[ La nuit venue ] [ PV Tyler Carlson ]

Quelle idée d’aller dans le parc à cette heure ci. Il devait être aux alentours de 22 heures quand Swann se décida à poser ses fesses sur un banc. Elle se baladait entre les arbres depuis environ une heure et demi, soit juste après avoir achevé son dîner. Sa journée avait été consacrée au petit vieux fauché qui habitait dans un petit village perdu, à quelques kilomètres de Londres. Malheureusement, aujourd’hui sa fille avait eu la bonne idée de venir voir ses pères qu’elle aimait tant. Swann n’eut donc pas le loisir de torturer mentalement son pauvre patient. D’ordinaire elle lui faisait comprendre par sous-entendus, et de manières détournées, qu’il était totalement abandonné par sa famille qui le laissait entre ses mains à elle. La dernière fois, il lui avait même dit qu’il faudrait qu’il en parle à sa fille, après s’être effondré en sanglot. Mais bien sûr ce lâche n’avait pas pipé un mot de ses problèmes lorsqu’il s’était retrouvé en présence de celle-ci. Il s’était même excusé de l’avoir fait se déplacer, ce à quoi elle avait répondu que c’était tout naturel. Avait suivi une longue scène de déclarations d’amour entre père et fille, à laquelle Swann s’était éclipsée, prétextant qu’il fallait les laisser vivre ce bonheur tous les deux. En fait, cette débauche de sentimentalisme niaise et hypocrite lui donnait plus la nausée qu’autre chose. Quel lâche… Il avait tellement peur de se faire abandonner par la seule personne qui lui restait qu’il préférait ne rien dire… Non, sincèrement, Swann lui rendrait un grand service en mettant fin à ses soucis. Toute la journée, elle avait dût le supporter, car, en plus, il avait fallu qu’il l’invite à manger, comme si devoir s’occuper des problèmes de son organisme usé ne suffisait pas ! Elle avait dût supporter ses remerciements, et ses compliments, avec le sourire, pendant les deux heures qu’avait duré le repas ! C’est que les vieux, en plus c’est lent !
Ce fût donc avec un soulagement intense qu’elle parti de chez lui. Mais il lui faudrait revenir le lendemain… Pour l’instant, elle préférait ne pas y penser. A peine sortie, elle était rapidement retournée à Londres. Il lui fallait prendre l’aire, cette odeur de vieux et de renfermé l’avait suivie durant des heures… Quoi de mieux que le parc ? L’hiver arrivait, et il faisait plutôt froid. Enveloppée dans un manteau noire, cintré à la taille, Swann avait longé les allées, sous les quelques gouttelettes de pluie qui tombaient. En fait, plus que de la pluie, ça semblait être un brouillard humide…
Vers 22 heures, la jeune femme s’assit donc sur un banc, plaçant bien son jupon marron sur ses jambes, afin d’éviter de les laisser découvertes, le temps ne le permettant guère. Il n’y avait vraiment pas grand monde. D’un certain côté, il faisait quasiment nuit, les seules sources d’éclairage provenaient des quelques lampadaires présents. Sortant son paquet de cigarettes de sa poche, Swann en alluma une, avant de le ranger. On lui avait déjà fait remarquer que, pour une guérisseuse, il était étonnant qu’elle fume. Il est vrai que ce n’est pas le meilleur pour la santé… Mais elle le faisait depuis un moment déjà, et n’avait nullement l’envie d’arrêter. En plus d’être agréable, elle trouvait ça très chic. Quand on lui demandait pourquoi, elle répondait toujours qu’elle avait toujours trouvé ça normal. En effet, son père fumait le cigare, et sa mère fumait elle aussi, probablement pour combler son ennuie. Mais pour faire bien, elle disait aussi qu’elle avait l’intention d’arrêter, mais que c’était dur, que c’était quelque chose qu’il ne fallait pas commencer. Un petit discours conventionnel en quelque sorte, mais qui satisfait toujours son interlocuteur qui concluait, compatissant : « je comprends. Mais il faudrait tout de même que tu arrêtes, ça nuit gravement à la santé. »
Soufflant sa fumée, Swann profitait de ses instants de calme. La fraîcheur et la faible pluie lui donnait l’impression d’être plus vivante qu’avant. Jamais elle ne voudrait finir comme ce vieux à rester à moisir entre quatre misérables murs, sans pouvoir faire quoi que ce soit sans l’aide de quelqu’un. C’était une chose dont elle était sûre, elle n’aimait pas être dépendante, ou se sentir inférieure. Il fallait qu’elle soit au dessus, ou à égalité. Plutôt mourir que de se retrouver aussi bas. D’un certain côté, elle était contente qu’il n’y ai pas grand monde. D’accord, elle aurait bien aimé assister à une procession de gens plus perdus les uns que les autres, mais au moins elle était certaine de ne pas être ennuyée par une nouvelle personne qui viendrait lui raconter sa vie. Que c’était pénible ces gens qui venaient, et n’attendaient qu’une seule chose : qu’on les plaigne. Swann n’avait jamais compris comment on pouvait rester ainsi. Quand quelque chose n’allait pas, il fallait y remédier, ou si il n’y avait rien à faire, et bien il suffisait de l’accepter, ça ne servait à rien de s’entêter vainement. Mais non, ces gens là râlaient pendant des heures sans passer à l’action, ni même chercher à trouver une solution. Elle n’avait donc aucun regret à les enfoncer discrètement, ils ne valaient guère mieux.
Un faible crissement de gravier l’arracha à ses pensées. Quelque chose semblait se diriger en sa direction. Calmement, elle jeta un regard aux alentours, levant simplement la tête, sans la tourner. Tout ce qu’elle espérait c’était que ce ne soit pas un vulgaire clochard qui viendrait tenter sa chance, ou lui demander quelques piécettes. Comme si sa journée n’avait pas été assez pénible comme ça ! Mais rapidement, la silhouette qu’elle distingua n’avait pas l’aire de faire parti de cette catégorie de personne. Il y avait une allure bien plus distinguée, un je ne sais quoi qui n’allait pas avec sa crainte. Son impression fût confirmée quand, dans la lueur du réverbère, elle reconnut Tyler Carlson. Que faisait-il ici à cette heure ci ? Se redressant, sa tête étant auparavant posée sur sa main, elle le regarda, un sourire aux lèvres, redevant une jeune femme aimable. Certes, à Poudlard il n’avait pas vraiment été tendre avec elle, qui était de sang-mêlé. Mais en le revoyant, plus tard, elle lui avait rapidement pardonné, ce pour plusieurs raisons. Tout d’abord, il ne l’avait pas bassiné avec sa vie, chose pour laquelle elle lui était reconnaissante, mais qui l’intriguait un peu aussi. Ensuite, elle n’était pas sûre qu’il soit un sang pur… A ce qu’il paraissait il était passé du côté « noire », comme disait certains. Elle n’avait jamais eu de confirmation par l’intéressé lui-même, mais cela lui paraissait fort possible. Enfin, elle devait reconnaître qu’il était vraiment beau garçon, et qu’il se comportait d’une manière tout à fait digne, à ce qu’elle avait pût voire. Un reste de rancœur lui restait parfois, mais, après tout, il s’était montré plus subtil que les autres de son groupe de Serpentard. Etant elle-même relativement horrible, d’une manière détournée, elle était bien obligée de lui pardonner ce qu’elle-même faisait, même si il va de soi qu’elle aurait préféré ne pas faire parti de ses cibles. Mais tout cela remontait à Poudlard, il y a quelques années.

Swann | « Bien le bonsoir Mr Carlson. »

Froid, poli. Le ton pouvait presque paraître ironique tellement il paraissait peu naturel. Il n’avait qu’un an de plus, et elle le connaissait depuis qu’elle avait onze ans, mais elle ne l’appelait pas par son prénom. Que voulez vous, la gentillesse c’est aussi ne pas se montrer trop proche des autres non ? En l’occurrence, elle ne savait trop ce qu’il pensait d’elle, et mieux valait ne pas lui demander de nouvelles occasions de lui en vouloir. Ce serait dommage de se le mettre à dos pour une simple erreur de salutations.

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Tanys Tishler__ Tyler Carlson

Tanys : « Je mettrai quelque chose de moins salissant, la prochaine fois. »

Tyler : « Le blanc te va si bien. »

Tanys : « Je sais. »

- Bien le bonsoir Mr Carlson.

Tyler : « Suicidaire, Swanny ? »

Tyler : « On a de la chance ce soir, regarde sur qui on tombe... »

Tanys : « Swanny chérie ! Comme tu m’as manquée... Tu es devenue SDF pour traîner sur les bancs ? Mon dieu t’aurais pu mieux tourner »

Tyler : « Je trouve qu’elle s’en sort très bien. »

Tanys : « Trêve de plaisanterie Tyler. Dis moi, qu’est-ce que tu deviens ? Un beau mari, une jolie maison, des enfants en guise de bâtards ? »

- Suicidaire, Swanny ?

Amusée, Swann répondit calmement à Tyler, occupé à fumer, lui aussi.

- Je me porte à merveille, merci bien.

Bien évidemment, la question faisait plutôt référence au fait qu’elle se trouvait, seule, dans le parc à cette heure ci. Mais elle ne craignait rien en cet instant, et ne voyait pas ce qui pourrait troubler sa tranquillité. Elle avait enfin pût respirer à l’air libre, et se changer un peu les idées. Sereine, elle regardait le jeune homme, qui la détaillait de haut en bas. Lui-même paraissait toujours aussi calme, et elle ne parvenait pas à deviner ses intentions, ni ses pensées.
Elle n’eut guère le temps d’y songer, car, à nouveau, quelqu’un semblait s’approcher. A la surprise de Swann, qui se garda bien de la montrer, et garda son allure impassible, ce fût Tanys Tishler qui s’approcha. Elle, elle ne l’avait pas oubliée non plus… Elle était, probablement, celle qui s’était le plus acharnée sur Swann à Poudlard. Alors, qu’en fait, elle n’était même pas à Serpentard !

-On a de la chance ce soir, regarde sur qui on tombe...
- Swanny chérie ! Comme tu m’as manquée... Tu es devenue SDF pour traîner sur les bancs ? Mon dieu t’aurais pu mieux tourner.

En prononçant ces mots Tanys lui avait jeté un regard méprisant. Qui avait-il ? Entre blondes aux yeux bleus elles auraient dût se soutenir pourtant… En tout cas, sa remarque sur son physique manquait de subtilité aux yeux de Swann. Elle ne savait pas si c'était là un défault de sa mémoire, mais elle ne se souvenait plus que l'on l'appelait "Swanny".... Ce n'était pas si horrible comme surnom, ils auraient pût trouver bien pire.

- Je trouve qu’elle s’en sort très bien.
- Trêve de plaisanterie Tyler. Dis moi, qu’est-ce que tu deviens ? Un beau mari, une jolie maison, des enfants en guise de bâtards ?

Au compliment de Tyler, Swann n’avait pût s’empêcher de pencher la tête sur le côté, acceptant le compliment. A son humble avis, celui-ci était sincère. Ou alors, il jouait vraiment bien son rôle car il la regardait d’un air qui ne lui paraissait pas vraiment dégoûté. Par contre, la jeune femme qui l’accompagnait avait pris un sourire relativement sadique. Elle ne semblait pas avoir enterré la hache de guerre, et, au contraire, paraissait même plus heureuse d’avoir une occasion de tenter de la rabaisser.
Continuant à sourire gentiment, Swann regardait alternativement les deux personnes en face d’elle, avant de fixer Tanys. Après tout, c’était elle qui lui avait posé une question, à laquelle elle allait répondre. Soufflant quelques volutes de fumée qui tourillonnèrent quelques instants dans les airs, la jeune femme prit la parole, d’une voix posée.

- C’est fou comme le temps passe vite, vous n’avez pas changé mademoiselle Tishler. Ou alors madame ? Qu’en sais-je… Pour ma part, c’est toujours mademoiselle. Malheureusement, je n’ai pas encore d’enfant, mais, un jour, je l’espère, j’aurais peut-être l’immense joie de devenir mère. C’est le rêve de toute jeune femme normalement constituée, après tout. Pour tout vous dire, j’ai un appartement, ma foi, assez agréable à habiter pas très loin d’ici.

Remontant une de ses mèches de cheveux qui avait glissée sur son visage, Swann lança un regard à Tyler avant de poursuivre, après un faible éclat de rire.

- Par bonheur, je ne suis pas devenue SDF. Pauvres gens, d’ailleurs… Non, je suis guérisseuse, à mon propre compte. Je m’occupe de personnes directement chez elle. Ces malheureuses personnes se sentent souvent seules, je suis un petit peu leur rayon de soleil du jour, je viens leur porter assistance, tout en essayant de me montrer la plus humaine possible.

Tout en prononçant ces mots, la jeune femme blonde avait tapoté sa sacoche de cuir marron, contenant ses produits de première nécessité, à côté d’elle. Si Tanys aimait les remarques faciles, elle pouvait toujours dire à Swann d’arrêter de lui raconter sa vie. Mais, comme c’était elle qui lui avait demandé, s’eut été vraiment bas, et presque drôle. Remarquant la veste blanche maculée de petites tâches de celle-ci, Swann eu le bon cœur de proposer son aide à mademoiselle Tishler.

- Si vous le désirez, je peux vous donner quelques astuces afin de rendre votre veste comme neuve. J’ai l’habitude de ce genre de traces, il est vrai qu’elles sont particulièrement tenaces. Dans mon travail, il m’arrive d’en avoir sur mon uniforme.

Du sang, cela ne faisait aucun doute. Pendant une fraction de seconde Swann imagina la jeune blonde avec des vêtements tachés de sa propre hémoglobine. Il ne faudrait pas grand-chose, une voiture qui passe au mauvais moment, un couteau de cuisine qui glisserait trop rapidement dans un plat, un… Non, ce n’était pas le moment de penser à ça ! Battant des cils, Swann se força à chasser ses idées de vengeance de son esprit. Là, tout de suite, il n’y avait aucune possibilité, il faudrait y réfléchir plus tard.
S’adressant à Tyler et Tanys, elle posa son menton au creux de sa main, comme si elle s’apprêtait à les écouter d’une manière particulièrement intéressée.

- Mais, cela suffit avec moi. Parlons plutôt de vous. Par exemple, que faites vous de votre vie ?

Avec un peu de chance, elle saurait si les rumeurs étaient authentiques, ou s’il ne s’agissait que d’inventions pures et dures. Mais elle doutait fortement que les tâches sur la veste de Tishler soit le résultat de tentatives culinaires à base de viande… Tomber sur elle, ce n’était quand même vraiment pas de la chance ! Même si, désormais, elle n’avait plus l’intention de se laisser humilier, elle se serait bien volontiers passé de la présence de la jeune fille. En attendant, elle gardait l’air aimable et courtois, comme toujours.

- C’est fou comme le temps passe vite, vous n’avez pas changé mademoiselle Tishler. Ou alors madame ? Qu’en sais-je… Pour ma part, c’est toujours mademoiselle. Malheureusement, je n’ai pas encore d’enfant, mais, un jour, je l’espère, j’aurais peut-être l’immense joie de devenir mère. C’est le rêve de toute jeune femme normalement constituée, après tout. Pour tout vous dire, j’ai un appartement, ma foi, assez agréable à habiter pas très loin d’ici.

- Par bonheur, je ne suis pas devenue SDF. Pauvres gens, d’ailleurs… Non, je suis guérisseuse, à mon propre compte. Je m’occupe de personnes directement chez elle. Ces malheureuses personnes se sentent souvent seules, je suis un petit peu leur rayon de soleil du jour, je viens leur porter assistance, tout en essayant de me montrer la plus humaine possible. Si vous le désirez, je peux vous donner quelques astuces afin de rendre votre veste comme neuve. J’ai l’habitude de ce genre de traces, il est vrai qu’elles sont particulièrement tenaces. Dans mon travail, il m’arrive d’en avoir sur mon uniforme.

Tanys : « J’ai l’habitude aussi chérie »

- Mais, cela suffit avec moi. Parlons plutôt de vous. Par exemple, que faites vous de votre vie ?

Tanys : « Je me débarrasse des blondasses impures comme toi. »

Tyler : « Attends. »

Tyler : « Tu n’as pas peur de sortir la nuit Swanny ? Wolfgang a gagné une bataille non négligeable, et il veut la peau de tous les sangs impurs. Moi aussi. »

Tyler : « On va jouer à un jeu Swanny. La roulette russe, tu connais ? Je te pose une question, selon ta réponse Tanys te laissera la vie sauve. Et sois certaine que je n’aime pas les menteuses . »

« Est-ce que tu préfères mourir dans la misère, parmi tous ces autres sangs impurs qui ne méritent pas de vivre, ou préfères-tu vivre en servant la noble cause que défend Orlov ? »

Tanys : « Elle préfère apporter des soins à des petits vieux sur le point de crever. »

Visiblement, Tanys avait du mal à garder son sang froid. Qu’est ce qui n’allait pas ? Il fallait rester relax voyons, il n’y avait pas l’ombre d’un souci à l’horizon…

Tyler | « Attends. »
Tanys | « Je me débarrasse des blondasses impures comme toi. »

En entendant la réponse de la jeune femme, Swann resta tout à fait impassible, à nouveau amusée. C’était tellement bas et facile… A ce qu’elle avait pu constater jusque là, c’était le défaut principal de Tishler. Celle-ci répondait beaucoup trop directement. Avec d’autres personnes cela pouvait marcher, mais avant de faire perdre son sang froid à Swann, il y avait de la marge.
Pour la première fois depuis un moment Tyler prit la parole. Etonnant qu’il ne laisse pas son amie s’acharner sur la jeune Enderson, sans sourciller, comme il avait pourtant l’habitude de le faire… Le regardant, Swann attendit, curieuse, la suite. Ce n’était sûrement pas pour lui demander de la laisser en paix qu’il s’était interposé. En tout cas, cela avait eu le mérite de calmer un petit peu Tanys qui commençait à être à bout de nerf.

Tyler | « Tu n’as pas peur de sortir la nuit Swanny ? Wolfgang a gagné une bataille non négligeable, et il veut la peau de tous les sangs impurs. Moi aussi. »

Au moins, là, elle avait la réponse à sa question. Mais Swann ne s’inquiétait pas le moins du monde. D’une part c’était un de ses traits de caractère, et, de plus, ses deux parents étant sorciers, elle ne se considérait pas vraiment comme une sang-mêlée. Seul son grand-père du côté de sa mère était un moldu, du moins à sa connaissance, et celui-ci était mort depuis un certain nombre d’années déjà. Donc, non, elle ne se sentait absolument pas menacée.

Swann | « Qu’il fasse jour ou nuit, qu’est ce que cela y changerait ? »

Le désordre était tel dans le monde des sorciers, et les mangemorts infiltrés partout. Si quelqu’un voulait vraiment attenter à ses jours, il n’aurait nullement besoin d’attendre qu’elle soit seule dans un parc, la nuit. D’accord, le risque était peut-être plus grand, mais jamais elle ne resterait terrée chez elle, à attendre.
En poussant un soupir, Tyler vint s’asseoir à côté d’elle. Ça tombait bien, elle commençait à trouver ça étrange d’être la seule à ne pas être debout. Passant son bras le long du dossier du banc, il paraissait totalement décontracté. Swann s’était positionnée sur le côté, de façon à l’avoir en plein dans son champ de vision. Elle ne faisait pas réellement attention à Tanys qui n’avait pas bougé de place. Continuant à fumer, elle attendait que le jeune homme poursuive. Car, c’était certain, il n’était pas venu près d’elle pour s’inquiéter des raisons de sa présence dans le parc.
Tyler | « On va jouer à un jeu Swanny. La roulette russe, tu connais ? Je te pose une question, selon ta réponse Tanys te laissera la vie sauve. Et sois certaine que je n’aime pas les menteuses. »

Il avait parlé du même ton détaché qu’auparavant. Pour elle, le jeu qu’il lui proposait ressemblait plus à « action ou vérité ? ». Si on enlevait le fait qu’on ne lui laissait pas le choix. Mais qu’importe, ce pouvait être amusant !

Swann | « J’ai toujours adoré jouer. »

Elle passait sa vie à faire de la comédie, après tout, c’était une experte désormais. Le jeu exigeait une réponse honnête, une première. Elle allait probablement devoir dire vrai, et être ainsi percée à jour. Mais, tout est une question de formulation, non ? Il suffit de savoir tourner la phrase de la bonne manière pour ne pas mentir, sans pour autant dire toute la vérité.

Tyler | « Est-ce que tu préfères mourir dans la misère, parmi tous ces autres sangs impurs qui ne méritent pas de vivre, ou préfères-tu vivre en servant la noble cause que défend Orlov ? »

En achevant sa phrase Tyler avait plongé ses yeux dans ceux de la jeune fille. Ils étaient assez proches, et elle devait bien reconnaître que, là, il valait mieux ne pas tenter de bluff. Le point faible de Swann avait toujours été son regard. Lorsqu’elle vous regardait intensément, on pouvait percevoir qu’elle n’était, en fin de compte, pas très nette… On voyait transparaître un peu de ses véritables pensées. Celles-ci étaient floues pour la personne en face, mais ça pouvait s’avérer assez déconcertant.

Tanys | « Elle préfère apporter des soins à des petits vieux sur le point de crever. »

Tanys n’avait pas pût s’empêcher de placer une petite réplique cinglante. L’espace de cet instant, Swann avait retrouvé son petit sourire compatissant, qui était un peu moins affiché il y avait quelques secondes à peine.

Swann | « J’aime m’occuper des petits vieux qui sont sur le point de rendre l’âme, il est vrai. Mais généralement, grâce à mes soins, sans vouloir me flatter, ils ne restent pas longtemps sur ce point. »

Pour la première fois depuis le début de la conversation Swann venait d’utiliser un double sens. Tishler allait sûrement le comprendre comme venant d’une guérisseuse attentionnée envers ses patients, mais qu’importe. De toute façon, il y avait plus important. Tyler s’était retourné vers elle, et il fallait qu’elle trouve une réponse. En réfléchissant rapidement, bien que demeurant calme, elle essayait de faire abstraction de la présence de la jeune fille à l’arrière qui la dérangeait. Dire qu’elle avait sa vie entre ses mains… Vu comment elle la détestait, s’en était presque drôle. Néanmoins, Swann n’était pas effrayée. Le regard toujours plongé dans celui de Tyler, elle n’avait plus son petit sourire. Ça fatiguait les joues au bout d’un moment.
Au bout d’un instant qui lui avait paru durer une éternité, mais qui en fait n’avait été l’affaire que de quelques secondes, elle se décida à formuler une réponse cohérente à la question posée, qui ne l’avait d’ailleurs pas été de façon impartiale.

Swann | « Je me moque de mourir dans la misère, et la pureté de sang n’est pas une de mes obsessions. La cause que défend Orlov ne me préoccupe donc guère plus que cela. C’est un point de vue sur une question, comme un autre. »

Elle n’avait pas vraiment répondu à la question… Laissant passer un bref instant, durant lequel elle ne bougea pas, elle reprit, afin que Tanys puisse faire son choix, comme Tyler le lui avait affirmé.

Swann | « Néanmoins, s’il faut une réponse précise, un choix, je préfère opter pour la deuxième proposition. Les options allant avec peuvent s’avérer dignes d’intérêt. »

Elle avait réussi à être honnête sans pour autant montrer ses véritables centres d’intérêt. Il était possible qu’ils pensent que sa motivation était d’avoir la vie sauve, tout d’abord, et l’argent, aussi. En fait, Swann pensait plutôt à ses pulsions, très légèrement, sadiques sur les bords, auxquelles elle avait parfois vraiment du mal à résister. Mais, en la voyant, elle n’avait pas l’aire d’une femme qui n’attendait qu’une chose : regarder sa malheureuse victime agoniser sans comprendre ce qui pouvait lui arriver.
Un sourire en coin, elle porta sa cigarette, qui devenait de plus en plus petite, à ses lèvres, sans quitter Tyler des yeux. Maintenant, il ne lui restait plus qu’à attendre que la sentence tombe. Elle n’angoissait nullement, de toute façon, ce qui devrait arriver arriverait. Si elle avait perdu le petit jeu proposé, tant pis. Sinon, tant mieux, cela ferait rager Tanys, ce serait un immense triomphe personnel. D’un regard amusé, et d’un ton léger, elle conclue sa réponse.

Swann | « Verdict ? »

- Je me moque de mourir dans la misère, et la pureté de sang n’est pas une de mes obsessions. La cause que défend Orlov ne me préoccupe donc guère plus que cela. C’est un point de vue sur une question, comme un autre.

- Néanmoins, s’il faut une réponse précise, un choix, je préfère opter pour la deuxième proposition. Les options allant avec peuvent s’avérer dignes d’intérêt. Verdict ?

Tyler : « Mais quels monstres caches-tu en toi Swann ? Tu les a cachés si longtemps, et à nous, qui plus est. Pourquoi ? »

Tyler : « Tu n’es pas une petite poupée cachée derrière un beau sourire. Tu es comme nous. Tu te complais dans la souffrance des autres. Pourquoi tuer lorsque l’on peut faire souffrir, arracher le moindre soupir crispé et terrifié d’un pantin, le faire agoniser dans la plus atroce des souffrances, jusqu’à ce qu’il nous supplie de le tuer ? Wolfgang peut t‘apporter bien plus que la satisfaction que quelques êtres défraîchis sur un lit de mort. »

Tanys : « Un pas de travers, et maître Orlov la donne en pâture à ses chiens encore vivante. »

Tyler : « Bien sûr. »

A peine eut elle achevée sa phrase que Tyler se leva, et contourna le banc afin de se placer derrière elle. Son regard, inquiétant, ne laissait pas transparaître ses pensées, et laissait donc Swann dans le flou quand à ce qui l’attendait. Avoir quelqu’un dans son dos n’était pas une chose des plus agréables. Encore plus, quand l’envie soudaine de mettre fin à vos jours peut prendre cette personne tout d’un coup. La jeune fille gardait son calme habituel, mais ne pût réprimer un frisson lorsque les mains du mangemort se posèrent dans son cou. Aussi froides que leur possesseur.

Tyler | « Mais quels monstres caches-tu en toi Swann ? Tu les a cachés si longtemps, et à nous, qui plus est. Pourquoi ? »

Glacée, basse, la voix de Tyler était loin d’être une de celles qui mettent à l’aise l’interlocuteur afin de les pousser aux confidences. Le souffle dans son cou faisait étrangement penser à un vampire. Tirant une nouvelle fois sur sa cigarette, Enderson devait reconnaître que, pour le moment, le rapport de force était évident. C’était elle qui était inférieur en cet instant. Certes, auparavant elle n’était pas supérieure, mais il lui paraissait qu’ils étaient à égalité. Cependant, dans l’immédiat, elle ne voyait pas une autre alternative que de se laisser faire.
La question n’attendait pas de réponse, elle garda donc le silence pendant que les mains de Carlson parcouraient son cou. Si ça avait été Tishler, elle était sûre que la jeune fille l’aurait étranglée sans vergogne. Elle, qui la détestait tant… Même avec l’avancement actuel des choses, c’était un fait qu’il n’allait probablement jamais changer. Tant pis pour elle, ce mépris indifférait Swann qui savait comment l’exaspérer.
Lorsque Tyler déposa un baiser au creux de son épaule, Tanys lança un regard plus noir que noir à Enderson. Visiblement celle-ci n’appréciait guère que son ami se rapproche des autres… C’était une information à noter. A ce geste, Swann jeta un sourire sardonique à l’adresse de la blonde, qui était toujours debout. Le mangemort devait avoir l’habitude d’utiliser la séduction afin d’obtenir ce qu’il désirait, cela ne faisait pas le moindre doute. Il fallait reconnaître, qu’en plus de son physique particulièrement agréable, il y avait quelque chose de fascinant dans sa personnalité… Ce côté froid, effrayant, mais aussi diaboliquement attirant.

Tyler | « Tu n’es pas une petite poupée cachée derrière un beau sourire. Tu es comme nous. Tu te complais dans la souffrance des autres. Pourquoi tuer lorsque l’on peut faire souffrir, arracher le moindre soupir crispé et terrifié d’un pantin, le faire agoniser dans la plus atroce des souffrances, jusqu’à ce qu’il nous supplie de le tuer ? Wolfgang peut t‘apporter bien plus que la satisfaction de quelques êtres défraîchis sur un lit de mort. »

Tandis qu’elle écoutait attentivement les propos de Carlson, Swann écrasa le mégot de sa cigarette en poussant un soupir. Celles-ci duraient vraiment trop peu de temps… Tout ce consumait trop rapidement, il fallait croire.
Les yeux dans le vague, elle réfléchissait aux paroles de Tyler. Sa voix était hypnotique, et lorsqu’il eut achevé sa tirade, il lui fallu quelques instants avant de se reconnecter à la réalité. Il devait très certainement lire dans les pensées pour en être arrivé là. Encore heureux qu’elle ne soit pas qu’une poupée, personne ne pouvait être réellement comme elle se montrait, ce n’était pas un comportement humain… Généralement, les personnes les plus calmes étaient en fait celles qui bouillaient le plus intérieurement, de pensées qui n’étaient pas des plus pures. Pas toujours, certes, mais fréquemment. C’était plus amusant, car si l’on se montre cruel envers les autres, il n’y a plus aucun effet de surprise. Or, c’était ce qui plaisait le plus à la jeune fille. Que l’on découvre sa véritable nature, mais une fois qu’il était trop tard pour faire quoi que ce soit. La perte de pied de la personne qui ne savait alors plus comment réagir, et ne comprenait plus ce qui lui arrivait était des plus intéressantes.
Le jeune homme n’y était pas allé par quatre chemins. C’était clair comme de l’eau de roche. Ses arguments étaient nets, et précis. Ils suffisaient amplement, Enderson n’avait pas l’intention de se faire prier. De toute façon, elle le voyait mal se mettre à genoux pour la supplier de rejoindre leurs rangs.

Swann | « Vous manquez de volontaires au point d’engager des sangs impurs ? »

Tranquillement, la question était sortie de la bouche de Swann. Le but de Wolfgang Orlov n’était-il pas d’exterminer tous ceux qui n’étaient pas de sang pur ? Elle ne l’était pas… Néanmoins, elle ne voyait aucun inconvénient à rejoindre cette mission, si les arguments de Tyler étaient réellement de mise. En y réfléchissant, elle pouvait trouver des raisons de mourir à n’importe qui. Il suffisait d’opter pour un certain point de vue.

Tanys | « Un pas de travers, et maître Orlov la donne en pâture à ses chiens encore vivante.»

Il était étrange que Tanys n’ai pas encore lancé une petite réplique cinglante. A l’énoncé de celle-ci, Swann eu de nouveau un petit sourire aux lèvres. Elle ne paraissait vraiment pas ravie de ce qui était en train de se dérouler, ce qui n’avait rien d’étonnant. Quoique, de l’avis d’Enderson, si celle-ci avait la possibilité de l’étriper elle ne se gênerait pas, même si elles se trouvaient être du même camp.

Tyler | « Bien sûr. »

A l’entendre, on avait l’impression que Tyler avait une conversation des plus ordinaires. Sa réponse n’était guère surprenante, mais n’inquiéta pas Swann. Pourquoi ferait-elle un pas de travers ? Si Tishler y arrivait, elle n’aurait pas la moindre difficulté non plus. La tête penchée, elle adressa un nouveau sourire à la jeune fille.

Swann | « Généralement, j’ai un certain succès avec les animaux. »

Etre niaise c’était tout un art, dans lequel elle reconnaissait se débrouiller, relativement, bien. Posant sa main droite sur celle de Carlson, comme pour la faire encore plus enrager, l’air de rien, elle poursuivit, d’une voix des plus cordiales, un sourire lumineux aux lèvres.

Swann | « Mademoiselle Tishler, je puis vous assurer qu’à compter de cet instant je ferais tout ce qui est en mon pouvoir afin de me montrer plus agréable envers vous. Ainsi, je veux être sûre que vous en soyez bien certaine, les choses ne pourront que mieux se dérouler. Du moins, je l’espère sincèrement, de toute mon âme. »

Se levant, Swann envoya un baiser à Tanys, suivit d’un petit coucou, faisant mine de le faire pour sceller sa promesse. Elle allait probablement recevoir, en échange, un commentaire désagréable, mais qui lui passerait au dessus de la tête. La blonde devait être allergique à toute forme de gentillesse et de courtoisie. En l’occurrence, là, il était absolument évident que c’était fait pour lui taper sur le système un maximum. Si Freud avait été dans l’assistance, il aurait, très certainement, vu une forte pulsion suicidaire chez Enderson. Aller chercher des poux à une mangemort qui vous hait au plus haut degré, dans un parc, la nuit, avec, dans les alentours, uniquement un autre mangemort, qui plus est, un ami de l’autre, ce n’était pas la meilleure chose à faire lorsque l’on tient à sa santé personnelle.
Tenant toujours une des mains de Tyler entre ses doigts, la jeune fille fît le tour du banc, afin de le rejoindre de l’autre côté, se plaçant de telle façon que, si il restait en face d’elle, il se retrouvait de dos à Tishler. Un moyen d’essayer de l’éloigner, de la mettre à part. Là, elle attrapa la cigarette que tenait ce dernier, sans dire un mot, un simple sourire au coin des lèvres, et la porta à sa bouche, sa main droite s’étant déplacée sur le poignet du mangemort. Le parc était si calme… On pouvait percevoir, par moments, le hululement des chouettes, ou le souffle du vent dans les feuillages des nombreux arbres plantés ici et là. Levant la tête pour souffler la fumée grisâtre, elle pût constater que des étoiles avaient réussi à percer les nuages, par endroits, brillant, néanmoins, d’un faible éclat. Lentement, elle replongea à nouveau son regard dans les yeux noirs qui lui faisaient face, l’air ironique.

Swann | « Après une mûre et intense réflexion, c’est à contrecœur que j’accepte votre proposition. »

En fait, celle-ci était acceptée avec joie, et sans l’ombre d’une hésitation. A vrai dire, Swann y avait déjà réfléchit, sans pour autant penser que l’on le lui proposerait. Encore moins venant de ceux qui lui en avaient fait voir de toutes les couleurs à Poudlard. Jetant un coup d’œil à Tanys , par-dessus l’épaule de Tyler, elle continua de se rapprocher de lui. Elle prenait un risque, venant des deux côtés, mais c’était tellement amusant ! Jamais il n’était venu à l’esprit de la jeune femme qu’elle pouvait mourir. C’était une chose qui lui paraissait tellement loin… C’était pour les autres, elle ne faisait pas partie de cette catégorie… De toute façon, au moment où la grande faucheuse viendrait la visiter, elle ne pourrait rien y changer, et ne s’en apercevrait probablement même pas. Il ne servait donc à rien d’avoir peur.
Elle passa ses mains derrière la nuque du mangemort, le regardant de la façon la plus séductrice qui lui était permit de faire. Lui sauter dessus n’aurait pas été dans son caractère, mais là c’était un contact froid. Elle devait, d’ailleurs, avoir les mains à peu près aussi gelée que lui. Il faut dire qu’il ne faisait pas particulièrement chaud, et les évènements qui se déroulaient n’amélioraient pas la température ambiante.

Swann | « Néanmoins, je ne peux pas promettre de me montrer aussi douée que vous, Tyler, dès mes débuts. Quelques conseils ? »

A mots à peine voilés, elle était en train de lui demander une démonstration. Tishler allait sûrement penser à l’utiliser, elle, comme cobaye, afin qu’elle voit au plus près le déroulement des opérations. Mais Swann avait confiance, et, de son avis, Carlson n’allait pas se défouler sur elle. Ce ne serait pas une victime amusante, elle en était certaine.
Attendant la réponse à sa question, et la remarque désobligeante habituelle de Tanys, qui ne tarderait probablement pas à venir, Enderson avait toujours les yeux plongés dans ceux du brun, son sourire froid démontrant un amusement certain.

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