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 Nobody's fault but my own. (solo)

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MessageSujet: Nobody's fault but my own. (solo)   
Nobody's fault but my own. (solo) EmptyMer 21 Aoû - 18:32



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Origine : Anglaise (Gloucester).
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Lord James A. Grey
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Nobody's fault but my own

Nobody's Fault but My Own by Beck on Grooveshark


Sur le sol de la cellule, James Grey ne bougeait pas.
Il avait comprit que s’user ne servait à rien. Son corps était assez maigre comme ça pour qu’en plus il s’efforce de lutter contre le vide. Il avait pris l’habitude alors de s’allonger sur le dos, et de regarder le plafond, pour réfléchir, repenser. Tout le temps il ressassait. Chacune de ses victimes, ce qu’il avait pu raté, oublié. Quel sang avait trop éclaboussé ses mains pour qu’il ne tombe aussi facilement ? Qui avait pu parler et le vendre comme on vendrait le dernier des chiens ? Qui, Qui, Qui. Dans tous les cas de figure, il n’avait pas fauté. Il avait fait comme il avait désiré, comme il avait voulu. Son arme était ses mains, et il n’avait pas contredit le juge quand il lui avait énuméré le nom des soixante dix neuf victimes qu’il avait tué. Une seule manquait, et c’était bien Honoria qui, pauvre femme, avait fini accidenter. C’était au moins une chose qu’on lui avait retiré, épargné.

Il frissona, de froid. C’était l’été, selon les lettres de Symphony. On était début juin. Le trois, peut-être le quatre, il ne savait plus. Ici, il n’y avait pas de saison, juste l’obscurité et l’humidité. Ses poumons en souffraient. Sa gorge se serra à y penser. Son corps était un étau froid comme la mort. Sa peau était pâle, et son haut de chanvre était assez défoncé et rapiécé pour devenir presque un gilet. Sur son bras gauche, on voyait d’un côté le symbole des mangemorts, le serpent et le crâne. Sur son bras droit, on voyait à l’inverse la marque d’Azkaban, à la fois son fardeau et sa croix. Sa vie se jouait ainsi. A deux tatouages prêt. S’il avait su, les choses auraient été différentes.. Pourtant il y avait cru, comme on avait cru en lui. Il avait été peut-être le meilleur d’entre eux. Il n’aurait jamais autant travaillé pour si ça n’avait pas valu le coup. Et aujourd’hui quoi  ? La prison. La prison, encore, toujours. Il lui manquait le temps où il pouvait tenir son dernier fils dans les bras et embrassait le front de sa fille. Il était aussi doux qu’un agneau. Comment un agneau d’ailleurs avait pu autant tué, en si peu de temps, et à si jeune âge ?
Un talent particulier qui s’était révélé être dangereux et corrosif. La soif avait été grande. La demande aussi. James avait goûté au sang, et sa colère, qui toute sa jeunesse avait tant bien que mal était contenue, avait explosé. Contre lui, à en juger parle nombre impressionnant de petites cicatrices longilignes sur son corps, et contre les autres surtout. Quand le juge avait articulé “acte de barbarie”, James n’avait pas même baissé les yeux. L’homme était barbare de nature. L’humanité entière le haïssait, et il haïssait à ce moment exact l’humanité entière. Il avait été le premier jugé ce jour-là. James Grey. A la barre. Seul face à la machine administratrice. Pourtant, il ne s’était pas démonté. Le regard droit, il leur avait dit, du début à la fin. Tout ce qu’il avait fait. Tout ce qu’il aurait voulu faire, car c’était ainsi qu’il était, droit et honnête, James Grey.

Un brave petit garçon, selon les propres mots de sa mère. Un petit garçon colérique, qui n’avait jamais trouvé l’apaisement, dans les draps comme ailleurs. Tout le monde en avait discuté ainsi. “Avez-vous tués Jessenda Blacksmith ?” “Oui.” “Avez-vous tué Geoffrey Blacksmith?” “Oui.” Et les noms ont défilé, ainsi, des dizaines d’heure. Parfois, il osait un petit “je ne sais plus, ce nom ne me dit rien”, et on entendait la famille se soulevait avec dégoût et honte, et James dire d’une voix monotone, non pas tragique, non pas dissimulée, juste monocorde “j’en ai tué beaucoup vous savez, je ne me souviens plus de tous”.
La presse en avait fait son choux gras. Il avait refusé toutes interviews. On avait alors chuchoté au fur et à mesure que l’attendait le Baiser du Détraqueur. Tout le monde le voulait. Tout le monde l’avait prédit. Ce qui l’avait sans doute sauver, c’était la dernière phrase du procureur. Leur dernier dialogue.

“Vous avez tué, Monsieur Grey. Vous vous êtes avili, vous êtes retombé à un état de bête, d’animal. Vous faites honte à l’espèce humaine entière de par vos actes. Qu’avez-vous à dire à tous ces gens qui ont perdu amis, frères et soeurs, par votre faute ? Avez-vous seulement des regrets?”

James était resté muet. Quelques longues minutes. L’assistance attendait quelque chose, un mot. Un oui, un non. Quelque chose, pour cet homme dont on disait qu’il avait tenté tour à tour le cannibalisme et les viols, mais dont seuls les amis proches savaient qu’il n’avait jamais fait que tuer.

“Je n’ai pas de regrets, Monsieur le procureur” la foule s’était aussitôt emportée, mais la voix de James portait tant, et il avait cette aura si charismatique qu’il aurait été difficile de lui tenir tête “ce ne sont plus des regrets que j’ai. Des remords. Des tourments. Il n’y a pas de mot assez fort pour décrire ce que je ressens en ce moment, mais il ne sera jamais assez fort pour que l’on m’excuse. La vérité, Monsieur, c’est que même si je pleurais devant vous et implorais votre pardon, il n’y a pas de compassion ou de pardon pour un homme comme moi. Vous me haïssez, et vous avez raison. Je ne vous dirais pas de me pardonner. Moi-même, je ne me pardonnerais jamais. Mais maintenant, c’est trop tard. Ce que je peux dire à ces gens qui me haïssent ? Rien. Rien… On ne peut pas faire amende honorable quand on a versé autant de sang, Monsieur. Ma vie entière ne suffirait à mon repentir. Dans le fond, Monsieur, je suis déjà mort… Je suis mort.”

Les yeux de James n’avaient pas cillé pour autant. Ils étaient restés droits, fixes, et sa voix n’avait pas vibré d’un seul sentiment. Il était le prisonnier, les mains lourdes des chaînes, les vêtements sales, et pourtant, pourtant, il avait toujours cette consistance dans l’âme, un port d’épaule exemplaire, et ce visage qui rappelait, trente ans, quarante ans en arrière, une famille et un nom.
On accusa bien vite le sang, et on mit en examen Symphony et Brivael. Seul Brivael fut retenu coupable. On débouta les yeux fermés la plus jeune. On enferma Brivael pour dix ans, James à perpétuité.

A l’époque, il n’avait que vingt et un ans.
Et il n’avait même pas pu assisté à l’enterrement de son père...


 
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Nobody's fault but my own. (solo) EmptyDim 1 Sep - 20:40



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I wear this crown of shit
Upon my liar's chair
Full of broken thoughts


Hurt by Nine Inch Nails on Grooveshark


Le silence des douches était une arme, mais également un bouclier. Quand aucun bruit ne dérangeait le cimetière des hommes enchaînés, il était fort probable que rien ne se passait non plus. La moindre agitation était visible aux yeux de tous, et tous ici étaient témoins, victimes et bourreaux à la fois. La douche était alors un moment dur pour tous. Défilés nus sur le carrelage blanc, se laver avec de l’eau froide, calcaire, et cette odeur de javel partout… Pour autant, James était plutôt content ce matin-là. Son sourire fendait sa poire en deux et on aurait dit qu’il était tout droit sortit de l’enfer avec ce minois à faire frissonner le diable. Il n’avait rien de vraiment humain, mais rien de démoniaque. Un visage de vipère et des yeux curieux, c’était ici sa seule force.

« T’as l’air bien ravi, Grey… T’as mangé du clown ? » Le sourire de James s’étendit sur ses lèvres alors qu’il se débarrassait de son haut de toile déchiré. « C’est car ton frère est sortit, c’ça ? T’crois que t’as une chance de sortir aussi, toi ? Nah, toi t’es un pilier Grey. Tu resteras ici, tu crèveras avec Azkaban… Quoi, ça t’fait rire ? »

Le regard du Grey soutenait sans sourciller celui du gardien alors qu’il baissait à présent son pantalon et le livrait en petit tas à l’autre brigadier. Son corps n’était qu’un ramassis de cicatrices, d’hématomes, tous plus étendus les uns que les autres. James Grey, même au sein de la prison, n’avait jamais perdu sa fougue et sa colère. Peut-être même l’avait t-elle dompter à mordre plus profond encore.

« J’suis content d’rester là toute la vie… » Le brigadier eut un petit rire : « Comme ça j’te file du boulot, et dans l’fond, toi aussi tu resteras là toute ta vie de merde, Brigadier Santos. Toute ta longue existence de rat... »

Un coup fit taire le prisonnier, mais James ne se taisait et riait de plus belle avant d’entrer dans les douches. Là encore, les douches étaient un jeu presque politique. Il fallait décrypter les groupes pour comprendre qui était avec qui, et qui serait près à vous tuer. D’un côté de la douche, on avait les criminels sexuels, disons. Ceux qui étaient si pour avoir fait de très vilaines choses, plus que de violer d’ailleurs. Ensuite, il y avait toute une allée de condamner, comme lui. C’était plus exactement les “quatre-vingt dix huitards”. Le procès d’après guerre avait laissé une plaie béante dans la société magique, et la moitié du règne mangemoresque se retrouvait là. Et plus encore. Les familles avaient été déchirées, et on ne trouvait finalement pas d’enfants ici, mais toute l’époque de Poudlard et les anciens avaient été jeté en cellule.
Les procès avaient été lapidaires, parfois même faux. Les témoignages incohérents, les avocats sans cesse à charge, les preuves inventées et enfin les spéculations hyperbolées. On trouvait alors ici, dans le ventre de la créature, un Caleigh Hatcher amaigri et sombre sous l’eau. Plus loin, Silas Donovan ricanait avec son collègue Darius Astin… Ce petit monde de rien grouillait…

Il s’avança en silence jusqu’à une douche de libre. A la différence de beaucoup, James n’avait pas vraiment besoin de se mettre à couvert ou de trouver un groupe. En majeure partie car sa réputation avait fait le tour de la prison. En plus de la perpétuité, il était repassé trois fois devant le tribunal qui s’était entêté à le laisser libre parmi les autres. On lui avait retiré deux ans également le droit à envoyer des lettres, tout ça surtout car il frappait ceux qui se lever contre et en face de lui. La colère, toujours la colère. Rampante en son sien. Voilà ce qui le rendait aussi mauvais que volubile.

« Hey, James… » C’était la voix de Jeremiah Black. Il aurait pu la reconnaître entre mille. Elle était tremblante, à l’image de son propriétaire, un petit être - atrocement petit pour son âge - sans aucune confiance, qui n’aurait pas fait de mal à une mouche. Pourtant lui aussi avait fini à prendre dix ans. Sa conduite n’était pas aussi irréprochable que celle de Brivael, et les nombreux conflits dans lequel il se fourrait - surtout car les autres lui cherchaient des noises - avaient eu vite d’alourdir un peu plus sa peine. Jeremiah était pour autant que James sache son cousin, généalogiquement parlant. En effet le jeune homme, car c’était un homme malgré son visage d’éphèbe, était le premier fils de Jasper Black, le frère de leur mère. Jeremiah était petit comparé à son père. Un petit de rien du tout… Un petit qui se révélait pourtant d’une grande aide quand il le fallait. « J’ai entendu dire que Brivael était sortit... »

Un sourire redora doucement les lèvres du Lord. Derrière ses yeux vitreux et sa tignasse alourdit par la flotte, James était heureux. C’était ces rares petits éclats de joie en lui qui calmait sa colère, une colère qui tôt ou tard aurait sa peau.

« C’est ce que j’ai entendu dire. J’attendais les douches pour savoir. Visiblement il a été libéré mercredi… C’est bien qu’il soit sortit. Après tout, il n’avait pas sa place ici. » Jeremiah grimaça, un sourire triste sur la face. « Comme beaucoup… »
« Ce sont des choses qui arrivent… »

Jeremiah se tordait les mains. Ses doigts se tiraient les uns les autres comme s’il avait voulu se les briser. Le regard sombre du Lord s’assombrit de nouveau. Son ventre se tendit. Quelque chose s’était passé. Et le jeune homme ne semblait pas vouloir cracher le morceau. James pesta à voix basse :

« Raconte. Plus vite ça sera dit, plus vite t’en seras débarrassé... »
« Je veux bien te le raconter » murmura encore plus bas Jeremiah « mais jure-moi que tu ne me frapperas pas… jure-moi que tu ne me feras pas de mal... »

Le regard bleu-vert du Grey changea de nouveau, plus noir. Qu’est-ce que ce con de Black pouvait avoir fait qui… qui le mette en colère ? En prison ils n’avaient pas grand chose pour eux de toute façon. Tout du moins, ils n’avaient rien qui n’auraient servi à qui que ce soit. Seulement des souvenirs, des cicatrices dans le passé, et cette idée que quoi qu’il arrive, tout était déjà jouer d’avance. Le monde se foutait bien des prisonniers d’Azkaban, et les prisonniers se foutaient bien des vivants en retour.
Il pouvait jurer. Après tout, il s’était dit récemment qu’il ne ferait plus de mal. A personne. Car ce serait une sorte de… de rédemption. Voilà. De rédemption.

« Dis toujours, j’te ferais rien… »
« Tu sais James… pour… pour ton père… » Un long silence s’installa. James reposa un regard d’une extrême intensité sur le Black. Son père ? Oui ? Mais encore ? Ses phalanges se serrèrent sur le carrelage du mur, sa tête sous l’eau froide bouillonnait toujours. « … Tu m’avais demandé il y a quelques mois de… d’écouter, un peu, car à côté de moi y avait, mh… ‘fin… »
« Jeremiah… » siffla le Lord, agacé par autant de détours.
« J’ai les noms, James. J’ai les noms de l’escadron. »

James releva la tête sous l’eau, la sortant de sous le jet froid qui s’épuisa, jusqu’à goutter. Les secondes étaient devenus des heures, et le monde tout un univers. La face froide de James s’était décomposée en une moue peinée plus que colérique. Il repensait à la lettre, aux pleurs de Symphony, au regard vide de sa mère… Et à son père. Lester. Lester. Ce nom criant à ses tympans. Combien de fois lui avait-il dit ? Combien de fois avait-il haussé le ton ? Il se souvenait du chaud de sa claque sur sa joue, mais sa peau était devenue roide comme le marbre, dur comme l’acier. Il n’était plus un homme.

« Ca ne va pas te plaire, mais… » Jeremiah ravala difficilement sa salive, tremblant de la tête au pied. « Il y avait Logan Avery, Alsander Stiles, Humfrey Dincklage, Renly Speakwood, Kevan Astin et… »

A chaque nom, c’était un coup de couteau dans l’âme, plus profond, encore plus profond. La gorge de James Grey se serra. Brutalement. C’était comme s’il asphyxié. C’était comme si le monde venait de cogner de plein fouet son torse et que son squelette entier se disloquait. Entier. Ses bras retombèrent le long de son corps alors que sa face n’était plus tristesse, plus colère, mais plus qu’un visage sans vie, livide, hagard. La brume gagnait son coeur. Il allait bientôt ne plus lui rester que les yeux pour pleurer.

« … et ? » couina t-il, la gorge sèche.
« J-Joe, James, Joe y était… J-Joe y était... »

Jeremiah fondit en larmes, comme une fontaine ou un peu plus touchant encore. Joe Black avait osé. Peut-être était-ce là la plus grande des trahisons dans le fond. Le fait que même la propre famille en vienne à lever la main et l’arme sur ses proches. Plus aucun honneur. Plus aucune dignité.

Quelque part au plus profond de James Grey, quelque chose cessa de battre alors.

« Comment… »
« J-Je ne sais p-pas, James, je j-jure… J’ai e-entendu le f-frère de Alsander en p-parler, et j’me suis d-dis… enfin... »

Jeremiah recula d’un pas. Les matons commençaient en reprendre les brebis et à les amener vers ce qui aurait pu leur servir d’abattoir. James ne bougea pas d’un pouce alors que le petit Black se faufila dans la foule pour reprendre sa place. Derrière la flotte qui noyait son crâne et sa tête, derrière le vague qui avait étreint ses yeux, James Grey pleurait. C’était peut-être la première fois en huit ans. La première fois que la douleur, aussi insoutenable que cruelle, venait lui briser le corps. Cette douleur était sensiblement différente de celle qui avait été la sienne quand on lui avait annoncé que Lester était mort. Il s’était sentit mal et avait aussitôt refusé la vérité. Cette fois-ci, la vérité avait beau être aussi dure qu’amère, il la goûtait différemment.

La première question qu’il se posa fut : pourquoi ? Pourquoi tuer Lester alors que son propre fils était lui-même mangemort ?

Pourquoi ?




Dernière édition par Lord James A. Grey le Mer 4 Sep - 2:24, édité 1 fois
 
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Nobody's fault but my own. (solo) EmptyDim 1 Sep - 21:25



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Nothing is what it seems

le 28 juillet 2005


Duality by Slipknot on Grooveshark


Étrangement, ce soir-là, James suivit docilement les consignes. Il se dirigea, propre et glacé jusqu’à l’os, sa cellule sans aucune réticence. Ses yeux étaient lointains, plongés dans le vague, mais son cerveau était toujours connecté. Il se coucha tôt, sans faire un bruit ce soir-là.

Petit à petit, chaque partie de son corps se mit comme en hibernation. Tout d’abord ce furent ses jambes qui devinrent lourdes, puis ce fut au tour de ses bras, et enfin même son coeur se mit très lentement à ralentir dans sa poitrine, si lentement qu’il aurait été presque impossible de dire s’il était en vie, ou mort. Ses poumons se gonflaient à peine dans sa poitrine, et ses yeux, à mi-clos, s’imprimaient d’images de toute sa vie. Il revoyait ainsi son enfance, ses amis d’enfance, Calixte, Symphony et son trop grand chapeau de sorcière. Il y eut la vie, puis la marque sur son bras qui changea sa destinée. Il sentit le sang chaud sur ses mains, ce sang à la fois brûlant et agréable. Il s’était sentit existant. Le fauve en lui avait trouvé son maître. Plus fort que son père, plus terrible encore. il ignorait pourquoi il n’avait pas écouté, mais aujourd’hui, la colère sourde qu’il avait lui même projeté sur lui, cette culpabilité immense venait d’exploser et de se poser comme des papillons funèbres sur ses anciens camarades.

Dans la nuit, les yeux de James Grey s’ouvrirent, avec ce regard revenu d’outre-tombe.
James Grey était réveillé.

Il se leva silencieusement dans l’obscurité de sa cellule. Il eut un petit rire, un rictus mauvais, alors que ses doigts s’accrochaient à son t-shirt, le déchirant sans outre forme de procès. Il noua les manches pour s’en faire une cordelette et la trempa dans l’eau des toilettes crasseuses pour la renforcer. Une fois la corde improvisée faite, il la noua cette fois-ci autour du plus haut barreau et passa sa gorge autour du vêtement. Le noeud coulissant marcherait. Maintenant, il n’y avait plus qu’à fermer les yeux, et pensait, pensait fort à ce monde à la con. Quand les premiers pas dans le couloir où il était se firent entendre, James Grey, de toute sa hauteur, se laissa choir sur le sol, jambes pliées. Dans la petite pénombre, la scène semblait encore plus morbide. Bras ballants et muscles affligés, James ferma les yeux et rapidement le sang ne circula plus. Il entendit des cris, une alarme et sentit qu’on le décrochait.

On le traîna quelque part qu’il devinait être - à l’odeur surtout - l’infirmerie. Son dos rencontra des draps, et on commença à nouer ses jambes pour qu’elles soient sanglées. C’était à ce moment-là que tout se jouer. Le regard de l’ancien serpentard s’ouvrit et ses prunelles vertes se posèrent sur l’un des deux brigadiers qui le saucissonner. Il lui tira de la poche arrière la baguette. A ce moment-là, il su qu’il avait gagné et que tout était joué.

« ATTE… » Un sort puissant frappa le premier brigadier qui s’écrasa contre le mur derrière lui, sa tête cognant contre la pièce le mit hors jeu aussitôt. Son corps tomba sur le sol, inconscient, mais pas mort.

Le second brigadier n’eut le temps que de prendre sa baguette en main que sa gorge déjà se serrer au point de le faire mourir. Il posa ses mains sur cette main invisible qui serrait, alors que James décrochait ses jambes et se levait du brancard. Derrière lui encore, l’infirmière était à genoux sur le sol et reculait, terrorisée. Elle était toute jeune, avec de beaux cheveux blonds. Elle n’avait peut-être que la vingtaine, un peu plus. Il lui jeta un regard sombre, et elle alla aussitôt se mettre à plat ventre sous la table, face contre terre, tremblant. D’ici, il pouvait sentir l’odeur de pisse qui remontait des entrailles. Un petit ricanement malsain remonta sur ses lèvres en voyant comment le brigadier se démenait - comme un petit diable - pour respirer.

Ses yeux s’écarquillèrent car la colère était si grande qu’il aurait pu les tuer. Tous les trois. Faire un bien joli massacre dans le coin… Peut-être qu’il pourrait, juste pour… Non. Non, ce n’était pas de leur faute, à eux. C’était de la faute des autres. Il jeta un stupéfix informulé au brigadier encore conscient et figea à son tour l’infirmière. Ses doigts parcoururent le corps encore rigide du premier brigadier qui était plus grand que l’autre, assez en tout cas pour que James puisse mettre ses affaires sans trop nager dedans. Il le déshabilla aussi sec, pris par le temps, et se rhabilla au milieu de l’infirmerie.

Sa langue passa sur ses lèvres. La baguette qu’il avait entre les doigts était redoutable, comme si elle lui signifiait qu’elle reconnaissait en lui un grand sorcier. Il eut un petit ricanement malsain et passa la porte de l’infirmerie.

A présent, plus personne ne pourrait l’arrêter. Il était libre. Libre de tuer.

(...)
« Mais enfin… Qu’est-ce qu’il a bien pu se passer, nom de dieu ?! » cria le directeur d’Azkaban sur son secrétaire qui malgré tout rester aussi froid que stoïque. Son air n’indiquait rien sur ce qu’il ressentait. Après tout, ce n’était pas sa faute, à lui.
« D’après le rapport que je vous ai fait transmettre ce matin, James Grey aurait été transporté jusqu’à l’infirmerie après une tentative de suicide, Monsieur. Cependant, il se trouve qu’il a réussi à s’évader d’Azkaban à partir du moment où il est entré dans l’infirmerie. »
« Est-ce qu’il a été aidé ? » Le pauvre directeur tenait sa tête entre ses doigts, son crâne était prêt à exploser. Par quels dieux allait-il expliquer ça ? Et si les journaux l’apprenaient… « Et la presse ? »
« Il n’a pas été aidé, par personne. Nous avons retrouvé les deux brigadiers de l’intervention et l’infirmière figés dans la salle, inconscients pour la plus part. On les a questionné. Il n’a rien dit. Il a déshabillé l’un des deux brigadiers et serait sortit ainsi. Aucun blessé, aucun mort. La presse n’en sait encore rien. Seul Monsieur le Ministre est pour l’instant au courant. Il veut d’ailleurs vous voir ce matin, Monsieur, à la première heure. »
« Nom de... »
« Il n’y a eu aucun blessé, Monsieur. Votre rendez-vous est pour dans dix minutes. »


 
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