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Johany T. Peeters & Dean Carlson

- Velcan : « Il est temps de mourir maintenant. »
- Johany : « Velcan, par pitié ... »
- Velcan : « Pitié ? As-tu accordé ta pitié à ceux que tu as tué ? »
- Johany : « Je n'ai tué personne. Jamais ... »
- Velcan : « Menteuse !!! AVADA KEDAVRA ! »

Johany se redressa violemment dans son lit, son pouls était si rapide qu'elle le sentait battre au niveau de sa jugulaire ; son front était en sueur, le reste de son corps humide ; sa respiration si rapide qu'elle eut l'impression d'étouffer un court instant avant de reprendre ses esprits.
Elle était dans le dortoir des Serpentards, les rideaux verts et argents de son lit à baldaquin n'étaient pas tirés et la jeune fille remarqua qu'elle n'était pas la seule éveillée.

- Fille : « Ça va ? »
- Johany : « Oui, j'ai fait un cauchemar, rien de plus. »
- Fille : « Tu as crié tellement fort. Je suis étonnée d'être la seule réveillée. »
- Johany : « Tu peux te rendormir maintenant. »

Johany se recoucha sur le côté, impossible pour elle de se rendormir, la lumière verte sortant de la baguette de son cousin lui avait semblé si réelle, elle avait eu l'impression d'être frappée de plein fouet ...
Le regard de la jeune fille se fixait dans le vide, était-ce cette mort qui l'attendait ? Sans doute pas, jamais elle ne tuerait quelqu'un, la lycanthropie ne se transmet pas, la lycanthropie ne se transmet pas ... Elle aurait aimé s'en convaincre, mais le doute s'installait de plus en plus dans son esprit.

Après une trentaine de minutes durant lesquelles son esprit s'interrogea, Johany finit par se lever, elle se lava, s'habilla puis passa deux heures dans la salle commune éclairée par la simple lueur du feu se consumant dans l'âtre de la cheminée.
Elle fut sans doute une des premières à se rendre dans la grande salle pour le petit-déjeuner, pendant qu'elle mangeait et que les autres élèves arrivaient par vagues, elle lança un sort à une jeune fille portant le blason de la maison Serdaigle puis fit boire une potion d'enlaidissement à un garçon portant une écharpe jaune et rouge, symbole de la maison Gryffondor. Finalement elle sortit en direction du parc mais fut arrêtée dans le grand hall.

- Alys : « Salut Johany, j'ai pensé qu'on pourrait passer la soirée ensemble, depuis la dernière f... »
- Johany : « Attends un peu. Qu'est-ce que tu crois ? »
- Alys : « Et bien j'aimerai beaucoup remettre ça ... »
- Johany : « Ça quoi ? »
- Alys : « Et bien toi et moi ... »
- Johany : « Il n'y a pas de toi et moi ; il y a moi puis toi et ta main ! »
- Alys : « T'es vraiment une salope. »
- Johany : « Et c'est bien ça qui t'excite ! »

La jeune fille n'attendit pas de réponse, elle sortit du château tout en sentant le regard d'Alys sur elle.

Une fois dans le parc, Johany marcha quelque temps, le cauchemar l'ayant réveillée plus tôt ne quittait pas son esprit, une foule de questions le suivait ainsi qu'une envie et un besoin de se confier, d'être rassurée. Sa marche la mena vers un groupe d'élèves, certaines des jeunes filles présentes avaient bénéficié de filtres d'amour de la création de Johany, les garçons les accompagnant n'en ayant pas la moindre idée.
Un peu plus loin, elle vit un garçon, elle ignorait ce qu'il faisait là et franchement cela ne la regardait pas ; mais ce garçon était différent, il appartenait à la maison des sang et or, Gryffondor ; il avait un an de moins qu'elle, elle se souvenait du jour de sa répartition ; mais depuis peu elle se sentait bizarre en sa présence, pas mal à l'aise, juste étrange. En continuant de le regarder elle fit tomber deux de ses livres et trois feuilles de parchemin s'envolèrent en direction du jeune homme. Comme il était hors de question pour Johany de lui adresser la parole, elle ramassa ses livres rapidement et se mis à courir derrière les feuilles de parchemin.
En une seconde la jeune fille regarda le Gryffondor, elle vacilla et chuta lamentablement sur l'herbe.

Bam Bam Bam... C'était à peu près le bruit assourdissant lui prenant à la tête, sans compter le flux de paroles incompréhensible qu'on jeta à son encontre. Dans un mal de crâne terrible, sentant un maudit pic-vert lui battre l'intérieur de sa tête Dean se retourna dans son lit, plaquant son oreiller contre ses oreilles, et émettant un râle qui faisait bien comprendre à son camarade de chambre qu'il souhaitait seulement être seul. 0,8 gramme par litre de sang, c'était le taux légal d'alcool au Royaume-Uni, autant dire que durant cette soirée Dean s'était évertué à exploser le record, sans compter que ses seizes années le poussaient à rejoindre le rang de l'illégalité puisqu'il n'était pas encore majeur. Fait pour le moins étonnant, si les parents de Dean venaient à le savoir, il était fort probabable que son propre père ne se mette simplement à lui sourire ; on se réchauffait comme on le pouvait au pays des pingouins (c'était ainsi que Dean appelait la belle Islande), et la vodka pure en faisait partie. Récapitulons donc : un adolescent à moitié habillé dans son lit, avec un orchestre résonnant trop fort dans sa tête, pris presque de nausées tant l'alcool n'était pas redescendu. En gros, Dean n'avait dormi que deux heures et n'avait toujours pas dessaoulé. C'est alors que le Gryffondor se rendormit en marmonant quelques mots complètement incohérents ( "jeveuxdormironestencorejeudi" ), se laissant tomber dans les bras de Morphée aussitôt que son camarade de chambre ne l'ait réveillé. Coriace, Kyle le poussa alors avec force, faisant rouler Dean sur le côté qui tomba alors en trombe au sol dans un vacarme assourdissant. Aussitôt éveillé, le Gryffondor se redressa, alerte et sur le qui-vive, balançant d'un geste vif la couverture qui l'enroulait alors.

DEAN - Hein , quoi ? Non c'est Gwen qui faisait des claquettes !
KLYDE - Dean regarde à droite... Ton autre droite... Nan mais regarde moi abruti de Gryff ! fit alors son ami amusé, lui balançant un coussin à la tête.

Doublement réveillé par le coussin qu'il prit alors en pleine figure, Dean passa une main sur son visage, arborant une moue en conséquence de cette sensation désagréable qu'il éprouvait alors. Ne plus jamais boire, ce fut alors les premières pensées du jeune Carlson là où en vérité il se répétait ces mêmes mots presque tous les mois. La fête faisait partie de sa vie, tout autant que la guitare et la musique, et il ne pouvait en conséquence pas s'en passer. Un état d'esprit purement Carlsonien, et bien que son cousin ne semblait en apparence pas en faire partie, l'on s'en trouvait vite étonnés lorsque l'on s'apercevait du contraire... Se relevant tant bien que mal, titubant légèrement sous les effets encore présent de l'alcool, Dean secoua la tête dans une expression qu'il voulait réveillé, avant de se rendre compte qu'il ne portait plus qu'un jean sur lui, dépourvu de T-shirt. Il chercha ce dernier des yeux, persuadé qu'il devait trainer quelque par au sol, avant de se tourner vers Klyde.

DEAN - Mes fr... ?
KLYDE - T'as oublié ? Quelle question, bien sûr que oui. Tu as voulu monter sur le toit pour planter ton T-shirt comme drapeau...
DEAN- Je suis redescendu comment ?
KLYDE - T'es pas vraiment redescendu. T'as sauté juste en-dessous, sur la tour d'astro. Une chance que la terrasse soit grande... Tu disais que t'étais plus fort que les écureuils volants...

Klyde étouffa un rire alors que Dean leva ses yeux au plafond dans un soupir, soufflant un "c'est pas vrai" à la fois désespéré et presque amusé. La prochaine fois il ferait encore plus fort, c'était en vérité la seule morale qu'il en retenait. La matinée passa étrangement vite, mais le jeune Carlson restait encore muré dans son mal de crâne monumental. Ce fut d'ailleurs une main sur son front, son regard terne et vide qu'il fixait son bol de céréales, jouant de sa cuiller sans jamais rien avaler. Ailleurs mais surtout malade rien qu'à l'odeur de toute cette nourriture, Dean préféra passer bien vite le petit déjeuner, rejoignant le grand hall toujours en compagnie de Klyde qui le poussait à rejoindre l'infirmerie. Néanmoins le Gryffondor s'y refusait, pour une raison inconnue il avait décidé de vouloir battre cette maudite gueule de bois par lui même... Ca finirait bien par passer.

KLYDE- En plus avec un peu de chance, ça te fera une excuse pour hier. Mais si souviens toi, rétorqua Klyde dans un haussement de sourcils quant à la tête étonnée de Dean. T'as séché le cours de défense contre les forces du mal pour acheter des bières à Pré-au-lard.
DEAN - Par Odin, j'ai fait ça ? Mon cousin va me tuer !
KLYDE - ... et encore tu rentres pas dans les détails.
DEAN - Bon écoute, ça va bien deux minutes le coup de l'intimidation, je vais lui dire moi s'il tente de m'intimider qu'il ne peut décemment PAS traumatiser son cousin adoré comme ça... Ca ne se passera pas ainsi, fit alors le Gryffondor visiblement déterminé avant de reprendre son chemin.
KLYDE - Dean le bureau du prof est de l'autre côté.
DEAN - Je sais mais je dois aller voir d'abord si je trouve pas ma bravoure bien cachée dans un coin...

Une moue appitoyée sur le visage qui amusa alors grandement son ami, et Dean prit finalement le chemin de la grande porte menant sur le parc. Un bol d'air frais lui faisait le plus grand bien ; s'il était conscient de ce qu'il faisait, il avait bien conscience de marcher au ralenti et d'avoir la vision trouble. Ne plus jamais boire, il fallait vraiment que cela rendre dans sa tête, pensa-t-il alors qu'il osa une oeillade vers le donjon surplombant la tour d'astronomie, cherchant éventuellement un tissus blanc y flotter vaillament. C'est alors que quelques feuilles de parchemin volèrent alors vers lui qu'il attrapa au vol avec les quelques réflexes qui lui restaient, avant de tomber nez à nez avec sans doute la propriétaire de la paperasse en question qui s'affala au sol. Le Gryffondor eut alors un sourire, tendant la main de la demoiselle à terre afin de l'aider à se reveler.

DEAN - Laisse-moi deviner, t'étais à la petite fête d'hier toi aussi ? Belle descente.

Bien sûr que le jeune garçon la taquinait sur sa maladresse qui pouvait se prêter au manque d'équilibre de Dean qui n'avait toujours pas dessaoulé. Un sourire se dessina sur les lèvres du Gryffondor alors même qu'on lui avait maintes fois dit et redit qu'il n'était jamais vraiment la peine de pactiser avec les vipères.. Johany en faisait partie, et rien ne la prédestinait en retour à se montrer amicale avec le jeune Carlson qui en vérité ne s'en souciait guère. Elle pouvait tout autant se montrer acerbe, que même ainsi Dean ne lui en voudrait pas. Peace & Love, c'était sans doute le slogan préféré du jeune garçon qui n'avait pas une once de méchanceté en lui, bien qu'il pouvait tout autant se montrer relativement sombre à ses heures. Il détailla alors brièvement la jeune fille, ignorant jusqu'à son nom (le jeune Carlson retenait assez peu le nom de ses camarades qu'il ne cotoyait que peu, mais avait par contre pour lui une mémoire remarquable en ce qui concernait les différents noms d'alcool) ... Mais dans tout ça, était-il vraiment certain que la jeune fille était présente à la petite fête donnée la veille ?

DEAN - ... Ou pas hein... Je ne te traite pas d'alcolique, loin de là, c'était juste.. une blague... peut-être pas drôle. Je peux t'en sortir plein sur les Islandais si tu veux... C'est à toi ça? fit-il en agitant doucement les quelques parchemins qu'il avait en mains.

Quelle honte pour Johany de se retrouver par terre ; aucun marcheur se trouvant dans le parc ne l'avait vu tomber hormis le Gryffondor approchant. La jeune fille se nettoya légèrement les mains en les frottant et commença à se redresser lorsque le garçon se décida à parler.

- Dean : « Laisse-moi deviner, t'étais à la petite fête d'hier toi aussi ? Belle descente. »

Sa phrase se voulait surement humoristique, peut être même voulait-il détendre l'atmosphère et minimiser la tension due à une chute, malheureusement cette phrase fut accueillit d'une toute autre façon chez Johany, elle eut une impression d'agression, de moquerie. Elle fut tellement abasourdie par cette phrase qu'elle n'entendit pas la seconde, une réponse se formulait dans l'esprit de Johany, réponse piquante aux mots bien recherchés mais elle n'eut pas le temps de répondre car lorsqu'elle finissait de se relever le haut de son crâne se cogna violemment au menton du jeune homme baissé en avant pour l'aider à se relever, une intense douleur se propagea dans la tête de la jeune fille qui se retrouva à nouveau à terre, mais sur les fesses cette fois-ci.

- Johany : « Ah mais c'est pas vrai ! Tu ne pouvais pas faire attention ? C'est pas possible !! »

Pendant qu'elle faisait entendre son mécontentement elle plaquait ses mains fines et d'une propreté impécable à l'endroit du choc. Elle avait tout fait pour l'éviter et voilà qu'elle se retrouvait à lui parler, elle l'avait même frappé.
Elle qui ne souriait jamais, cela n'allait vraisemblablement pas changer aujourd'hui ; pourtant , une fois, il lui avait arraché un sourire, sans doute sans le savoir, il ne l'avait probablement pas remarqué ; mais cette sensation de sourire automatique, involontaire, l'avait troublée. Cela lui avait même plut, mais comme pour toute chose nouvelle il faut du temps pour s'y faire.
Johany ne pouvait le regarder, tout d'abord parce que la douleur l'obligeait à garder les yeux fermés mais aussi parce qu'elle avait peur ; elle qui avait l'habitude de plonger dans le regard des autres pour y trouver leurs points faibles et les exploiter ; désormais elle avait peur qu'en le regardant il puisse lire en elle et puisse découvrir ses peur, ses désirs et même ses secrets, elle avait peur que ce garçon ne lui fasse ce qu'elle faisait à tous les autres.

- Johany : « Non mais quel empoté ! Les Gryffondors sont vraiment tous les mêmes, de vrais idiots !! »

La demoiselle se retrouvait tâchée de vert au niveau des genoux mais aussi sur les fesses maintenant. La colère qu'elle ressentait ne se dirigeait pas uniquement vers le garçon, elle était en colère envers elle-même aussi, tout d'abord pour être tombée et aussi parce qu'elle ne parvenait pas à mettre de mots sur ce qu'elle ressentait, un serrement dans la poitrine, l'accélération de la respiration et le sentiment d'impuissance et d'incompréhension qu'elle ressentait ne l'aidaient en rien.

Ce fut étrange mais à cet instant là Johany assimila sa colère à sa moitié lycanthrope, peut être sa colère était-elle majorée à cause de cette moitié qu'elle désirait camoufler par tous les moyens. En pensant à cela la jeune fille se calma en l'espace d'une seconde, ses yeux se perdirent dans le vide et sa respiration se fit plus profonde mais également plus sonore. Était-ce de la panique que l'on voyait dans ses yeux ? La pression infligée par ses cousins commençait-elle à la rendre folle ? Tout était si clair pour elle au par avant, elle était sûre qu'elle n'avait reçue aucun gène de la lycanthropie, mais si la génétique transmet le beauté des vélanes, ne peut-elle pas transmettre la violence des loups-garous ?
La pâleur s'installa sur son visage, Johany n'était mentalement plus dans le parc, elle revoyait son père se transformer, entendait ses cris perçant l'atmosphère paisible de la nuit et imaginait déjà sa future transformation. Elle se souvint alors des nuits de pleine lune durant lesquelles elle restait figé devant son miroir pour être certaine de ne pas se transformer à son tour ; elle n'était qu'une enfant à cette époque et au fil du temps elle perdit cette crainte, elle s'était persuadée que la transformation ne se produirait jamais, comment avait-elle perdue cette certitude ?

- Johany : « Non ! Non, c'est hors de question ! »

Sa voix c'était faite forte et profonde, comme un cri ... Son regard se posa sur celui de Dean une fraction de seconde avant qu'elle ne regarde ailleurs et qu'elle se relève enfin en reprenant toutes ses affaires.