam Misra attendait. Mais il fallut patienter encore un peu, le coeur suspendu aux prières rythmés par la musique et les danses, la bénédiction du feu sans fumée, puis celle de La Lumière et de son souffle bienveillant qui ne laissait personne à part. Enfin, délicatement, avec la douceur qu'elle lui connaissait, M'hamed souleva le voile de son épouse. Son coeur se mit à battre plus fort, plus vif que jamais tandis qu'ils se regardaient l'un l'autre comme pour la toute première fois d'une longue éternité. Elle rougit quand il lui dit qu'il la trouvait belle et qu'il l'aimait, ne sachant plus comment exprimer son bonheur. Puis, il se pencha sur ses lèvres pour un long baiser chaste mais aimant. La clameur de la foule et les cris de joie autour d'eux les maintenait dans un cocon de quiétude qui n'appartenait encore qu'à eux, bien que sur-exposé. Elle sourit. Elle rit. Puis d'un élan gracieux et spontanée, elle entoura ses bas autour de ses épaules pour le serrer contre son coeur, le menton posé à la naissance de sa nuque, comme une enfant qui se sait la plus heureuse du monde.

Rohan leur présenta les alliances, aussi ému qu'eux ou presque. M'hamed lui passa la bague au doigt, les yeux humides. Shanaya prit délicatement sa main, le coeur battant, pour glisser à son tour un anneau d'or pur au doigt du sultan. Elle avait cette adorable lumière dans le regard, un brin timide, les yeux dans les siens comme elle faisait ce geste symbolique. Après cela, leurs doigts enlacés ne devaient plus se dénouer avant longtemps.

Le couple royal alla s'installer sous les tentures richement brodées d'or, de fleurs fraîches et de pierreries qu'on avait dressé pour lui. C'est là, confortablement installés sur leur coussin, que M'hamed Al Farsi et son épouse, attendirent que tout ceux qui le souhaitaient puissent venir les saluer.

D'abord les têtes couronnées des autres royaumes féériques. D'abord le Maharaja Chandrakant et sa très nombreuse famille. Shanaya trouva l'homme aussi avenant qu'amical et d'ailleurs, il ne manqua pas de faire le souhait qu'un jour prochain, leur deux familles s'uniraient dans la lumière. Virent ensuite la Reine Maab des forêts de Brocéliande, ses douze fils et ses douze filles, toutes portant une minuscule couronne d'or sur la tête. La joyeuse ribambelle d'enfants se déplaçaient en nuée de petites lumières dorées, trop heureuse de pouvoir partager un tel moment de bonheur ou peut-être trop excitée à l'idée de l'immense fête qui arrivait...

L'exercice dura toute la journée et très vite, Shanaya perdit le compte du nombre de mains qui s'étaient posé sur leurs pieds, du nombre de présents qu'on déposait auprès d'eux, du nombre de fois où leur tête s'inclinèrent en signe de reconnaissance. La jeune reine ne fit pas si mal pour une première fois même si les petits regards qui allaient parfois chercher l'approbation de son époux discrètement montraient bien que tout ceci était nouveau pour elle.

En tout dernier, alors que le soleil embrasait l'horizon par dessus les toits d'une incroyable blancheur, la famille Bachchan vint s'agenouiller devant la tente royale, car l'honneur du dernier salut leur revenait. Entre ses mains en coupe, Ashur Bachchan présentait un petit sarment de vigne blanche, sa vigne, dont les veinures délicates brasillaient timidement. Le vigneron inclina la tête en signe de profond respect...
 
MessageSujet: Re: Ji Ha   
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Sultan M'hamed
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Tout ce qui s'ensuivit, bien qu'un peu trop long pour le Sultan qui ne rêvait que d'une chose, c'était d'être seul avec sa Shanaya, était magnifique. L'endroit où on les invita à s'installer pour recevoir les bénédictions d'à peu près tout le monde, même de djinns ou de faeries que M'hamed n'avait qu'entre-aperçu au cours de sa vie étaient venus ici pour leur souhaiter tout le bonheur possible. Son regard s'attarda longuement sur Rohan qui n'avait su dire un mot, si ce n'est s'incliné très bas, avant de les prendre dans ses bras avec force. C'était pas grand chose, il n'avait rien dit, mais pour l'un comme pour l'autre, ce moment fut sûrement, l'un de ses rares moments où deux amis de longues dates n'ont   rien besoin de se dire pour se témoigner leur bonheur que de conserver un silence qui était tout, sauf silencieux, tant les émotions se lisaient sur leur visage.

Enfin vint la famille Bachchan. Le Sultan s'était levé pour les saluer à son tour lorsqu'ils les saluèrent et les bénirent. M'hamed les remercia profondément, prenant même le père de Shanaya pour le serrer contre lui, montrant alors à tous à quel point il était honoré d'avoir reçu sa bénédiction, mais aussi, la main de sa fille qui désormais était son épouse. M'hamed avait les yeux pleins de larmes tant son bonheur était à son paroxysme. Puis, il s'éloigna quelques instants d'eux, tandis que Sa'hil venait à son tour. M'hamed le serra tellement fort contre lui, que son fils finit par lui demander de lui permettre de respirer. Ils rirent, puis il le mena au sein du clan Bachchan. Sa'hil s'inclina devant Shanaya, avant de lui prendre doucement la main, pour finir par s'incliner devant le clan Bachchan. Il esquissa un sourire tendre dont on percevait un bonheur sans nom, un bonheur qu'il ne savait exprimer. Il s'essuya le coin des yeux, lâchant alors la main de Shanaya. C'est à ce moment-là, que Rohan vint les chercher.

On dispersa alors la foule avec calme, leur annonçant qu'une fête leur était réservée en ville et qu'ils auraient de quoi célébrer le mariage du Sultan aussi bien qu'eux. Rohan les fit tous marcher quelques mètres. Ils traversèrent des allées, puis des couloirs, et enfin, ils arrivèrent devant le parc d'Asin où l'arbre du Sultan se trouvait. Ce dernier, qui tenait toujours la bouture de la vigne de Shanaya la lui tendit pour qu'elle aille la mettre en terre contre son arbre. « Unissons nos deux maisons, ma Shanaya, comme nous l'avons fait un peu plus tôt dans la journée. » C'était quelque chose que Rohan voulait qu'ils fassent. Un symbole auquel M'hamed n'avait pas été préparé, mais qu'il lui était venu naturellement. Rohan était sûr que cela ferait plaisir au clan Bachchan.

Une fois que ce fut fait, Rohan leur fit un sourire, afin de les mener dans d'autres couloirs et parcs. Au bout de dix minutes, ils arrivèrent dans le plus grands parcs du Palais Al'Farsi. Au centre, il y avait une fontaine dont on avait mis de fines pellicules d'or pour que l'eau scintille de mille feu avec la lumière que procuraient les braseros ici et là. Sur la gauche, il y avait toutes les tables basses où déjà les convives avaient pris place. Rohan leur fit signe de se lever d'un mouvement de mains, ce qu'ils firent. Tout le monde se mit à applaudir. Puis ils se rassirent lorsque Rohan refit un mouvement de la main.

A droite, il y avait un gâteau blanc et rouge d'une taille impressionnante. Il était magnifique, et beaucoup de gens n'avaient pu s'empêcher de le lorgner du regard tant il semblait appétissant. Juste à côté, il y avait une piste de danse, puis des musiciens étaient un plus loin, se mettant doucement à jouer une belle mélodie d'ambiance. Dans tout le parc, il y avait tout un tas de pilier de lumières, entouré de bordures de végétations en tout genre. Au dessus et sur les tables, il y avait pleins de fleurs de lumières que l'on avait cueilli sur l'arbre du Sultan. Rohan les amena alors à une table basse qui dominait toutes les autres. Les décorations étaient toutes en blanc et rouges. Le Sultan invita alors Shanaya à s'asseoir en première, puis, il s'assit à son tour, avec un sourire du type qui est très certainement le plus heureux de la Terre.
 
MessageSujet: Re: Ji Ha   
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Shanaya Bachchan
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Les réjouissances semblaient ne plus jamais finir. Shanaya recevait chaque sourire comme un cadeau et avait l'air particulièrement émue de tout l'amour qu'on leur donnait. Sa main ne quittait presque jamais celle du sultan sauf peut-être pour embrasser leur famille qui de deux ne devenait plus qu'une aujourd'hui.

Le Sadrazam Misra les guida d'un bas tranquille et il semblait que les rires heureux les suivaient où qu'ils aillent. Bientôt, on les conduisit au jardin d'Asin. Là, Shanaya adopta une attitude plus effacée sans que cela n'assombrisse son visage. Elle avait toujours eu cette attitude, respectueuse et humble, les quelques fois où on l'avait menée ici. Et si, bien sûr l'immense arbre de lumière qui trônait là en maître, était la marque du sultan, tout le reste ne pouvait qu'appartenir à son Asin et au fils qu'ils avaient eu ensemble. Il aurait été bien indélicat de s'immiscer dans ce jardin seule, sans invitation. Quand bien même aujourd'hui, Shanaya devenait la reine de Byzance. C'est bien pour cela que l'invite de M'hamed la surprit :

« Unissons nos deux maisons, ma Shanaya, comme nous l'avons fait un peu plus tôt dans la journée. »

Elle l'interrogea un instant du regard, sondant la moindre trace de doute ou de regret mais elle ne vit rien du tout. Son regard se reporta sur le petit sarment de vigne blanche qui attendait d'être planté. Des serviteurs étaient déjà, prêts à creuser à son ordre mais Shanaya les en dissuada gentiment, posant genou à terre pour creuser de ses mains et déposer le précieux cadeau qui leur avait été fait contre une racine de cet immense arbre qui n'était qu'une autre représentation physique de M'hamed. Le petit sarment à peine en terre se mit alors à s'étirer de rien mais juste assez pour se mûrir en bois de vigne et faire naître, comble de l'étonnement, une feuille, un autre sarment et une grappe de perles blanc doré légèrement luminescentes. On dirait plus tard que c'était le signe indéniable que la reine attendrait très vite des enfants. Du moins on y croirait et on l'espérerait.

Les serviteurs approchèrent pour laver les mains de leur reine avant de la laisser repartir avec le sultan. Rohan le mena encore un peu plus loin, dans un autre jardin, plus immense que tous les autres. Là, on les installa un peu en hauteur par rapport aux autres convives et on apporta les premiers rafraîchissements ainsi que les bassines d'or et l'eau de rose pour se laver les mains. Les fumets des plats qui étaient servis étaient aussi divins que la musique. Bientôt les dames de compagnie de la reine reparurent pour l'enlever à son époux. Cela se reproduisit cinq fois au cours du repas et chaque fois, on la lui rendait encore plus belle, vêtue d'une robe plus merveilleuse que la précédente. Quand le moment du dessert arriva, Shanaya revint s'asseoir auprès de M'hamed dans une robe de fil d'or qui laissa les convives sans voix. Elle sourit, amusée de voir la tête de son cher époux :

« Celle-ci de plait plus encore que les autres, je me trompe ? », taquina-t-elle juste quand on lui présentait un couteau puisque l'honneur lui revenait de couper la première part et de l'offrir à qui bon lui semblerait.

Son choix se porta rapidement sur le Sadrazam Misra :

« En espérant pouvoir te rendre la pareille un jour prochain. », souffla-t-elle à sa seule attention en lui mettant l'assiette entre les mains avant de retourner s'asseoir, attendant qu'on les serve.

« Qu'est-ce qu'elle a dit ? », devait demander Anita, piquée par la curiosité aussitôt que Rohan serait revenu s'asseoir lui aussi...
 
MessageSujet: Re: Ji Ha   
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Sultan M'hamed
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Lorsque Shanaya revint s'asseoir à ses côtés, c'est un Sultan plein d'admiration qu'elle retrouva. Sans voix, il ne sut quoi dire pour complimenter sa beauté tant elle était resplendissante dans cette magnifique robe. Tous les regards n'étaient que pour elle, et il comprit, à cet instant, que le mariage était beaucoup plus tourné vers la femme, que vers le marié. C'était elle la Reine de la Soirée, comme elle était celle de son cœur, et maintenant, celle de son peuple. Il esquissa un sourire, trop ému pour dire quoique ce soit. Ses yeux parlèrent pour lui, sa rougeur, aussi. Ses joues étaient devenues rouges au point qu'il en détourna le regard pour s'abreuver du jus de fruits de vie. « Celle-ci de plait plus encore que les autres, je me trompe ? »

M'hamed hocha timidement de la tête, avant de regarder le serviteur venir vers eux pour leur tendre un magnifique couteau. Même le couteau semblait avoir été fait spécialement pour l'occasion. Il esquissa un sourire en regardant le Sadrazam qui semblait y avoir mis le paquet pour rendre chaque détail particulier. Le Sultan se leva aussi, pour accompagner la jeune mariée au gâteau. C'était une magnifique pièce, il fallait le souligner. Jamais, de sa vie, il n'avait vu pareil gâteau. Un sourire se dessina sur ses lèvres alors qu'il collait Shanaya, posant sa main sur la sienne alors qu'elle coupait sa première de gâteau.

La part de gâteau dans une assiette finement ouvragée, ils se retournèrent vers leur table. M'hamed la regardait avec attention, se demandant alors à qui la donnerait-elle. Sûrement à son père, ou peut-être sa mère ? Son fils à lui, peut-être ? Mais lorsqu'elle se pencha vers le Sadrazam Misra, qui se leva pour venir à sa rencontre récupérée la part d'honneur, son cœur fit un bond dans sa poitrine. Il s'assit à son tour, tandis qu'un serviteur prenait le relais sur la coupe du gâteau. Il n'entendit pas ce qu'elle lui chuchota à l'oreille, mais la réaction de Rohan le surprit énormément. « En espérant pouvoir te rendre la pareille un jour prochain. » Rohan leva sa main à son cœur, la remerciant silencieusement, tandis que ses yeux s'embuèrent au point de laisser tomber une fine larme qui roula l'espace de quelques secondes sur sa peau dorée.

« Qu'est-ce qu'elle a dit ? » Murmura Anita, qui ne cachait nullement sa curiosité. Rohan posa son regard sur sa femme, avant de coller son front contre le sien en guise d'unique réponse. M'hamed posa son regard sur sa Shanya, lui déposant un baiser sur sa joue avant de regarder Rohan qui posait sa main sur son épaule comme pour attirer son attention. M'hamed se retourna vers lui, et Rohan se pencha pour le prendre dans ses bras. M'hamed eut un petit rire, tandis que la musique se faisait plus entraînante comme pour inviter les gens à venir profiter de la fête qui se préparait.

La soirée se passa magnifiquement bien, mais M'hamed, bien qu'il en profita, ne pensait plus qu'à une chose. Shanaya. Elle. Dans son intégralité, dans leur intimité, dans sa dernière robe. Il la dévisageait sans s'en cacher. Son regard se faisait plus coquin, plus mutin, à mesure qu'il croquait dans le fruit de vie qu'il avait dans la main depuis qu'il était sortit de table. Il dansait avec elle, il riait avec elle, ils regardèrent le feu d'artifice de lumière qui devait illuminer l'intégralité du ciel de Byzance, jusqu'à ce qu'il la tire doucement en retrait, la tenant par la main, comme pour lui faire comprendre qu'il était temps pour eux. Il ne pouvait cacher son impatience. Il s'en excuserait demain, pour le moment, il voulait jouer, et être seul avec elle.

Avant d'entrer dans la chambre, elle disparut, le laissant alors seul entré dans la chambre.

La pièce était d'une beauté incomparable. Il ne savait pas quand, ni comment, mais en une journée, les gens du palais semblaient avoir refait la pièce dans son intégralité. Les couleurs rouges et champagnes s'harmonisaient au travers des tissus, du mobilier et des tapis que l'on trouvait dans la pièce. Une lumière provenant uniquement de bougies tamisait la pièce de façon sensuelle, faisant ressortir l'or de certains meubles et autres quincailleries qui ornaient la pièce. M'hamed sentit son ventre se tordre sur ce qui allait se passer alors. Il se passa une main sur le visage, avant d'aller sur le large balcon pour prendre l'air, le temps qu'elle soit enfin prête. Il soupira, un sourire sur ses lèvres, alors que ses pensées et ses rêves s'entremêlaient fortement, lui donnant ce petit air absent, le regard perdu vers l'horizon.
 
MessageSujet: Re: Ji Ha   
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La soirée s'envolait à tire d'aile. Le sultan semblait comblé. La jeune reine était magnifique. Les convives combles de joie et les danses endiablées donnaient un concert de couleurs. Les regards de M'hamed n'échappaient pas à Shanaya quand elle dansait pour lui, quand elle trempait ses lèvres dans la coupe qu'ils partageaient et qui symbolisait qu'ils partageraient tout désormais. Le sultan ne tarda pas à céder à céder à l'envie de n'avoir sa jeune épouse que pour lui. Il lui prit la main et l'entraîna vers la chambre qu'elle connaissait pour l'y avoir raccompagné une fois. La fameuse fois où le Sadrazam Misra avait menacé de la mettre à la porte du palais pour finalement comprendre quelle place la fille du marchand de raisin allait bientôt prendre dans la vie de son meilleur ami.

Ils n'avaient pas atteint ladite chambre, que les dames de la reine arrivèrent pour subtiliser son épouse au sultan. C'était ainsi que le protocole prévoyait que se passent les choses, selon l'ancienne tradition. M'hamed entra donc seul tandis que Shanaya était dirigée vers les bains. La préparation dura un certain temps ponctué de rires et de gentilles moqueries. Oui, la jeune reine semblait impatiente à ce point que même le lait d'ânesse et les huiles précieuses d'Arohi ne semblaient rien pouvoir pour elle. Mais cela ne découragea jamais les filles qui, patiemment, coiffèrent ses longs cheveux noirs, massèrent sa peau avec les onguents les plus délicats, lui firent le mendhi nuptial dont la tradition était gardée secrète depuis toujours et quand le drapier du sultan parut enfin, Shanaya sut qu'il n'y en avait plus pour très longtemps. Le regard pétillant, elle quitta les bains, et à l'extérieur de la chambre, les musiciens se mirent à jouer, signifiant à tous que le Sultan allait connaître sa Reine. Ils joueraient jusqu'à ce que la nuit de noces s'achèvent tendrement sur les oreillers royaux.

Lors qu'enfin elle entra dans la pièce, Shanaya ne portait plus aucun bijou et les voiles dont elle était habillée, transparents, ne permettaient de la couvrir que par un ingénieux artifice de superposition. Ses cheveux étaient défaits, caressant librement la chute de ses reins alors qu'elle se mettait à danser. Un première tour agile la débarrassa du premier voile qui alla se déposer lentement au pied du sultan, emportant avec lui le parfum enivrant de la jeune djinn.

Les couleurs du sultan lui allaient à ravir, soulignant son teint délicatement doré et renforçant le noir de ses yeux à mesure que sa danse l'effeuillait.
 
MessageSujet: Re: Ji Ha   
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Avant que sa Reine n'arrive, le Sultan M'hamed Al'Farsi avait retiré ses chausses, puis sa coiffe qu'il avait posé sur une chaise non-loin de là. Il s'était fait un brin de toilette, avant d'allumer deux encens et quelques bougies dans la salle de bain. Son regard trahissait son excitation. La lumière de la pièce lui donnait un regard incandescent. Sa passion lui prenait le ventre, et il ne put s'empêcher de retenir sa respiration lorsqu'il entendit la porte s'ouvrir.

Lorsqu'il la vit entrer, lorsqu'il la vit s'avancer, il ne vit rien, sinon son regard. Il ne voyait pas qu'elle ne portait que du simple tissus à ses couleurs sur son corps nue, il ne vit pas qu'elle ne portait aucun bijou, il ne vit pas son mendhi, et c'est à peine s'il vit qu'elle avait les cheveux détachés. Non, son regard de prisme était plongé dans le noir des yeux de Shanaya. M'hamed baissa doucement ses yeux le long de la silhouette de sa Reine. De plaisir, il se mordit la lèvre, avant de retirer son sherwani qu'il laissa tombé par terre, avant de poser ses fesses sur le bord du lit.

Alors, lorsque la musique se mit en marche, et que le pas de Shanya s'activa, M'hamed ne savait plus comment il s'appelait.

Un tissus tomba au sol, le parfum de Shanaya s'en alla jusqu'à lui. M'hamed le respira, et lorsqu'un deuxième tomba, puis un troisième, un sourire vint se dessiner sur ses lèvres. Il baissa le regard sur son corps à mesure que ses pas la dénudaient, puis, il se leva, l'immobilisant alors. Avec son index, il lui leva le menton pour y déposer ses lèvres, tandis que de son autre main, dans une caresse qui partit de son épaule jusqu'à sa main, il retira les derniers tissus qui ornaient le corps de son épouse, puis il l'attira avec lui, jusqu'au lit, où il la souleva pour mieux l'y allonger. Un genou près de sa hanche pour mieux la dominer, il se pencha vers elle pour l'embrasser avec une fougue et une passion qu'on ne lui soupçonnait pas au premier abords tant il semblait sage.
 
MessageSujet: Re: Ji Ha   
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Shanaya Bachchan
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Un pas de danse la jeta dans les bras du sultan qui s'était levé pour la cueillir. La fille du marchand de raisin s'était laissée surprendre. Son coeur battait la chamade contre le torse nu de son époux mais ce n'était pas les effets de son art, plutôt celui que produisait la prestance de l'homme qui la possédait déjà, rien qu'avec son regard. Déjà il posait ses lèvres sur elle et balayait d'une caresse ce qu'il restait de sa robe de voiles rouges. Shanaya sentit quelque chose se serrer d'impatience dans son intimité. Sans vraiment s'en rendre compte, elle vint coller son corps au plus près de celui de M'hamed. A ce moment-là, elle plongeait littéralement dans ses yeux de prisme. Il était son Dieu. Son prince. Sa Lumière.

Jamais elle ne l'avait vu si conquérant. Lors de leur premier rapprochement dans les bains, les choses avaient été autant intellectuelles que physiques bien que rien n'avait abouti. Mais M'hamed avait été bien moins entreprenant. Là, penché au dessus d'elle, il lui faisait connaître autre chose. Ce baiser la consumait de l'intérieur et son corps tout entier tremblait d'impatience. Timidement et sans pouvoir pourtant s'en empêcher, elle posait ses mains sur lui, serrant ses épaules, ses bras, dans des pressions tendres et amoureuses. Il fallut attendre qu'il ne lui laisse un petit instant de répit pour qu'elle n'ose le repousser doucement, encore un peu timide, pour s'asseoir face à lui, sur les genoux.

Elle eut un sourire délicieux et se rapprocha pour lui poser un petit baiser timide sur les lèvres comme pour demander la permission avant d'oser poser les mains sur les lacets de son pantalon. Alors, elle commença à les défaire doucement, les joues légèrement rougissantes...

 
MessageSujet: Re: Ji Ha   
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Sultan M'hamed
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M'hamed releva la tête quelques instants, comme pour mieux la contempler, comme pour prendre pleinement conscience de ce qu'il était entrain de le faire. Ses rêves l'avaient tant torturé ces dernières semaines qu'il voulait être sûr de ce qu'il faisait, d'où ils étaient, et de ce qui allait se passer par la suite. Au dehors, il y avait cette musique, qui, dans d'autres cultures pouvaient être étrange, déplacé. Mais dans la leur, c'était tout autre chose. C'était la consécration d'un tout. C'était consumé un amour partagé sous l'union de l'un à l'autre par la bénédiction de Dieu, ainsi que de la famille. Le Sultan posa un regard brûlant sur le visage de Shanaya, et c'est à cet instant précis qu'elle prit enfin réellement part à la scène.

Empli d'un courage, elle posa ses mains sur son torse. Il tressaillit, elle le caressa, tout en lui faisant comprendre qu'elle voulait qu'il recule, qu'il la laisse mener quelques instants. M'hamed ne fit rien allant à l'encontre de sa volonté. Il la laissa prendre ses marques, c'était sa première fois, il ne  l'oubliait pas. Il esquissa un sourire lorsqu'il posa ses fesses sur le lit, tandis qu'elle se mettait à genou face à lui, les joues rougissantes. Son sourire se fit plus tendre. Elle descendit ses mains vers son pantalon, lui caressant le torse dans son geste, pour les poser sur le lacet. Son ventre se contracta immédiatement. Son plaisir semblait renouvelé, toujours plus fort. Il la laissa alors défaire le lien pour qu'il puisse retirer à son tour le dernier tissus qui habillait son corps.

Quelques secondes après, le tissus se trouva au sol, tandis que sa virilité se tendait doucement. Il se mit à son tour à genou, s'approchant d'elle pour lui prendre le visage avant de l'embrasser avec force. Il l'allongea de nouveau, l'embrassant sous l'oreille, dans le cou, entre le cou et l'épaule, avant de descendre doucement vers ses seins qu'il embrassa avec douceur. De ses mains, il caressait son corps, élevant cette fine poussière d'or si significative pour eux. Enfin, il quitta doucement ses seins pour descendre vers le creux de son ventre. Son sang battait à ses oreilles tant il était excité. Il n'avait qu'une envie, c'était de le faire. Mais il ne voulait pas que ce soit trop rapide, il voulait prendre son temps, et surtout, il ne voulait pas la brusquer, il voulait que ce soit aussi son moment à elle, en plus du sien.

Cela avait toujours été sa plus grande différence à l'égard de Rohan qui ne pensait qu'au sien.
 
MessageSujet: Re: Ji Ha   
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Shanaya Bachchan
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Sur son corps, le mendhi s'illuminait à chaque caresse comme pour signifier que c'était leur moment. Le moment qui leur avait paru si lointain jusqu'à présent. Dans ce lit, ils partageraient toutes leurs nuits et probablement qu'elle se cambrerait entre ses bras encore un nombre indéfinissable de fois. Lorsque leurs bouches se quittèrent, Shanaya poussa un premier soupir de plaisir, chatouillée par les baisers dont M'hamed la couvrait. Aurait-elle pu soupçonner que le lobe de son oreille, la naissance de sa gorge, puissent être si sensibles ? Sans le vouloir elle se dérobait pour se rendre la seconde après. De ses bras, elle le serrait plus fort à mesure que le plaisir augmentait, à mesure que les caresses descendaient vers le creux de son ventre. La Lumière elle aussi semblait plus intense.

L'esprit ivre de plaisir, il semblait que ses baisers s'égaraient eux aussi sur les épaules du sultan. Elle aima le sel de sa peau à peine y eut-elle goûté. Elle aima le dessin de ses muscles qui se tendaient sous ses doigts délicats à l'instant où elle les sentit esquissant les premiers soubresauts de plaisir. Elle s'étonna de retrouver une de ses mains sur son sexe sans s'être vue descendre jusque-là. Elle eut un de ces petits rires délicieux et voluptueux, se moquant d'elle-même, une seconde qu'elle partageait avec lui comme une cadeau avant d'oser une caresse moins étonnée...
 
MessageSujet: Re: Ji Ha   
Ji Ha EmptyLun 31 Mar - 17:35



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Sultan M'hamed
Sultan M'hamed
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Son mendhi s'illuminait au contact de sa peau contre la sienne. Chacune de ses caresses illuminaient ces magnifiques dessins dont les secrets étaient bien gardés. Même si M'hamed y avait fait attention au début, sa passion, sa fougue, son amour et sa fièvre l'empêchait tout bonnement de prendre le temps de faire attention à ce genre de détails. C'était humainement impossible. A la fois tendre et excité, il n'avait plus rien de Sultan. Il était seulement un Djinn. Il était seulement l'amour de Shanaya.

Lorsqu'elle posa sa main sur son sexe, M'hamed ne put s'empêcher de s'immobiliser quelques nanosecondes, se mordant la lèvre, frissonnant d'un plaisir qu'il connaissait bien. Il leva son regard sur son visage, croisant son regard l'espace de quelques secondes, avant de sentir les caresses qu'elle lui prodiguait. Il enfoui son visage à la naissance de son cou, déposant des baisers sur sa peau dorée, feignant de la mordre à plusieurs reprises avant de lui repousser la main pour se mettre au dessus d'elle.

D'un geste habile, il lui fait comprendre qu'il est temps de goûter au plaisir qui consumera leur mariage. Le Sultan lui baisa la joue, lui caressant la cuisse de son index, avant de finalement franchir les portes du plaisir. Un soupir de plaisir s'échappa de ses lèvres pour aller se perdre sur l'épaule de Shanaya d'où une fine poussière s'éleva. Il attendit quelques instants avant de commencer doucement ce geste si significatif qui les unirait à jamais pour le meilleur, comme pour le pire.

Au dehors, la musique changea de rythme.
 
MessageSujet: Re: Ji Ha   
Ji Ha EmptyMer 2 Avr - 8:41



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Shanaya Bachchan
Shanaya Bachchan
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Doucement, le moment approchait. Au dehors, les musiciens leur donnaient l'intimité dont ils avaient besoin et les convives assemblés pour célébrer leur mariage se réjouissait de ce que laissait pressentir ce changement de rythme. Pourtant, dans les bras de M'hamed, ce n'était pas à la conception d'autres enfants que pensait Shanaya. Elle se noyait dans les yeux de prisme de son sultan, se laissant écarter un instant puis posséder un autre.

Elle se cambra légèrement quand il la fit sienne, laissant échapper un soupir plus marqué que les précédents. Ses doigts se refermèrent sur les épaules de M'hamed plus fermement. Le visage contre sa gorge, M'hamed aussi soupirait de plaisir. Il passa un petit instant, comme s'il voulait leur laisser le temps d'apprécier cette intime proximité, puis doucement, il commença cette caresse si particulière qui ferait des soupirs de son épouse, un chant d'oiseau du paradis.

Cherchant ses lèvres, Shanaya se sentait perdre pied, comme si son esprit s'évaporait dans cette poussière d'or qui célébrait leurs ébats. Très vite, elle noua une jambe à la taille de M'hamed puis, au bout d'un moment, désireuse d'être toujours plus contre lui, à nouveau elle se redressa sans rompre leur étreinte pour se retrouver à califourchon sur lui sans trop savoir ce qu'elle allait faire à partir de là. Elle avait ce sourire heureux, les mains caressant le visage de M'hamed avec tant d'amour qu'on aurait cru qu'elle en avait une fontaine intarissable en elle. Doucement, elle vint redemander un baiser, puis un autre, puis un autre plus fougueux et chaque baiser volé soulever avec grâce ses reins, répétant d'instinct cette étreinte caressante qui scellait leur union.
 
MessageSujet: Re: Ji Ha   
Ji Ha EmptyLun 21 Avr - 13:04



Nombre de messages : 22
Sultan M'hamed
Sultan M'hamed
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Lorsqu'il se recula, qu'il se mit à côté d'elle pour mieux l'enlacer de ses bras, le souffle court, l'air apaisé, comme s'il revenait d'un monde merveilleux, M'hamed lui embrassa l'épaule, avant de poser sa tête contre cette dernière. Il lui caressa d'une de ses mains le bas-ventre tandis que le ciel, au dehors, s'éclaircissait doucement. La musique n'était plus. On entendait encore quelques rires, quelques chants, mais plus rien de bruyants sinon, les derniers fêtards qui attendaient patiemment le levé du Soleil pour aller se coucher lors de son ascension dans le ciel.

Le Sultan se redressa alors, lui caressant doucement l'épaule pour aller quérir un baiser. « Shanaya... » Il colla son front contre le sien, l'embrassant à nouveau, avant de se lever du lit pour saisir son pantalon qu'il enfila rapidement. Il se retourna, lui tendant la main tout en lui disant : « Allons voir notre premier levé de Soleil. » Il lui saisit la main, l'aidant à se lever avant de tirer un drap en soie pour l'habiller avec. Il l'embrassa une fois de plus, avant de sortir au dehors.

Une brise fraîche lui ébouriffa les cheveux, avant de s'approcher du balcon où il se colla contre elle, avant de l'enlacer de ses bras. Il posa son menton sur son épaule, avant de lui murmurer tout bas : « Ma Shanaya... »
 
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