nationalité : britannique
né(e) le 26/02 à Schwarzstadt.
réside au sous le grand escalier, 501±165 allée des vierges de fer, marché aux trolls.
scolarité : le choixpeau l'aurait envoyée à Serdaigle si elle était allée à Poudlard.
baguette magique : 29 centimètres de bois de pin, cheveux de sirène.
statut : célibataire,
domiciliation bancaire : son matelat ?
permis divers : aucun qui soit visé par le ministère

E.xamen de
M.agie
É.lémentaire
U.nifié

Les E.M.E.U sont des tests d'aptitudes magiques et de connaissance destinés aux sorciers comme aux moldus. Ils sont supervisés par l'Autorité des Examens Magiques représentée par sa respectable présidente, Griselda Marchbanks.

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session #2005-06-06

« Bientôt Lucius nous recevrons tous la lettre de Poudlard et ça ne fera plus aucune différence. Qui nous sommes, d'où nous venons. Nous aurons notre chance nous aussi. Une chance de faire nos preuves... »

Le cuistot regardait ce petit bout de chou par dessus son épaule en lui jetant des petits coups d'oeil de temps en temps. Avril aurait onze ans cette année. Du moins c'était ce que disait son état civil alors, même si elle était bien plus petite que les autres filles et garçons de son âge, on faisait comme si.

A l'orphelinat du chemin de traverse, il y avait beaucoup d'occasion de faire "comme si". On faisait comme si on n'en avait pas marre de la soupe de coquillettes, comme si les livres n'étaient pas usés jusqu'à la corne, comme si les bouts des chaussettes n'avaient pas déjà été raccommodés trente-six fois, comme si on partait dans la vie avec les mêmes chances que les autres. Devant ces grands yeux bleus déterminés, sûrs d'eux, Lucius n'avait guère d'autre choix que de faire comme si. Mlle Laverne insistait pour qu'on ne réduise pas les espoirs de ces pupilles à néant. Elle savait qu'il leur en faudrait plus qu'aux autres pour s'en sortir dans la vie. Pour autant, il ne fallait pas non plus leur laisser tirer des plans sur la comète.

Avril parlait comme un petit politicien miniature qu'on aurait sorti de sa boîte un froid matin de décembre à la place des chants de Noël. Quand elle parlait, que ce soit pour raconter une histoire ou pour se battre contre quelque chose d'injuste, elle se montrait toujours étonnamment éloquente et convaincue, comme si la fée de l'éloquence était venue se perdre sur le couffin qu'on avait abandonné sur le porche de l'orphelinat dix ans auparavant. Là tout de suite, elle transperçait le cuistot comme pour lui montrer qu'elle savait très bien que son sourire était plus un lot de consolation qu'un véritable encouragement. Elle prenait si facilement la mouche quand on ne croyait pas en elle.

« Je sais que tu ne me crois pas Lucius mais je ne suis pas fâchée. »

Ca ne faisait rien qu'il n'y croit pas. Elle y croyait assez pour deux. Le cuistot la regarda partir en courant. Mlle Laverne attendait les élèves qui devaient faire leur rentrée à Poudlard. Elle recevait toujours à l'avance la liste des fournitures scolaires, ce qui permettait à l'orphelinat d'anticiper le flot de dépenses. Bien sûr les enfants savaient qu'ils ne pourraient acheter que des fournitures de seconde main mais ils étaient contents ne serait-ce que pour la sortie. Et puis surtout, ils étaient tout excité à l'idée de prendre le Poudlard Express pour la première fois et de coiffer le fameux Choixpeau Magique.

Le petit groupe s'arrêta devant l'animalerie magique, une fois tous les achats conclus. C'était un moment sympathique où la plupart des enfants s'amusaient des mimiques des chouettes. C'est là que le petit Colin s'écria : « Hey regardez ce que j'ai trouvé !!! ». Tout le monde se retourna vers lui pour regarder une petite bourse en tissu avec une petite poignée de gallions à l'intérieur. Sur le conseil de Mlle Laverne, qui ne voulait pas que ses petits orphelins deviennent des voyous, les enfants se dispersèrent pour rechercher l'infortuné propriétaire de la bourse mais quand ils revinrent bredouille, elle demanda au petit Colin : « A mon avis, avec ces quelques gallions un chat ou un crapaud... », mais le petit garçon secoua la tête, « Oui mais je n'aurais aucun mérite Mlle Laverne, je préfère acheter quelque chose qu'on puisse partager tous... ». La directrice de l'orphelinat sourit et après discussion, tout le monde convint que les gallions seraient dépensés au Chaudron Baveur, parce que c'était là où les jus de citrouille étaient les moins cher. Avril devait se rappeler toujours de ce jus de citrouille. D'abord parce qu'elle n'avait jamais vraiment aimé le jus de citrouille, trop doux à son goût. Celui-ci était tiède de surcroit et, à peine y eut-elle trempé les lèvres qu'elle sentit comme si un serpent avait planté ses crochets dans son coeur.

Le reste elle n'en garde que peu de souvenir, l'agitation autour d'elle et la douleur fulgurante, tout cela devait se mêler dans un brouillard épais et indémêlable. Ce fût le dernier jus de citrouille qu'Avril Adler but de toute sa vie.



Grandir sur le marché aux trolls pour Avril ça avait été comme perdre son éloquence, sa voix au chapitre. Le marché aux trolls représentait tout ce qu'elle détestait et en même temps, aujourd'hui à 28 ans c'était tout ce qu'elle connaissait. Le manque de lumière naturelle avait rendu sa peau pâle à faire peur et en grandissant, sa beauté avait fleurie comme celle d'une orchidée vénéneuse au milieu d'un marais putride. Immaculée. Singulière. Lugubre malgré tout.

Elle ne menait pas la vie la plus difficile qui soit. A comparaison, les apprentis tanneurs aux mains rongées par les acides et les teintures avaient tout à lui envier. L'apothicaire - c'était toujours ainsi qu'elle le nommait car à ses yeux, un tel monstre ne méritait pas un nom - exigeait simplement d'elle qu'elle se débarrasse des corps et qu'elle l'assiste dans ses opérations. En échange de quoi, il lui préparait la précieuse potion qui lui permettait de ralentir ce maudit poison.

C'était Lucius qui l'avait amenée chez l'apothicaire, en désespoir de cause. Merlin savait quelle explication il avait dû donner à Mlle Laverne quand il était finalement revenu sans l'enfant. Il n'avait décemment pas pu dire qu'en paiement, il avait accepté de la laisser à ce boucher... Probablement que tout le monde la croyait morte. Parfois elle se prenait à espérer que pour autant, certains ne l'auraient pas oubliées. Mais généralement ce genre de pensées s'envolaient quand elle entendait le petit carillon de la porte tinter. Avril ne s'occupait pas des clients. Juste des patients. En l’occurrence ce jour-là, une sirène que l'apothicaire dont l'apothicaire avait fait l'acquisition diable savait comment.

C'était la première fois qu'Avril en voyait une. Elle venait des grands océans, sans doute capturée par des pirates qui l'avaient trimballée jusqu'au marché aux trolls dans un bac trop juste pour la contenir. Ils avaient ficelé sa queue, qui portait les marques de stries là où la corde avait frotté jusqu'à la chair. Avril avait veillé à trouver un récipient plus confortable, ce n'était pas ce qui manquait chez l'apothicaire, des récipients. Des contenants de toutes les formes, de toutes les tailles. Toujours trop impeccables pour ne pas être suspects, du point de vue d'Avril. Avril colla son front à la vitre, plongeant ses yeux dans ceux de la créature. Il avait déjà tellement "prélevé" sur elle qu'Avril ne se faisait guère d'illusion. La sirène finirait aux égouts d'ici peu. Du moins ce qu'il en resterait car l'apothicaire lui avait largement vanter les vertus des écailles, du cuir, de la salive, des branchies, du sang, des larmes, de la cervelle, des os, des yeux, des dents et de la langue de sirène. Dire que c'était de cet homme-là qu'Avril Adler avait appris tout ce qu'elle savait. Être brillante lui laissait comme un goût amer au coin des lèvres et brillante, ça elle l'était, même l'apothicaire le reconnaissait. A son âge, elle ne trouvait pas son égal pour les potions et la botanique. Bien sûr sur le marché aux trolls, il y avait pléthore d'alchimistes et de pharmaciens plus expérimentés mais ça ne faisait pas grande différence car sur le marché aux trolls, son talent, son potentiel, disparaissait derrière la médiocrité de l'ensemble.

Elle n'en voulait pas à Lucius. Après tout, si elle était encore en vie c'était parce qu'il avait accepté de la laisser aux bons soins de l'apothicaire.