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 | Dans la peau d'une soubrette { Rose }

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MessageSujet: | Dans la peau d'une soubrette { Rose }   
| Dans la peau d'une soubrette { Rose } EmptyJeu 12 Juin - 12:15



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    Apple Heathcliff Moore était gâté par la nature. Il avait la chance d'être pourvu d'un des plus beaux visages qui soient, ce qui lui avait ouvert les portes de l'univers très sélectif et impitoyable du mannequinât. Il avait ainsi l'habitude d'être convoité, de se faire désirer et d'être négocié à prix d'or. C'est vrai que les photos, plus l'argent de la ligne de vêtements de maman, plus l'argent de poche gentiment cédé par papa, ça faisait un beau paquet d'argent, idéal pour faire les boutiques et tout claquer en fringues griffées, en cigarettes, en drogues, en alcool et autres petites folies. Apple Moore se permettait toutes les excentricitées, sans se préoccuper de rien, sans penser, juste guidé par ses caprices et des pulsions passagères. Il avait l'argent, le visage, la réputation, la classe... Que demander de plus ? Il pouvait se vautrer dans une existence oisive et excessive, à cent à l'heure, projeté dans un monde qu'il croyait connaître. Apple Moore se fichait bien du fait qu'il n'était qu'en somme qu'un business, qu'un objet – qui valait certes son pesant d'or – entre les mains habiles de son frère jumeau et des géants de la mode et du mannequinat. Il était au courant, il n'était pas bête loin de là, mais ça ne lui importait guère. Tant qu'il pouvait s'amuser, ne penser à rien et faire des caprices, Apple était sur un petit nuage.

    Oh oui. Un nuage aussi doux que les draps propres et frais de son lit dans lequel il se prélassait, dans le dortoir des septième année à Serpentard. Le coton blanc et soyeux enrobait son corps entièrement nu d'une étreinte protectrice et rassurante. Ce que c'était bon de se prélasser dans son lit, bien calé entre ses cinq oreillers, au petit matin ! Il s'était couché à plus de 3h00 du matin, trop occupé à jouer au strip-pocker avec ses amis plutôt que d'aller dormir en compagnie des autres ringards déjà couché depuis plus de cinq heures pour certains. Étrangement, il se sentait étrangement reposé. Pas autant qu'il l'aurait voulu, certes, mais quand même. Le jeune homme s'étira, écartant ses bras, bombant son torse et cambrant ses reins tout en baillant. Hmm... Quelle heure est-il ? Le dortoir paraît bien calme... Pourtant je suis l'un des derniers à me lever d'habitu…


    Toxic – « Et meeeerde... »

    Sa montre hors de prix indiquait onze heures passées. Il avait juste trois heures de retard. Ouais ben qu'ils aillent se faire voir, ils se passeraient bien de sa présence. Apple s'enroula dans ses draps bien chaud et se tourna sur le flan, la moitié du visage enfouit dans son cocon. À quoi bon se dépêcher puisqu'il était déjà prodigieusement à la bourre et que, de toute façon, le cours de onze heures avait déjà débuté. Quelle bande de crevards quand même... Ils auraient pu le réveiller ! Surtout que Carlisle, sa conscience, son frère jumeau, dormait dans le lit juste à côté du sien. Hmm, bon. On verra ça plus tard. Et il se rendormit, nullement écrasé par le poids de la culpabilité du sécheur de base.



    Toxic – « T'aurais quand même pu me réveiller, ou au moins tenter de le faire, Jemini Carly. »
    Carlisle – « Ne m'appelle pas comme ça, sombre con. »

    Apple ignora l'insulte, plongé dans la très passionnante contemplation de son cube de tofu réclamé en cuisines. Évidemment, comme on s'en doutait tous, le mannequin n'était pas arrivé à temps pour l'heure du repas. Il profitait donc de sa pause de une à deux pour prendre son brunch, à savoir du tofu, de la feta, du coca-cola light et des Bounty, les deux derniers aliments étant fournis par lui-même. Il triturait le bloc blanc et malléable avec les dents de sa fourchette, y creusant de petits trous tout en réfléchissant. À quoi pensait-il ? À rien de spécial sinon à penser à investir dans un réveil. Un jour, il le ferait... Peut-être... On verra. L'égérie des magazines releva la tête, reposa sa fourchette dans son assiette en plastique et prit un cube de feta entre son pouce et son index, sous l'oeil critique de son frère. Il l'avança vers l'étrange oiseau gris et brun sagement installé sur le dossier du banc sur lequel les deux garçons étaient assis, à côté de lui, dans une des cours du château. C'était un ibijau gris, reconnaissable grâce à sa grande bouche, à ses immenses yeux jaunes et à sa tête assez comique. C'était d'ailleurs pour ce dernier critère qu'Apple s'en était fait un animal de compagnie ; pour se moquer de l'oiseau qui faisait office de facteur et de bouffon. L'ibijau qui répondait au nom de Cake supportait sans broncher les lubies de son maître, même lorsqu'il lui enfonçait du fromage dans le bec, comme il était précisément en train de le faire. Carlisle leva les yeux au ciel, visiblement consterné, et soupira :

    Carlisle – « Mais qu'est-ce que tu fous ? »
    Toxic – « Bah, un cheese-cake ! » gloussa t-il, apparemment très fier de son jeu de mot. Devant la mine déconfite de son frère, il expliqua, hilare : « Tu piges le truc ? Mon oiseau s'appelle Cake, je lui donne du fromage. Ça fait cheese-cake ! T'as compris ? C'est marrant, non ? »
    Carlisle – « ... Non. J'arrive à peine à croire comment c'est possible d'être aussi débile... »

    Tandis que sa conscience se concentrait sur son livre, le plaisantin, dont l'humour n'était apparemment pas compris par tout le monde, haussa les épaules et poursuivit le gavage fromager de son bouffon personnel qui avalait docilement, de peur peut-être que ce soit le dernier aliment qu'il daignerait lui donner avant deux mois.



    Apple affichait une moue blasée sur son beau visage. Pourquoi fallait-il que ces petites écervelées se mêlent de ce qui ne les regardait pas ? Alors qu'il bourrait son ibijau de feta, un fromage pourtant reconnu pour être très sain, un groupe de filles obsédées par la soi-disant protection des animaux étaient venues lui faire la morale à coup de « Kyaa ! Pauvre oiseau ! Il ne faut pas lui donner de fromage ! ». Super ! Et comme elles étaient à des années lumières d'être discrètes ces espèces de connes, cela avait fini par attirer l'attention d'un professeur, professeur qu'il était justement sensé avoir eut ce matin-là et qui ne manqua pas de lui rappeler qu'il avait brillé par son absence. Ne pouvant s'empêcher de balancer une petite remarque spirituelle du style « Je sais, Monsieur, j'ai toujours été brillant dans tous les domaines, surtout lorsqu'il s'agit d'omettre les étapes crasseuse de ma vie », son professeur, qui visiblement n'appréciait pas non plus son humour, le colla gracieusement en lui faisant remarquer que ce n'était pas la première fois qu'il loupait les cours du matin.

    Voilà pourquoi il se retrouvait à présent enfermé dans la salle des trophées, seul avec de quoi astiquer des coupes et autres médailles alignées dans les vitrines puisque son tortionnaire avait précisé que « vu vous avez l'air si calé en matière brillance et de crasse, pourquoi ne pas vous octroyer un peu de ménage ? ». Le prof croyait vraiment que le grand Apple Moore allait s'abaissait à faire le ménage ? Ben voyons ! Tant qu'on y est, le Père Noël existe, c'est en fait un travelo proxénète qui fantasme sur les post-it roses en forme de palmiers, il habite aux Seychelles et adore le steak d'oranges bleues à rayures diagonales aux couleurs de l'arc-en-ciel ! Geeeeenre ! Il a vu la vierge en couleur, lui, ce matin ! Pff... Astiquer les coupes, on aura tout vu. Le jeune homme était actuellement bien loin de faire ce qu'on lui avait demandé, assit sur une chaise sur laquelle il se balançait d'avant en arrière, sa Lucky Strike entre les lèvres. Apple expira un nuage de fumée nauséabonde et toxique qui tourbillonna en de paresseuses volutes vers les ténèbres du plafond. Il serait bien parti s'il en avait eu l'occasion mais la porte était verrouillée à l'aide de la magie et il lui avait été impossible d'emmener sa baguette. Alors que le top modèle s'essayait à faire des cercles de fumées avec sa bouche, toujours aussi désinvolte, il entendit la porte se déverrouiller. Le concierge qui venait le libérer dans un brusque élan de bonté ? Ou au contraire qui venait lui passait un savon ? Ou alors une autre victime de la retuïte aigue, cette terrible maladie ? Ou bien autre chose de mystérieux qu'il n'allait pas tarder à découvrir ?



HJ - J'espère que ça te plaît. <3
 
MessageSujet: Re: | Dans la peau d'une soubrette { Rose }   
| Dans la peau d'une soubrette { Rose } EmptyJeu 12 Juin - 13:45



Invité
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    11h39. Ses prunelles bleues ne quittaient plus le cadran de la montre qui semblait se jouer d’elle. Pour un peu, elle s’attendait à ce que la petite trotteuse ne recule dans l’unique but de la narguer. Un soupir s’échappa de ses lèvres rosées, n’écoutant plus les mots du Professeur dont l’intonation morne et lente de la voix faisait penser au curé blasé de ne pas voir assez de fidèles prêter l’oreille à ses sermons paroissiaux. Sur cette idée, la main de la jeune fille vint chercher la croix en argent ornant son cou, une petite plaque froide de métal sur sa peau trop blanche. Elle était croyante parce qu’il le fallait, parce qu’en outre, on ne lui avait jamais posé la question, parce que c’était du domaine de la tradition familiale. Parce qu’il n’y avait qu’ainsi qu’elle pouvait se trouver loin de son grand-père, loin de ses paroles cassantes, loin de ses regards d’un bleu électrique qui lui faisaient comprendre qu’elle était inutile. Elle, la petite poupée de porcelaine trop pâle, aux airs trop chétif pour faire croire à un semblant de fort caractère, avait préféré suivre l’éducation de son grand-oncle donné en France chaque été. Ainsi , on l’acquittait de son calvaire, de sa plus grande peur, on l’enlevait de ce qui lui servait de grand-père, en échange d’une éducation religieuse quelques mois l’an. C’était ça, l’intervention divine ? Voici le choix auquel Je te confronte, prends ou souffre. Quitte à devenir martyr. Ah, quelle drôle d’idée. Véritablement, Rose n’était pas pour autant croyante, elle s’était pliée à la religion, parce qu’il n’y avait qu’ainsi qu’elle pouvait apprendre cette magie particulière, qu’était l’Exorcisme.

    L’Exorcisme, ou comment faire appel à un ange immatériel. En outre une vieille magie qui ne servait pas à grand chose, presqu’inutile car elle ne pouvait combattre que d’autres êtres invoqués. Et elle pesait sur l’âme, infligeant des souffrances internes, pénibles, fastidieuses, éprouvantes. Pour rien. Parfois même, le corps prenait le relais, écrasé par cette magie trop lourde, et tombait gravement malade. Rose toussota fortement, attirant le regard inquiet de Dean, prêt à sauter sur elle et l’amener à l’infirmerie au moindre toussotement suspect. La jeune fille se contenta de lui adresser un sourire, reposant son regard azuré sur la montre de son camarade. Le temps se traînait, lorsqu’on le poussait un peu trop, et accélérait lorsqu’on le suppliait de se stopper. Il n’aimait guère être discipliné. De nouveau, la jeune fille soupira, les échos du cours du Professeur lui revenaient de loin, de trop loin. A croire que les enseignants avaient ce petit détecteur d’élèves distraits, car ce dernier s’était avancé vers la table de la jeune Mandrake, sans même qu’elle ne s’en rende compte. Ce fut le coup de coude de Dean qui la sortit de sa léthargie, et enfin la jeune fille daigna lever son regard céruléen sur le Professeur d’un air surpris.

    Professeur - Miss Mandrake, pourriez-vous répéter ce que je viens de dire ?
    Rose - Hé bien...

    Elle eut un bref regard pour Dean, son meilleur ami, qui haussa les épaules en esquissant une moue gênée. Lui-même n’avait rien suivi. Ce qui en soit n’avait rien de très étonnant, tant il était loin d’être fait pour les études, préférant se passer des partitions de musique en tête plutôt que d’écouter les boucheries du gobelin Keurk le Sanglant dans les années 1649. Dans un très léger raclement de gorge, trahissant sa gêne passagère -d’ailleurs il lui sembla qu’elle avait rougi- Rose posa ses yeux bleus sur le tableau, sur lequel était annoté de nombreux mots sans aucun rapport, écrits à la va vite. Il lui fallait dire quelque chose, n’importe quoi, bien qu’elle savait pertinemment qu’elle demeurerait bien loin de la réponse désirée. Rose eut un petit regard amusé pour Dean avant de répondre au professeur. L’élève d’habitude si calme, si posé, si réservé, pouvait dire la plus haute connerie du monde sans se trouver gêné, simplement parce qu’il avait l’esprit endormi et la motivation proche du nombre chaotique de zéro. C’était ce qui arrivait en ce moment même à la jeune Mandrake. Elle prit plusieurs notes posées au tableau noir, et sortit la première phrase qui lui vint à l’esprit.

    Rose - Heum... En l’an 1800, les Trolls inventèrent le Quidditch sur... dragon ?

    Ses camarades pouffèrent de rire. Dean lui-même tourna sa tête brune à l’opposé extrême de Rose afin de ne pas succomber de trop à l’hilarité générale. Il était fatalement connu que la jeune fille n’y connaissait strictement rien au Quidditch, mais aujourd’hui elle avait peut-être poussé sa pseudo naïveté sur le sujet un peu trop loin, et elle s’en rendait compte. Cependant la jeune blonde, bien que l’envie ne lui manquait pas, réprima un rire sous le regard sévère et froid du professeur. L’expression glacée de son visage calma l’ardeur de la jeune fille qui s’enfonça un peu plus sur sa chaise, ne le quittant pas des yeux. Dans un soupir exaspéré, l’enseignant tourna les talons et se dirigea vers le tableau. Il se retourna vers ses élèves, esquissant un sourire narquois.

    Professeur - Puisque Miss Mandrake semble manquer d’une concentration terrible au point de nous sortir des âneries de ce genre, je pense qu’elle pourra la regagner tranquillement en astiquant les trophées du premier étage. Et ce jusqu’à ce que vous ayez entièrement retrouvé vos facultés d’écoute à un cours.

    Et il continua sur la lancée des ASPICs, de leur avenir, de la perte de vitesse de l’éducation. La jeune Rose soupira, adressant un regard piteux à Dean, presqu’amusé. La jeune Mandrake n’avait jamais vraiment bénéficié de beaucoup de retenues, aujourd’hui serait visiblement son baptême. Et à voir la tête de son meilleur ami Gryffondor, l’on pu croire qu’il était fier d’elle. De nouveau, Rose n’écoutait déjà plus le professeur, pourquoi parler d’avenir à présent. Après tout, elle n’était pas allée assez loin pour penser se tromper de route. Elle restait définitivement au point mort, persuadée que la maladie qui l’habitait rongerait ses rêves et ses ambitions jusqu’à l’os, l’empêchant ne serait-ce que les toucher du doigt.

    Midi. Libération de la sonnerie. Dean, amusé, ne cessait de taquiner son amie sur sa retenue, et lui relatait les longues heures de colle qu’il avait passé à nettoyer à la main les cages des escargots baveux de Bulgarie. Le déjeuner se passa donc sous le long monologue de son meilleur ami -comme toujours- mais il avait néanmoins le don de remonter le moral de la jeune fille. Distraitement, de son regard doux et rêveur, sa tête posée sur sa main droite, elle jouait avec sa fourchette d’un air absent, ignorant ses longues mèches blondes lui tomber au devant des yeux. Aujourd’hui n’était pas son jour. Fatiguée, éprouvée, Rose n’avait pas trouvé le sommeil de la nuit, et avait passé une grande partie à compter les petites tâches brunâtres de son lit de bois, attendant patiemment que le jour se lève. Enfin les Gryffondors se levèrent, prompts à monter vaillamment les six étages les séparant de leur salle commune. Arrivés au seuil du cinquième étage, un reniflement sourd et mouillé se fit entendre, et la jeune fille se retourna sur un première année, apposé contre le bord d’une fenêtre ouverte. Elle s’approcha de ce dernier, en compagnie de son meilleur ami, lui demandant dans un léger sourire ce qu’il n’allait pas. Et le petit blond à la bouille d’ange de lui répondre que son chaton avait eu la bonne idée de se promener sur le rebord de pierre bordant l’extérieur du château, et partant de ladite fenêtre. Rose se pencha, ses longs cheveux blonds tombèrent sur ses épaules frêles tandis que ses yeux bleus se posèrent sur l’animal tremblant de peur, figé sur place à à peine deux mètres de la fenêtre. Sans un mot, la jeune fille ôta la cape de son uniforme, et enjamba le rebord de cette dernière, le cœur battant trop fort lorsqu’elle vit le vide sous ses pieds. La jeune blonde souffla sa peur, fermant les yeux, elle commença à tendre la main vers le félin qui la fixait d’un air dépité. Tremblante, la jeune Rose sortit sa baguette avec minutie, et la pointa vers l’animal qu’elle fit léviter jusqu’à terre. Dans un soupir de soulagement, les jambes légèrement tremblantes, la jeune Mandrake posa à son tour les pieds au sol, sous le regard affolé de Dean.

    Dean - Pourquoi t’as fait ça, c’est qu’un chat ! Heu... pardon petit, rajouta le Gryffondor en entendant les reniflements plus intenses du blondinet.
    Concierge - De plus les sortilèges en dehors des cours sont interdits Mademoiselle, siffla alors une voix glacée. Suivez-moi.

    Tête baissée, la jeune fille suivit alors le nouvel arrivant jusqu’au premier étage. A entendre sa voix résignée, il avait été mis au courant de la retenue donnée par le professeur, et si l’on y ajoutait son escapade courageuse mais idiote au-dessus du vide, il était certain qu’elle en avait pour jusque tard dans la soirée. Le concierge ouvrit la porte d’un geste bourru, et indiqua à la jeune fille d’y entrer, qui fut surprise d’y voir un autre élève astiquant déjà les trophées d’argent. Son soulagement fut néanmoins de courte durée lorsqu’elle reconnut Apple, et leva les yeux vers le plafond dans un soupir. Le concierge, faisant fi de la cigarette collée au coin des lèvres du Serpentard, referma la porte avec brusquerie.

    Il fallait qu’elle tombe sur lui. Arrogant, capricieux, hautain. Tant qu’il ne lui adressait pas la parole… Quoique d’ici cinq longues heures -qui s’avéraient être le cumul d’heures dû à ses idioties du jour, fait rare- l’un des deux délierait bien la langue. La jeune Rose adressa un bref regard à Apple, histoire tout de même de ne pas l’ignorer. La Gryffondor était loin de connaître toutes les subtilités sournoises. Ce fut plus fort qu’elle malgré tout, elle se pencha pour prendre un chiffon, et commença la conversation, non sans une légère pointe d’appréhension dans la voix.

    Rose - Tu es là pourquoi, toi ?

    On ne pouvait pas dire qu’elle était prête à tout pour sympathiser avec lui. Le Serpentard le plus populaire de Poudlard, connu pour ses caprices de mannequin. Un beau métier… Peut-être. La notorité apportait sans doute son lot de caprices après tout, si elle-même avait été mannequin, n’aurait-elle pas été la même que ce Serpentard arrogant. Rose croisa son reflet dans une des vitrines, lui murmurant un mot narquois : chétive. Elle soupira, un léger sourire résigné en coin, et s’emparant d’un trophée qu’elle astiqua avec lenteur, peu motivée à la tâche, se refusant de regarder Apple, peut-être quelque peu appréhensive.
 
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| Dans la peau d'une soubrette { Rose } EmptyJeu 12 Juin - 19:39



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Découvrez Babyshambles!



    Entre le déclic de la porte qui se déverrouillait et le moment où la porte s’ouvrit, Apple se lançait des paris à lui-même sur l’identité du nouvel arrivant. Ses spéculations étaient ciblées sur les personnes suivantes : Jemini Carlisle qui volait à son secours habillé d'un justaucorps violet marqué de grandes initiales « JC » ; Leah qui l'embarquait à NY pour poser dans Vogue et lui annoncer qu’il était le nouveau président des USA ; Arthur qui lui cédait tout son argent et lui donnait un passe-partout pour saccager le Ministère de la Magie en toute tranquillité après y avoir organisé la plus grande Rave Party que l’Histoire n'avait jamais connue ; Harrisson qui s’emparait de son corps dans une étreinte sexy et sulfureuse là maintenant tout de suite ; Cake qui s’était transformé en humain et qui venait lui demander l’autorisation de passer sur le billard pour changer sa tête d'ahuri profond ; ou alors un miroir ambulant qui venait lui rappeler qu’il était l’homme le plus beau et le plus classe de l’Univers. Le mannequin cessa quelques secondes de se balancer sur sa chaise et se pencha en avant, curieux. La porte s'ouvrit, lentement, laissant place au concierge accompagné de...

    Toxic – « Haaan naaaaaan ! Rosy Mandraaaake ! Ce scoop ! » s’écria t'il, hilare, sous le regard consterné du concierge qui referma aussitôt la porte.

    Il virevoltait de plus belle sur sa chaise, sa Lucky Strike coincée entre ses lèvres à présent étirées en un sourire sarcastique. Apple suivait la jeune Gryffondor du regard, une lueur amusée dans ses yeux bleu glace. Jamais il n'aurait pensé que Miss Mandrake, incarnation de la fille parfaite et obéissante, se retrouverait un jour en retenue, qui plus est avec lui. Qu’avait-elle fait pour mériter ça ? Avait-elle omit de faire son lit ? Ou pire : avait-elle attaché sa cravate rouge et or de travers ? Mon Dieu ! Le Serpentard lâcha un petit rire moqueur, apparemment ravi de ses petites images mentales. Rose lui jeta un petit regard histoire de lui faire remarquer qu'elle l’avait bien vu, par politesse sûrement. Cependant, Apple Moore n’avait aucune notion de savoir-vivre dans le vaste cachet d’esctasy imbibé de vodka-bounty et de testostérone qui lui servait de cerveau, et n’avait que faire des bonnes manières de la jeune fille. Pour lui, c’était tout à fait normal qu'elle ne l'ignore pas, qu'elle le remarque. Après tout, n’était-il par le modèle masculin le plus célèbre et convoité ? Il collectionnait les couvertures de magazines de mode ; ne pas le connaître revenait à avouer qu’on vivait sur une île déserte ou au fin fond de l’antarctique. Mais bien plus qu’une simple image, Apple c’était également une réputation, une façon d’être. Il était aussi connu pour ses photos que pour ses multiples frasques, aussi choquantes que nombreuses. Chaque semaine, les magazines people avaient tout un tas d’informations croustillantes à rapporter sur ces derniers exploits : conduite sans permis en état d’ivresse, consommation de drogues devant les paparazzi, insultes et gestes obscènes à l’égard des malheureux qui avaient eu la malchance de croiser son regard voilé par l’alcool et la cocaïne, accidents dans des bolides lancés à toute allure dans la capitale anglaise, virée shopping à plusieurs milliers de livres sterling, bagarres sanglantes à la sortie des boîtes de nuit, exhibitionnisme dans des lieux publiques, etc. Incarnation d’une génération sans limites, sans tabou, sans peur, mais aussi sans rien pour se raccrocher. Une génération perdue, shootée au trash, sex, drug & rock’n’roll.

    La jeune fille, apparemment résignée, s’empara machinalement d’un chiffon, ce qui arracha à Apple une grimace consternée. Pourquoi cet ange blond acceptait-elle si facilement l’esclavagisme arbitraire des adultes ? Ne savait-elle pas qu’il y avait un monde au-delà de cette suprématie absolue ? Il fallait lui refaire son éducation à cette pauvre gamine ignorante… Mon Dieu, comme c’était regrettable. L’insolent, un petit sourire au coin des lèvres, l’œil brillant d’une lueur amusée, sortit son iPod de sa poche. La marque du petit appareil portait son nom, elle ne pouvait qu’être géniale. Il enfonça les écouteurs dans ses oreilles et fit rouler la molette tactile avec son pouce pour chercher dans sa liste d’artistes. Local H, Louis XIV, AFI, Incubus, dEUS,… et enfin ce qu’il cherchait : Babyshambles. Il sélectionna l’album « Shotter’s Nation » puis la chanson « Delivery ». Aussitôt, les premières notes rock jouées à la guitare prirent possession de son esprit ainsi que la douce voix du chanteur. Apple se leva de sa chaise, lissant les plis de son sweat gris pâle à capuche signé pepe jeans qu’il portait à même sans peau nue que le col assez ouvert de la veste laissait entrevoir. Le son était si fort qu’on pouvait entendre distinctement la musique sans avoir besoin d’avoir les écouteurs dans les oreilles. Le mannequin s’approcha avec désinvolture de sa compagne d’infortune qui à ce moment même demandait d’une voix incertaine :


    Rose – « Tu es là pourquoi, toi ? »

    Sans doute une nouvelle tentative pour être polie et agréable. Bah ! Si ça lui faisait plaisir. Absorbée par le trophée d’argent qu’elle astiquait lentement, la jolie poupée ne vit pas le méchant voyou arriver derrière elle. Sans gêne, il entoura les épaules de la petite blonde et lança en même temps qu’il soufflait un nuage de fumée vers le plafond :

    Toxic – « Pour faire parler les jeunes vierges innocentes, chérie ! »

    L’espèce de malotru lui adressa un sourire rayonnant, digne d’une pub pour un dentifrice, avant de reprendre, plus sérieux, sans pour autant lâcher Rose :

    Toxic – « Nan, j’déconne. J’ai dormi pendant les cours du matin, comme d’hab, et j’ai échangé quelques réparties spirituelles sur la propreté avec mon prof de… de je ne sais quelle matière barbante et inutile. Et toi ? » Repensant à ses spéculations précédentes, il avança : « Tu as oublié de faire ton lit ? »

    La jeune fille tenta de le repousser mais il se dégagea avant qu’elle n’ait posé sa main sur son bras. Il fit quelques pas en arrière et esquissa une petite danse leste et esthétique tout en chantant d’une voix juste et agréable :

    Toxic – « Yeah you, now you, now you
    You’ve finally left school
    Now what on earth do you intend to do ?
    See if you can, take the man, go round town
    Where all your skins and mod’
    You get together
    Make pretend
    It’s 1969 forever
    Find a girl, have a drink,
    Have a dance and play. »


    Le temps du refrain, avide de satisfaire une sorte de curiosité morbide, Apple demanda avec un petit rictus sardonique :

    Toxic – « Et toi, Rosy, as-tu déjà joué avec un garçon ? Ou même une fille ? Laisse tomber la retenue deux secondes, tu te fais du mal. »

    Son sourire s’élargit. Il n’aimait rien tant que troubler les jeunes filles. Or, il avait une image de Rose Mandrake très chaste et pure, pas le genre de dévergondées que l’on croisait dans les bras de 15 garçons différents en une seule et même soirée. L’opposée de lui-même, quoi. Joueur, le rustre au visage d’elfe se rapprocha de la Gryffondor et attrapa une mèche de cheveux blonds entre ses doigts, la transperçant de ses yeux d’un bleu intense, arborant son sourire charmeur qu’il réservait à ses victimes potentielles. Bien sûr, Apple n’était motivé que par le fait de coucher, pas par une longue et paisible relation amoureuse et sincère. Le jeune homme jouait nonchalamment avec la mèche dorée, jeu qui sous-entendait ses intentions peu élégantes avec quelque chose d’assez malsain et gênant.
 
MessageSujet: Re: | Dans la peau d'une soubrette { Rose }   
| Dans la peau d'une soubrette { Rose } EmptyJeu 12 Juin - 21:27



Invité
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    Elle soupira. Réaction complètement inutile et incontrôlée mais qui manifestait bien son degré d’exaspération. Ce fut tout ce que la jeune fille avait pu trouver à dire en retour du ton faussement enjoué mais plus qu’ironique du Serpentard lorsqu’il la vit arriver. Lorsqu’ils se croisaient au détour d’un couloir, il n’y avait rien que Rose ne puisse trouver de sympathique chez ce garçon. Toujours entouré de ses groupies, l’air hautain, le sourire narquois, et parfumé de cette touche subtile qu’on appelait l’arrogance. Pour Apple, l’argent avait bien une odeur, Rose en était persuadée. Celui de la débauche, du laisser-aller, du je m’en foutisme. En vérité la Gryffondor n’en avait que faire, si la célébrité qu’il était se complaisait ainsi, cela n’influençait pas outre mesure dans sa propre vie. Pour autant elle ne comprenait pas l’attitude de ce garçon pourri gâté, au regard de la richesse qu’elle-même pouvait bénéficier. Un Manoir, quelques terres, des elfes de maison, un titre, et un grand-père au cœur solide qui refusait de rendre l’âme. En outre la jeune Rose ignora la réplique cinglante du jeune homme à l’air nonchalant, maudissant néanmoins intérieurement ce concierge de ne pas lui avoir choisi un compagnon de geôle bien moins irritant. Vitaly Orlov aurait même été d’une compagnie agréable aux côtés de Moore, en vérité la jeune fille l’aurait même échangé contre la seule personne qui vraiment l’insupportait -pour une question de jalousie, la gente féminine n’est pas tant imprévisible qu’on le pense- la belle, l’impétueuse, l’agaçante Loreliane Alkhore. Apple demeurait le genre de personnes à l’esprit fermé, pour qui son cercle d’amis était constitué seulement des personnes dignes de son intérêt, des alcooliques drogués qui noyaient leurs questionnements à peine esquissés dans la fête et la vie nocturne. Si encore, il lui fichait la paix, elle s’en serait contenté. Mais visiblement il y avait un monde entre le Serpentard et la Gryffondor, creusé si profondément qu’il y était à présent impossible d’y balancer une corde afin de tenter de le traverser, à moins de plonger tête baissée dans le ravin. En d’autres termes : communication impossible, entente improbable, et exaspération réciproque.

    Rose s’attela à la tâche. Depuis toute petite, elle avait été conditionnée pour obéir, se plier à une stricte discipline, agir selon le grand patron. Va à ton cours de piano, d’escrime, va vêtir ta robe de soirée, sourit, approuve, respire… Quoique pour le dernier point il n’était pas impossible que le grand-père de la jeune fille s’en contrefiche. Elle pourrait très bien rentrer en apnée durant plus de deux minutes qu’il attendrait patiemment l’oxygène se raréfier dans ses poumons pour la voir blêmir et tourner de l’œil dans un sourire soulagé. Libération, plus de fardeau… Non tout de même, il n’était pas atroce au point de souhaiter la mort de sa petite-fille. Elle était un échange non négligeable contre une somme coquette, un rituel qu’on appelait chez les vieux riches : l’union de deux familles fortunées. Oui, cela remontait véritablement le moral de se sentir objet de troc. Fort heureusement, elle était parvenue à lutter pour garder sa faculté de penser comme elle l’entendait. D’un geste automatique, Rose astiquait le trophée qu’elle gardait en main, prenant tout de même la peine d’y lire le nom qui y était gravé, curieuse. Sans savoir pourquoi, elle avait commencé l’ébauche d’une conversation, qui peut-être ne durerait pas plus de deux minutes, mais au moins elle n’aurait pas eu le remords par la suite de ne pas avoir fait l’effort. Quand bien même la première chose que sortit Apple lorsqu’elle eut posé ses pieds dans la salle eut été sarcastique, il fallait bien radoucir le châtiment, et tenter une approche, aussi superficielle soit-elle, avec ledit Serpentard présomptueux.

    Elle sursauta, ne s’attendant pas à ce contact physique soudain. Les mains fines du jeune garçon s’étaient jointes autour de ses épaules, sentant son souffle glisser sur sa tempe avec douceur dans un nuage de fumée grise. Ce n’était pas tant la proximité en elle-même qui l’avait surprise et la mettait mal à l’aise, l’on disait souvent de la Gryffondor qu’elle se laissait bien trop approcher par son meilleur ami qui demeurait assez tactile, mais avec toujours une innocence certaine dans les gestes. Rose frissonna, peut-être de désagrément, de se sentir objet entre les mains de la débauche, de savoir qu’elle se faisait approcher trop facilement. Le silence. Finalement, que n’aurait-elle pas donné pour avoir été avide de silence quelques secondes plus tôt ? Quelle idiotie de croire que la trêve aurait été signée, le temps d’une retenue, et que tous deux se seraient mis à parler de tout et de rien. De sa carrière, de la vie qu’il pouvait vivre, de ce qu’il en pensait… Tout cela, en vérité, intéressait fortement la jeune Mandrake qui lui aurait posé la question si elle ne l’avait pas trouvé désagréable. Visiblement, ils ne pouvaient poser l’étendard des opinions toutes faites. Il était un idiot arrogant et désagréable, elle était une niaise chaste et timide, point. Quel magnifique résumé de leurs opinions respectives. Rose tourna à peine la tête, esquissant un mouvement d’épaules destiné à lui faire comprendre que cette proximité n’était pas désirable, lorsque la voix de l’arrogant résonna.

    Toxic – « Pour faire parler les jeunes vierges innocentes, chérie ! »
    Rose - En voilà une destinée particulièrement intéressante, répliqua-t-elle d’un ton qui se voulait cinglant, sans pour autant y parvenir.
    Toxic – « Nan, j’déconne. J’ai dormi pendant les cours du matin, comme d’hab, et j’ai échangé quelques réparties spirituelles sur la propreté avec mon prof de… de je ne sais quelle matière barbante et inutile. Et toi ? »
    Rose - J'ai...

    Toxic - « Tu as oublié de faire ton lit ? »
    Rose - Comment as-tu deviné ? Je suis impressionnée par ta déduction implacable, vraiment.

    Un sourire ironique mais très succinct vint orner les lèvres de la jeune fille. Dans un soupir exaspéré, Rose tenta de nouveau de se libérer de son étreinte, néanmoins Apple jouant les bons samaritains se dégagea avant même qu’elle ne lui flanque un coup de coude dans les côtes, dans une ultime issue désespérée. Elle tentait bien de se faire désagréable, de sortir les griffes et de montrer les crocs, mais au final cela ne donnait lieu qu’à un chaton tentant de se défendre timidement, arquant le dos en vain et donnant des coups de patte dos au mur. C’était particulièrement touchant, ou pathétique selon les versions que l’on pouvait donner de la jeune fille. Si encore, elle avait pu hériter de la fougue intransigeante de sa mère. Mais bien sûr que non, il avait fallu qu’à ce moment même, son cœur ne batte que trop fort de stress et d’appréhension, la rendant plutôt inoffensive -un euphémisme… autant l’avouer- , malgré son regard durci. Et du jeune garçon de continuer à écouter sa musique avec nonchalance, chantant allégrement alors même que Rose continuait sa corvée. Elle pouvait dire ce qu’elle voulait, jamais rien ne ferait tiquer Apple qui visiblement n’attendait plus que l’heure de la libération. Il commença à chanter, mais étrangement la jeune Mandrake esquissa un sourire amusé que le Serpentard ne put voir, elle lui tournait sempiternellement le dos à vouloir s’acquitter au plus vite de sa tâche.

    Toxic – « Et toi, Rosy, as-tu déjà joué avec un garçon ? Ou même une fille ? Laisse tomber la retenue deux secondes, tu te fais du mal. »
    Rose - Plus vite j’aurai fini, et plus vite je me trouverai loin, très loin de toi. Je n’ai vraiment pas envie de passer la nuit ici à t’écouter parler de tes fêtes d’alcooliques et de tes exploits nocturnes, en vérité.

    Sa main frêle alla poser le trophée brillant de propreté tant elle n’avait cessé d’y passer le chiffon grisonnant d’un air distrait. Rose se retourna enfin, penchant sa tête légèrement sur le côté, fixant Apple avec un air résigné dans un soupir. Néanmoins la remarque du Serpentard l’avait déconcertée. Le regard bleu de la jeune Mandrake se fit plus doux car plus pensif. Donnait-elle à ce point cette image de jeune fille sage et coincée ? Rose se mordilla la lèvre, songeuse, se demandant si elle se devait de poser cette question à celui qui sans doute aurait la réplique la plus cinglante possible à son égard. Cependant Rose avait cette faculté étrange de mettre tout de côté, ne serait-ce que l’espace d’un instant. On appelait ça être dépourvu de rancune… ou être naïf.

    Rose - J’ai l’air si effarouchée que… Oh puis d’abord je ne vois vraiment pas ce que ça peut te faire !

    Elle n’allait tout de même pas déblatérer sa vie au premier inconnu, le plus arrogant et insupportable de tous, de surcroît. Néanmoins Rose avait ce caprice soudain de faire ses preuves, de relever le premier défi qu’il allait lui accorder, ne serait-ce que pour lui rabattre le clapet et lui prouver qu’elle n’était pas si prude et réservée que cela… Alors même qu’elle était tout de même loin d’être dévergondée. Une attitude inutile et impulsive en somme. On est Gryffondor, ou on ne l’est pas. La jeune blonde soupira de nouveau, qu’est-ce qui lui prenait d’esquisser une conversation que l’on attribuait en général à quelqu’un en qui l’on avait un minimum confiance ? Le sourire du Serpentard persistait, sous le regard suspicieux de Rose qui sentait le mauvais coup venir, ou la réplique agaçante de trop. Néanmoins la jeune fille ne bougeait pas, elle n’était plus que méfiance, attendant patiemment la retombée soudaine d’Apple. Visiblement, il avait le sens théâtral développé. La jeune fille eut le temps d’observer les traits du jeune garçon, car quand bien même elle ne pouvait pas le supporter, la curiosité humaine avait de cela étrange qu’on ne parvenait pas à détourner le regard de ces célébrités qui ornent la couverture de ces magasines de papier glacé. Les photographies de mentaient pas. Il était beau, c’en était presque déconcertant lorsqu’on le savait si arrogant, un teint pâle tout comme celui de la jeune fille, un sourire ravageur qui ne la fit pas ciller, car trop méfiante encore, et un regard à vous en faire frissonner l’échine. Finalement la jeune fille croisa les bras, se refusant de se laisser corrompre par la bouille d’ange de ce démon sur pattes, et soutint tant bien que mal le regard bleu du jeune homme.

    Rose - Quoi ? demanda-t-elle avec une pointe de froideur dans sa voix hésitante.

    Il s’était approché avec une aisance déconcertante. Le loup face à la gazelle arborait un sourire de vainqueur. La jeune fille ne voulait pas se l’avouer, mais effectivement elle avait perdu cette bataille. Son cœur semblait battre un peu trop vite, agité par la beauté du jeune garçon, alors même que sa Raison bouillonnante de rage se refusait avec ardeur qu’il ne fasse ne serait-ce que deux pas de plus. Rose se figea, son regard se fit plus timide, sans pour autant abaisser le voile méfiant qui l’habitait. Son intrigue passagère fut soudain chassée par la reprise de son esprit lorsque les doigts fins d’Apple vinrent caresser quelques mèches de ses longs cheveux blonds. Le geste précéda ses pensées, la main de la jeune fille vint repousser violemment le bras du Serpentard, tandis que ses prunelles retrouvèrent cette dureté passagère.

    Rose - Ca suffit, arrête de me tourner autour. Tu ne m’auras pas avec tes airs d’angelot. Tu as raison, je suis chaste, prude et atrocement coincée, alors n’y pense même pas et fiche-moi la paix.

    Sa dernière phrase était prononcée avec tant d’ironie et de cynisme que l’on sentait qu’elle-même ne croyait pas à ses propos. Certes elle n’était pas la plus dévergondée de Poudlard, néanmoins elle avait pour elle quelques circonstances atténuantes quant à son tempérament discret. Au regard du sourire du jeune garçon qui commençait nettement à l’effrayer quelque peu avec ses airs de démon, Rose continua sur sa lancée :

    Rose - C’est sûr qu’on n’est pas du même monde toi et moi, alors retourne à ta vie de débauché, pose toi dans un coin si ça te fait plaisir, et laisse-moi faire le sale boulot.

    La jeune Mandrake avait croisé les bras, sortant toujours autant les griffes avec cette même ardeur d’un chaton de quelques mois à peine, tant sa voix ne parvenait pas à être cinglante. Quitte à faire la retenue toute seule, sans son aide, au moins elle pourrait sortir de cette maudite pièce et s’éloigner de son compagnon de geôle. Visage angélique ou non, elle ne souhaitait pas écouter d'avantage les remarques persiflantes du Serpentard.
 
MessageSujet: Re: | Dans la peau d'une soubrette { Rose }   
| Dans la peau d'une soubrette { Rose } EmptyLun 16 Juin - 23:08



Invité
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C'est avec un amusement certain qu'Apple encaissait les répliques acides de la jeune fille. N'importe qui aurait pu être vexé d'être ainsi prit pour le dernier des imbéciles, mais pas Moore. Il ne paraissait jamais s'énerver de rien, à l'abris dans sa bulle sans que rien ne l'atteigne. Il était comme protégé par une sorte de bouclier qui serait un mélange entre son ego démesuré ( qui lui donnait une grande confiance en lui ), son je-m'en-foutisme et son extraordinaire aptitude à grader son sang-froid, et ce en toutes circonstances ( ou presque ). A vrai dire, il avait l'habitude d'être prit pour un idiot. Les journalistes avaient de lui une image assez péjorative, comme la majorité de la population dite « sage » : ils ne voyaient en lui qu'un petit con superficiel fier de ses deux neurones ( un pour poser, un autre pour faire n'importe quoi ) incapable de faire quelque chose de productif. Quelque part c'était vrai, mis à part le fait qu'Apple est bien plus intelligent qu'il en a l'air. Le mannequin assumait parfaitement le fait qu'il ne soit qu'un gosse de riche pourri gâté absolument puéril. Il était également conscient qu'à part poser et faire des conneries, il ne savait rien faire et ne servait à rien. Le but même de son existence était de se donner en spectacle devant un objectif, et rien d'autre. Lorsqu'il ne revêtait pas son costume de top modèle, AMoore ne servait strictement à rien. Il n'apportait rien à la société, ne faisait rien de constructif et n'améliorait pas les choses. Au contraire, il avait plutôt tendance à ralentir tout le monde, à détruire tout ce qu'il croisait et à empirer la situation. Bref, en plus d'être inactif, il était toxique. Sans le mannequinat, sans les photos que l'on faisait de lui, sa vie n'avait plus aucun sens. Si on le lui retirait, il ne lui restait plus rien. C'était sa seule raison d'être. Sinon, il ne serait qu'un jeune fou dont les seules occupations et préoccupations seraient de faire la fête, boire, se droguer et baiser. C'est tout. Au moins, Moore avait au moins le prétexte du mannequinat pour justifier qu'il faisait quand même quelque chose de sa vie.

A vrai dire, il n'avait jamais été élevé dans l'objectif d'être un individu utile à la civilisation. Leah Moore, libertine et décontractée, avait réclamé ses deux fils à son mari, Arthur Darcy, alors que personne n'aurait parié sur le sujet. L'instinct maternel se trouve parfois là où on ne l'attend pas. La jeune femme alors âgée d'une vingtaine d'année avait déménagé - non sans avoir négocié la moitié de la fortune de son ex-mari aussi qu'une coquette pension alimentaire - et avait refait sa vie avec ses jumeaux. Alors styliste émergeante dans le monde de la mode, amatrice de soirées bien arrosées, de beaux hommes et de rails de coke, Leah éduqua naturellement ses enfants selon son propre rythme de vie. Elle les habitua à leur plus jeune âge à se débrouiller seuls pendant que maman faisait la fête, se passant vite de la nounou. Pour les jumeaux, il était normal de voir leur mère revenir avec un homme différent chaque soir - ou presque -, il était normal de voir des bouteilles d'alcool un peu partout et de goûter à chaque fois dans le verre de leur mère, il était normal de voir Leah complètement cuite, en train de dépérir de migraine dans son lit, il était normal de la voir complètement défoncée par la drogue, incapable d'aligner trois mots. Loin d'en être choqué, ils adoptèrent naturellement cette façon de vivre assez extrême. Apple connaissait la moitié des postions du Kama-Sutra et le nom des trois-quarts des alcools et drogues existant avant même de savoir lire et écrire. A quatre ans, il se trémoussait déjà derrière l'objectif et posait pour les catalogues de vêtements griffés pour enfants comme Baby Dior ou Burberry. Il avait prit sa première cuite lors de son dixième anniversaire ( ça avait fait rire Leah, d'ailleurs ), avait fumé sa première cigarette à onze ans, avait fumé son premier pétard à douze et perdu sa virginité dans les toilettes d'un pub de Soho dans la même année. Il avait connu sa première Rave Party à treize ans, fête pendant laquelle il essaya des drogues plus dures que la marijuana. L'ecstasy, le LSD et l'héroïne par exemple. Etant très à cheval sur l'esthétique, Apple préférait sniffer cette dernière ( ce qu'il fait toujours ) au lieu de se piquer, cela laissant de vilaines marques sur les bras. Ce n'est qu'à quatorze ans qu'il tenta la cocaïne et le crack, finissant ainsi son exploration des drogues les plus répandue. Nous ne citerons pas ses premières prises de poppers, amphétamines et autres médicaments, celles-ci ayant eu que très peu d'influences sur sa vie. Enfin, c'est vers quinze qu'il commença à basculer vers l'anorexie, prenant la fâcheuse habitude de vomir quelques uns de ses repas. Il n'en était pas à un stade avancé mais son poids était suffisamment préoccupant pour alerter les médecins.

AMoore avait donc était élevé sans qu'on ne lui ai jamais fixé aucune limite, à part celle de ne pas mourir. « Fais ce que tu veux, lui avait dit Leah, mais arrange-toi pour ne jamais mourir, jamais ». D'ailleurs, parlons-en, de sa mère. Il existait entre le jeune homme et sa génitrice un lien très fort, mais pas vraiment pour autant celui d'une mère envers son fils et vice-versa. Ils se comportaient comme des meilleurs amis. Apple pouvait lui raconter ses plus belles conneries ( « Haha ! Hier soir j'ai tabassé un pauvre con à coups de batte de base-ball ! » ou « Allô Leah ? Oui, je suis en garde à vous au poste parce que j'ai... comment disent-ils ? Ah oui : exhibitionnisme et fornication dans un lieu publique. Tu peux me faire sortir ? » ou encore « Les flics m'ont chopé en train de conduire bourré alors que j'ai pas mon permis. Je me suis payé de la prison avec sursis du coup ! » ou bien « Oh, j'ai oublié de te dire, Leah : avant-hier j'ai fais une overdose dans les toilettes d'une des gares de banlieue mal famée. Du coup je suis resté inconscient plusieurs heures, au bord de la mort, et j'aurais pu me faire violer ou enlever. J'ai flippé mais c'était marrant ! » ) sans que la jeune femme n'en paraisse outrée et furieuse comme une mère normale l'aurait été. En guise d'histoire pour s'endormir le soir, Leah ne leur lisait pas « Blanche-Neige » ou « Winnie l'Ourson » mais elle leur racontait ses propres exploits. Il pouvait lui confier toutes ses anecdotes de débauché complètement nympho, puisque la jolie styliste était de la même espèce. Leah avait créé des mini clones à son image, des petites répliques d'elle-même qui avaient fini par grandir et qui pouvait désormais rivaliser en matière de dévergondage.

Apple contempla la jeune Gryffondor. C'était amusant de la voir sortir les griffes comme un jeune chaton sans défense, encore maladroit et inexpérimenté. Après tout, cela pouvait peut-être s'arranger. Il avait bien envie de faire de cette boule de poils tremblotante le plus terrible des fauves. Et si c'était lui qui lui apprenait à rugir dignement, à griffer avec précision et à mordre jusqu'au sang ? Ca méritait d'être assez drôle, or l'insolent adorait s'amuser. Elle était si chétive, si inoffensive et si fragile que s'en était pathétique, bien que mignon. C'était à la fois ridicule et touchant, absurde et adorable, de voir cette frêle créature se débattre ainsi. Sauf que Rose ne se rendait pas compte qu'à force de gigoter, elle ne faisait que s'empêtrer un peu plus dans le filet qu'il avait déployé autour d'elle. Il débuta son petit interrogatoire spécial biches effarouchées, provocation à laquelle elle répondit aussitôt :


Rose – « Plus vite j’aurai fini, et plus vite je me trouverai loin, très loin de toi. Je n’ai vraiment pas envie de passer la nuit ici à t’écouter parler de tes fêtes d’alcooliques et de tes exploits nocturnes, en vérité. »

Apple pouffa. C'était une façon de présenter les choses. Et puis il aimait assez être considéré comme un virus, un poison, un individu nuisible et toxique. C'était si drôle de voir la réaction de gens face à lui qui, en somme, était toujours la même : la colère, l'agacement, l'exaspération. D'ici peu, Rose allait sans doute lui hurler dessus ou au contraire conserver un silence glacial. La jeune femme se contentait d'entretenir ses trophées, sans un bruit. C'était bien partit pour la deuxième solution. Alors qu'AMoore allait relancer l'offensive, la jeune Mandrake déclara :

Rose – « J’ai l’air si effarouchée que… Oh puis d’abord je ne vois vraiment pas ce que ça peut te faire ! »

Le Serpentard émit à nouveau un petit ricanement sardonique. Cette fille était vraiment très divertissante. A la fois coopérative et sauvage. Amusant. Elle avait commencé une phrase qui ressemblait bien à un aveu mais elle s'était interrompu et avait choisit l'option « restons discrète et renvoyons paître le parasite ». Le mauvais choix, indéniablement. N'empêche, ces incessants revirements de situation ravissaient le top modèle qui, attiré, s'approcha dangereusement de la Gryffondor. Sans se départir de son sourire un rien démoniaque, il détailla soigneusement son interlocutrice improvisée. C'était une beauté fragile, de celles que l'on a peur de briser, qu'on croit éphémère et qui pourtant recèlent des forces cachées. Ses cheveux d'un blond cendré cascadaient paresseusement sur ses menues épaules et cachaient une partie de son visage. Il l'imaginait parfaitement en train de ranger sans cesse ses mèches rebelles derrière ses oreilles d'un geste à la fois machinale et agacé. Cette image eut l'effet d'élargir un peu plus son sourire. Ses grands yeux étaient bleu saphir, bleu pur. Des orbes qui reflétaient une candeur évidente et une innocence touchante. Pourtant, Apple était certain qu'une puissance latente sommeillait en elle. Quant à son teint, il était pâle, frais et tout aussi pur que le reste. On aurait dit une poupée de porcelaine, l'une de celle que l'on garde enfermée dans une prison de verre de peur qu'elle ne se brise, sans pour autant en prendre soin, la laissant se flétrir dans son enceinte à la fois protectrice et étouffante. Cette fille avait besoin qu'on lui redonne de l'éclat, qu'on lui donne l'occasion de s'épanouir, telle une fleur que l'on aurait débarrassée des mauvaises herbes qui l'empêchaient de pousser aussi vite qu'elle ne devrait le faire. Ce devait être sacrément frustrant d'être elle. Moore était certain qu'elle se sentait oppressée et prisonnière quelque part. S'en rendait-elle seulement compte ? Faisait-elle déjà quelque chose pour en changer ? Qu'est-ce que ça lui faisait d'être comme ça ? Peut-être le jeune homme se fourvoyait complètement, mais il en doutait fort. A défaut d'être délicat, il était observateur.

Rose – « Quoi ? »
Toxic – « Rien. Je te regarde, c'est pas interdit, si ? » répondit le mannequin du tac au tac, en haussant les épaules, toujours souriant.

Les bras croisés, à la fois sévère et timide, il était assez difficile de prendre la jeune Mandrake au sérieux. Elle ne devait pas tenir tête aux gens souvent pour se révéler aussi nulle en la matière. Elle aurait voulu faire semblant d'être excédée dans le but de faire rire qu'elle ne s'y serait pas prise autrement. Apple ne put s'empêcher de lever les yeux au ciel. Il enleva les écouteurs de ses oreilles avant d'éteindre son iPod et de le fourrer dans la poche de son sweat. Le grésillement cessa, plongeant la pièce dans un silence presque religieux. Soudain, Rose repoussa violement la main qu'il venait de glisser dans sa chevelure blonde et le regard de la jeune femme se durcit instantanément. Il siffla :


Rose – « Ca suffit, arrête de me tourner autour. Tu ne m’auras pas avec tes airs d’angelot. Tu as raison, je suis chaste, prude et atrocement coincée, alors n’y pense même pas et fiche-moi la paix. »

Sa dernière phrase sonnait faux et suintait l'ironie et le cynisme. Le Serpentard ricana :

Toxic – « Ben voyons ! Veuillez m'excuser, Soeur Rose, si j'ai heurté votre dignité de soldat de Dieu. Autant pour moi, vraiment. Préserve-nous de la tentation et délivre-nous du mal. C'est bien ça la fin du « Notre Père », non ? »
Rose – « C’est sûr qu’on n’est pas du même monde toi et moi, alors retourne à ta vie de débauché, pose toi dans un coin si ça te fait plaisir, et laisse-moi faire le sale boulot. »
Toxic – « Tiens, Cendrillon contre-attaque. Est-ce que je suis en train de faire le débauché, là ? Je suis très sage depuis le début, c'est toi qui te fais des films et qui t'énerves toute seule, chérie ! Au fait, t'es aussi convaincante qu'un bébé chat. » pouffa le mannequin, visiblement content.

C'est vrai que la jeune femme ne parvenait vraiment pas à faire en sorte que ses mots sonnent juste. Dans sa jolie bouche, ces phrases sensées être agressives perdaient tout leur sens. AMoore leva les yeux aux ciel, encore une fois, et lança avec un petit sourire :


Toxic – « Tu sais ce que c'est ton problème ? Tu es atrophiée. Tu n'es qu'un pâle reflet de toi-même, très chère. Le pire, c'est que je crois que tu t'impose ça toi-même, sûrement à cause de ton éducation ou je ne sais quoi. Tu étouffes et tu vas finir par mourir si tu persistes sur cette voie. Tu es comme une rose – justement – qui serait envahie par les herbes folles et qui, de ce fait, pousserait mal, trop lentement, de travers. Je ne dis pas que tu devrais vivre comme moi, mais au moins que tu prennes confiance en toi. Certes, c'est très divertissant et mignon de te voir de débattre comme un papillon dans une toile d'araignée, mais c'est pitoyable. Tu es bien à Gryffy, non ? Et bien pour l'instant tu n'es qu'un vulgaire lionceau à peine capable de miauler et de donner des coups de patte. A quand la féroce et majestueuse lionne indomptable ? Sérieux, qu'est-ce que t'en penses ? »

Il allongea le bras, attrapa sa chaise et la tira vers lui. Il poussa Rose pour qu'elle s'y asseye et en prit une autre pour lui, qu'il plaça en face de la jeune femme, le dossier vers elle. Il s'assit, une jambe de chaque côté du dossier, ses bras croisés reposant sur celui-ci, le menton appuyé sur ceux-ci. Il ajouta, malicieux :

Toxic – « Et après on jouera au jeu de la vérité, à un question-réponse si tu préfères. T'as pas le choix, on doit passer plusieurs ensemble alors autant en profiter. Je ne te toucherais pas si ça te traumatise tant que ça... enfin peut-être, j'y réfléchirais. »

Apple lui adressa à nouveau un de ses sourires rayonnant. Cette soirée promettait d'être intéressante, à coup sûr.


Edit Will : si tu touches Rose t'auras affaire à moi __
Edit Apple : 8D


Dernière édition par Apple H. Moore le Ven 18 Juil - 12:56, édité 1 fois
 
MessageSujet: Re: | Dans la peau d'une soubrette { Rose }   
| Dans la peau d'une soubrette { Rose } EmptyDim 13 Juil - 18:11



Invité
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    Elle qui d’habitude était si calme et posée, semblait perdre son sang froid. Du moins elle sentait monter en elle cette envie irrépressible de lui dire de se taire une bonne fois pour toute et de se poser tranquillement dans un coin. Ici, enfermée entre quatre murs pour une durée indéterminée en compagnie du Serpentard le plus imbu de lui-même de tout le château, et à des lieux d’avoir une personnalité qui pouvait parfaitement s’accorder avec celle de Rose, elle avait ce sentiment de ne plus avoir cet espace vital dont elle avait tant besoin. Sans doute parce que Apple imposait par sa présence, sa gestuelle et ses paroles, à tel point qu’on avait cette impression désagréable que chaque lieu dans lequel il se trouvait n’appartenait qu’à lui, donnant aux autres ce sentiment oppressant d’étouffer sans ne rien pouvoir y faire. Plus encore, la jeune Mandrake savait pertinemment que quoiqu’elle dise, Apple trouverait toujours le moyen d’avoir le dernier mot, et de retourner la situation contre elle, qui plus est. Aussi, Rose avait décidé de ne plus sortir le moindre mot, supportant les rires sardoniques du Serpentard sans broncher. Supporter avec un sang froid remarquable et sans même ciller les moindres remarques désagréables se trouvait être l’un des points forts de la jeune fille -qui encore heureux en possédait quelques uns, n’étouffant pas encore sous ses excès de faiblesse-, aussi il était évident que les remarques d’Apple glisseraient sur elle sans l’effleurer. Il pouvait dès lors lui dire ce qui lui passait par la tête, jamais le jeune garçon ne pourrait atteindre le degré de cynisme et de cruauté de son propre grand-père qui ne voyait en sa petite-fille qu’une bâtarde bonne à marier à une quelconque noble famille.

    Mais il était là, bien trop proche d’elle qui déjà suffoquait intérieurement de ne pas avoir cet espace vital , ce sentiment de se sentir enfermée entre quatre murs sans pouvoir avoir sa part d’oxygène avait quelque chose d’angoissant. Pour un peu, la jeune fille aurait repoussé violemment le Serpentard qui jouait de trop du malaise de la Gryffondor, mais cette dernière avait saisit l’amusement d’Apple de cette situation et se ravisa. Toujours calme, malgré son regard noir et sa voix glaciale -fait qui demeurait tout de même rare-, elle se demanda si finalement la mettre en retenue avec Appel Moore n’était pas voulu pour doubler sa punition, s’assurant alors qu’elle ne recommencerai plus à se promener dangereusement sur les petites niches du château dans une attitude visiblement suicidaire -problème évident d’une envie de se mettre à l’épreuve, diraient alors n’importe quel psychologue, ce à quoi Rose aurait répondu par une œillade surprise-. La jeune fille soupira, ses bras toujours croisés dans une fausse attitude rageuse, tandis que le Serpentard ne tarda pas à répliquer avec cynique à l’attaque de la jeune fille, rétorquant alors quelques phrases moqueuses qui de toute évidence suintaient les clichés basiques que Rose pouvait renvoyer : une catho bien rangée, prude et innocente. A ces mots, Rose fronça les sourcils et ne put s’empêcher d’enserrer de sa main droite le petit pendentif en argent ornant son cou blanc, dessinant une croix chrétienne. Pour autant Rose n’avait jamais été croyante, cette histoire de religion ne lui avait été imposée seulement pour qu’elle puisse user d’une magie peu commune : l’exorcisme. Avec du recul, Rose ne comprenait pas l’intérêt d’un tel enseignement. Cet apprentissage était lourd à porter, rongeait corps et âme, et n’avait aucun intérêt contre un sorcier normal.

    Toxic – « Tiens, Cendrillon contre-attaque. Est-ce que je suis en train de faire le débauché, là ? Je suis très sage depuis le début, c'est toi qui te fais des films et qui t'énerves toute seule, chérie ! Au fait, t'es aussi convaincante qu'un bébé chat. »

    Rose - Continue, le cynisme et la mauvaise foi te vont si bien.

    Elle ne l’avait pas quitté des yeux. Effort rare et considérable de la part d’une jeune fille assez réservée pour avoir peur de déranger les personnes chaque fois qu’elle osait leur adresser la parole. Du moins était-elle ainsi avec les individus qu’elle ne connaissait que peu. Rose était bien plus à son aise avec ses amis, usant de réparties taquines et de sourires beaucoup plus spontanés. Lui sage et candide ? Autant qu’elle se fasse mangemort tout de suite plutôt que d’écouter de telles âneries. Sans rajouter un mot ni prendre garde au rire amusé et cynique, la jeune fille lui tourna le dos et reprit sa tâche avec un manque de volonté certain. Plus vite elle se serait acquittée de son calvaire, et plus vite elle sortirait d’ici, se promettant alors que ce serait là la première et dernière « conversation » qu’elle aurait à supporter avec Apple. Néanmoins l’énervement s’infiltrant dans ses veines, Rose peinait à garder sa concentration et à s’apaiser. De nouveau, la voix du Serpentard s’éleva alors :

    Toxic – « Tu sais ce que c'est ton problème ? Tu es atrophiée. Tu n'es qu'un pâle reflet de toi-même, très chère. Le pire, c'est que je crois que tu t'impose ça toi-même, sûrement à cause de ton éducation ou je ne sais quoi. Tu étouffes et tu vas finir par mourir si tu persistes sur cette voie. Tu es comme une rose – justement – qui serait envahie par les herbes folles et qui, de ce fait, pousserait mal, trop lentement, de travers. Je ne dis pas que tu devrais vivre comme moi, mais au moins que tu prennes confiance en toi. Certes, c'est très divertissant et mignon de te voir de débattre comme un papillon dans une toile d'araignée, mais c'est pitoyable. Tu es bien à Gryffy, non ? Et bien pour l'instant tu n'es qu'un vulgaire lionceau à peine capable de miauler et de donner des coups de patte. A quand la féroce et majestueuse lionne indomptable ? Sérieux, qu'est-ce que t'en penses ? »

    La jeune fille se retourna alors, le regard un peu moins dur. Elle devait avouer qu’il y avait une part de vérité, dans ce qu’il lui avançait. Elle ne s’imposait pas ces chaînes qui la retenaient dans son monde trop refermé, on les lui avait forgées après avoir endormi ses sens afin que la jeune fille ne s’en rende nullement compte et se croit libre malgré tout. L’allégorie de la caverne, atrocement remaniée, car elle ne prenait qu’à demi conscience de son état d’emprisonnement. Malgré tout, Rose n’avait pas envie de se battre, pas lorsqu’elle savait que sa vie n’était pas faite pour durer, rongée de trop par sa maladie qu’elle ne tentait pas d’évincer. Elle se battait pour les autres, mais jamais pour elle-même. Cela n’en valait pas la peine, c’était battre l’air pour rien.

    Rose - Et le tien, tu c’est ce que c’est ? Tu es quelqu’un imbu de lui-même, trop tourné sur sa petite personne pour voir qu’il y a un autre monde que le sien. Où il n’y a ni paillettes ni futilités. Tu te contentes de ce que tu as, mais pas ce dont tu as besoin. Et tu te penses au-dessus de tout le monde mais si tu avais un peu de recul tu comprendrais que tu vis dans une illusion. Et si tu veux tout savoir, j’en ai rien à faire de mourir étouffée.

    Elle n’en avait rien à faire ? Non pas vraiment. Rose avait parlé sous le coup de la colère, se sentant agressée elle avait sorti à son tour ce qu’elle pensait du Serpentard sans détour et sans même réfléchir à ce qu’elle avançait. Au vu des réponses cinglantes d’Apple, Rose ne pouvait qu’être sur la défensive. Cependant, lorsqu’il lui désigna une chaise, le visage de la jeune fille s’adoucit, se demandant alors si elle n’était pas allée trop loin dans ses propos. Son regard semi-méfiant glissa d’Apple à la chaise de bois, daignant enfin s’y asseoir après de longues secondes de réflexion.

    Toxic – « Et après on jouera au jeu de la vérité, à un question-réponse si tu préfères. T'as pas le choix, on doit passer plusieurs ensemble alors autant en profiter. Je ne te toucherais pas si ça te traumatise tant que ça... enfin peut-être, j'y réfléchirais. »

    Rose - Contente toi seulement de réfléchir, dit alors la jeune fille en fronçant les sourcils. Je commence alors. Est-ce que tu as toujours autant d’idées toutes faites sur les personnes ou est-ce que tu fais exprès d’être un narcissique qui se base sur le physique ?

    Visiblement, sa colère bien que peu apparente, n’était pas retombée. Mais ce n’était qu’une question de secondes, car déjà la voix de Rose se faisait progressivement moins froide.
 
MessageSujet: Re: | Dans la peau d'une soubrette { Rose }   
| Dans la peau d'une soubrette { Rose } EmptyMar 19 Aoû - 19:45



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| Dans la peau d'une soubrette { Rose } Empty
Lorsque ce rabat-joie de professeur ébouriffé l'avait collé ce jour là, Apple était très loin de se douter qu'il allait passer la soirée en compagnie d'une ravissante jeune fille de Gryffondor. Certes, Rose Mandrake avait certains aspects rebutant pour quelqu'un de son espèce, comme son apparente ( et bien réelle ? ) chasteté, ou bien sa pudeur et sa raison. Des traits de caractère aussi consternants que désolants qui faisaient réagir Moore d'une manière très agaçante pour la personne concernée : il essayait par tous les moyens possibles et imaginables de briser cette carapace de glace, de faire voler en éclat cette armure de sagesse. Pourtant, la jeune fille possédait également des bons côtés, admettons-le. Sa beauté fragile et poupine en faisait partie. ... Non, pas du tout, Apple ne s'intéresse vraiment pas qu'à l'aspect extérieur des gens... Bon, d'accord, si, mais pas seulement. Rose n'était pas dépourvue d'intérêt psychologique, c’était certain, et cette facette doucement sauvage et piquante de sa personnalité qu'elle lui dévoilait n'était pas sans charme. Aussi étrange que cela puisse paraître, c'était avec ce genre de fille que le mannequin pouvait envisager une relation sérieuse et plus longue que les autres ( donc plus d'un ou deux mois ). Nonobstant, comme c'était prévisible, à cause de la théorie des « vases communicants », les pauvres biches effarouchées finissaient bien vite par sombrer dans le rythme infernal dans lequel il s'était enfermé. Elles perdaient alors leur innocence, leur pureté, et donc leur intérêt aux yeux bleu glace d'Apple.

Non, le paragraphe précédent n'indique pas qu'AMoore nourrissait une folle romance pour Mandrake, juste qu'il ne la trouve pas dépourvue d'arguments malgré leurs différences. Mais qui sait ? Peut-être que le destin les amènerait à se recroiser dans d'autres circonstances plus clémentes. Enfin, là n'est pas le sujet. En ce moment même, la proximité du jeune homme par rapport à cette douce sauvageonne ne manquait pas d'ambiguïté, c'était un fait. D'autant plus que les pensées vagabondes de ce nymphomane sans scrupule n'étaient pas tout à fait pures et désintéressées. Après tout, ce n'était qu'un homme, un homme charnel et obsédé qui plus est. Dans son sens, « plaisir » rimait automatiquement avec « bon coup », et tout mot ou phrase qui, hors contexte, pouvait être louche se voyait inexorablement déformé par son esprit mal tourné et vicieux. Il est bien sûr inutile de préciser que ce sujet de conversation parfois tabou pour certains faisait partie du top 3 de ses centres d'intérêts favoris. J'imagine que vous l'avez deviné tout seuls.

En ce moment même, la jeune Mandrake pouvait même sentir son souffle chaud et paisible chatouiller son cou blanc. Moore nota au passage la présence d'une croix en argent qui soulignait élégamment la finesse et la blancheur de son cou d'agneau. La vue du bijou arracha au jeune homme un petit hoquet sarcastique presque inaudible, qui pouvait aisément passer pour un soupir. Bien que cette agréable vision lui donnât envie de parcourir cette vierge parcelle de peau avec ses doigts ou ses lèvres, elle ne faisait que renforcer l'idée qu'il se faisait de Rose : une petite catho coincée et frigide. Dans la foulée, répondant tranquillement à ses pitoyables tentatives pour lui clouer le bec, une énième réplique cynique du jeune homme fusa ; à laquelle le chaton répondit aussitôt :


Rose – « Continue, le cynisme et la mauvaise foi te vont si bien. »

Vos désirs son des ordres, très chère ! Prenant ses paroles à la lettre, Apple était bien décidé – et se ferait un plaisir – de continuer sur sa lancée, lui qui était si bien partit. Comme Mandrake lui intimait de le faire, pourquoi refuser une invitation aussi alléchante ? Décidément, cette petite manquait d'entraînement face à un chier de son espèce. Non seulement elle devait essuyer les affronts du mannequin, mais en plus elle se posait des obstacles toute seule, comme une grande. N'était-ce pas amusant ? N'empêche, depuis presque le début de la conversation, aussi stérile soit-elle, Rose avait fait l'effort de le regarder dans les yeux, ses yeux bleus glacés qui trahissaient une résignation blasée. Cela devait être une première, un exploit, pour elle, si timide et réservée. Comme quoi, l'effet AMoore faisait des miracles, Alleluia ! Pourtant, sûrement lassée par leur échange sardonique, la jeune fille s'en retourna à son ménage, bien que peu enthousiasmée par cette perspective. Trop diverti par la situation et peu désireux de laisser sa nouvelle proie s'en tirer à aussi bon compte, Moore surenchérit avec une théorie pour le moins vexante et imagée de l'état d'esprit de la Gryffondor. Fier de sa petite démonstration spirituelle, il attendit patiemment une réaction, qui ne se fit pas attendre. Mandrake se retourna aussitôt et, à sa grande surprise, son regard s'était adouci – un peu. Avait-il visé juste ? En tout cas, il devait chauffer et s'approcher du coeur du problème, petit à petit. Non pas qu'il désirait s'improviser psychologue, mais c'était toujours ça pour passer le temps et pour cerner sa jolie proie. Cependant, c'était avec colère qu'elle répliqua, sur la défensive :

Rose – « Et le tien, tu sais ce que c’est ? Tu es quelqu’un imbu de lui-même, trop tourné sur sa petite personne pour voir qu’il y a un autre monde que le sien. Où il n’y a ni paillettes ni futilités. Tu te contentes de ce que tu as, mais pas ce dont tu as besoin. Et tu te penses au-dessus de tout le monde mais si tu avais un peu de recul tu comprendrais que tu vis dans une illusion. Et si tu veux tout savoir, j’en ai rien à faire de mourir étouffée. »

Un sourire étira les commissures de ses lèvres. Il y avait du vrai dans ce que Rose avançait, c'était indéniable. Nonobstant, il s'agissait d'un résumé un peu trop rapide et cliché de sa personnalité. Certes, il ne disposait pas d'un caractère particulièrement profond et secret, mais il était quand même plus évolué qu'un robot. Apple était pourtant très loin d'être vexé ; il avait l'habitude qu'on tienne ce genre de discours face à lui, souvent dit de façon plus crue et méchante. Désormais, le mannequin n'en avait plus rien à faire, que tout le monde pense ce qu'il veut, ça ne l'atteignait pas. Mais, à partir de maintenant, une vraie conversation, un vrai face-à-face, s'imposait. Il l'invita à s'assoire, ce qui eut pour effet assez inattendu de la faire s'adoucir. Etrange... Moore aurait pensé qu'elle se serait dérobée une nouvelle fois. Comme quoi, Mandrake n'était pas aussi plate que cela. Après s'être lui-même assis, il proposa non sans malice de jouer à l'un de ses jeux préférés : la vérité. Un divertissement haut en couleur qui réservait toujours quelques surprises. Pour sa part, Apple répondait toujours très franchement aux questions posées, n'ayant rien à cacher, n'ayant aucune honte de quoique ce soit.

Rose – « Contentes toi seulement de réfléchir. Je commence alors. Est-ce que tu as toujours autant d’idées toutes faites sur les personnes ou est-ce que tu fais exprès d’être un narcissique qui se base sur le physique ? »

Visiblement, bien qu'assez calmée, la colère de la jeune fille à son égard ne s'était pas complètement dissipée. Enfin, elle finirait bien par céder. Pour ce qui était de la question posée, l'insolent prit le temps de bien réfléchir, histoire de présenter la réponse la plus satisfaisante possible. C'était une assez bonne question qu'elle lui avait posée là. Comment réagissait-il face aux gens la plupart du temps, et y avait-il des exceptions ? Les yeux perdus dans le vague, énumérant mentalement quelques unes de ses nombreuses relations, Moore dressait un bilan. Enfin, ses iris vinrent se replanter dans ceux de Rose et, d'un ton assuré et toujours amusé, il répondit :

Apple – « Je dirais que c'est un mélange des deux. Vois-tu, dans le milieu où j'évolue, je n'ai pas vraiment le temps de m'attarder sur la profondeur psychologique de chacun. Ainsi, je me dirige spontanément vers les personnes qui attirent mon regard : les plus beaux et/ou les plus riches. S'ils sont potables, je note leur numéro et penserais peut-être à les rappeler - c'est rare -, sinon je les jette aussitôt. Les autres sont écartés d'office par manque de temps et d'intérêt « immédiat ». De plus, je vis à cent à l'heure dans un monde formaté où seule l'élite en matière de beauté et/ou de richesse a sa place. Ce n'est pas pour me plaindre, mais je dois assurer tout un tas de photoshoots pour différents magazines en une journée, et il arrive qu'il y en ait un à Londres et un autre à New York en 24 heures. Vu comme ça, c'est sans doute risible, mais mine de rien, c'est très fatiguant. Il y a le décalage horaire, les emmerdeurs qui te disent de te mettre comme ci comme ça, dans cette position et avec tel angle, les prétendus « amis » qui, dès que tu as posé un pied sur la terre ferme, te sautent dessus pour passer la soirée avec toi, les agents qui te stressent avec leur emploi du temps chargé et leurs « Appleeee ! Tu devrais déjà être dans un taxiiii ! » alors que les flash te mitraillent encore le cerveau... Bref, tout ça fait que je n'ai ni le temps ni l'envie d'approfondir quoique ce soit avec les gens et que je me base sur l'allure et la réputation de chacun. J'ai été élevé ainsi. Certes, à Poudlard j'ai du temps, mais une habitude vieille de 10 ans ne s'éradique pas comme ça. J'espère que ç'a éclairé ta lanterne. »

Le jeune homme laissa le temps à la Gryffondor le temps de méditer ses paroles, puis il demanda à son tour :

Apple – « Tout à l'heure, tu as dis que tu te fichais de mourir étouffée, pourquoi ? Qu'est-ce qui t'empêche d'envoyer valser tout ce qui te retiens et de recommencer ? Pourquoi tant de résignation alors que t'as toute une vie devant toi ? »

Bien qu'il subsiste toujours une pointe de malice dans sa voix, Moore semblait parler sérieusement cette fois, sans se moquer. Il paraissait vraiment intéressé par la question.
 
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