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 Don't bury me, don't let me down

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MessageSujet: Don't bury me, don't let me down   
Don't bury me, don't let me down EmptyMar 23 Avr - 0:28



Invité
Don't bury me, don't let me down Empty
    Seth n'avait jamais été d'un naturel jaloux, non loin de là. Depuis quatre années maintenant, il sortait avec cette fille, Hanna Anderson, une jeune femme d'origine aussi modeste que lui. Ensemble, ils s'affranchissaient des conventions sociales qui enchainaient les gens de la haute-société, une société que Seth détestait ouvertement mais que Hanna admirait secrètement. Bien sûr, comme toutes les filles de modeste condition, elle rêvait de belles robes et de bals fabuleux mais Seth avait fini par se persuader que l'amour qu'il lui portait suffisait à la rendre heureuse. Ca c'était jusqu'à ce qu'il la voit, là, elle, roucoulant comme une pintade devant ce petit rat de Sanders. Lord Sanders comme il se faisait appeler, sous prétexte que son père avait marié on ne sait quelle Lady sortie d'un trou perdu en Irlande. Et tandis qu'il restait là, son balai de quidditch en main, les jointures tellement serrées sur le manche qu'elles en devenaient blanches, sa jolie petite amie, la prunelle de ses yeux, comme il l'appelait, se pavanait comme la dernière des catins dans l'espoir d'obtenir les faveurs de ce petit bourgeois. Il en demeure un long moment interdit, ne pouvant y croire, comme son coeur se fissure petit à petit et qu'il finit par éclater en plusieurs morceaux lorsqu'il voit la main de Sanders glisser dans le cou de Hanna et cette dernière rire en minaudant. Un grondement sourd comme il laisse tomber son balai, le bois produisant un bruit sonore qui attire l'attention des deux tourtereaux illégitimes sans qu'ils n'en saisissent la source, faisant volte-face d'un mouvement sec et marchant d'un pas vif et décidé vers... vers où, en fait ? Il n'a pas de but précis en réalité, il ne pense qu'à évacuer la colère qui l'a envahi et ses pas le mènent un peu au hasard des couloirs. Une armoire fait les frais de sa rage comme son poing s'écrase sur la porte en bois, la retirant de ses gonds. Déjà il entend les pas du concierge qui se dirige vers le boucan et il accélère sa course folle pour lui échapper. La plupart des élèves sont en heure de temps libre et, avec ce temps magnifique, si rare en Angleterre, ils ont sans doute bien mieux à faire que de traîner dans le château au hasard, ce qui explique qu'il ne trouve personne pour essuyer sa frustration. Personne ? Pas si sûr. Le voilà qui aperçoit, tournant au détour d'une travée, une cape noire qui disparaît subrepticement. Un demi-sourire comme il accélère le pas pour rattraper cette proie inconnue, la future victime de sa déception. Car ainsi fonctionne Seth Campbell, il accumule les sentiments jusqu'à un point de césure, une limite qu'il ne faut pas franchir sous peine de le voir exploser. Et cette pauvre Hanna Anderson a réussi à le précipiter dans les abîmes de sa propre conscience tourmentée. Alors le premier venu sera le défouloir malheureux de sa haine... Et le premier venu, il l'a en face de lui, comme il vient de le rejoindre et de poser sa main sur son épaule pour le faire se retourner face à lui. Il le reconnaît au moment même où il voit son visage et il esquisse une grimace ennuyée. Pas de chance. Instinctivement, ses prunelles cherchent en papillonnant s'il n'y a personne d'autres dans les parages mais non, ils sont seuls et il n'y a pas de substitut au jeune Zachkariel qu'il a entre les pattes, lequel s'avère être, comble de l'ironie du destin, l'un de ses amis les plus proches. Même maison mais âge différent, il avait tout de suite pris sous son aile ce gamin un peu malingre et fragile que les autres avaient tendance à ne pas considérer comme il se devait et, en retour, Zachk lui vouait une admiration sans borne, buvant ses mots comme paroles d'évangile. Seth, ça le faisait sourire, et il en était même parvenu à lui pardonner ses origines aisées et tous les moyens financiers qu'il n'avait pas. « Zachk... » Ses doigts se posent sur la nuque du jeune Serdaigle et il l'entraîne dans une salle de classe vide, sans forcer, bien conscient que le jeune Scylence le suivra où qu'il décide de l'emmener, sans poser de question. Arrivés à destination, il le pousse à l'intérieur et referme la porte sur eux, un sourire sur les lèvres. Ses prunelles vertes détaillent ce petit angelot qu'il a capturé dans ses filets il y a déjà bien longtemps. Il est beau, Zachkariel, d'une beauté pure qu'il a souvent envié, lui, taillé à coups de serpe par on ne sait quel dieu négligent. « Toi et les gens de ton espèce, vous vous croyez mieux que nous, la lie de la société, pas vrai ? » Un grondement agacé. « Et qu'est-ce qui peut bien te faire croire, Zachk, que tu vaux plus que moi ? » Imperceptiblement, la phrase avait glissé, passant d'une généralité à leur cas particulier et le voilà qui impliquait le jeune garçon dans quelque chose qui ne le concernait pas. Mais Seth avait un esprit torturé que beaucoup auraient qualifié de « malade » tant il fonctionnait différemment de celui du commun des mortels. Son dos se décolle de la porte et il se rapproche du gamin, plus jeune, plus doux, plus docile aussi, ses doigts glissant dans les cheveux de Zachk en une pseudo caresse pour l'amadouer, un sourire doux sur les lèvres, avant que sa main, puissante, ne l'envoie valser tête la première contre le premier pupitre venu. Le bruit mat que fait son crâne heurtant le bois lui arrache une grimace ennuyée mais il n'a pas l'intention de s'arrêter, pas même si Zachk crie grâce ou pleure. Parce qu'il le rend responsable de tout. C'est sûr, tout est de sa faute.
 
MessageSujet: Re: Don't bury me, don't let me down   
Don't bury me, don't let me down EmptyJeu 23 Mai - 20:56



Invité
Don't bury me, don't let me down Empty
Zachkariel était un garçon plutôt sage d'ordinaire, sage et savant à la fois, à l'image des hommes qu'il lui arrivait de jalouser quand au cours d'une lecture il se rendait compte que l'homme pouvait renfermer plus de génie que lui n'en pourrait jamais. Il se savait pourtant béni des dieux, car qui d'autre que son grand-père pouvait faire pour lui le meilleur des professeurs ? Sans doute pas Clyde Donovan et son air de fourbe aguerri, pour sûr. Il fallut à ce jeune ange finalement que le redoutable serpentard ne pose ses yeux sur lui pour le voir parlementer avec sa voisine d'à côté, la très jolie Eira Konstantine. Depuis l'accident du train, Eira ne portait plus ses beaux cheveux rouge feu qui lui donnait l'air d'une salamandre courroucée en permanence; les cheveux blancs de la hongroise finalement soulignait sans doute, et uniquement, sa pureté d'âme. C'était tout du moins ce que pensait Zachkariel. N'importe qui aurait dit que le jeune serdaigle en était amoureux, mais il fallait croire qu'aucun Scylence ne savait mieux garder de secrets que lui, à savoir de qui il était véritablement épris.

Si ça c'était su, ça n'aurait fait que des histoires, aussi parfois, il fallait mieux se taire que de tout ruiner. C'était que son amoureux, comme parfois il se l'imaginait, avait dans son coeur un autre objectif, une autre idylle, et loin d'avoir le visage innocent du joli serdaigle, elle avait dans l'oeil toute la vivacité et la séduction des femmes. Zachkariel ne haissait pas les femmes; par dessus tout il les idôlatrait, sa mère la première ! Mais Hanna ne lui avait jamais plu. Peut-être parce que dans le fond, il savait qu'elle aurait toujours ce que lui voulait, à savoir la douceur d'une main forte et le regard chaleureux de Seth Campbell... C'était triste, dans le fond, et il le savait lui aussi... Un jour peut-être, il trouverait quelqu'un d'autre pour jeter son dévolu. Quelqu'un comme Eira, par exemple. Avec le même feu, la même fougue, et le même coeur sur la main.
Peut-être. Sinon il était voué finalement à subir sans rien pouvoir dire. D'ailleurs, ce n'était pas sain comme relation. Avec un autre homme, rien que ça ! Que penserait sa mère, si elle pouvait penser...? Sans doute pas grand chose de bien.

" Scylence! " siffla le professeur, sans que l'on ne sache s'il appelait l'élève ou réclamer, encore, un silence qu'il avait déjà. " Vous n'avez rien de mieux à faire qu'à baragouiner entre sang mêlés ? Pas de complot, allez hop, on sort tout de suite avant que je ne vous botte le cul ! "

Le serdaigle fit les yeux ronds. Qu'avait-il encore fait, ça, il l'ignorait, mais autant qu'il le savait, Donovan n'appréciait pas les Scylence tout court. Une question de rancœur d'après certains, d'autres parlaient tout simplement du caractère de con du professeur. C'était sans doute un peu des deux, dans le fond...
Zachkariel pourtant s'exécuta malgré les rugissements d'Eira qui déjà envahissaient la classe. La menace d'être exclue ne la réjouissait pas, car à défaut d'être très pédagogique, Clyde avait au moins le mérite de savoir de quoi il parlait. Son caractère de porc l'avait déjà, cent fois, jeter aux mains de bataille impitoyables, et c'était sans doute de là qu'il tenait toute sa force : de batailles de porc. Mais malgré tout, Zachkariel était son ami !

" Vous n'aurez qu'à vous plaindre à votre père, Konstantine ... Comme si je me fichais un tant soit peu de votre avis en matière de renvoie. Ravalez donc votre fierté, voulez-vous ! " Un long silence dora la classe, alors qu'il ricanait plus bas : " ... ce n'est pas la première chose que vous auriez eu à avaler, après tout. "

L'air scandalisé de la classe, et davantage blanc de Konstantine eut raison de toute révolte. Zachkariel se leva, les joues rouges car même lui, et pourtant jeune, avait compris. Un sac dans une main et sa baguette dans l'autre, la porte ne mit pas longtemps à s'ouvrir et à se refermer derrière la petite furie bleue. Si bien sûr le silence était regagné de l'autre côté de la porte, il savait que tôt ou tard, les choses iraient mal. Pour Konstantine ou Donovan, au choix.

Il ne fit que quelques pas avant de tomber sur le visage - sur l'instant - salvateur de Seth Campbell. Miracle, sans trop y croire il ouvrit la bouche, mais la referma sitôt qu'on le traînait. Qu'est-ce que diable allait-il se passer dans cette journée de malheur ?! Le gamin ne pipait mot, baissait les yeux quand la porte d'une classe vide se referma. Il allait imaginer le pire, le plus grave, ce moment où votre ami vous dit que finalement, sa copine est une traînée, ou encore qu'un de ses parents est décédé, ou tout simplement, plus terrible encore : qu'il ne vous aime plus.

Que vous n'êtes plus rien pour lui. Plus rien du tout.

Le premier coup, il ne comprit pas. D'ailleurs il ne comprit pas grand chose, son corps et son esprit vite secouaient par une douleur qu'il ne connaissait jusqu'alors pas. Ezechkiel, à défaut d'être un grand frère exemplaire et adorable, avait le mérite de faire si peur au reste du monde, que personne ne l'avait vraiment disputé. Ce n'était pas non plus le propre de Rufus de disputer. Il avait fait cette erreur sur Clayton et avait décidé d'user de patience et de mots sur ses deux petits fils. Le caractère docile et doux, presque trop, de Zachkariel était cependant pour lui une véritable réussite. Ezechkiel était autre chose, un peu à part, par nature.

" Seth ! " La voix du gamin était secouée de quelques soubresauts, par la douleur de ses muscles attaqués. La question "pourquoi?" allait se dessiner mais de nouveau le coup tomba sur l'enfant comme une masse sur une enclume. Le gamin cependant n'avait rien d'une enclume et tomba sitôt au sol, sans plus sentir ni ses jambes, ni le restant de son corps. Il entendit des mots, des bribes de phrase, ici et là, et si son corps entier voulut plonger dans l'inconscient, s'endormir ici au lieu de mourir un peu, le garçon resta éveillé, le nez en sang, du sang chaud qui coulait pour la première fois hors de sa peau. La bouche ouverte pour pouvoir respirer, les yeux bleus métalliques du gamin fixait alors Seth Campbell, avec toute la tristesse du monde.

" Désol... Désolé... " Il ne savait pas vraiment de quoi, mais c'était ce que l'on attendait de lui; de nature docile, il aurait tout donné sans être frapper, alors comme ça, avec la peur au ventre d'un nouveau coup sur son visage ou sur ses os, il se serait lui même donné si ça avait été possible.

Il se recroquevilla sur le sol, comme un chaton, ses doigts serrés sur ses côtes, les yeux embués de grosses larmes de crocodile qui attendaient un sanglot de plus pour tomber, pour rouler sur le duvet blanc de ses joues. Comme un animal blessé, ses yeux fixaient ceux de Seth, implorant la pitié comme la vierge aux romains.
 
 

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