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 Eira Konstantine.

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MessageSujet: Eira Konstantine.   
Eira Konstantine. EmptySam 9 Mar - 0:41



Nombre de messages : 140
Origine : Anglaise (Gloucester).
Préférence Magique : Mage Noir.
Familier : n/a.
Lord James A. Grey
Lord James A. Grey
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Eira ou la Légende de la Coureuse-de-tempêtes


1# L'Oeuf Bleu de Remett
« Tu es bien sûr que tout ça n'est pas... illégal ? » murmura le Vanna Syl, l'air sceptique. L'endroit lui avait l'air absolument tout, sauf légal. Et propre. Il grimaça à l'idée de tomber sur le sol où quelques blattes détalaient, apeurées par la lumière. Elles étaient bien grosses, et il comprenait à voir les dessous de meuble de quoi ces petites bestioles pouvaient bien se nourrir. Il se demandait cependant si elles avaient un quelconque rapport avec les ovipares que le fournisseur disait vendre. Il ne connaissait qu'un seul dragon mangeant des insectes, et il était assez difficile pour ne vouloir que des terrines et des pâtées de gourmet.

« Pourquoi, tu as peur Aaron ? » Le petit sourire malicieux, quoi que moqueur, fit grimacé de nouveau le russe. « Des blattes, non. D'un dragon, non. D'un Konstantine en colère... »
Il marqua une pause qui voulait tout dire. S'il apprenait qu'il participait, encore, à ce genre de coup fourré, il allait se prendre une soufflante, et une belle, une qui se collectionne et qui s'accroche au mur tellement elle est belle. Il n'était pas prêt d'accrocher une soufflante au mur, et il avait autant au moins d'esprit pour éviter de se disputer avec le rare chasseur qui lui adressait encore la parole. D'ailleurs, il l'aimait bien le Roman Konstantine, et il comprenait dans le fond. À suivre Eurydice, il avait vite compris que quelque chose ne tournait pas rond dans sa caboche. Le manque de peur, le trop de confiance, un petit mélange explosif des deux sans doute... quelque chose de pas net, mais de très mignon. « Roman ne fera rien, il ne revient que dans trois jours de la chasse. »
« C'est ce que tu lui diras quand tu n'auras plus qu'un bras ? »
marmonna le russe, avisant ce qui ressemblait à une tête de crocodile. Qu'est-ce que fichait une tête de crocodile sur le sol, dans un coin de pièce ?
Cet endroit sentait de plus en plus mauvais.

« Laisse-toi aller. Je te l'ai dis, tu n'as juste qu'à te mettre derrière moi et me laisser parler. » Le russe soupira profondément. Il n'aimait pas ce genre de plan. Le genre de plan où il se retrouvait à cogner le mec derrière le bar car... car beaucoup de chose, mais principalement car Madame la Duchesse ne prenait pas la peine de rabaisser un peu – juste un peu – du caquet. Qu'est-ce que ça lui coûtait de dire pardon ? Allez savoir ! Sans doute la moitié d'un bras, pensa le russe en regardant alors ce qui ressemblait vaguement à une tête de basilic baignant dans du formol sale. Il frissonna rien qu'à l'idée. Quel genre de fou pouvaient-ils être en train de rencontrer ?
Quand Eurydice faisait certaine chose, elle ne les faisait jamais à moitié, et c'était bien ce qui lui faisait peur sur le moment.

« On est venu voir qui, déjà... ? » murmura le russe, comme Eurydice marchait toujours entre les dédales de livres et d'étagères plus effrayantes les unes que les autres. Ici et là, des macchabées de créatures pullulaient, parfois en bocaux, parfois empaillées. Certaines étaient réussis, d'autres... bien moins. Si le chasseur était un homme à présent, un père de famille aussi, il n'en restait pas moins que cet endroit aurait foutu les jetons à n'importe qui doté de bon sens. A n'importe qui sauf à la Duchesse Sinfull à première vue.
« Il s'appelle Remett, et il paraîtrait qu'il s'agit du meilleur dracologue du monde... » souffla dans un petit rire la rouquine comme elle découvrait dans un coin des étagères une griffe de Seigneur Russe, chose qui valait aussi chère qu'elle était rare. Elle eut une mine de dégoût à imaginer qu'il ait pu tué une telle créature pour s'en accaparer la griffe. Quelle barbarie.

« Il paraîtrait, seulement... ? » grogna une voix caverneuse venant de derrière une étagère pleine de livre. Deux livres se retirèrent à hauteur des yeux d'Eurydice, et deux sphères presque blanches s'ouvrirent, la fixant, comme si elles avaient toujours su qu'elle était là. La rousse eut un petit sursaut surpris, jeta un œil à Aaron qui avait machinalement posé sa main sur sa dague à sa ceinture, prêt à tirer le fer au blanc et à en découdre. La noble lui fit un petit mouvement de main afin qu'il se calmât, mais le russe restait entêté. Cette chose – si c'était bien un homme – ne lui inspirait aucune confiance, tout comme cet endroit.

« Je suis vexé » continua la chose aux yeux blanches « je ne pensais pas que j'aurais encore quelque chose à prouver... surtout pas à un chevaucheur... »
Sa voix sifflante trahissait en effet un certain agacement. La tension qui régnait à présent dans ces lieux étaient palpables et lourdes. Il y avait un quelque chose qui ne clochait pas rond, mais Aaron n'aurait pas su dire quoi.
« Je ne voulais pas vous blessez, je ne fais cependant jamais de vérité générale sans avoir vu avant. Je suis peu... croyante, hélas. »
« Vous n'avez pas la foi »
cracha l'espèce de vipère derrière les étagères « vous êtes comme Saint Thomas, et ce n'est pas un compliment... »

En plus d'être moche, voilà qu'il était antipathique, grinça Aaron entre ses dents serrées. Si Romain apprenait qu'ils s'étaient rendus tous les deux dans un tel endroit, c'était sûr, il allait les égorger tous les deux – et ça serait mérité.

« Nous ne sommes pas ici pour parler de ma foi Remett » se moqua gentiment Eurydice alors que le bonhomme – était-ce vraiment humain ? - « mais de dragons. »

« Comme si j'étais bête... Comme si parler d'autre chose pouvait être, pour vous, intéressant... » Le russe ravala lourdement sa salive. Lui, les dragons, il les tuait. Eurydice lui avait déjà, de très nombreuses fois, reprochait d'ailleurs, mais il était un chasseur, un vrai. Roman Konstantine faisait dans la sensibilité. Peut-être que s'il avait eu une sœur lycanthrope, la chose aurait changé, mais encore, il en aurait douté. Son père l'aurait sans doute tué sans le moindre remord. La neige, ça vous gèle un cerveau, imagina un bref instant le brun, l'air perdu au milieu de l'immensité de la pièce. Elle n'avait pas l'air, peut-être à cause du nombre incalculables d'étagères et de babioles empilées, mais elle était plus large et longue qu'un couloir de Poudlard, et aussi haute qu'un manoir de maître.
Quelque chose passa devant lui. Quelque chose d'étrange et de... d'humains, ça ? Aaron eut une grimace dégoûtée en découvrant ce qu'Eurydice appelait Remett, ce qu'il aurait appelé une créature. À première vue, il n'avait rien de vraiment humain d'ailleurs, si ce n'est une apparence vieille et ridée. Eurydice ne semblait pour autant pas déstabiliser, et au contraire se contenta d'un sourire à l'adresse du vieillard.

Remett ressemblait à un géant, sans les épaules. Très grand, les membres trop longs, le visage creusé et les yeux entouraient de noirs, une très longue barbe blanche et hirsute glissait de son menton jusqu'à son ventre. Ses sourcils étaient de la même trempe, bouclés sur la fin. Son visage pâle était normal, à la seule différence que sa joue droite était recouverte d'écailles blanches scintillantes, comme si elles avaient toujours été là, quand bien même il était sûr que ça n'avait été qu'un rajout de la part du mage. Du vieux mage. À le voir ainsi, Aaron n'aurait même pas su quel âge lui donnait. Au hasard, deux cent vingt ans, mais il se doutait bien que cet homme – si c'était bien un homme – en avait facilement le double, voir plus. Bien plus. Aaron sursauta, ses yeux s'écarquillèrent quand il aperçut les véritables griffes de la bête, une main rachitique et longue, pourvue de doigts fourchues. Un doigt à sa main gauche manquait, coupé salement car la cicatrice était bleutée et le serait sans doute toujours.

Le russe jeta de nouveau un regard affolé à son amie, mais Eurydice semblait être habituée. Peut-être qu'elle le connaissait, pensa t-il... il ne pouvait clairement pas s'expliquer qu'elle ne ressentait pour lui pas même du dégoût.
Elle se posa sur le tabouret qui marcha jusqu'à elle, un petit tabouret en osier. Sur le bureau, les rouleaux et autres parchemins s'enroulèrent de nouveau et allèrent se ranger dans les quatre coins des étagères. La poussière se souleva, forma comme un petit dragon qui alla se cachait sous une étagère. La pièce s'anima entièrement d'une étrange magie comme le vieux bonhomme avançait jusqu'à son bureau. Les choses s'animèrent, brillèrent. Des grincements de partout, des cliquetis survinrent et assourdirent presque le pauvre chasseur.

« SUFFIT ! » cria Remett en se laissant tomber sur son siège. Ses yeux blancs de nacre observaient les petits dragons de poussière qui chercher à fuir avant que les mouvements de sa main droite ne les chassent véritablement. « Suffit, vous n'avez donc jamais eu de visite ?! »
Les petits dragons de poussière filèrent tous sans plus un regard, visiblement outrés.

« Asseyez-vous, grande courge. Vous n'allez pas rester debout comme une dinde. Si ? » persifla sur le même le vieillard à Aaron. Le chasseur sursauta, vit un petit tabouret d'osier se trémoussait sur ses pieds de bois. Il rougit et se posa aussitôt à côté d'Eurydice. Malgré la taille relativement immense de Remett – l'homme, même fourbu et tordu, devait au moins mesurer plus de deux mètres – les meubles étaient bas. Grand comme un russe, le Vanna Syl avait du mal à plier ses jambes pour s’assoir sur le tabouret, et il se demandait si Remett parfois venait à s’assoir dessus, et alors il comprenait la courbure inquiétante de son dos.

Eurydice ouvrit la bouche, mais aussitôt que Remett leva le doigt, sa bouche se referma comme par magie. Le vieil homme gronda tout bas : « Je sais pour quoi tu es venue. Et je te le dis, ça sera non. Tu n'es pas assez digne. Je ne te fais pas confiance. » Eurydice ouvrit grand les yeux, comme c'était la pire des choses que l'on aurait pu lui dire. Remett le comprit très rapidement mais il n'était pas question visiblement pour lui de s'excuser ou de retirer la moindre de ses paroles. C'était quelqu'un de très droit comme de très sévère. Il était pénible avec les autres uniquement car seuls les acharnés étaient les bienvenus dans sa maison. Lui-même en était un. Un acharné.


(... à suivre ...)



 
 

Eira Konstantine.

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