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 Kambakkht Ishq.

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MessageSujet: Kambakkht Ishq.   
Kambakkht Ishq. EmptyJeu 10 Oct - 20:08



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Imran Misra
Imran Misra
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« Kambakkht Ishq. »


Rohan venait de voir partir son frère, sous ses yeux, et de la pire des façons : En colère. Comment pouvait-il avoir, ne serait-ce que, l'audace de le descendre devant tout le monde, lui, le grand Sadrazam de Byzance ? Le fait qu'il soit son frère y a sûrement beaucoup joué, mais pour Rohan, c'était le pire coup de poignard qu'on pouvait lui mettre. Devant Anita, en plus. Il était bouillant de rage. Sa colère ne pouvait s'exprimer comme il le voulait, grandissant cette espèce de frustration qu'il avait depuis quelques jours jusqu'à son paroxysme. Faisant les cents pas dans ses appartements, il se mit à hurler comme un fou, balançant tout dans le pièce, n'hésitant pas à mettre ces poings dans le mobilier, explosant le bois comme s'il avait s'agit d'un château de sable. Ses veines temporales ressortaient magnifiquement bien, mais son regard avait une haine et une rage qui effrayée quiconque entrait dans ses appartements pour voir ce qui s'y passait. Le Sadrazam avait littéralement explosé l'intégralité de sa chambre avant de s'asseoir sur le lit. Il allait lui payé. Imran allait prendre cher, il fallait qu'il ait le dernier mot. Et en plus, il le ferait en public. Il attendrait le bon moment, il le fallait, question de fierté. Non, non, non, il ne pouvait pas attendre, il avait besoin de le faire tout de suite. Amenant son poing qu'il tenait fermement avec son autre main à ses lèvres dans lequel il mordit jusqu'au sang, jusqu'à s'en décoller la peau, il finit par pousser un autre cri de rage, avant de donner un grand coup de pieds dans la petite table basse qui ornait son pieds de lit, avant de se lever pour la saisir de ses deux mains et l'envoyer s'exploser contre le mur.

« Rohan, stop ! » Le regard du Sadrazam chercha celui de la personne qui venait de lui parler. On aurait dit un fou. Le Sultan le regardait avec un sérieux glacial. Rohan voulut dire quelque chose, mais il se mordit la lèvre, avant de détendre ses muscles. Il fulminait littéralement. « Tu es calmé, c'est bon ? » Rohan se mit à souffler comme un bœuf. Il n'avait qu'une envie, c'était de s'en prendre à quelqu'un pour se défouler comme il le fallait. Mais là, il s'agissait du Sultan, de son meilleur ami, de son frère de coeur, de sûrcroit. Il lui fallait se calmer, mais... Comment ? Il souffla, inspirant, expirant, jusqu'à ce qu'il finisse par se calmer. Un calme précaire, qu'une seule étincelle suffirait à embraser le Djinn qu'il était. Le Sultan se baissa alors, ramassant un coussin, avant de le lancer sur le lit. Rohan se laissa tomber au pieds du lit, un genou ramené vers son visage, où il appuya un de ses bras. Il joignit ses mains sur un anneau qu'il venait de retirer d'un de ses doigts. M'hamed s'approcha alors, s'asseyant à côté de lui. Rohan lui lança un regard, avant de secouer la tête. Il ne disait rien, car il ne pourrait s'expliquer. Il était beaucoup trop fébrile pour dire quoique ce soit. Le Sultan posa sa main sur le genou du Sadrazam, avec un petit sourire. Rohan soupira une dernière fois, avant de laisser tomber sa tête sur l'épaule de M'hamed qui secoua la tête, finalement amusé.

« Tu te rends compte qu'ils sont venus me chercher pendant mon entretient avec le conseil pour venir te calmer ? La pauvre servante... J'ai cru qu'elle allait se trouver mal. Je lui ai d'ailleurs donné sa journée. » Précisa-t-il, au cas où Rohan ait l'idée de la retrouver pour la coiffer au dessus d'une lance. Le Sadrazam esquissa un sourire, avant de se mettre à rire. Ses nerfs lâchaient. Surpris, le Sultan se mit à rire à son tour, redoublant l'hilarité de Rohan. Plus M'hamed riait, plus Rohan riait, et au final, au bout de quelques longues minutes, ils finirent par se taire, les yeux pleins de larmes, et une bonne douleur aux abdominaux. Rohan redressa sa tête, s'essuyant les yeux avec la paume de ses mains. Il tourna sa tête vers M'hamed qui s'essuyait les deux yeux avec ses deux index. « J'aimerais bien savoir ce que ton frère t'a balancé pour te mettre dans une telle colère, Rohan. Parce que je ne t'ai jamais vu comme ça. Et pourtant, tes colères sont nombreuses. »

Rohan eut une moue blasée. Il ne dit rien, laissant un silence s'installait. Sa colère était encore présente, et rien que le fait d'entendre, de revoir son frère le dire le mettait en boule. Il inspira, puis il répondit : « Grosso modo, il ne voulait pas me ressembler, et qu'il ne voulait pas rester ici sans avoir l'amour. Il... Il m'a démonté devant Anita. Et le pire... LE PIRE ! C'EST QUE... » Il inspira de nouveau, soufflant de nouveau comme un bœuf. M'hamed avait ses yeux posés sur son ami. Rohan secoua la tête, se passant une main sur le visage. « Il... Lui aussi, il aime pas le fait que j'ai un... Mon harem. » Le Sultan eut une moue stupéfaite lorsqu'il entendit ça. Il hocha la tête, comprenant très bien dans l'état dans lequel il était tout à coup. Surtout qu'il lui avait balancé ça devant Anita, et... M'hamed connaissait très bien le dossier Anita dont Rohan lui avait touché deux mots. « Wallah, je vais le tuer. Je te jure, je vais le tuer. » Le Sultan pencha sa tête pour lui donner un petit coup sur la sienne. « Ne jure pas, quand on sait très bien que, toi, moi et Allah, tu ne le feras pas. » Rohan se gratta la tête, et murmura : « Pardon. » M'hamed eut un sourire, puis, il se releva, tendant sa main à son Sadrazam pour qu'il en fasse de même. Rohan la saisit et M'hamed l'attira contre lui. Après un bref contact d'épaule, le Sultan se recula, prenant le chemin de la sortie. « Bien entendu, tu vas ranger tout ça. Tu prendras la chambre des invités le temps que tu redécores tes appartements. » Rohan esquissa un sourire, secouant la tête, avant de soupirer devant le carnage qu'il venait de faire.

Ranger lui, hein ? Rohan passa sa tête par la porte, voyant le Sultan au loin, puis, il appela deux gardes et une servante qui passaient par là, et il leur ordonna de tout jeter avant de s'en aller les mains dans les poches, en sifflotant tranquillement, l'air de rien. Merde, il était Sadrazam, pas son fils. Quoique même son fils était Prince, donc bon.
 
MessageSujet: Re: Kambakkht Ishq.   
Kambakkht Ishq. EmptyVen 11 Oct - 14:31



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Imran Misra
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Allonger dans son lit, le Sadrazam n'arrivait pas à dormir. Son regard était un subtil mélange de colère et de douleur, et ses pensées le tourmentaient bien trop pour qu'il ne puisse penser à fermer ne serait-ce qu'un seul œil. Imran était jeune, il était plein de rêve, et même si Rohan n'avait qu'une envie de se venger, il ne pouvait lui en vouloir. Plusieurs raisons évidentes l'en empêchaient. D'abords, c'était son frère. De deux, même si pour le coup, il en doutait, ils avaient toujours été complice, se disant tout, ou presque. Et enfin, Imran était son propre reflet lorsqu'il avait son âge. Rohan soupira, repoussa ses draps. Il s'assit dans son lit, avant de se relaisser tomber. Peut-être qu'il devrait se mettre lui aussi en quête d'amour ? C'était si important pour son frère, pourquoi cela ne le serait-il pas pour lui ? Puis, il y avait Anita, aussi. Elle n'avait rien dit, mais Rohan était sûr qu'elle approuvait ce que son frère lui avait dit, devant tout le monde. Le Sadrazam eut un sourire, malgré lui. Imran avait des couilles, et ça, ça le rendait fier. Certes, c'était lui qu'en avait fait les frais, mais cela lui permettait de se faire une autre idée de son petit frère. Il n'était plus si petit que ça, et lui qui l'avait toujours couvert, il devait se résoudre à le laisser partir. Il soupira, avant de se lever du lit pour sortir sur la terrasse.

Rohan s'appuya sur la rambarde, laissant la fraîcheur de la nuit glissait dans ses cheveux, puis sur son dos. C'était la première nuit que son frère faisait en dehors de ces murs. Il se demandait bien ce qu'il pouvait faire actuellement. Machinalement, ses yeux glissèrent sur les appartements de la famille d'Anita. Voyant de la lumière, il se pencha, posant sa tête sur sa main elle-même en appuie sur son coude. Tout semblait être de sa faute, ou... Tout revenait toujours à elle. C'était peut-être elle, l'amour qu'il avait cherché plus jeune, pour finir par abandonner l'idée de l'être un jour ? Il eut un sourire, sentant son coeur s'accélérait lorsqu'il vit une ombre derrière les rideaux de chez Anita. Bon sang, elle le faisait marcher sur la tête. Il se redressa, posant de nouveau ses mains sur le fer forgé, avant de regarder la Lune bleue dans le ciel. Secouant la tête dans un sourire, il se retourna pour prendre la direction de ses bains privés. Température brûlante, divers parfums dans l'eau pour l'apaiser, il se glissa dans l'eau, et au bout de quelques dizaines de minutes, il s'apaisa. Sans réellement s'en rendre compte, il ferma ses yeux, et s'endormit jusqu'au petit matin.

Lorsqu'il se réveilla l'eau était froide, et sa peau faisait la gueule. Rohan se passa une main sur le visage, avant de se lever pour se sortir de l'eau. Il vida l'eau, puis, après s'être relavé, il sortit son tapis, et pria son Dieu. La lumière environnante s'intensifia fortement, avant de voir ses propres tatouages s'illuminaient tout doucement, dégageant à leur tour une lumière incandescente d'une rare intensité. Il se redressa au bout d'une petite dizaine de minutes, ses yeux sur ses tatouages, avant de lever le visage vers le plafond, embrassant son index et son majeur. S'habillant rapidement, Rohan se dépêchait. La nuit avait porté conseil, mais surtout, un courage qu'il n'avait pas eu jusque là : Celui de changer sa vie.

Les propos d'Imran, Anita, son entrevue avec le Sultan et Shanaya... Tout avait, semble-t-il, porté ses fruits, puisque qu'il venait de prendre une décision qui allait changé sa vie, et peut-être même, l'améliorer. Anita était peut-être celle qui allait faire battre son cœur pour les prochaines années, les prochains siècles voir millénaires. Il avait peur, il avait l'estomac serré. D'ailleurs, il ne descendit même pas déjeuner à la table du Sultan. Habillé de son traditionnel sherwani bleu nuit avec une broche que son frère lui avait offert où l'on voyait, écrit en arabe : Frère éternel, surmonté d'un croissant de Lune, Rohan prenait la direction de son harem, avec la ferme intention de le fermer. Pourtant, sur le chemin, il sentait son courage s'émiettait. Chaque pas devenait plus difficile à faire que le précédent, et il avait cette curieuse impression qu'il devrait plutôt se retourner, prendre la direction opposée et allait faire ses tâches de Sadrazam quotidiennes.

C'est au détour d'un couloir, où il croisa Anita, qu'il sut qu'il allait réellement le faire ce jour-là. Elle passa à côté de lui, alors qu'il s'arrêtait, la regardant avec des yeux qui vous dévorent, qui vous enveloppe d'un amour secret pour l'âme mais à la fois si évident pour les autres, sans poser un seul regard sur lui. Rohan eut un sourire, observant sa chevelure fouettée doucement ses épaules à cause de cette brise qui soufflait depuis déjà deux jours sur Byzance. Rapidement son regard descendit le long de sa silhouette, et lorsqu'il posa ses yeux sur le postérieur de la demoiselle, un de ses sourcils se leva, avant de fermer les yeux, avec un léger sourire plus qu'appréciateur. Il se retourna de nouveau, et reprit la direction de son Harem, avec un courage nouveau, indéfectible.

Les gardes se ressaisirent lorsqu'ils le virent arriver, tapotant de leur lance le sol, comme pour annoncer sa présence. Les portes s'ouvrirent alors, et Rohan entra dans son harem, le regard défait, mais avec, sur son visage, une volonté inébranlable. Il tapa dans ses mains, attirant ses femmes tout aussi belles les unes que les autres. Trophée d'un temps passé pour certaines, d'autres avaient été des acquisitions faites au cours de sa jeunesse, puis, il y avait sa préférée, celle qu'il avait ravi à un chef de guerre japonais, une Kitsune, une femme-renarde. Finement vêtue, elles étaient d'une beauté prodigieuse. Rohan se mordit doucement la lèvre, lorsque son regard se posa sur Haruko. Elle eut un sourire, posant sa main de manière gracieuse sur son chemisier en soie. Elle fit glissée son chemisier, laissant apparaître son épaule blanche. Rohan sentit son corps s'embrasait. Il ferma les yeux, avant de laisser un silence s'installait. On entendait plus que les oiseaux au dehors, ainsi que les bruits des diverses fontaines d'eau.

Lorsqu'il les ouvrit de nouveau, le visage de Rohan fut similaire à un ciel sans soleil, un ciel gris. Il se força à sourire, puis il prit la parole. Ce qu'il dit, personne ne devait un jour le savoir. Tout ce que l'on sait, c'est que chacune des femmes, bien que ravie d'être libérée, avait une expression pleine de tristesses et de douleurs lorsqu'elles quittèrent pour la première fois en plus de six cents ans, le harem où elles avaient toujours vécu. Elles avaient toutes prises consciences au cours de leur vie ici, qu'elles avaient vécu dans une prison dorée, qu'elles n'étaient là que pour le satisfaire. Haruko avait été celle qui s'était le plus rebellé, le forçant parfois à utiliser sa force pour la maîtriser. Mais jamais il ne les avait touché sans leur accord. Et même si au départ, elles refusèrent toutes au moins une fois, elles avaient toujours été bien traité, apprenant à l'aimer malgré sa folie de vouloir ne les garder uniquement que pour lui. Bien sûr, Rohan avait eut, parfois, des gestes, des mots déplacés, les faisant rougir, ou les rendant vertes de rage, mais il trouvait toujours le moyen de se racheter en leur offrant des cadeaux, en leur amenant une natr, ou des sucreries, voir même des fleurs.

Quatre d'entre elles versèrent une larme, voir deux, avant de le serrer dans leurs bras. Rohan avait les yeux pleins de larmes, mais sa volonté ne vacilla pas. Les Gardes les regardèrent avec de grands yeux, mais ils ne dirent rien, et ne firent rien pour les retenir. Seule Haruko restait là, devant lui, le visage interdit. Il avait mit énormément de temps à la dompter, à ce qu'elle ne l'aime tout autant que lui. Ses cheveux fins, longs et noirs, ses lèvres roses, sucrées, et ses yeux violacées... Rohan la pressa, l'implorant presque de se dépêcher, de partir avant qu'il ne change d'avis. Mais elle n'en avait pas envie. Elle s'approcha de lui, sachant très bien qu'il pouvait céder, qu'il pouvait la garder, qu'elle serait à lui et uniquement à lui. Elle se blottit dans ses bras, et Rohan se mit à pleurer. Silencieusement, ses larmes coulèrent le long de ses joues. Il sentait son parfum de cerises qu'il huma tout en fermant les yeux. Au bout d'un moment, il finit par lui dire :
« Pourquoi refuses-tu cet ultime cadeau ? Celui que je vous ai, que je t'ai toujours refusé pour mon plaisir personnel ? »

Haruko quitta ses bras. Elle se recula, remettant son chemisier sur son épaule dénudée, avant de s'asseoir sur un large divan. Rohan s'essuya les yeux, tandis qu'elle lui répondait : « Pourquoi décides-tu de nous libérer maintenant ? Pourquoi donnes-tu ce cadeau maintenant, alors qu'on l'a tant espéré au premier jour que nous avons toutes passées ici ? À quoi joues-tu, mon Sadrazam ? » Rohan ne dit rien, il ne pouvait rien dire car il ne savait pas comment le formuler sans la blesser. Haruko avait toujours été la plus capricieuse, la plus tempétueuse de toutes ses femmes. Son caractère bien trempé cachait sa fragilité. Elle était comme une fleur, délicate, colorée, de bonne odeur, mais terriblement fragile. Rohan s'approcha alors d'elle, se mettant à genoux devant elle, posant ses mains sur une de ses cuisses. « Disons que... Qu'il est temps pour vous de partir. » Haruko s'énerva, s'enflammant directement. « Tes putes de Luxes ne te plaisent plus, Sadrazam ? As-tu trouvée de quoi nous remplacer pour nous virer de ton lit comme des malpropres ? » « Haruko, ne dit pas ça... » Elle le gifla, se relevant tout en le contournant.

Rohan posa sa main sur sa joue, avant de se retourner à son tour tout en se relevant. Il laissa tomber sa main le long de son corps, tandis qu'elle reprenait : « Je le savais depuis le début, Rohan... Tu es vil, tu es machiavélique, et toute cette lumière... » Elle s’esclaffa. « Ce n'est qu'une supercherie. Comment fait-on Dieu pour supporter un homme aussi ingrat et pervers que toi ? » Rohan laissa tomber son menton contre son torse, ses yeux clos. Chacun de ces mots était un supplice pour lui, qui n'osait plus rien dire, encaissant la colère et la douleur d'Haruko. « Nous murmurer ton amour dans ta langue au creux de notre oreille, c'était aussi un mensonge, Sadrazam Misra ? » Ce fut le tour de Rohan de la gifler. Haruko manqua de tomber, se rattrapant au mur. Rohan s'avança vers elle, index levée, sortant de ses gongs. « Je t'interdis de dire ça. J'ai, et j'aime chacune d'entre vous. Tu as été ma préférée, et mon cœur a toujours été tiens. Ose me dire encore une fois cela, et je te tue. »

Elle se redressa, éclatant de rire. Haruko était magnifique, même en colère, elle savait qu'elle pouvait n'en faire qu'une bouchée. Il était faible, ce n'était qu'un homme après tout. Elle, elle était plus que ça, elle était plus qu'une simple femme. Haruko le dévisagea, et elle le défia :
« Prouve-le. » Au tour de Rohan de s'esclaffer. C'était plus de la douleur qu'un réel plaisir d'ailleurs. « Tu te fiches de moi, Haruko ? » « Tu te défiles ? » « Ferme ta gueule, putain. » Elle éclata de rire, s'approchant vers lui, se lovant contre son torse, ses mains posées entre eux. Elle s'approcha, déposant ses lèvres sucrées sur les siennes, avant de lui murmurer dans le creux de l'oreille. « Alors, je te tuerais, Rohan. Car je ne veux plus te partager. » Rohan ferma les yeux, et l'instant d'après, il sentait une douleur dans son bas ventre. Il se recula, portant ses mains sur son ventre. Son sang vermeil se mit à couler lorsque ses mains trouvèrent la fine aiguille qu'elle utilisait habituellement pour se coiffer. Il déglutit péniblement, tandis qu'elle saisissait une autre aiguille. Ses cheveux s'éclatèrent dans son dos. Une larme coula de ses yeux bridés. Rohan serra les dents, retirant l'aiguille d'un mouvement, tout en poussant un gémissement étouffé entre ses lèvres. « Arrête tes conneries, Haruko. Je ne pourrais te faire le moindre mal. Ce que je t'ai toujours dit, je le pensais réellement. » « ALORS POURQUOI ? HEIN ? DIS-LE MOI ! »

Rohan ferma les yeux. La douleur le lançait. Il déglutit de nouveau péniblement, et en les réouvrant, il murmura : « Parce que mon cœur est à une autre, et qu'il le sera éternellement, voilà pourquoi, Haruko. Voilà pourquoi je dois mettre un terme à notre relation malsaine, voilà pourquoi je dois te faire partir du Palais, car je ne peux t'aimer de l'amour véritable, comme je l'aime elle. » Son regard braqué sur celui d'Haruko, il se recula quelques instants, comme pour s'adosser au mur. Une de ses mains était toujours sur sa blessure. Haruko baissa son visage, puis, elle éclata en sanglot. Rohan prédit ce qu'elle allait faire. Il le sut au moment même où elle releva son regard vers lui. C'est alors qu'elle le chargeait avec son aiguille levée, son bras en l'air, que Rohan s'approcha d'elle à son tour, saisissant son poignet. Exerçant une prompt pression, il la fit tournoyer sur elle-même, passant derrière elle pour la plaquer contre son torse. Elle se débattit alors, et il n'eut pas d'autres choix que de lui enfoncer l'aiguille en guidant sa petit main contre son sein. Il l'enfonça avec force.

« Mon amour à moi était véritable, Rohan. Je ne pouvais te laisser partir sans rien faire. » Le Sadrazam éclata en sanglot, lui caressant la joue avec son nez, les yeux clos. Elle rajouta dans un murmure : « Rohan-Pôn wo aishiteru. » Son sein se leva une dernière fois, puis il entendit son dernier soupir. Rohan se laissa tomber à genoux, l'accompagnant au sol. Il posa sa tête avec douceur, avant de poser son regard sur elle. Il leva sa main, lui fermant les yeux. Posant son front sur son ventre, il pleura quelques instants. « Rohan... » Le Sadrazam se retourna, les yeux et les joues pleins de larmes. M'hamed s'approcha directement de lui, s'agenouillant à son tour. Rohan se retourna, avant de se laisser tomber sur son ami, pleurant à chaude larmes. Le Sultan le serra contre lui avec force. « Il ne faut pas rester-là, Rohan. Viens. » Le Sultan se redressa, aidant son ami qui pleurait toujours. Ce n'est que lorsqu'il l'aida à se remettre sur ses jambes, qu'il vit sa blessure.

La peur lui brisant le ventre, M'hamed arracha une partie du sherwani avec sa main entourée d'une douce lumière et il y vit la fine blessure. Beaucoup de son sang avait du se mêler à celui de la Kitsune. Il lança un regard plein de reproche à son Sadrazam, avant d'appeler à l'aide. Des gardes vinrent, et il leur demanda de tout nettoyer, et de descendre le corps de la jeune femme dans les sous-sol pour la préparer à retrouver les siens. M'hamed croisa le regard de Shanaya qui arrivait sur ces faits. Il lui demanda de partir, de ne pas entrer, qu'il lui expliquerait ce qu'il s'était passé. Rohan avait sa tête contre l'épaule de son ami, continuant de pleurer, mais cette fois silencieusement. Une de ses mains trouva celle du Sultan au niveau de sa blessure. Il lui retira pour mettre la sienne, tandis que M'hamed posa sa main sur son cœur pour disparaître dans un halo de lumières.
 
MessageSujet: Re: Kambakkht Ishq.   
Kambakkht Ishq. EmptyVen 11 Oct - 16:16



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Imran Misra
Imran Misra
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L'histoire de Rohan et d'Hakuro fit rapidement le tour du Palais Al'Farsi, malgré la demande express du Sultan de taire cette affaire qui n'avait pas à s'ébruiter plus qu'elle ne l'était déjà. Mais certains ne purent se retenir d'en parler, et au final, tout le monde était au courant. Les femmes du Sadrazam étaient pourtant partis dans le plus grand des secrets, suivant les instructions que Rohan leur avait donné avant de leur ouvrir la porte du Harem, les libérant alors. Une fâcheuse histoire qui éclaboussait la réputation du Palais jugée jusqu'alors pour être un véritable havre de paix et de bienséance. Le fait qu'il y ait eut un crime à Byzance, dans le Palais même, était quelque chose de troublant, et pour beaucoup, ce fut l'annonce d'un mauvais présage qui ne tarderait pas à venir. Pourtant, le Sultan ne semblait pas vouloir punir son Sadrazam, et bien sur son conseil souhaitait qu'il paye de ses crimes, M'hamed les fit venir, un à un, dans ce qui était désormais l'ancien Harem du Sadrazam, et il leur montra, avec sa magie, ce qui s'était réellement passé. Beaucoup changèrent d'avis, d'autres ne se prononcèrent pas, pensant tout simplement que le simple fait d'avoir un Harem n'était pas bien, et que le nom de cette... Chose parlait de lui-même. C'était Haram, c'était contre la religion de Dieu. Ce qui s'y était passé dernièrement était sa punition.

Rohan s'était réveillé quelques jours après. À l'infirmerie, on l'avait vêtu d'habits blancs, posant la broche qu'il portait sur sa table de chevet. Comme drogué par quelques concoctions d'herbes, il n'était pas vraiment lui-même. Ses émotions étaient comme amoindries, comme si on lui avait diminué sa capacité à ressentir. Il ne parla pas les deux premiers jours qui suivirent son réveil. Le Sultan venait dès qu'il le pouvait, accompagné de Shanaya ou non, pour voir comment il allait, lui racontant ce qui se passait au Palais, et ce qu'ils avaient fait de la dépouille d'Hakuro. Mais Rohan ne parla pas, conservant le silence, les yeux humides. Si seulement, il avait su. Il n'aurait jamais fait une pareille chose... Mais on lui avait dit que... Ils lui reprochaient tous que... Il avait prit la décision de les écouter, et voilà ce qui c'était passé. Rohan ne voulut recevoir aucune visite pendant une semaine. On l'avait laissé seul, n'allant le voir que pour lui prodiguer des soins, et voir si tout allait en s'arrangeant. On lui donnait à manger, et on lui donna une canne lorsqu'il annonça qu'il voulait marcher, ce qu'il fit en compagnie du Sultan.

M'hamed veillait sur lui sans dire un mot sur ce qui c'était passé. Parfois, il venait pour le faire marcher un peu, l'aider à s'asseoir sur un banc, pour partager ce moment de silence ensemble, ne posant le regard sur l'un et sur l'autre que très brièvement. Rohan ne parvenait pas à tenir le regard du Sultan. Il avait failli. Il s'était longtemps cru au dessus des règles, des lois, et des On-dit. Mais Allah en avait décidé autrement, il lui avait fallu payer l'addition, comme certains disaient. Il lui avait fallu rendre des comptes, et Dieu l'avait puni ainsi. Une punition qu'il prenait, qu'il acceptait en disant Merci. Imran n'étant pas là, cela ne l'aida pas à sortir de son mutisme. Ce n'est qu'au bout d'une semaine, alors que le Sultan lui parlait de tout et de rien, qu'il finit par lui dire, en plein milieu de la discusion : « Merci, M'hamed. Du fond du cœur, Merci. » M'hamed s'était tu, le regard dans les yeux, avec un sourire. Il baissa le visage, avant de le relever, tout en posant sa main sur le bras du Sadrazam, en lui répondant : « Si c'était à refaire, ce que je n'espère pas, je le referais. Je pensais vraiment ce que j'ai dis lorsque nous avons reçu la famille de Shanaya. » Rohan esquissa un sourire, avant de regarder devant lui. Une silhouette familière venait vers eux, mais il ne savait dire qui c'était. Sa vision était encore un peu flou à cause des herbes médicinales qu'il prenait. Il se redressa, posant sa main sur son pansement sous son jabador bleu nuit particulièrement large. Rohan étant déjà massif, on aurait pu en rentrer presque deux comme lui à l'intérieur.
 
MessageSujet: Re: Kambakkht Ishq.   
Kambakkht Ishq. EmptyVen 11 Oct - 21:57



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Muadhnait McGill Fhaolain
Muadhnait McGill Fhaolain
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Sadrazam avait eu besoin d'un répit après la tragédie qui s'était jouée dans son harem. Shanaya l'avait bien compris et, si M'hamed avait assumé tout ce qu'il y avait à faire sans rien lui confier à elle - qui n'était encore que sa fiancée - Shanaya avait trouvé de quoi être utile en veillant de près à ce que le Sadrazam ait toute l'attention dont il pouvait avoir besoin. Ça n'avait pas été un exercice facile car, si les serviteurs du sultan lui vouaient un immense respect sans qu'elle ait rien fait pour le mériter, ils n'obéissaient pas à n'importe qui. Nagaï fut en cela une précieuse intermédiaire et cela convenait d'autant mieux à Shanaya qui ne voulait pas trop s'exposer.

Le soir, elle retrouvait M'hamed un peu avant qu'il aille se coucher, une fois qu'il s'était acquitté de tous ses devoirs. Ces jours-là, ils parlèrent surtout de Rohan, Shanaya cherchant les mots qui sauraient réconforter et rassurer sans pour autant donner l'impression qu'elle s’immisçait dans leur amitié. Elle était toujours aussi respectueuse des autres et des liens qui pouvaient les unir. C'était important à ses yeux. Tout autant que d'aller chercher Anita, la fille du conseiller Amshula, pour lui ouvrir le coeur. L'histoire de Rohan et Haruko l'avait bouleversée peut-être plus que quiconque après le Sadrazam. Pas seulement parce qu'elle était très jeune, mais surtout parce qu'elle se sentait responsable de ce qui s'était passé. Elle était beaucoup trop fière pour s'en ouvrir aux autres et laissait les autres en discuter sans prendre part.

Shanaya l'avait cependant percée à jour sans mal avec ce que le Sadrazam Misra leur avait confié quelques jours auparavant. Elle était allée s'assoir près d'elle sans rien dire, puis la serrer dans ses bras ou lui donner les nouvelles qu'elle n'osait pas demander. A plusieurs reprises, elle essaya même de la convaincre de lui rendre visite mais en vain. Là-dessus, il lui fallut donc renoncer. C'est donc seule qu'elle se joignit aux deux hommes qui discutaient tranquillement sur un banc dans les jardins.

Lorsqu'elle vit qu'enfin M'hamed ne faisait plus seul la conversation, Shanaya sentit la lumière en elle fleurir comme toujours quand quelque chose la comblait. Le sourire de M'hamed y aurait suffit mais à cela s'ajoutait l'étrange sentiment d'apaisement qu'elle trouvait à voir Rohan sur le chemin de la guérison. Elle hésita un instant à les laisser seuls mais finalement, elle approcha, s'agenouilla devant le Sadrazam pour poser aussi amicalement que respectueusement son front sur ses mains jointes. Elle ne dit rien de plus, les laissant finalement tranquilles après avoir poser une caresse bien sage sur l'épaule de son M'hamed.

***

Lorsque la nouvelle était revenue jusqu'à ses oreilles, Anita n'avait même pas pu se réjouir. Elle avait pourtant été la première à lui faire ouvertement le reproche de son harem, et par pur intérêt d'ailleurs. Peut-être pour une simple lubie d'adolescente. Voilà qu'un soir elle avait jeté son dévolu sur le Sadrazam Misra, parce qu'il lui était apparu plus beau et plus puissant que les autres tout à coup, et voilà qu'elle lui avait demandé la lune.

Jusque-là ça n'avait été qu'un jeu. Encore qu'en le mettant à l'épreuve, elle s'était privée elle aussi de consumer cette étrange sentiment amoureux qui l'avait prise au coeur. Elle le voulait pour elle seule. Éternellement sien. Dévouée à elle. Cela ressemblait bien à un caprice d'enfant et pour la peine, une femme en était morte. Le palais ne parlait plus que de Rohan et Haruko en messe basse. Et ça l'agaçait autant que ça lui transperçait le coeur. Même son père en avait fait mention au cours d'un repas, comme on lui avait demander de revoir son jugement quant à ce qui s'était passé. Anita avait simplement baissé les yeux dans sa tasse de thé, maudissant en silence tout à la fois l'orgueil dont elle avait fait preuve, les mauvaises habitudes du Sadrazam et la détresse de la kitsune.

Elle s'était abstenue de lui rendre visite, non pas par prétention mais parce qu'elle savait qu'elle ne le trouverait jamais seul et surtout, parce qu'il n'était pas en état d'avoir une conversation avec elle, de quelque ordre que ce soit. Les serviteurs lui avaient raconté tout le sang et la fine et sournoise aiguille, la blessure, tout. Anita n'avait rien vu mais c'était déjà suffisant pour elle de savoir. A son âge, et surtout en n'ayant connu rien d'autre que le temps béni de Byzance, ce genre de démonstration de violence, dans un lieu aussi saint que le palais du Sultan était déjà un traumatisme en soi et, si elle ne s'inquiéta pas une minute pour la vie du Sadrazam, c'était bien parce qu'elle n'avait jamais était confrontée à la mort. La mort d'Haruko revêtait un caractère différent. Elle restait "admissible" dans la mesure où elle n'était pas une djinn.

Cela donnait tout de même à réfléchir. Qu'adviendrait-il d'elle si le Sadrazam était incapable de lui retourner son amour comme elle l'espérait ? Probablement connaitrait-elle le même genre de destin, sinistre et tragique. Anita en était là de ses réflexions lorsque quelqu'un frappa à la porte de ses appartements. Elle acheva de passer une boucle à son oreille puis alla ouvrir.

« Tu te décides enfin... »

Shanaya la serra dans ses bras où Anita vint se lover bien volontiers. Pour la première fois de sa vie, la toute jeune djinn doutait et elle sentait le Sheitan de la Peur s'insinuer dans son coeur.

« Ce n'est qu'une visite de courtoisie. Rien de plus. »

Alors pourquoi avoir passé sa plus jolie robe ? et la plus sage aussi probablement quoiqu'elle restait relativement près du corps. Le tissu noir et or avait un froissé délicat qui murmurait tout doux à chaque mouvement d'Anita. Mais ce qui était le plus ravissant c'était les fines perles aux reflets irisés qui coulaient en cascade sur sa silhouette, attirant le regard sur le creux de ses reins et le galbe de sa gorge et de ses bras.

Anita arrima ses yeux noirs à ceux de Shanaya pour se donner du courage. Le Sadrazam n'était pas un homme facile d'abord, et quand on avait quelque chose à se reprocher, c'était probablement pire. Quand elle poussa la porte de l'infirmerie, deux jeunes femmes étaient en train de s'occuper de Rohan. Elle referma doucement la porte, attendant qu'elles aient fini et qu'on l'invite à entrer quand d'ordinaire elle aurait fait irruption, s'imposant comme elle savait si bien le faire.

 
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Kambakkht Ishq. EmptySam 12 Oct - 14:54



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Imran Misra
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Shanaya n'était peut-être pas une fille que les conventions auraient voulu pour le Sultan, mais plus le temps passé, plus le Sadrazam passait du temps avec, plus il se félicitait intérieurement d'être passé devant l'Arbre de son ami, et de voir ce dernier resplendir d'une si belle lumière, montrant ainsi, aux yeux de tous, l'amour qu'ils se portaient l'un et l'autre. Shanaya était peut-être jeune, mais aux yeux de Rohan, elle avait des qualités et des façons de faire qui en ferait une très grande Reine. Une chose était sûre, c'était qu'elle ne ressemblerait jamais à la Reine Yasamine de Babylone. Shanaya avait cette candeur sur son visage qui ne l'avait pas laissé insensible la première fois, et en son fort intérieur, c'était sûrement pour cela qu'il lui avait donné sa chance.

Rohan aimait les belles choses, c'était son plus grand défaut dont il avait récemment payé la chose au prix fort. Mais il était un homme, et s'il ne recommencerait pas ses relations multiples comme il avait entretenu pendant toute sa vie, il continuerait d'aimer à regarder les jolies femmes. Tant qu'il ne touchait plus que celle qui lui avait prit le cœur, rien ne pourrait l'en empêchait. Cela ne voulait pas dire qu'il comptait tromper un jour prochain sa future femme. Il avait des yeux, et c'était sûrement pour cela qu'il les utilisait le mieux. Quoique... Ses pensées virent par la suite à se tourner vers la belle Anita, et lorsqu'il sentit son cœur s'embrasait, il sut qu'il ne ferait plus rien de tout ça, et qu'il serait éperdument sien, comme elle, elle ne serait qu'à lui. Il en faisait la promesse en son âme, et plus rien ne pourrait le détourner d'elle. Il se languissait de sa visite. Shanaya avait posé son regard sur lui, comme si elle se doutait de quelque chose. Elle le fit rougir devant son ami, le Sultan, avant qu'elle ne les laisse de nouveau tous les deux. Ils ne parlèrent pas beaucoup à la suite, et finalement, Rohan lui demanda de l'aider à se relever pour qu'il retourne s'allonger un peu. Sa blessure le tirait énormément.


(...)
Le Soleil commençait à descendre au dessus de Byzance, lorsqu'il se réveilla dans ses draps blancs. Rohan se frottait les yeux avec vigueur, comme pour se réveiller un peu plus rapidement. Les herbes, les mixtures et les bouillons qu'ont lui faisait ingurgité le rendait somnolent à en mourir, et ses réveils étaient toujours catastrophiques. Le fait que personne ne soit autour de lui pour le réveiller fut une chose qu'il accueillit avec un plaisir sain, montrant ainsi qu'il était sûrement sur la bonne voie. D'après certains guérisseurs, sa rate aurait éclaté tout simplement lorsque Hakuro lui avait enfoncé son aiguille dans le ventre, perforant au passage ses intestins.

Rohan avait eut beaucoup de mal au début à se tenir assis, mais la chose qu'il n'avait pas apprécié, que tout son être avait rejeté avec force, cela avait été qu'on lui fasse sa toilette. Lui, Sadrazam de Byzance, à la tête de la Garde des Ombres se faisait laver par des infirmiers. La première fois qu'un infirmier était venu avec une bassine d'eau et du savon, avec un linge propre, Rohan, qui ne se demandait bien ce qu'il allait faire, l'avait regardé avec suspicion. Autant vous dire que lorsque l'infirmier commença à vouloir le déshabiller, ce dernier se prit un poing dans la mâchoire, suivi de plusieurs traits de lumières forçant l'infirmier à prendre les jambes à son cou. Il avait fallu attendre que les herbes l'endorment dans un profond sommeil pour que cela soit possible. Rohan avait tout de même fini par accepter la chose, lorsqu'on lui avait dit de se le faire seul. Il avait versé une larme, une seule, mais ce fut la plus douloureuse de toute sa vie. Heureusement, plus les jours passaient, plus il gagnait en autonomie.

Enfin, lorsque l'on vint le voir, c'était pour lui refaire le pansement. Les infirmiers avaient tirés les draps, lui avaient retirés le jabador. Tout doucement, l'un des deux lui retirait le pansement, et comme à son habitude, Rohan se penchait légèrement pour voir l'état de la blessure. Automatiquement, le deuxième posa sa main sur son torse pour le maintenir dans la position dans laquelle ils l'avaient mis. C'était à ce moment-là que la porte s'ouvrit de nouveau laissant entrevoir le visage d'Anita. Rohan tenta une seconde de fois de se redresser, mais la porte se referma. Le plus vieux des deux infirmiers se redressa, les mains sur les hanches et lui dit :
« Aussi Sadrazam que vous êtes, je vous assure qu'un jour, je vais vous en tirer une ! Combien de fois, il faut vous le dire ? Matin, midi, soir, trois fois par intervention, ça suffit, maintenant. » Rohan le fusilla du regard, tandis qu'il se relaissait tomber dans le coussin. Il avait de la chance de le guérir, sinon, il lui aurait brisé le cou en moins de temps qu'il ne me faut pour l'écrire.

Impatient, depuis qu'il avait vu qu'Anita attendait derrière la porte, le coeur qui battait à cent à l'heure, bougeant ses jambes, et ses mains, rendant l'infirmier encore plus en colère qu'il ne l'était déjà, il finit par demander : « C'est bon, là, c'est bientôt fini ? » « Non. » « Putain, mais... » « OUI, C'EST FINI ! » Ce n'était pas fini, il jeta la serviette sur les jambes de Rohan, balançant un regard énervé sur le Sadrazam, tandis que l'autre infirmière finissait le pansement, et décampa aussi vite qu'il ne le put, oubliant de lui mettre son jabador par dessus. Les deux infirmiers passèrent au côté d'Anita et Shanaya sans même leur prêter un regard. Rohan manqua de se tordre de rire, et il s'écria pour qu'elles entendent : « C'est bon, venez ! » Rohan esquissa un sourire lorsqu'il vit Shanaya, et son sourire s'élargit un peu plus lorsqu'il vit Anita.

Shanaya était très jolie, et il ne manqua pas de le lui dire. Mais lorsque ses yeux se posèrent sur Anita, il sentit comme une bouffée de chaleur le submerger. Elle était ravissante, plus belle encore qu'elle ne l'était dans ses souvenirs (qui ne remontaient pas si loin que ça). La voir là, lui réchauffait le cœur, lui permettant d'oublier, l'espace de quelques instants, la raison du pourquoi il était là. Il baissa timidement son regard, avant de regarder Shanaya. « Merci Shanaya. » Merci pourquoi ? Merci pour tout. Cela faisait pas très longtemps qu'elle était présente dans la vie du Palais que déjà, elle savait se rendre utile et indispensable auprès de tous. Pour Rohan, c'était la présence féminine qui manquait au pouvoir, au côté du Sultan. M'hamed lui avait tant parlé d'elle au cours de ces deux dernières semaines, lui expliquant que tout avançait comme il l'avait prévu, le remerciant par ailleurs concernant les préparatifs du Mariage qui se déroulait comme prévu sous la direction du Prince Sah'il, accompagnée de Roshan. Rohan l'aurait bien fait, mais...

Rohan reposa son regard sur Anita, avant de murmurer tout doucement : « Tu veux bien tourner sur toi-même que je regarde ta robe ? » Il esquissa un léger sourire amusé, avant d'essayer d'attraper tant bien que mal son Jabador, qui se trouvait à l'autre bout du lit.
 
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Kambakkht Ishq. EmptySam 12 Oct - 18:42



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Muadhnait McGill Fhaolain
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Les deux djinns sourirent en entendant les infirmiers gronder de l'autre côté de la porte. Shanaya avait eu vent de quelques incidents avec la convalescence du Sadrazam. Ça ne l'avait guère étonnée bien qu'elle avait malgré tout cherché à limiter les dégâts en leur conseillant le tact. Il n'était pas difficile de comprendre qu'un homme de sa trempe ne supporte pas qu'on l'assiste dans tous ses faits et gestes.

Contrairement à Shanaya, Anita n'était au courant de rien sinon qu'il était aux soins de ces infirmiers depuis quelques temps déjà. Quand les soigneurs passèrent devant elle, les mines sombres de contrariété et qu'elles entendirent Rohan les appeler, Anita s'empressa d'entrer, oubliant une seconde ses retenues et Shanaya entra à sa suite, plus tranquille comme à son habitude.

Elle remarqua tout de suite le regard de Rohan qui, si par amitié pour elle trouva le moyen de lui faire un compliment, n'avait d'yeux que pour son Anita qui l'avait tant fait souffrir. Elle, n'avait pas besoin qu'ils se touchent pour reconnaître la Lumière dans le regard du Sadrazam. A nouveau un sourire fleurit sur ses lèvres. Il la remercia et pour toute réponse elle joignit les mains, une petite fossette malicieuse au coin des lèvres.

Anita se tenait au pied du lit, se demandant de quoi il pouvait bien remercier Shanaya mais ça n'avait pas grande importance pour elle. Elle n'était pas et ne serait jamais aussi observatrice et attentionnée que son amie. Anita, si elle avait un don pour comprendre les gens et lire dans leur coeur, était encore trop jeune pour prendre le recul nécessaire dans cette situation précise. Peut-être le serait-elle toujours d'ailleurs. Ce qu'elle ressentait à l'instant était trop grand pour elle. C'était un savant mélange d'impatience, d'inquiétude, d'excitation, de culpabilité et de bonheur mêlé. Elle faisait seulement de son mieux pour ne pas se laisser aller à trop détailler Rohan en présence de Shanaya mais elle dût mal s'y prendre car son amie lui tendit le jabador que les infirmiers avaient abandonnés au pied du lit.

« Tu veux bien tourner sur toi-même que je regarde ta robe ? »

Anita eut un sourire généreux et tourna sur elle-même bien volontiers. Contrairement à Shanaya que son père avait voulu garder chaste avant le mariage, Anita connaissait les plaisirs de l'amour physique et elle savait qu'en se montra toujours belle, en mettant en valeur son corps et en laissant Rohan la regarder de la sorte, c'était son coeur autant que son corps qu'elle s'attachait.

« Je dois vous laisser, pardonnez-moi, Arohi m'attend aux bains. Je reviendrais te voir plu tard Rohan. Prends bien soin de lui Anita, il nous est très précieux. », s'excusa Shanaya avec un regard plus complice.

A peine eut-elle quitté la pièce qu'Anita était venue plus près de Rohan. Pendant un petit instant, elle fut incapable de le quitter des yeux mais elle se reprit, se rappelant de la raison qui l'avait menée ici :

« Je n'ai jamais... », voulu que les choses se passent comme ça. C'était ce qu'elle voulait dire, mais ses mains se mirent à trembler et elle sentait qu'elle perdait tous ses moyens alors elle se contenta  de poser son front et sa main contre son torse nu et conclut, « Rohan je te demande pardon. »

Son coeur battait à tout rompre dans sa poitrine et quelque part en elle, sa jalousie naturelle et charmante lui soufflait qu'elle pouvait demander pardon mais que pas une seconde elle ne pouvait sincèrement tout regretter. Elle ne le voulait qu'à elle et elle l'avait. Elle le savait et, si elle en avait honte quelque part, il n'y avait rien qui puisse la rendre plus heureuse.
 
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Kambakkht Ishq. EmptySam 12 Oct - 20:54



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Imran Misra
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Lorsqu'elle se tourna à sa demande, le Sadrazam eut les yeux plein de lumières. Si physiquement elle était à son goût, le caractère d'Anita, sa façon d'être, de se tenir, et cette jeunesse qu'elle dégageait avec force, avait largement sa part lorsqu'il sentit son corps se réchauffait à mesure qu'il dessinait de ses yeux ses courbes, ses formes, observant ses cheveux virvoltés, glissant sur ses épaules avec grâce. Son regard avait une malice qui lui faisait chavirer le cœur au moindre de ses battements de cils, et même s'il y lisait une culpabilité profonde sur ce qu'il s'était passé, Rohan décida de ne pas s'y attarder. Il n'avait plus envie de revivre ce moment, et il ne lui tardait que d'une chose, c'était de pouvoir passer à autre chose. Il irait y déposer une fleur, et plus jamais il n'y retournerait. Rohan était comme ça. Son passé, il l'enfouissait rapidement pour ne pas en souffrir, et c'était sûrement sa plus grande force, car il allait toujours de l'avant. Imran avait beaucoup prit de son frère. Faut se l'avouer, cela avait beaucoup aidé Imran à se construire, et à ne pas mal tourné suite à la disparition de leurs parents.

Shanaya semblait comprendre qu'elle était de trop. Rohan l'adorait, mais il n'avait pas son tact légendaire. Il n'avait pas été offensant, bien au contraire, mais il ne savait pas comment ne pas lui montrer qu'il désirait n'être qu'avec Anita, quand bien même il était profondément touché par sa présence à leur côté. Il la remercia du regard lorsqu'elle les quitta, tendant son jabador à Anita pour qu'elle l'aide à lui remettre, ce qu'elle ne devait pas faire. Du moins, tant qu'il ne lui demandait pas de lui donner pour qu'elle l'aide à l'enfiler. Il eut un sourire vers la future femme du Sultan, et reposa son attention sur Anita lorsque la porte se referma.

Dans le cœur de Rohan, c'était une explosion de sentiments. Il avait tant attendu ce moment... Celui d'être seul en sa compagnie. Rohan eut un tendre sourire, secouant la tête en se demandant s'il allait falloir encore tuer une femme pour qu'elle ne s'approche de lui dans un futur proche. Anita s'approcha de lui, ses yeux dans les siens. Elle avait besoin de s'excuser, il le sentait, il l'entendait, il le savait. Rohan eut un sourire, levant sa main vers elle. « Je n'ai jamais... » Elle se mit à trembler, posant alors sa main sur son torse, puis son front. Rohan sentit sa respiration se couper. Il avala sa salive, ne sachant pas trop quoi dire, ni quoi faire. « Rohan je te demande pardon. » Le Sadrazam eut un sourire. Il leva sa main, cherchant son menton, puis, il lui leva le visage, l'observant avec son sourire plein d'amour. Rohan leva alors sa main de son menton, avant de lui caresser la joue, élevant alors une petite poussière dorée. Son sourire s'élargit, et il lui glissa une mèche de cheveux derrière l'oreille. « Tu n'as pas à me demander pardon... Ce n'est pas toi qui a du... » La tuer. Il baissa son regard.

Rohan savait qu'il avait bien agi, que s'il ne l'avait pas fait, elle l'aurait fait, elle. Hakuro était comme ça. Elle n'était pas réellement une femme. C'était une fée à tendance mauvaise, il le savait, c'était en son âme et conscience qu'il l'avait fait venir au Palais. Il avait réussi à la changer, à la rendre meilleure, mais la folie eut raison d'elle, lorsqu'il lui demanda de partir. Elle avait passé tant de temps à lui résister la moindre de ses caresses, et maintenant qu'elle se donnait à lui, qu'elle attendait chacune de ses visites avec une impatience qu'elle ne savait contenir, il lui demandait de partir ? Rohan ne dit rien de plus sur ce sujet-là. Il avait bien agi. Il n'avait pas besoin de s'en convaincre. Son harem n'aurait jamais du exister, et il aurait dû être patient, au lieu de s'adonner à ce point au plaisir de la chair. Mais il était un de ces hommes au désir insatiable. Celui qui ne s'arrête jamais, qui ne se pose jamais jusqu'à ce que la femme de sa vie lui ouvre le cœur, le lui arrache, et le mette à ses pieds. Anita avait fait ça. Rohan était à Anita.

La lumière qui s'était élevée de sa joue lorsqu'il la lui avait caressé parler pour lui. Il en était content, il en était rassuré. Rohan n'avait pas agi pour rien. Il remerciait le ciel pour ce cadeau qu'il lui faisait malgré ce qui s'était passé, et quelque part, il était pressé de raconter tout cela à son frère, à Imran. Il avait été la goutte d'eau qui avait fait déborder le vase. L'élément déclencheur. L'étincelle dans cette essence qui parcourait l'intégralité de son corps, au nom d'Anita. Un sourire se dessina alors sur ses lèvres, alors qu'il relevait la tête vers Anita. Il lui montra le jabador. « Ce n'est pas la peine de le mettre, maintenant. Ils ne vont pas tarder à venir me faire la toilette. » Rohan soupira. Puis, il rajouta : « Wallah, que j'aime pas ça. Ils viennent, ils me lèvent le pantalon, puis me nettoient comme si j'étais... J'ai l'impression qu'ils me caressent, c'est horrible. » À ces mots, on vint dans la chambre posée deux bassines d'eau chaude. Dans une, il y avait du savon, dans l'autre, rien. Du linge était posée en dessous du petit chariot sur lequel on avait apporté l'eau, et l'on voyait son nouveau pantalon en lin. Il pesta. « Ne vous inquiétez pas, ce n'est pas pour tout de suite. » L'infirmier se retira, s'inclinant devant la fille d'Abu Bakr Amshula, refermant la porte.

Rohan leva la tête vers Anita. Il secoua la tête, l'air dégouté, avant de dire : « Tu t'en iras quand ils commenceront. C'est déjà assez dégradant pour moi, alors si la femme que j'aime était dans la pièce, ça me... » Il ne termina pas sa phrase, il n'en avait pas besoin. Son dégoût parlait pour lui-même.
 
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Muadhnait McGill Fhaolain
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Shanaya avait toujours le bon mot et le bon geste. C'était une chose qu'Anita lui enviait parfois et quand elle annonça de façon détournée qu'elle les laissait seuls, la jeune djinn se sentit pleine de gratitude. Elle ne serait probablement pas venue du tout sans Shanaya, et en sa présence, elle n'aurait probablement rien osé non plus.

Mais elle n'était pas venue pour rien. Si la présence de Rohan lui suffisait d'une certaine façon, il y avait des choses qui devaient être dites et faites. Elle avait aussi une promesse à honorer mais cela, elle s'en acquittait de bon coeur.

« Tu n'as pas à me demander pardon... Ce n'est pas toi qui a du... »

Elle posa sa main sur la sienne, pour dire qu'il n'avait pas à en parler. Elle n'était peut-être pas aussi perspicace ni prévenante que Shanaya mais cela, elle pouvait le comprendre. Ses lèvres formèrent un chut silencieux, tandis qu'elle posait le bout de ses doigts sur ses lèvres. Lorsqu'elle vit la fine poussière d'or qui se dégageait de leurs caresses encore sages, Anita eut un petit rire aussi radieux qu'éclatant, ce qui eut pour effet d'aviver l'éclat de leur Lumière. Elle l'avait un peu enviée à Shanaya et au sultan, mais, ça n'était rien à ses yeux quand ils avaient désormais la leur. Heureuse et rassurée, elle se mit à rire, embrassant généreusement cette main qui caressait sa joue et ses cheveux. A cet instant, Anita sut qu'elle n'aurait plus jamais besoin de rien d'autre. C'était une façon de penser très juvénile, ou peut-être d'avant-garde mais elle se fichait du mariage et même des enfants à cet instant, elle ne voyait que par lui, pour lui, et leur Lumière était la seule promesse dont elle voulait.

« Ce n'est pas la peine de le mettre, maintenant. Ils ne vont pas tarder à venir me faire la toilette. », Anita oublia donc le Jabador. Il s'était rembruni tout à coup. Anita pouvait sans peine comprendre pourquoi. Autant elle était la première à courir aux bains et regrettait le temps où Shanaya était la natr du sultan et où elle passait des heures aux bains à rire et à discuter pendant que Shanaya lui faisait tous les soins possibles et imaginables - Arohi était une bonne natr mais ce n'était pas pareil - autant Anita aurait été la première à prendre ses jambes à son cou si on lui avait imposé la toilette pour une raison x ou y. Elle avait un minimum d'orgueil et de fierté tout de même.« Wallah, que j'aime pas ça. Ils viennent, ils me lèvent le pantalon, puis me nettoient comme si j'étais... J'ai l'impression qu'ils me caressent, c'est horrible. »

Anita eut un petit rire joueur comme une idée venait de lui traverser l'esprit mais elle n'eut pas le temps de la partager avec Rohan. Une infirmière venait d'entrer. Anita la gratifia d'un drôle de regard. Pour un peu elle lui aurait reprocher de les interrompre voire de leur voler un moment.

« Ne vous inquiétez pas, ce n'est pas pour tout de suite. »

Ils avaient donc encore un peu de répit mais pas tant que ça. L'eau finirait par refroidir, ce qui signifiait qu'on viendrait à nouveau les déranger sous peu. Elle allait poser une question mais l'infirmière était déjà partie. La jeune djinn reporta son regard sur Rohan pour y lire une profonde expression de dégoût qui s'en irait bien vite si tout se déroulait comme elle l'espérait.

« Tu t'en iras quand ils commenceront. C'est déjà assez dégradant pour moi, alors si la femme que j'aime était dans la pièce, ça me... »

Inutile de dire que les mots "la femme que j'aime" la transportèrent, mais elle ne dit rien car elle s'était déjà levée, visiblement pour partir.

« Ça t'aiderait à voir les choses autrement ... », nota-t-elle en arrivant devant la porte, « ... s'il n'y avait que toi et moi ? »

La petite clé d'or tourna entre ses doigts, interdisant l'entrée à quiconque dans un lourd cliquetis de métal. Anita eut un sourire canaille par dessus son épaule.

Elle revint vers le lit, dégageant cette assurance maîtresse qui la caractérisait si bien et la rendait si séduisante. Elle approcha du chariot d'argent sur lequel l'infirmière avait posé ses deux bassines, avisant les lotions qui se trouvaient à l'étage du dessous tout en jetant par instant des œillades entendues à ce pauvre Rohan.

Il y avait dans sa façon de toucher chaque chose une invitation non déguisée à la luxure. Que ce soit dans le glissé soyeux de ses doigts sur la serviette éponge qu'elle venait de prendre, dans la lenteur calculée qu'elle mettait à la plonger dans l'eau chaude, ou dans celle qu'elle avait en revenant s'asseoir près du lit pour délacer son pantalon.

« Ton pantalon c'est bien cela ? », demanda-t-elle par jeu puisque de toute manière, il n'avait déjà plus son jabador...

Elle posa sa main sur son épaule, dévalant doucement vers les lacets de son pantalon où elle trouva le moyen de s'attarder, enjôleuse, sur une partie de son anatomie que semblait déjà chercher à se faire remarquer plus que les autres...
 
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Imran Misra
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Lorsqu'il la vit se diriger vers la porte, Rohan sentit son coeur ratait plusieurs battements. Il n'avait vraiment pas envie qu'elle ne parte maintenant alors que tout était à poser entre eux. Il avait envie de lui parler, de la serrer contre lui, de savoir où ils allaient tous les deux. La Lumière lui laissait bien comprendre qu'ils allaient tous les deux dans la meilleure des directions possibles, mais, il voulait faire les choses biens. Alors, lorsqu'il la vit se diriger vers la porte, il crut tout de suite qu'elle allait partir. Mais lorsqu'il la vit pousser la porte, et qu'elle la verrouillait, son coeur se mit tout d'un coup à s’accélérer. Sans même s'en rendre compte, il avait porté sa main à la hauteur de ses lèvres où il se mordait l'index, témoignant d'une envie qu'il ne pouvait dissimuler. Elle semblait être sur la même longueur d'onde sur ce sujet-là, et autant vous dire que pour Rohan, cela signifiait beaucoup. « Ça t'aiderait à voir les choses autrement ... » Il avait hoché frénétiquement de la tête, ne cachant rien de ce qu'il ressentait sur le moment présent. Il ne fallait pas sortir de Saint Cyr pour comprendre ce qu'elle allait dire. « ... s'il n'y avait que toi et moi ? » Rohan se redressait dans le lit, s'aidant de ses deux bras pour se relever, un sourire d'une petite timidité mêlée à l'envie, le désir ardent qui commençait à s'emparer de son corps. Pour Rohan, il ne lui en fallait pas beaucoup. Cela avait toujours été comme ça, et ça le serait probablement pour toujours.

Lorsqu'elle revint vers lui, qu'elle fit son petit manège avec sa petite moue séductrice, Rohan ne sentait alors plus sa cicatrice à peine refermée qui le tirait habituellement. Une bouffée de chaleur l'avait surpris, avant de lui laisser son corps brûlant. Un désir ardent naissait alors dans le creux de ses reins, au point d'en oublier qui il était. Elle était là, le séduisant, le chauffant, jouant avec lui. Il ne disait rien, la regardant tout en se mordant la lèvre inférieure, avant de secouer la tête, comme pour qu'il retrouve ses idées. Mais rien à faire. Il sentait sa raison disparaître, pour laisser place à l'homme, à la bête au désir insatiable. Enfin, Anita vint vers lui, dans une lenteur calculée, comme pour le rendre fou d'impatience. Il se redressait dans son lit, l'observant avec des yeux d'amour, montrant bien dans l'état où elle venait de le mettre avec sa petite parade amoureuse. Elle était sa succube, et lui, il était son jouet. « Ton pantalon c'est bien cela ? » Rohan déglutit difficilement, avant d'acquiescer d'un mouvement de tête. Elle posa alors sa main sur son épaule, la descendant dans une caresse qu'il jugea beaucoup trop lente malgré le désir qu'elle éveillait en lui. Il n'avait qu'une envie, c'était de la manger sur place. Mais elle semblait vouloir diriger cela, alors il la laissa faire.

Enfin, elle posa sa main sur son pantalon, qu'elle commença à délasser avant de descendre ses doigts un peu plus bas, alors qu'une bosse on-ne-peut-plus prévisible se distinguait merveilleusement bien dans le tissus de lin. Il eut un soupir de plaisir avant de porter ses mains vers elle. Une sur son épaule, une autre au niveau de son visage, il l'attira à lui pour l'embrasser avec une fougue et une force qui pourrait la surprendre. Il s'avança dans le lit, passant ses jambes sur le bords, les laissant pendre à cause de la hauteur du lit, entourant ses jambes avec les siennes. Chaque baiser semblait le pousser un peu plus loin dans le domaine de la luxure où il était Roi. Rapidement, la poussière dorée qui s'élevait de leurs caresses, et de leurs baisers ne semblaient plus faire qu'un avec la pièce, l'éclairant faiblement à mesure que le Soleil disparaissait, les laissant dans une petite lumière tamisée. Rohan leva son menton avec une de ses mains pour lui embrasser le cou, descendant doucement vers ses seins.

 
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Muadhnait McGill Fhaolain
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Tout à coup, son diable de Rohan semblait le plus sage des enfants. Il la suivait du regard comme si elle avait été le centre de son univers et Anita se sentit importante. Son coeur se mit à battre plus vivement. Elle plongea les yeux dans les siens s'approchant, aussi voluptueuse qu'on pouvait l'être.

Le conseiller Amshula n'était pas forcément un homme d'une exceptionnelle beauté, mais les charmes de sa fille avait fait tourné plus d'une tête et Anita n'avait pas la réputation d'une traditionaliste. Sa virginité s'était envolée il y a quelques vingt ans déjà avec un jeune faerie tout aussi joueur qu'elle. Elle n'avait jamais considérer les plaisirs de la chair comme un véritable pécher car selon elle, Dieu leur avait donné un corps capable de jouir, il n'y avait aucune raison d'en avoir honte.

Rohan s'étant redressé dans son lit, se saisit d'elle sans plus faire de cérémonie. Sa façon de l'embrasser, comme s'il pouvait la soumettre dans le sucre d'un seul baiser de ce genre, lui tordit le ventre de plaisir mais Anita avait décidé qu'il n'en serait pas ainsi ce soir. Elle avait beau faire tout ce qu'il fallait pour mettre ses sens en alerte, sa main s'étant glisser jusqu'à sa virilité, sous le tissu de lin blanc, elle ne perdait pas de vue qu'il était en convalescence. Pas question de lui donner la moindre part active dans les caresses qu'elle lui prodiguait.

Lorsqu'elle vit qu'il s'égarait un peu trop sur les galbes de son corps à elle, elle lui releva le menton de sa main libre, faisant non de la tête avant de poser un baiser espiègle sur le bout de son nez puis sur ses lèvres. De son autre main, elle continuait de lui prodiguait cette caresse indécente qui d'ordinaire n'aurait dû servir que de prélude à leurs ébats. Mais puisqu'il n'y aurait là aucun ébat, seulement son plaisir à lui, elle serait seule juge pour décider du moment où s'arrêter. A moins qu'il ne proteste mais il n'en fit rien, cherchant seulement ses baisers et ses caresses. Parfois il semblait chercher à reprendre les rennes mais elle ne les lui laissait pas un instant, promettant de le laisser à ses infirmiers s'il insistait de trop. Quand elle sentit que le moment de conclure approchait, elle le serra contre lui, l'invitant à l'étreindre plus fort.

Ce n'est que le moment d'extase passé qu'elle s'écarta de lui et ne se rapprocha que pour lui passer l'éponge douce et humide sur tout le corps, patiente et dévouée. Dans la façon dont elle prenait soin de lui, malgré le petit entracte érotique qu'ils s'étaient offert, n'importe qui aurait pu voir une épouse amoureuse et vertueuse, s'il ne s'était pas agi de Rohan Misra.

Une fois qu'elle eut fini, elle posa longuement ses lèvres sur les siennes, promettant de se donner aussitôt que ses infirmiers estimeraient qu'il était en état de produire un effort soutenu.

Juste à ce moment-là, quelqu'un essaya d'entrer, se heurtant à une porte fermée. Anita alla ouvrir, s'excusant avant d'expliquer que le Sadrazam avait fait sa toilette et qu'il avait tout simplement demandé à ce qu'on ne mette pas sa pudeur une fois de plus à l'épreuve. Là dessus, elle quitta Rohan, le coeur léger et plein des promesses qu'elle lui avait faites de revenir le voir le lendemain matin.
 
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Anita n'était pas comme les autres. Son caractère faisait d'elle une femme si particulière aux yeux du Sadrazam, qu'avant même que son cœur ne se mette dans tous ses états, avant même que la Lumière ne les joigne l'un à l'autre pour l'éternité, Rohan avait su qu'elle allait le rendre fou, et qu'elle serait sûrement la seule Djinn de tous les temps à savoir le dompter, à le mettre en cage, lui, le Lion, le Dragon de Byzance. Elle secoua la tête, lui faisant très bien comprendre que s'il ne la laissait pas faire, s'il ne la laissait pas diriger alors qu'il était en situation de faiblesse dû à sa blessure, elle le laisserait en plan, là où lui, n'avait plus qu'une seule envie, c'était de sentir son propre plaisir à son paroxysme. Il déglutit avec difficulté, tentant de se laisser faire, mais à plusieurs reprises, le Sadrazam voulait reprendre les choses en main. Ce n'était pas pour qu'elle parte, ou quoique ce soit, c'était quelque chose qu'il ressentait de tout son être. Ce besoin qui lui prenait le bas ventre, lui tendant sa virilité, le plaisir qu'il ressentait lorsque ses mains se refermaient dessus, faisant ce va-et-vient à la fois indécent mais si plaisant, le poussait à vouloir reprendre le dessus, à la prendre contre un coin, et à lui montrer ce qu'il savait faire.

Rohan cherchait ses baisers, ses caresses, attirant ses lèvres aux siennes avec sa main qu'il passait de temps à autre dan ses cheveux. La fougue qu'il tentait de retenir pour ne pas qu'elle fuit, qu'elle ne laisse là, le frustrait énormément. Il voulait être actif. Il voulait chercher son plaisir, et si au passage, il pouvait lui faire ressentir ce qu'il avait envie de lui faire, ce n'était que mieux, que plus plaisant. Mais c'était dur - dans tous les sens du terme - de se contenir, de ne pas pouvoir y prendre part. Des gémissements étouffés s'échappaient de ses lèvres, laissant présager qu'il n'était pas loin de ce qu'elle voulait qu'il ressente. Ses yeux, son visage étaient pris d'une fièvre caractéristique. Il la cherchait de ses mains, sentant son dos se cambrer avant de l'attirer contre lui pour la chercher, pour qu'ils aillent plus loin que ça. Mais à chaque fois, elle le repoussait de son autre main, avec ce regard de braises qui ne faisait qu'intensifier sa passion dans son sein, et son sourire...

Rohan sentit venir ce moment d'extase, fermant les yeux sans même s'en rendre compte. La tension au niveau de sa virilité était à son paroxysme, et sans vraiment y faire attention, il joignit sa main à la sienne, activant un peu plus le mouvement jusqu'à ce que sa main tombe sur le côté. Son souffle était saccadé, mais la tension, la passion, l'envie ainsi que la frustration descendaient tout doucement. Il ouvrit ses yeux au bout de quelques instants, savourant ce petit moment qu'elle venait de lui accorder tout spécialement pour lui, puis il lui sourit. Elle s'était éloignée de lui pour saisir le matériel pour lui faire sa toilette, lorsqu'elle revint vers lui. Il lui tendit sa main pour qu'elle le nettoie avant de la poser sur son bras, puis sur ses fesses avec un petit sourire tendre. Rohan, tout comme Anita, l'avait vu. La lumière n'avait été que plus vive, plus intense, accentuant la passion qu'ils y avaient entre eux, rendant chaque caresse plus plaisante. Rohan avait tellement ressentit, qu'il ressentit de nouveau la frustration de ne pas y avoir pu prendre part de façon plus active.

Le Sadrazam ne parla plus beaucoup, sentant ses yeux s'alourdir. Il avait son sourire satisfait, comme s'il venait enfin de trouver la paix. Il se languissait déjà de leur prochaine fois, de la première fois qui viendrait. Rohan ne put s'empêcher de penser qu'après mille cinq cents ans, il s'agirait aussi de sa première fois, de celle où personne ne chercherait à le faire rougir, car la Lumière elle-même les bénirait, et ceux, jusqu'à ce que la mort ne les sépare. Il avait tant d'envies, tant d'amour à lui donner, qu'il se surprit d'être un homme comme Imran souhaitait être. La lumière avait ce pouvoir bienfaisant qu'il n'avait jamais soupçonné, lui qui l'avait toujours vu comme une arme. Il lui tardait d'aller au bain pour se purifier, et de prier son Dieu, de s'excuser de son comportement passé, et de le remercier du cadeau qu'il venait de lui faire, en la personne d'Anita.

Elle l'aida à enfiler son pantalon, l'aidant à se lever. C'était de plus en plus simple, plus facile au fur et à mesure que les jours passaient. Sa cicatrice ne le tirait presque plus, et lorsqu'il saisit les lacets pour nouer son pantalon, qu'il leva la tête vers elle, il n'eut qu'une envie, c'était de le retirer de nouveau. Elle dégageait quelque chose de sucré, de tendre, d'intense. Elle posa alors sa main sur son torse, le forçant à s'asseoir avant de lui tendre son jabador. Il grimaça un peu en levant les bras, tirant sur sa cicatrice, avant de l'enfiler. Rohan se recula alors, s'enfonçant dans le lit, étalant ses jambes de tout son long, avant d'être aidé par Anita pour tirer sa couverture. Elle s'approcha de lui, l'embrassant avec amour, tout en lui murmurant qu'elle allait vite revenir le voir le lendemain. Il lui rendit son baiser avec la même intensité, tirant sur son bras pour qu'elle revienne vers lui, pour prolonger ce moment, mais il finit par la laisser partir, sentant Morphée s'emparait de lui.


(...)

Le lendemain matin, Rohan envoya tout simplement chier, les infirmiers, leur disant qu'il était remis. Il se sentait en pleine forme, et en faisant bien attention à ses mouvements, il ne sentait plus sa blessure. Bien entendu, elle le tirait encore, mais c'était supportable. Puis, il n'en pouvait plus d'être là. Deux semaines allongés pour un homme tel que lui, c'était comme si on le mettait en prison. Ne rien pouvoir faire était déjà quelque chose d'horrible pour l'âme, mais si en plus, on s'occupe de vous comme l'on s'occupe d'un enfant, vous perdez vite votre patience, puis votre joie de vivre. Par chance, Anita avait su réveiller tout cela la veille. Un sourire rêveur et niais avait accompagné son réveil. Il avait fait venir son traditionnel Sherwani bleu nuit, avec une broche en or, représentant une rose faite en rubis.

Sa première volonté avait été de voir Anita. Mais il se rappela entre-temps de sa promesse, et son besoin de se purifier pour repartir sur de bonnes bases, et recommencer une nouvelle vie en compagnie d'Anita, qui le méritait, malgré tout ce qu'il avait sacrifié pour ses beaux yeux. Son regard se radoucit lorsqu'il passa non loin des appartements de sa famille, prenant doucement la direction des bains. Sur le chemin, il croisa Shanaya, il s'arrêta alors, la serrant contre lui, tout en faisant bien attention à ne pas lui faire mal avec sa canne dont il se servait encore. « Je suis content de te voir, Shanaya. Tu tombes à pic, j'aimerais aller au bain pour me purifier avant d'aller prier... » Il eut un sourire, lui demandant timidement. « Je sais que tu ne devrais dispenser désormais que ce genre de choses à M'hamed, mais j'aimerais bien que tu m'y accompagnes. J'aimerais beaucoup apprendre à connaître la femme de mon frère. » Puis, c'était surtout un besoin de faire table rase du passé, et de repartir sur des bases plus saines.

Oh, non. Ne rêvez pas. Le Sadrazam n'avait pas vraiment changé, disons juste qu'il était un homme nouveau, qui regarderait moins ses propres intérêts, mais ceux des gens qu'il aime. Shanaya faisait partit de ces gens-là, bien que par la force des choses. Mais ça, elle n'était pas obligée de le savoir.
 
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Muadhnait McGill Fhaolain
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Lorsqu'Anita se leva pour prendre le déjeuner en famille ce matin-là, un serviteur du Sadrazam attendait avec un énorme bouquet de fleurs derrière lequel il disparaissait presque complètement. Voyant sa fille humer avec transport les fragrances merveilleuses de chaque cœur rosé, Abu Bakr Amshula demanda, non sans un brin de suspicion :

« Ma fille aurait-elle enfin un prétendant sérieux ? »
« On ne peut plus sérieux papa. La fée bleue m'a bénie de bien des manières. »

Le conseiller Amshula haussa un sourcil, content de cette bonne nouvelle. Depuis que la petite fée bleue était repartie pour son monde mortel, Byzance était en fleur et les couples se formaient sous la bénédiction de la Lumière. De nombreux mariages étaient en préparation dont celui du sultan lui-même. C'était réellement un cadeau inespéré et Abu Bakr Amshula s'estimait lui aussi béni que cette grâce n'ait pas épargné sa famille. Par convenance, il laissa à sa fille un droit de réserve - auquel il mettrait fin quand il jugerait qu'il était grand temps de célébrer une union légale - et ne posa pas plus de questions. Pensant changer de sujet, il demanda comment aller le Sadrazam puisqu'il savait qu'elle lui avait rendu visite la veille. Anita répondit le plus naturellement du monde, avec un petit sourire, qu'il reprenait des forces à vue d'oeil. Là dessus, la conversation changea cette fois-ci véritablement de sujet et Anita se laissa aller à rêver, les yeux sur ses fleurs...

Pendant ce temps-là, Shanaya s'apprêtait à aller s'occuper du petit jardin des bains quand justement le Sadrazam Misra l'intercepta. Elle y avait planté des petites ampoules dorées qui imitaient à la perfection des petits lampions enflammés.

« Je suis content de te voir, Shanaya. Tu tombes à pic, j'aimerais aller au bain pour me purifier avant d'aller prier... » Shanaya allait lui retourner ses politesses mais elle s'interrompit, repensant à la promesse qu'elle avait faite à M'hamed de n'être plus la natr d'aucun autre. Il dut le lire dans ses pensées puisque... « Je sais que tu ne devrais dispenser désormais que ce genre de choses qu'à M'hamed, mais j'aimerais bien que tu m'y accompagnes. J'aimerais beaucoup apprendre à connaître la femme de mon frère. »

Elle eut un sourire radieux :

« Je pense que pour son frère, il consentira une exception, d'autant que vous avez son entière confiance. Ne devriez vous d'ailleurs pas être encore en convalescence ? », demanda-t-elle en lui ouvrant le chemin. Elle ne le mentionnait pas mais M'hamed pouvait avoir pleine confiance en elle.

Arrivée devant la porte des bains, elle tira de sa manche une lourde clé et ouvrit les bains privé du sultan pour son Sadrazam.
 
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Imran Misra
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« Je pense que pour son frère, il consentira une exception, d'autant que vous avez son entière confiance. Ne devriez vous d'ailleurs pas être encore en convalescence ? » Rohan répondit à son sourire. Elle était radieuse, lumineuse. Plus que lorsqu'il ne l'avait vu pour la première fois. Shanaya était épanouie, apaisée, comme si tous ses rêves possibles et inimaginables venaient d'être réalisées et qu'elle ne faisait plus que les savourer. Cela mit du baume au coeur du Sadrazam, voyant enfin que la situation de Byzance allait en s'améliorant. Voir autant de gens réellement heureux avait quelque chose d'agréable, surtout qu'il avait de quoi le partager lui-aussi. Il pensa timidement à Anita, à qui il avait fait envoyé de magnifiques roses bleutés (c'était sa couleur, par définition. Elle ne pourrait se tromper en se demandant de la part de qui c'était). Il se mordit la langue en la revoyant lui caresser l'entrejambe. Il reposa son regard sur Shanaya pour se changer les idées, et il la vit tirer une clé de sa manche pour lui ouvrir les bains du Sultan.

C'était un honneur que peu de personne se devait d'avoir. Rohan y avait veillé de sorte à maintenir une certaine limite entre les gens, et le Sultan. S'il avait écouté M'hamed, Byzance serait sûrement un espèce de village païen où les gens vivraient d'amour et d'eaux fraîches, tous dans une grande et même maison, parlant de tout et de rien, si ce n'est au bien fait de l'amour, de la lumière, etc. Bref. Rohan s'inclina devant Shanaya lorsqu'elle lui ouvrit la porte. Il passa à côté d'elle, se penchant légèrement en avant pour sentir la chaleur des bains sur son visage. Il entra dans la salle, et rapidement, il commença à avoir beaucoup trop chaud. Rohan se retourna vers Shanaya, lui précisant : « Juste le dos, les jambes et les bras pour le massage tout à l'heure, le torse et les cuisses, je ne veux pas, et tu n'as pas, et tu ne veux pas me les faire. » Il eut un sourire, en pensant à M'hamed, et embrassa le front de Shanaya avant de disparaître dans une petite salle non-loin de là. Il se déshabilla lentement, sentant sa cicatrice le tirait de nouveau. Rohan s'adossa quelques instants, une fois qu'il eut retiré son sherwani, puis, il se laissa tomber sur le banc pour retirer son pantalon. Il s'adossa de nouveau, avant d'attraper une serviette prévue à cet effet qu'il s'enroula autour de la taille. Enfin, Rohan revint vers elle.

« Alors ? J'imagine que tu dois être sur un petit nuage, maintenant. Comment ça se passe avec M'hamed ? « Il avait un petit sourire, avant de descendre doucement dans le bain. Il posa une main sur sa cicatrice, se stoppant quelques instants, l'eau au niveau des cuisses, avant de s'enfoncer un peu plus au fond, dans l'eau tiède. Rohan se retourna alors, s'approchant de Shanaya sur le rebord avec un petit sourire, priant pour qu'elle n'ait pas vu son petit moment de faiblesse.
 
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« Juste le dos, les jambes et les bras pour le massage tout à l'heure, le torse et les cuisses, je ne veux pas, et tu n'as pas, et tu ne veux pas me les faire. »

Shanaya acquiesça posément. Il ne se trompait pas quand il disait qu'il n'était pas question de faire plus que cela. La jeune natr n'avait qu'une parole et elle ne serait probablement plus jamais la natr d'aucun autre que son futur époux quand bien même il n'avait guère le temps de la solliciter là dessus. Et d'ailleurs, le massage ne serait pas la seule chose qu'elle ne ferait pas dans les règles de l'art.

Elle le laissa se dévêtir seul, l'attendant dans la salle du bain froid. Elle avait simplement noué le bas de sa longue robe  pour qu'elle ne traîne pas dans l'eau, autant que possible. Il n'était pas question de vêtir une de ces toutes petites tenues de natr, très appropriée pour les bains, mais que M'hamed voudrait garder pour lui désormais. Rohan entra dans le bain attendant qu'elle le rejoigne au milieu avec son gant de kessa, en passant par les pas de marbre qui semblait flotter à la surface de l'eau. Elle ne manqua pas de voir sa petite hésitation mais le Sadrazam était un homme incroyablement fier, alors elle convint pour elle-même de ne rien dire. Elle le ménagerait sans qu'il ne s'en rende compte et, ça ne serait pas bien difficile puisqu'elle ne lui avait jamais donné le bain avant.

« Alors ? J'imagine que tu dois être sur un petit nuage, maintenant. Comment ça se passe avec M'hamed ?»
« Nous nous retrouvons chaque soir avant qu'il n'aille se coucher. Puis il m'accompagne à mes appartements. », expliqua-t-elle avec un sourire tendre tout en versant l'eau sur les épaules du Sadrazam. Aimer un sultan n'était pas forcément la voie la plus facile. M'hamed était le plus souvent retenu par ses obligations mais malgré tout, il s'appliquait à ne jamais manquer ce rendez-vous avec elle, « Si j'écoutais mon coeur, je crois que je ne le laisserai jamais me quitter, mais il manquerait aux autres. »

Elle lui passa la kessa dans le dos patiente mais énergique, c'était ce qui rendait la chose si agréable.

« C'est quelque chose que vous devez connaître maintenant... », insinua-t-elle avec tact.

Elle n'avait pas eu l'occasion de voir Anita depuis la veille, mais la soudaine rémission du Sadrazam et son air conquérant parlait pour eux deux. Le regard de Shanaya s'arrêta sur celui du Sadrazam qui venait de se retourner, espiègle.
 
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Imran Misra
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Les propos de Shanaya ne tardèrent pas à éveiller un doux sourire sur les lèvres de Sadrazam lorsqu'elle se mit à lui frotter le dos. Il ferma doucement les yeux, se sentant enfin l'esprit tranquille en sachant qu'il allait enfin avoir droit à une vrai toilette. M'hamed, comme Rohan le connaissait, était quelqu'un de particulièrement romantique. Peut-être à tord, car son romantisme allait jusqu'à respecter certaines traditions vieilles comme le monde. Rohan était persuadé qu'à part un baiser, une étreinte, il n'y avait rien eut de plus. M'hamed était ainsi. Respecter les traditions étaient pour lui, une curieuse façon de faire revivre les siens, afin de transmettre ses traditions aux futures générations.

Pour Rohan, c'était pas possible. Il avait ce besoin de se sentir libre, de ne pas avoir de carcans d'imposer. C'était comme s'attacher une ceinture de chasteté dont la clé serait le mariage. Autant vous dire tout de suite, c'était quelque chose qu'il trouvait tout simplement impossible à réaliser. La simple idée de ne pas pouvoir toucher une femme sous contexte religieux ou traditionnel, le rendait malade. Mais il trouvait ça beau... Chez les autres. « Ne t'inquiète pas, ça va s'arranger. Il a juste énormément de travail entre les divers préparatifs administratifs et soucis que suscite votre mariage. Notre cité-état n'est pas l'une des plus active. Dès qu'une chose marche, on la laisse aller tranquille pour pouvoir mieux profiter de l'instant présent. »

C'était sûrement l'une des principales raisons pour lesquels la cité ne s'était jamais agrandi, et où la paix semblait s'être installée pour des siècles et des siècles encore. C'était parfois très long de mettre quelque chose en place, mais au vue de la population qui ne cessait de diminuer, malgré le faible nombre de naissances, cela n'avait jamais été trop contraignant. Il se retourna alors pour lui saisir du savon noir, et se retourna à son tour pour se laver les parties qu'il et elle ne voulaient pas qu'elle fasse. C'est à ce moment-là qu'elle lui dit : « C'est quelque chose que vous devez connaître maintenant... »

Rohan eut un petit rire jaune, avant de tourner son visage vers Shanaya. « Comment tu... ? » Il posa son regard dans l'eau, un sourire sur ses lèvres, rêveur. Il se retourna de nouveau, lui tournant le dos, avant de se frotter le torse. Il reprit, plus bas, pour que celle elle n'entende (oui, ils étaient seuls, et alors), trahissant une certaine timidité quand à sa relation avec Anita. Il se souvenait encore de la veille et de ce qui s'il était passé. « Oui, j'avoue, Shanaya. » Il se mordit la lèvre, avant de se frotter le visage, avant de sortir du premier bain pour se rendre dans le deuxième. Il avait envie de lui en dire plus, il avait envie d'en parler à quelqu'un. Le Sultan n'était pas présent, et son frère l'était encore moins. Ses deux confidents étaient indisponibles, et ça le frustrait un peu plus. Lui, qui, déjà, était particulièrement bien frustré lorsqu'il repensait aux caresses d'Anita sur sa virilité et à son regard de braise qui lui faisait très bien comprendre que s'il bronchait, elle s'en allait.

Le Sadrazam entra dans la seconde pièce pour se rincer. L'eau était plus chaude, et même s'il s'y sentait bien, il ne manqua pas de s'appuyer sur le rebord pour avancer. Marcher dans l'eau était tout de même beaucoup plus fatiguant que sa marche de ce matin dans les couloirs du Palais Al'Farsi. Il eut un sourire, croisant le regard de Shanaya. « Je vais bien, on ne s'inquiète pas. » Il se plongea dans l'eau, se rinçant en faisant quelques brasses. Il se stoppa quelques instants, sentant sa cicatrice le tirait, puis il retira sa serviette l'espace de quelques instants dans la mousse de sorte à ce qu'elle ne voit rien. Puis, Rohan l'attacha de nouveau autour de sa taille, avant de sortir du bain.

Rohan s'assit quelques instants sur les premiers marches qui descendaient dans l'eau, comme pour se reposer. L'air était chaud, et sa respiration, à cause des efforts qu'il faisait, semblait saccadée. Pourtant il gardait le sourire, lorsqu'il avoua : « Lorsque je... Enfin, lorsque je lui ai pris le visage pour l'embrasser, lorsqu'elle m'a touché le torse pour me forcer à rester allonger.... » On aurait dit un enfant de quinze ans qui venait de recevoir son premier baiser sur les lèvres. « ... Il y a eut de la lumière. Le contact de ma peau contre la sienne, y a... Je n'y croyais plus. Je ne me souvenais même plus de quand la dernière fois j'avais vu un pareil spectacle. Je crois que... Que ça remonte à mon enfance. » Loin. Très loin. Son visage s'assombrit l'espace de quelques instants, alors qu'il posait son regard dans l'eau.

Lorsqu'il le releva, il était plein de lumière et un sourire s'affichait sur ses lèvres : « Qu'est-ce que tu as ressenti lorsque tu as vu la lumière s'élevait des caresses du Sultan sur ta peau, Shanaya ? » C'était intime, ce qui était un signe vers l'évolution stratosphérique de leur relation entre eux. En d'autres termes, il lui confiait certaines choses qu'il n'aurait dit à personne ou presque. Elle comptait beaucoup pour lui, depuis le début de sa convalescence.

 
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Kambakkht Ishq. EmptySam 19 Oct - 0:29



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« Comment tu... ? »

Shanaya aurait dû se douter qu'un homme aussi fier que le Sadrazam Misra ne pourrait que prendre une telle question comme une intrusion. Elle avait peut-être un peu présumé de la qualité de leur amitié qui, après tout, n'était que toute récente. Elle allait s'excuser d'avoir fait preuve de curiosité mal placée quand il la prit de court en avouant tout bas :

« Oui, j'avoue, Shanaya. »

A nouveau un sourire confiant fleurit sur les lèvres de la jeune natr. Ça lui faisait plaisir qu'il connaisse à son tour ce moment de grâce si précieux tout autant que de l'entendre chuchoter tout bas pour lui confier quelque chose de si intime.

Le premier bain était fini. Shanaya accompagna Rohan au bain tiède en prenant bien garde de ne pas poser ses yeux sur lui tant qu'il n'était pas dans l'eau. Elle en profita pour échanger la première serviette avec une autre, propre et sèche tandis qu'il écartait toute inquiétude en lui assurant que ça allait.

« Je vous fais confiance, vous ne m'obligeriez pas à aller chercher cet infirmier dont vous semblez tant affectionner la présence. », répondit-elle sur le ton de la taquinerie quoi qu'il y avait plus qu'un fond de vérité dans cette petite phrase de rien.

Elle le laissa se délasser un peu puis sortir du bain pour se couvrir avant de s'asseoir sur les degrés de marbre qui s'enfonçaient dans l'eau. Une petite étincelle mutine et enfantine s'était allumée dans son regard. Le Sadrazam sourit et repris sa confidence à peine livrée :

« Lorsque je... Enfin, lorsque je lui ai pris le visage pour l'embrasser, lorsqu'elle m'a touché le torse pour me forcer à rester allonger ... Il y a eut de la lumière. Le contact de ma peau contre la sienne, y a... Je n'y croyais plus. Je ne me souvenais même plus de quand la dernière fois j'avais vu un pareil spectacle. Je crois que... Que ça remonte à mon enfance. »

Les anciens avaient ce coeur nostalgique auquel les plus jeunes ne pouvaient rien entendre. Pour autant, Shanaya semblait mesurer parfaitement le prix de cette confession attendrie. M'hamed l'avait remarqué dès leur première conversation, il y avait quelque chose chez elle d'ancien qui s'accordait pourtant si parfaitement à sa jeunesse. Elle ne dit rien tout d'abord, préservant de cette façon le précieux de ces souvenirs.

La lumière du Sadrazam était revenue, plus radiante, lorsqu'il s'adressa à nouveau à elle :

« Qu'est-ce que tu as ressenti lorsque tu as vu la lumière s'élevait des caresses du Sultan sur ta peau, Shanaya ? »
« Un sentiment de complétude, d'accomplissement. Mais pas de surprise. J'avais foi, je savais qu'il ne pouvait être que mon unique et que l'amour que je lui portais ne pouvait être la chimère qu'on me disait. Je l'ai senti dans mon coeur la première fois qu'il a posé son regard sur moi. », expliqua-t-elle posément. Elle n'avait pas l'excitation juvénile d'une Anita et pourtant, dans son calme, son transport s'exprimait d'autant mieux et il avait presque quelque chose de saint, de sacré tant il ne semblait pêcher d'aucun excès et à la fois ne connaître aucune limite, « C'était comme avoir vécu toute sa vie dans le noir et sentir soudain la caresse bénie du soleil sur sa peau. Immense et indéfinissable. »

Elle baissa le visage pour sourire un peu plus pour elle-même, car c'était quelque chose qu'elle n'avait encore pas partagé, du moins avec des mots. Son regard se reporta sur le Sadrazam, cette conversation scellant définitivement leur amitié, sans intermédiaire.

« J'aurais voulu voir le visage d'Anita. Elle était si tendue avant de passer le pas de la porte de l'infirmerie... elle a dû être magnifique à ce moment-là et si elle l'a été, ça n'était vraiment que pour vous... »

Comparativement à ce dont elle la savait capable, Anita avait très peu parlé du Sadrazam. Mais tout d'elle avait crié ses sentiments, son inquiétude, son amour naturellement démesuré pour cet homme que la plupart craignaient comme la peste. Quand Shanaya avait posé les yeux sur Anita avant de les laisser seuls la veille, elle avait l'épouse exigeante et dévouée qu'elle serait. Anita était son unique à lui, et les choses n'auraient pu être mieux que telles qu'elles étaient actuellement.
 
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Imran Misra
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« Un sentiment de complétude, d'accomplissement. Mais pas de surprise. J'avais foi, je savais qu'il ne pouvait être que mon unique et que l'amour que je lui portais ne pouvait être la chimère qu'on me disait. Je l'ai senti dans mon cœur la première fois qu'il a posé son regard sur moi. » Rohan esquissa un sourire, essayant de se rappeler de son premier regard échangé avec Anita lors du fameux soir. Son ventre se crispa, et son cœur s'accéléra. Son sourire se fit plus intense, avec une touche rêveuse. Elle l'avait charmé, là, dans sa tenue qu'il pourrait décrire cent fois, sans jamais pourtant, la revoir. C'était différent de ce qu'il avait ressenti, envers Anita, mais il comprenait très bien ce qu'elle voulait dire. Shanaya était très mâture, peut-être même plus que lui, voir le Sultan, qui sous ses airs de profonds sages tibétains, savait, lui aussi, s'amuser comme il le fallait. Sa fonction handicapait beaucoup ses plaisirs personnels, ce que Rohan comprenait parfaitement. Il était pas de nature rebelle comme lui, avec cet envie farouche d'imposer au monde que ce qu'il voulait, personne ne pourrait le lui refuser à moins de s'opposer si farouchement à lui qu'il faudrait très certainement lui planter six pouces d'acier entre les côtes.
« C'est beau ce que tu dis-là... Je comprends pourquoi la Lumière vous a uni, toi, et M'hamed. »

Le Sadrazam contemplait la surface de l'eau, un sourire rêveur sur ses lèvres. « C'était comme avoir vécu toute sa vie dans le noir et sentir soudain la caresse bénie du soleil sur sa peau. Immense et indéfinissable. » Il releva timidement le regard, sentant ses mots le percutaient de plein fouets, lui faisant alors réellement comprendre ce qu'il avait ressenti lorsqu'il avait vu la Lumière de sa caresse sur la joue d'Anita. Il ouvrit la bouche, comme pour dire quelque chose, puis il la referma, ne voulant pas briser la beauté de cette phrase. Rohan releva le regard vers Shanaya, avec un sourire admiratif. Pourquoi n'écrivait-elle pas ? Il fallait qu'il en parle à Roshan. Elle avait un réel talent pour les mots. Peut-être pourrait-elle écrire les mémoires du Sultan ? Non, c'était glauque. Il n'était pas encore mort. Et il avait encore de beaux jours devant lui, inchallah.
« J'aurais voulu voir le visage d'Anita. Elle était si tendue avant de passer le pas de la porte de l'infirmerie... elle a dû être magnifique à ce moment-là et si elle l'a été, ça n'était vraiment que pour vous... » Rohan rebaissa son visage, un sourire mutin sur ses lèvres. Il finit par avouer :
« Je crois qu'elle a comprit ce qui nous unissait avant même que je ne m'aperçoive de mes réels sentiments pour elle. Lorsqu'elle est entrée dans la chambre... » Il eut un petit haussement de sourcils, comme s'il n'en revenait toujours pas de la beauté de sa robe, de son visage, de ses courbes si bien dessinées, qu'il ouvrit légèrement la bouche quelques secondes avant de dire :
« J'ai su. Je le savais avant même de la revoir. Lorsque je suis allé pour fermer mon harem, pour leur donner cette liberté que je leur avais volé, elle m'a insufflé un espoir, un courage, dont je ne pensais pas être digne. C'est là. C'est là que j'ai su qu'elle m'aimait, et que je l'aimais peut-être plus qu'elle en retour. »

Anita, chère Anita. Elle avait fait ses caprices, et il avait cédé comme le plus grand des crétins. Elle avait rapidement comprit comment il fonctionnait que ça l'en déroutait parfois, lorsqu'il y repensait. Rohan esquissa un sourire, à nouveau, tendant sa main vers la surface de l'eau. C'était plaisant de se confier. De pouvoir parler de ça. Imran n'était plus là, et il n'avait pas pensé qu'ils en viendraient à parler de ça avec Shanaya, même s'il souhaitait apprendre à la connaître. En parlant ainsi de ces sujets-là, il la voyait sous un angle nouveau, un angle neuf. Elle avait déjà tout d'une reine, sans pour autant n'avoir eut de réelles occasions de le prouver. Il retira sa main de la surface de l'eau, avant de relever timidement la tête vers Shanaya, pour lui demander :
« Lorsqu'il t'a touché... Lorsque vous avez... Tu... ? » Il s'arrêta, voyant qu'elle baissait la tête, comme honteuse de ne l'avoir jamais fait. Il eut un petit rire surpris, ne s'attendant vraisemblablement pas à ça. Il se rappela alors de la fois où il les avait surpris au moment même où M'hamed allait l'embrasser. Il tendit sa main pour la mettre sur l'épaule de Shanaya. « Tu... Tu n'as jamais vu le loup ? » Rohan se mordit la lèvre. Il avait envie de la taquiner tout d'un coup, mais il n'en rajouta pas plus. Réprimant un fou rire, il lui releva le visage, et il lui murmura :
« C'est tout à ton honneur, tu sais ? »

Il ne savait pas que certains jeunes préféraient encore attendre. Son frère, par exemple, avait eut sa première fois à dix-sept ans. Oui, Imran a toujours été très précoce sur ce sujet-là, comme s'il avait grandit un peu trop vite. Rohan savait pourquoi, il n'avait pas mit longtemps à comprendre ce que l'on pouvait voir derrière son geste. Il retira sa main de l'épaule de Shanaya, avant de joindre ses deux mains sur sa serviette. « Ne t'inquiète pas, M'hamed n'a jamais été quelqu'un de... De pressé, on va dire. De toute manière, tu le sais déjà. C'est quelqu'un de doux, de romantique et de passionné. Il saura te guider sans que tu sois gênée de quoique ce soit. » Rohan eut un sourire bienveillant, comme pour la rassurer, bien qu'il ne sache pas vraiment quoi dire pour ce genre de choses. Ça devait faire mille quatre cents ans que sa première fois s'était envolée, il ne se rappelait plus de quel effet cela faisait.
 
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Kambakkht Ishq. EmptyLun 21 Oct - 9:12



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Muadhnait McGill Fhaolain
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Partager ce genre de choses avec son Sadrazam, surtout lorsqu'il s'agissait de Rohan Misra, c'était plus qu'inespéré, improbable. Rien de leurs échanges ne sortirait des bains sauf peut-être pour tomber dans l'oreille de M'hamed qui était celui qui avait permis que cette amitié naisse.

Elle souriait comme il lui raconta la façon dont ça c'était passé, la prise la prise de conscience, la sensation de complétude. L'Amour était une bénédiction qui ne leur avait que trop manqué. La fée bleue de Jinan leur avait fait un immense cadeau et pour cela, elle serait toujours reconnaissante.

« Lorsqu'il t'a touché... Lorsque vous avez... Tu... ? »

Shanaya ne s'était pas attendue à cette question. Elle n'était pas prude au point de ne pas pouvoir prendre part à une conversation de ce genre - pour ne pas citer à nouveau Moony - et d'ailleurs il n'était pas rare qu'Anita se lance avec enthousiasme sur ce sujet. Mais elle ne s'était pas attendue du tout à ce que Rohan s'y aventure même si après réflexion, lui et Anita ne s'étaient certainement pas trouvés pour rien.

Malgré elle, Shanaya rougit, baissant légèrement la tête alors qu'il était juste question de caresses sans plus. Rohan éclata de rire et posa sa main sur son épaule pour la mettre à l'aise.

« Tu... Tu n'as jamais vu le loup ? »
« Ma famille est très traditionaliste. Bien sûr mon père ne nous aurait jamais forcé à rien mais je pense que ça lui aurait fait de la peine si mes soeurs et moi n'avions pas attendu... »

Elle regarda timidement Rohan et son petit air goguenard. Il avait visiblement envie de l'embêter mais il s'abstint, préférant endosser un rôle plus rassurant.

« Ne t'inquiète pas, M'hamed n'a jamais été quelqu'un de... De pressé, on va dire. De toute manière, tu le sais déjà. C'est quelqu'un de doux, de romantique et de passionné. Il saura te guider sans que tu sois gênée de quoique ce soit. »

Elle le regarda longuement, se demandant si elle allait oser lui faire part de ceci :

« Je n'ai pas peur, je pourrais aller n'importe où avec lui. J'ai même... hâte... »

Voilà qui était dit. Elle ne savait pas si c'était la frustration de ces bonne nuit échangés sur le pas de la porte de sa chambre, ou tout simplement savoir qu'ils leur faudrait attendre encore deux semaines...

Elle eut un petit rire tintant qui cherchait seulement à chasser un nouveau rougissement.
 
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Kambakkht Ishq. EmptyLun 21 Oct - 23:05



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Imran Misra
Imran Misra
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« Je n'ai pas peur, je pourrais aller n'importe où avec lui. J'ai même... hâte... » Rohan esquissa un sourire. Elle voulait goûter au plaisir de la chair, et c'était tout à fait normal. C'était quelque chose qu'il adorait tout particulièrement, peut-être même plus que les gens normaux. Il avait un appétit insatiable, à ce sujet, et une fois qu'il commençait à avoir faim, il ne pensait plus qu'à ça. Anita allait sûrement devoir y mettre le holà. Bien entendu, il était loin de penser qu'elle avait un appétit similaire au sien sinon plus grand encore. Mais Shanaya, elle, ne l'avait jamais fait. Elle avait le feu entre ses reins, un feu qui ne demandait qu'à s'embrasser de l'amour qu'elle portait au Sultan. Le Sadrazam se redressa doucement, l'invitant à faire de même pour se diriger vers le bain chaud.

Sur le chemin, il lui dit alors : « La première fois, ça n'est jamais la meilleure. Enfin, M'hamed te guidera de toute façon. » Il posa son regard vers Shanaya, avec un sourire, qui se crispa quelques instants, posant sa main sur son bas ventre. Rohan se stoppa, posant sa main libre sur le mur du couloir, et reprit : « Je vais stopper là, je crois. Faut que je me repose un peu. » Rohan perdit son sourire, avant de poser son épaule sur le mur. « Faut me comprendre, Anita, hier, elle m'a mit le feu, je te jure Shanaya, j'étais obligé de... D'être un homme. Ne lui dis surtout pas, que j'ai eu ce moment de faiblesse, s'il te plaît. » Rohan baissa son regard vers le sol, secouant la tête, avant de se forcer à sourire. Il se passa une main sur le visage, comme pour retirer la transpiration que la chaleur des lieux lui causait, avant de lui dire : « Tu veux bien m'aider à aller me sécher, pour que j'aille me reposer dans mes appartements ? » Le Sadrazam se redressa alors, posant une de ses mains sur l'épaule de Shanaya. « J'ai succombé à l'Amour, moi aussi. » Il avança doucement, aidé par Shanaya jusqu'à la dernière pièce, ne passant ni par le bain chaud, ni par le sauna, ni par le massage.
 
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