Si Alexia était du genre à croire au destin ou même si elle était superstitieuse, elle aurait sans doute remercier Merlin pour le coup de pouce qu’il lui donner en ce jour. Quelques jours auparavant, le professeur d’histoire de la magie avait constitué les groupes de travail pour un devoir tout aussi inintéressant que son cours. Alexia avait alors fait l’effort de se concentrer deux secondes sur ce qu’il disait afin de savoir avec qui elle serait et surtout, à qui elle allait refiler tout le travail. Autant dire qu’elle ne comptait pas se fatiguer ni même perdre son temps avec ce devoir, et si son collègue voulait une bonne note, il devrait se débrouiller sans elle. Cependant, lorsque le professeur en vint à son binôme, cette histoire prit un tout autre intérêt. Elle n’aurait pas pu rêver mieux ! Son collègue étant Eliot. Pour un peu, elle aurait bien embrasser le professeur mais elle se contenta d’afficher un superbe sourire qu’il n’avait jamais du voir en six ans.

Ravie et excitée à l’idée d’avoir une excuse pour passer du temps seul à seul avec Eliot, ce fut dans les toilettes des filles qu’elle laissa sa joie prendre le dessus, ne cessant de rebattre les oreilles de son amie de cette chance incroyable qui lui tombait dessus. Cette dernière lui retournait des regards tantôt incompris, tantôt exaspérés, mais Alexia n’y prêta pas attention une seule seconde. Son amie n’était pas fan du groupe d’Eliot, pour elle ce n’était qu’un gars… alors qu’Alexia avait passé deux mois à fantasmer plus que de raison sur lui, sachant qu’elle partagerait l’année avec lui et dans la même maison qui plus est !

Elle avait été le trouver peu après, afin de lui donner rendez vous pour travailler et plus si affinité. Elle avait occulté le dernier point bien entendu, et elle c’était montrée assez concise et distante envers lui. Elle n’avait absolument pas voulu passer pour l’une de ses groupies nunuches et hystériques. Les jours suivants, il fut difficile de faire tenir en place Alexia, elle n’avait jamais été du genre patiente et là, autant dire que ça relevait de la torture ! Heureusement qu’elle avait quelques copains qui lui aidaient à passer le temps, auquel cas elle n’aurait pu tenir.

Le samedi attendu avec tant d’impatience arriva enfin. Le choix de sa tenue s’avéra être laborieux, elle voulait être sûre qu’il n’y trouverait rien à redire, elle voulait mettre toutes les chances de son côté. Elle voulait être celle qui le ferait craquer, car il n’était pas étonnant qu’il n’ait touché aucune filles de cette école –elle était persuadée de ce fait, dans le cas contraire la fille s’en serait vanté… c’était en tout ce comptait elle- il devait préférer les femmes plus âgées aux gamines inexpérimentées. Et bien, elle allait lui montrer elle, qu’elle n’avait rien à envier à ces femmes !

Elle quitta son dortoir, prête à enfin réaliser son plus fantasme et se félicita du choix du jour de leur rendez vous. Le temps était tout simplement magnifique pour un mois de septembre, et touts avaient déserté la salle commune afin de se prélasser au dehors. C’était parfait, elle n’aurait personne pour venir traîner dans ses jambes ! Elle s’installa dans l’un des canapé de la pièce, posant quelques livres sur la petite table au moins pour feindre un quelconque intérêt pour le devoir, puis elle attendit. Lorsque enfin il se montra, elle s’efforça de garder un visage impassible, elle pouvait être mature si elle voulait ! Mature, oui ! sage, certainement pas ! Car déjà ses pensées se perdaient dans la perversité. Elle essaya de se reprendre bien vite, elle ne devait absolument pas faire capoter ce moment. Elle chercha alors ce qu’elle pourrait lui dire pour qu’il commence à s’intéresser à elle, qu’il sorte de sa bulle solitaire. Lui parler de sa musique ? Elles devaient toutes faire ça… ce n’était pas vraiment une bonne idée. Elle laissa donc ce détail de côté. De toute façon c’était son corps qu’elle voulait, pas son esprit ! et pour ça il lui suffisait de se montrer convaincante, pas besoin de s’étaler dans de longues discussions. Pourtant, elle en entama une, histoire de prendre la température…

« Alors… pas trop déçu de devoir passer ton samedi enfermé avec moi ? »

La réponse fusa, claquant tel un coup de fouet et apportant une moue boudeuse et vexée sur le visage d’Alexia. Comment ça ça le dérangeait d’être avec elle ?! Pour qui se prenait-il ?! D’accord elle était vraiment fan de lui mais il ne fallait pas pousser ! Alexia n’avait jamais supporté le rejet et là encore, cela avait grand mal à passer. D’ailleurs elle du se mordre la langue afin de ne pas cracher quelques méchancetés qu’elle aurait pu regretter par la suite. Mais heureusement, Eliot se rattrapa bien vite et un sourire ravi et chaleureux vint illuminer le visage d’Alexia. Voilà qui était bien mieux ! Lui arracher ses jolis yeux aurait été bien dommage. Le silence retomba et elle se demanda comment elle devait s’y prendre afin de conserver l’attention du serpentard, lui-même ne semblant pas vraiment pas faire d’effort. C’était ennuyeux… elle avait besoin de quelque chose, une perche par exemple !

Toi aussi je suis certain que tu préférais être ailleurs !

Bingo ! Voilà qui était amplement suffisant. Un sourire énigmatique étirant ses lèvres, elle se laissa glisser au plus près du guitariste de ses rêves. L’aguicher, le tenter, voilà qui était dans ses idées. Elle posa une main sur le haut de sa cuisse, puis se pencha allant mordiller et titiller de sa langue le lobe de son oreille. Et ce fut d’une voix suave qu’elle chuchota,

« Pour rien au monde je ne voudrais être ailleurs. »

Ceci étant dit, elle décida d’y aller franchement. Alexia n’était pas quelqu’un de patient, elle avait horreur de tourner autour du pot et elle préférait être directe. Voilà qui éviter bien des pertes de temps inutiles ! Elle allait par ailleurs lui montrer ce dont elle était capable. Elle avait récemment lu dans l’une de ses interviews qu’il ne s’intéressait pas aux ‘gamines’ de l’école. Certaine aurait vu là un frein à leurs ambitions, pas Alexia. Elle était bien décidée à lui prouver qu’elle n’était pas une ‘gamine’ et qu’elle valait même mieux que ces grues qu’il pouvait fréquenter ! Passant une jambe de part et d’autres des siennes, la jolie blonde attrapa la lèvre inférieure d’Eliot entre les siennes et joua quelques instants avec, sans le quitter des yeux, provocatrice jusqu’au bout. Elle libéra finalement sa lèvre rosie par le traitement qu’elle venait de subir et lâcha,

« Et si on étudiait quelque chose de plus intéressant que l’histoire de la magie ? »

Elle défit son gilet et se débarrassa également de son tee-shirt. Ses mains remontèrent jusqu’aux joues du jeune homme et sans attendre davantage, elle se jeta sur sa bouche, la dévorant avec envie et passion. L’idée qu’on puisse les surprendre était tout aussi excitant pour elle que le fait de se retrouvée ainsi contre Eliot. Son fantasme prenait enfin forme et pour rien au monde elle ne lâcherait le guitariste qu’elle avait enfin attrapé dans ses filets.